jfrdz écrivait:
>
> Une loi est par définition un cadre général,
> minimal, permettant de préserver la liberté de
> chacun. En matière viticole, elle constitue une
> sorte de biotope dans lequel coexistent les
> producteurs de vins en vrac et les producteurs
> motivés par le souci de l’excellence. Mais Il est
> aussi intéressant de relever que les producteurs
> des 2 cantons ayant la législation la plus sévère
> (Genève et Valais) ont tendance à mieux s’en
> sortir que ceux des cantons à la législation plus
> accommodante (Vaud et Neuchâtel). Diable, qui peut
> sérieusement penser qu’un chasselas « Premier
> Grand Cru » vendu 8.50 CHF dans la grande
> distribution puisse être autre chose qu’un vin en
> vrac marketé plus ou moins adroitement ?
>
> La question de la "non exportation" des vins
> suisses me semble être un faux problème. Les
> quantités des vins suisses dont la qualité est au
> top se vendent sans problème et à une vitesse
> telle que le marché local suffit pour les épuiser
> en 2-3 mois. Au départ de la cave, ils sont moitié
> moins chers que des vins de qualité équivalente
> provenant d’appellations prestigieuses. Faut-il
> s’en plaindre ? En ce qui me concerne, mes achats
> de syrah suisses auprès de la crème des
> producteurs se maintiennent année après année et
> ont remplacé mes achats de Côte-Rôtie au rapport
> Q/P désormais inférieur.
Les domaines qui vendent bien et qui sont au top sont trop peu nombreux en Suisse, d'ou leur facilité à vendre. Il n'est pas normal que dans mon canton, la plupart des producteurs de pinot noir produisent des vins avec une longueur en bouche presque inférieure à l'eau du robinet.
La viticulture Suisse a longtemps produit avec des rendements ahurissants et après ils venaient miauler pour du protectionnisme. C'est mieux, mais c'est pas encore ça. Tout le monde aurait à y gagner avec une législation beaucoup plus stricte. Pourquoi je dis l'exportation ? Parce que la Suisse ne peut pas produire des vins de qualité à 5CHF/bouteille qui sera vendu en supermarché. Le terrain est peu propice aux machines à vendanger, l'encépagement ainsi que le climat ne permettent pas de faire des vins tapageurs et pas cher comme la Cote de Gascogne (en blanc) ou le sud de l'Italie, l'Espagne, voir le sud de la France. La région de Genève, c'est peut-être possible
www.cavesa.ch/achat/...
A 8CHF, le vin Suisse sera de la piquette en règle général. A 8CHF, on se régalera avec un Montepulciano d'Abuzzo. Alors pour vendre, les grandes enseignes genre Coop ou Denner qui ont des contrats avec des coopératives genre Provins, Varone, Orsat font des rabais spectaculaire pour écouler et tout le monde perd de l'argent et ce n'est pas bon pour l'image de la viticulture Suisse. Ne parlons pas des petits producteurs qui restent attachés aux rendements, c'est encore moins facile pour eux.
Avoir une législation plus stricte inciterait de nombreux producteurs à monter en gamme, mais ceci doit être accompagné par une solide politique d'exportation. Même si les Suisses ont un bon pouvoir d'achat, la plupart des personnes ne peuvent pas se permettre de payer plus de 15 CHF comme vin de table. Par contre, il y a dans le marché mondial énormément de personne qui en ont marre de l'envolée de prix des Bourgognes, de l'arrogance Bordelaise, donc il y a de la place à prendre, mais avant celà,il faut avoir le produit.
Si M. Tatasciore du domaine de la Rochette réussit à convaincre le palais de Jacques Perrin, pourquoi serait-il le seul ? Il l'est actuellement dans le canton de Neuchâtel. Ca doit cesser ! OUI, on peut produire des pinots noirs de qualité dans ma patrie.