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La législation sur la viticulture Suisse

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La législation sur la viticulture Suisse a été créé par kalmah

Suite à la saga Giroud
www.20min.ch/ro/econ...

Je suis tombé des nus avec l'article de l'Hebdo auxquel je suis abonné.

- La législation Suisse (similaire à l'Europe) autorise 15% d'un autre cépage ou d'un autre millésime que celui mentionné sur l'étiquette
- Le nom des fraudeurs est tenu confidentiel
- Les AOC vaudois genre Féchy. ON peut couper avec des raisins provenant d'autre région et bien sur , il y a le droit fédéral de coupage même pour les AOC 1er cru. Oui, un 1er cru Féchy peut avoir des raisins (maxi 15%) d'un autre millésime. En fait un 1er cru signifie qu'il y a au moins 85% de raisin issus de l'appellation Féchy.

Bref, on peut se permettre tout et n'importe quoi en Suisse pour résumer l'article qui citait aussi en référence la France ou l'Italie.

Je n'ai pas pu m'empêcher de faire une réaction dans le courrier des lecteurs.

[quote="Les affiches de promotion du vin Suisse me font doucement rire à la lecture de votre article (numéro4 2014) ou en écoutant les scandales de l’encaveur Giroud. Concours de circonstances, ABE effectue cette semaine un test à l’aveugle de vin à moins de 6CHF et sans surprise les vins suisses se classent dans la queue de peloton. Pourtant je reste convaincu que les producteurs sérieux peuvent produire de magnifiques vins à condition de mettre un certain prix. Les amateurs de vin français font leur emplette chez les meilleurs producteurs lorsqu’ils sont en déplacement en Suisse et le meilleur sommelier du monde Olivier Poussier fait l’éloge de la petite arvine.
Les viticulteurs qui ont choisi la voix de la qualité, n’ont pas de souci de stock. Cette démarche doit être soutenue par les politiciens en modifiant les lois extrêmement permissives et peu dissuasives pour les magouilleurs, un peu à l’image de ce que fait l’Italie ou la France avec l’INAO. Je suis sûr que le consommateur suisse, mais aussi étranger donnerait un peu plus de crédit envers la viticulture suisse et pourquoi pas avoir des armes nécessaires pour l’exportation. Le vin autrichien y est arrivé, pourquoi pas le vin suisse ?"]

[/quote]

Mon médecin m'a prescrit ce médoc avec un petit verre d'eau. Parfait, les assemblages bordelais sont composé de petit verdot.
25 Jan 2014 20:49 #1

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Réponse de poucmabon sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

Bonsoir Kalmah,
Les vignerons ont toujours eu des représentants au Législatif (aux deux Chambres à Berne), et ils savent défendre leurs intérêts.

J'ai lu, mais ça reste à vérifier, que la Suisse avait aussi adopté la partie de la législation européenne qui n'autorise plus le coupage avec des vins d'autres pays, des vins-médecin du sud, dirais-je.
D'où une ahurissante progression des aires plantées, en Valais, de cépages tels l'Ancellota, le Carminoir, le Galotta, le Garanoir, et surtout Diolinoir et Gamaret. Ces 2 derniers, de presque rien en 1990 à près de 100 ha en 2013. Le Rapport des vendanges officiel du canton les appelle cépages améliorateurs, ce qui laisse entendre que la Dôle et le Goron ne sont souvent guère de bons vins. Je pense en plus que, dès les vendanges terminées, les téléphones sonnent et , par exemple, de Vinzel, on appelle à Conthey : Dis-donc, t'aurais pas 200 litres de Diolinoir pour mon assemblage? Pas tous, pas tous, ;) mais quelques-uns.
26 Jan 2014 21:34 #2

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Réponse de Vallensis sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

Bonsoir Kalmah et poucmabon,

Il y'a un bon article au sujet du coupage sur le site du Cavesa :

Coupage des vins suisses

L'interdiction du coupage et la fin des contingents de vin étranger mis sur le marché expliquent en partie les difficultés actuelles de certains acteurs du marché (ceux qui n'ont pas su/pu s'adapter).
27 Jan 2014 21:24 #3

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Réponse de poucmabon sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

L'article de Pierre Thomas, dont la compétence en matière de marché suisse du vin est remarquable, est aussi accessible sur son site, Thomasvino
28 Jan 2014 20:42 #4

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Réponse de kalmah sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

poucmabon écrivait:
> L'article de Pierre Thomas, dont la compétence en
> matière de marché suisse du vin est remarquable,
> est aussi accessible sur son site,
> Thomasvino[
> /url]

C'est simple, c'est exactement l'article que j'ai lu dans l'Hebdo... d'ou mon certain coup de gueule

Mon médecin m'a prescrit ce médoc avec un petit verre d'eau. Parfait, les assemblages bordelais sont composé de petit verdot.
28 Jan 2014 21:15 #5

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Réponse de jfrdz sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

« (…) Bref, on peut se permettre tout et n'importe quoi en Suisse pour résumer l'article qui citait aussi en référence la France ou l'Italie. »




Tant l’émission d’ABE que l’article de l’Hebdo confirment l’adage « Les vins suisses d’entrée de gamme sont les plus chers au monde, ceux de haut de gamme les meilleurs marchés au monde ».

Rien de bouleversant dans ces 2 reportages. Du côté du reportage d’ABE, j’ai ressenti de l’amusement teinté d’une pointe d’agacement, lorsque l’on voit l’œnologue d’une grande enseigne de distribution suisse (par ailleurs détentrice du plus gros volume de vente de vins en Suisse) procéder aux assemblages de cépages chez une productrice de vins en vrac dans le Sud de la France afin que les « produits » collent aux attentes et aux goûts helvètes. Cette manière de caresser les consommateurs dans le sens du poil est le moyen le plus sûr pour tuer l’essence même du vin (sa diversité, sa capacité à offrir des sensations différentes).

Une loi est par définition un cadre général, minimal, permettant de préserver la liberté de chacun. En matière viticole, elle constitue une sorte de biotope dans lequel coexistent les producteurs de vins en vrac et les producteurs motivés par le souci de l’excellence. Mais Il est aussi intéressant de relever que les producteurs des 2 cantons ayant la législation la plus sévère (Genève et Valais) ont tendance à mieux s’en sortir que ceux des cantons à la législation plus accommodante (Vaud et Neuchâtel). Diable, qui peut sérieusement penser qu’un chasselas « Premier Grand Cru » vendu 8.50 CHF dans la grande distribution puisse être autre chose qu’un vin en vrac marketé plus ou moins adroitement ?

La question de la "non exportation" des vins suisses me semble être un faux problème. Les quantités des vins suisses dont la qualité est au top se vendent sans problème et à une vitesse telle que le marché local suffit pour les épuiser en 2-3 mois. Au départ de la cave, ils sont moitié moins chers que des vins de qualité équivalente provenant d’appellations prestigieuses. Faut-il s’en plaindre ? En ce qui me concerne, mes achats de syrah suisses auprès de la crème des producteurs se maintiennent année après année et ont remplacé mes achats de Côte-Rôtie au rapport Q/P désormais inférieur.

_____________________________________________________________________________________
« Avez-vous déjà bu une bonne bouteille avec un connaisseur en vin ? C'est un supplice. » Nicolas Bouvier
31 Jan 2014 11:14 #6

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Réponse de Dom sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse


Dom
31 Jan 2014 11:28 #7

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Réponse de poucmabon sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

jfrdz a écrit :
"En matière viticole, elle constitue une sorte de biotope dans lequel coexistent les producteurs de vins en vrac et les producteurs motivés par le souci de l’excellence."

Entièrement d'accord! Toute ton analyse est la bonne. Hélas, la réglementation AOC est trop large, et le coupage autorisé, ce qui permet aux premiers cités B)- de vendre à des discounters en se faisant beaucoup de pognon. Les législateurs ont créé ce biotope, mais les négociants jouent à la limite du hors-jeu.
Exemple ? La petite Arvine peut être récoltée à 1,2 kg/m2 , je ne vous fais pas un dessin. (11.95 quand le discounter ne fait pas le 20 %).
De la Syrah à 7.95, si,si, mais elle ne me fait pas envie. Donc aussi à 1,2 kg/m2.
La situation devrait être meilleure pour le 2013. Mais les baies étaient, en 2010, les plus petites par rapport aux autres millésimes récents. ce qui explique pourquoi j'ai encore trouvé de la Syrah telle que celle-ci . Je pense qu'elle n'a pas été comprise par les acheteurs potentiels en 2011-12, je l'ai trouvée fin 2013.

On en prend conscience en haut lieu, et 2013 pourrait être l'occasion de resserrer la marge pour l'AOC. ICI et

En attendant ceci nous conforte dans notre démarche à tous d'aller trouver nos vignerons préférés, et goûter.
31 Jan 2014 21:14 #8

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Réponse de kalmah sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

jfrdz écrivait:

>
> Une loi est par définition un cadre général,
> minimal, permettant de préserver la liberté de
> chacun. En matière viticole, elle constitue une
> sorte de biotope dans lequel coexistent les
> producteurs de vins en vrac et les producteurs
> motivés par le souci de l’excellence. Mais Il est
> aussi intéressant de relever que les producteurs
> des 2 cantons ayant la législation la plus sévère
> (Genève et Valais) ont tendance à mieux s’en
> sortir que ceux des cantons à la législation plus
> accommodante (Vaud et Neuchâtel). Diable, qui peut
> sérieusement penser qu’un chasselas « Premier
> Grand Cru » vendu 8.50 CHF dans la grande
> distribution puisse être autre chose qu’un vin en
> vrac marketé plus ou moins adroitement ?
>
> La question de la "non exportation" des vins
> suisses me semble être un faux problème. Les
> quantités des vins suisses dont la qualité est au
> top se vendent sans problème et à une vitesse
> telle que le marché local suffit pour les épuiser
> en 2-3 mois. Au départ de la cave, ils sont moitié
> moins chers que des vins de qualité équivalente
> provenant d’appellations prestigieuses. Faut-il
> s’en plaindre ? En ce qui me concerne, mes achats
> de syrah suisses auprès de la crème des
> producteurs se maintiennent année après année et
> ont remplacé mes achats de Côte-Rôtie au rapport
> Q/P désormais inférieur.

Les domaines qui vendent bien et qui sont au top sont trop peu nombreux en Suisse, d'ou leur facilité à vendre. Il n'est pas normal que dans mon canton, la plupart des producteurs de pinot noir produisent des vins avec une longueur en bouche presque inférieure à l'eau du robinet.

La viticulture Suisse a longtemps produit avec des rendements ahurissants et après ils venaient miauler pour du protectionnisme. C'est mieux, mais c'est pas encore ça. Tout le monde aurait à y gagner avec une législation beaucoup plus stricte. Pourquoi je dis l'exportation ? Parce que la Suisse ne peut pas produire des vins de qualité à 5CHF/bouteille qui sera vendu en supermarché. Le terrain est peu propice aux machines à vendanger, l'encépagement ainsi que le climat ne permettent pas de faire des vins tapageurs et pas cher comme la Cote de Gascogne (en blanc) ou le sud de l'Italie, l'Espagne, voir le sud de la France. La région de Genève, c'est peut-être possible
www.cavesa.ch/achat/...

A 8CHF, le vin Suisse sera de la piquette en règle général. A 8CHF, on se régalera avec un Montepulciano d'Abuzzo. Alors pour vendre, les grandes enseignes genre Coop ou Denner qui ont des contrats avec des coopératives genre Provins, Varone, Orsat font des rabais spectaculaire pour écouler et tout le monde perd de l'argent et ce n'est pas bon pour l'image de la viticulture Suisse. Ne parlons pas des petits producteurs qui restent attachés aux rendements, c'est encore moins facile pour eux.
Avoir une législation plus stricte inciterait de nombreux producteurs à monter en gamme, mais ceci doit être accompagné par une solide politique d'exportation. Même si les Suisses ont un bon pouvoir d'achat, la plupart des personnes ne peuvent pas se permettre de payer plus de 15 CHF comme vin de table. Par contre, il y a dans le marché mondial énormément de personne qui en ont marre de l'envolée de prix des Bourgognes, de l'arrogance Bordelaise, donc il y a de la place à prendre, mais avant celà,il faut avoir le produit.

Si M. Tatasciore du domaine de la Rochette réussit à convaincre le palais de Jacques Perrin, pourquoi serait-il le seul ? Il l'est actuellement dans le canton de Neuchâtel. Ca doit cesser ! OUI, on peut produire des pinots noirs de qualité dans ma patrie.

Mon médecin m'a prescrit ce médoc avec un petit verre d'eau. Parfait, les assemblages bordelais sont composé de petit verdot.
01 Fév 2014 21:31 #9

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Réponse de poucmabon sur le sujet Re: La législation sur la viticulture Suisse

Tu me contredis sur un point, Patrick, tout le monde ne perd pas de l'argent, le vin en vrac circule, l'argent aussi, et plus encore les limousines de luxe des commerçants qui sont aux commandes de Cave Sanscave S.A., de Cave Boitolaitre S.A., facile à trouver, c'est rue de l'Ecole de Commerce ;) .
Je suis tout à fait d'accord avec toi et jfrdz que la législation sur les AOC devrait être plus restrictive sur les quantités au m2 surtout sur les cépages de haute qualité, ce qui couperait pas mal d'herbe sous les pieds de ces "écouleurs de vin" qui alimentent les discounters.
Enfin, M. Tatasciore n'est pas le seul ! Quelques rares autres ont des clones bourguignons, au moins en partie. Par exemple (je ne les connais pas tous) : Henri Vallotton, Histoire d'Enfer, Claudy Clavien, qui ont des rubriques dans ce forum, et ont retenu l'attention de Jacques Perrin.
02 Fév 2014 18:32 #10

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