Cela faisait 3 ans que je n’étais plus retourne en Turquie et mis a part les réjouissances familiales et familières, il me tenait a coeur de voir l’évolution des vins de ce magnifique pays.
Si d’un point de vue absolu, la Turquie a encore beaucoup de progrès a faire pour rejoindre une ses voisins européens, d’un point de vue relatif le progrès a été fulgurant. Très peu de vins aux défauts apparents ( goût d’éthanol, vins oxydes ou simplement passes) et des styles qui commencent a prendre forme.
Je ne suis pas le seul a le clamer. Vinum (Suisse) a consacre quelques pages aux vins turcs dans son édition d’avril et Wine International en a fait de même un mois auparavant.
J’ai été néanmoins surpris par les vins mais des hauts plateaux de l’Anatolie. Certes, je connaissais ceux du pourtour de la Méditerranée (la région d’Izmir sur ma mer Egée a des vignobles importants) mais ceux des plateaux de l’Est de la Turquie où les sols d’origine volcanique et peu fertiles, les températures moyennes assez froides et les différences diurnes importantes semblent convenir a la récolte de raisins de qualité.
Au niveau cépages, les vins turcs présentent la particularité d’avoir encore une trentaine de cépages indigènes, en sus des cépages internationaux. Boðazkere, Öküzgözü (littéralement œil de taureau), Kalecik Karasý, Narince, Misket, Emir Sultaniye et j’en passé, ils permettent d’élaborer des vins de toutes sortes (secs, moelleux, doux, effervescents) et ce tant en blanc qu’en rouge.
Au niveau prix, les cuvées tournent entre 8 YTL (environ 7 francs suisses) et 35 YTL (32 FS). Certains cavistes spécialises (que je n’ai pas visite) vendent des millésimes plus anciens jusqu'à 50 YTL. Le choix en supermarchés est imposant.
Dans le désordre, tous les vins ayant été bus sur une dizaine de jours.
DLC Doluca Öküzgözü (rouge) 2003, Anatolie de l’Est. Un vin présentant un taux d’alcool de 12%.
Robe rouge clair, rappelant certains Pinot Noir.
Nez évolutif sur 24h. Notes de poivre noir et de pétales de rose mais ne brillant pas par son fruit.
La bouche présente une trame amère, manquant d’équilibre et de saveur. Plus fruitée que le nez ne laissait paraître, elle laisse place a des tannins assez grossier. Ceci dit, c’est un vin qui se laisse boire. **(*)
Doluca Kav Boðazkere-Öküzgözü (rouge) 2002, Anatolie de l’Est. Un vin présentant un degré alcoolique de 13%. Ce vin a vieilli 12 mois dans des barriques de chêne français.
Robe rouge de belle tenure
Nez fruite et aromatique. Il n’est pas sans me rappeler certains Priorats et je pense que le cépage Boðazkere, proche du Carignan au niveau des aromes, doit en être la raison.
Bouche plaisante, structurées, aux tannins légèrement cartonneux mais faisant place a un jolie finale dont la persistance est admirable. ***
Kavaklýdere Öküzgözü-Boðazkere Sélection 2002, Anatolie de l’Est, 12.5% d’alcool et ayant passe 12 mois en chêne français.
Robe rouge, tres belle.
Nez sur les fruits rouges avec des aromes de raisin (ça ma plait), rappelant le Carignan.
Bouche aux tannins cartonneux (dommage) mais avec un beau fruit et un boise très bien dose. Belle longueur. **(*)
Yazgan Öküzgözü 2004, Anatolie de l’Est.
Vin défectueux (acétone). Leur site web est par contre bien fait (version anglaise pour bientôt)
www.yazganwine.com
Yazgan Syrah 2003, Torbali (Mer Egée)
Vin acide et peu avenant. Déguste 2 fois, il a présenté les mêmes caractéristiques.
Doluca Villa Neva (rouge) 2004, région de la mer Egée. Assemblage Boðazkere, Alicanté et Çalkarasý. 13% d’alcool.
Un vin qui m’a peu inspire, autant dans mon appréciation que dans mes notes. *(*)
Kavaklýdere Ancyra (rouge) Kalecý Karasý 2004, région de la mer Egée.
Bof. *(*)
Doluca DLC Cabernet-Merlot 2003, Thrace (mer Egée). 13% d’alcool.
Robe foncée
Nez rappelant quelques crus bourgeois du Médoc de part le poivron rouge, les aiguilles de sapin et son équilibre. Très beau bouquet.
Bouche équilibre, fruitée avec un nette touche bordelaise. Très belle longueur.
La surprise des vacances ***(*)
En résume, très peu de vins défectueux, une grande majorité encore sans grand intérêt et quelques vins qui se distinguent. Ceux-ci font honneur à la cuisine turque, haute en saveurs et en diversité. Tant mieux car le Raký, très peu pour moi !!!