BIOWEINBAU BRUNO MARTIN
Je défends les nouveaux cépages, notamment les hybrides interspécifiques car je suis de ceux qui estiment que ces cépages sont l'une des voies pour le maintien d'une viticulture diversifiée, typique et originale, en lien avec une agriculture durable, la qualité de l'environnement et la biodiversité.
La clé de ces nouveaux cépages est qu'ils permettent une culture de la vigne plus respectueuse de l'environnement et de la santé des consommateurs et qu'ils sont mieux adaptés aux climats septentrionaux, mais surtout qu'ils sont aptes à produire des vins de qualité.
Au hasard de mes balades dans les vignobles, je suis attentif à la présence de nouveaux cépages, et, lorsque l'occasion m'en est donnée, je découvre les vins qu'ils produisent.
C'est ainsi que j'ai récemment dégusté, sur les rives du lac de Bienne (Suisse), un vin mousseux, bio, élaboré à partir du Muscat bleu.
Ce vin, on le doit à Bruno Martin, viticulteur bio à Ligerz (Gléresse en français).
Il s'agit évidemment d'une surprise car nous ne sommes pas habitués à déguster un vin rosé de ... Muscat. A noter qu'en Belgique, Philippe Grafé du Domaine du Chenoy vinifie son Muscat bleu en vin rouge et l'élabore en vin de liqueur. Nous sommes donc en présence, à ma connaissance de deux vinifications originales, le Muscat bleu étant au départ un raisin de bouche.
Alors, que nous dit ce Muscat mousseux ?
Sa robe est bien sympathique avec son rosé soutenu. Les bulles du pétillant sont abondantes et régulières, un beau collier dans les coupes (eh oui, des coupes !).
Au nez, c'est la surprise pour qui n'a pas vu l'étiquette. Les arômes muscatés sont bien présents. Compte tenu du mode de vinification, il est difficile d'y trouver d'autres notes. Mais le vin est très plaisant en l'état. En bouche, l'équilibre est bon. C'est plaisant à boire. Le dosage est léger, peut-être 9 grammes de sucre. Mais cela reste un brut. Le producteur (que je n'ai pas rencontré) nous apporterait la précision nécessaire. Bref, un vin bien fait qui appelle une autre coupe ou une autre flûte, c'est selon. Pour ma part, connaissant un peu le Muscat bleu, je regretterai que le raisin n'ait pas pu donner tout son potentiel qui apporterait peut-être plus de matière et de structure. Il faudrait savoir si le rosé est le résultat d'une macération courte ou d'un pressage. Pour rappel, il s'agit d'un vin Bio !
Bruno Martin produit également d'autres vins, soit à partir de cépages hybrides interspécifiques, soit de cépages traditionnels comme le Pinot noir.
J'ai également dégusté la cuvée "oeil de perdrix", un rosé très pâle issu du Pinot noir selon la tradition de la région. Le vin est bien structuré mais m'est apparu fort alcooleux, bu après une "Petite Arvine" du Valais, très fine.
Le site (en allemand) de Bruno Martin :
www.biovin-martin.ch/