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Domaine Henri Bonneau, Châteauneuf-du-Pape

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Réponse de eggotha sur le sujet Henri Bonneau cuvée Réserve des Célestins 2004

Bonjour,
je voudrais savoir quand cette cuvée a été mise en bouteille, si quelqu'un est au courant ...
Merci, Romain
07 Jan 2012 10:36 #301

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Bonjour,

Mise en bouteilles de Célestins 2004 début 2009, il est cependant possible qu'il y ait eu plusieurs mises mais pas avant cette date !
07 Jan 2012 12:03 #302

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Merci pour l'info.
Je pensais que cette cuvée était élevée plus longtemps (ici "que" 4 ans).
Aurais tu une idée du nombre de bouteille produite sur cette cuvée, toujours en 2004?
Romain
07 Jan 2012 14:02 #303

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En fait au départ il y a un vin dans des fûts, et ensuite c'est soit Marie Beurrier soit Réserve des Célestins selon ce que donne chaque fût à la dégustation. Réserve des Célestins comprend les fûts ayant les plus fins, et cela dépend donc de la récolte de départ puis du résultat en fin d'élevage.

C'est un peu comme La Guiraude chez Alain Graillot, il y en a plus ou moins selon les années, voire pas du tout !
07 Jan 2012 14:36 #304

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Je te remercie pour toutes ces précisions.
Amicalement, Romain
07 Jan 2012 16:08 #305

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Cuvée des Célestins Henri Bonneau 2004

Chateauneuf-du-Pape Cuvée des Célestins Henri Bonneau 2004. J'avoue que j'ai été bluffé, car je n'attendais pas un 2004 à ce niveau de qualité. Il est généreux, gouleyant, vin de plaisir mais aussi vin de structure et de noblesse. Une leçon.


Cordialement,
François Audouze
07 Jan 2012 16:18 #306

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Réponse de eggotha sur le sujet Re: Cuvée des Célestins Henri Bonneau 2004

Le compte rendu de François donne envie de se procurer quelques bouteilles, ceci dit, compte tenu du prix, on est en droit d'attendre une grande qualité...
De quelle garde ce millésime est il capable?
Parker est très optimiste en lui accordant une garde jusqu'en 2042 soit 38 ans (avis donné avant la mise en bouteille?). Qu'en pense ceux qui l'ont dégusté?

Romain
07 Jan 2012 20:52 #307

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Réponse de claudius sur le sujet Re: Henri Bonneau

13 Fév 2012 07:10 #308

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S'il fallait nommer une légende vivante de Chateauneuf-du-Pape, Henri Bonneau serait probablement celle-là. Ce vigneron est aussi mystérieux que ses vins sont envoutants... et rares. Plus rares encore sont les chances de rencontrer cet homme discret. Alors quand la porte de sa modeste maison s'ouvre devant vous, vous ne vous enfuyez pas en prétextant avoir oublié d'éteindre l'aspirateur dans votre salon. Non, vous rentrez respectueusement dans un monde au temps suspendu en espérant que les secrets du maître seront enfin révélés (et compris). C'est parti, attachez vos ceintures, le voyage dans le temps et les étoiles va démarrer.

Un vigneron de caractère

Par où commencer une description sommaire d'Henri Bonneau ? Son attachement à l'agriculture paysanne ? La longue lignée de vigneron qui le précède ? Son amour de la cuisine ? Ou bien par la nostalgie du temps et des amis passés ? L'homme est complexe et doté d'un humour corrosif, ce qui ne gâche rien. Agé de plus de 70 ans, il continue de veiller à la destinée du domaine familiale avec bienveillance et fermeté. Henri représente la douzième génération de Bonneau. Secondé de son fils Marcel, il fait du vin comme le faisait son père et son grand-père. L'œnologie moderne n'a pas sa place dans cette cave d'un autre monde, sombre et couverte de moisissures du sol au plafond, encombrée de vieux foudres vermoulus qui pourraient avoir le même âge que le maître des lieux, le seul à connaitre le contenu de chaque barrique. Cette tradition familiale se retrouve aussi dans les vignes : la simple évocation du bio le fait sourire. Les vignerons d'antant n'ont pas attendu les certifications administratives diverses et les conseillers encravatés pour travailler la vigne avec respect. Avant le bio, il y avait le bio-nneau. Dernier représentant de ce savoir-faire à l'ancienne, Henri Bonneau est gentiment surnommé par les jeunes vignerons locaux "Le Dinosaure". Ils y trouvent auprès de lui des conseils précieux et une expérience inestimable pour perpétuer la tradition des vins de Châteauneuf.

Henri Bonneau, bon pied bon oeil


Henri Bonneau parle volontiers de ses souvenirs et n'est pas avare d'anecdotes, surtout si elles évoquent la bonne chère. L’homme est passionné de chasse et de pêche et ne rate pas une occasion pour nous énumérer les plats qu'il adore, tels les tripes, la tête de veau, le lièvre, les joues de bœuf ou encore les grives. Avant de nous glisser avec malice une confidence de bon vivant: "Le salers, c'est pour une clientèle particulière. Quand vous en achetez au boucher, vous dites combien je vous dois et vous dites merci." Voila une tirade qui ne doit pas plaire à sa femme d'origine charolaise, un pays où "l'on est même plus capable de trouver une bonne entrecôte dans un restaurant". Et Mr Bonneau de s'offusquer des dérapages de l'agriculture moderne en prenant pour exemple la médiocre qualité des aliments pour vaches. Le monde du vin n'est pas épargné pour autant : "Un vigneron, quand il met de l'eau dans son vin, c'est un voleur. Quand tu dépiques à l'acide sulfurique, tu es un criminel". Mémoire de l'agriculture traditionnelle, Henri Bonneau n'a pas sa langue dans sa poche pour dénoncer les excès de la société actuelle (malbouffe, administration). Une raison supplémentaire pour se replonger dans le passé ? Pas sûr qu'il y trouve toujours du réconfort. Il évoque souvent, au détour d'un récit, le souvenir de deux amis très chers, Paul Avril et Henri Estevenin. "Je fais le compte des morts" avoue-t-il dans un moment de solitude. Ce sentiment le poursuit lorsqu'il parcourt sa cave, bichonnant comme personne tous ses fûts mystérieux. L'homme sait qu'il est arrivé à un âge où il n'est pas sûr de voir en bouteille les vins en cours d'élevage. Il est fatigué, ne travaille que le matin pour régler des problèmes administratifs qu'il exècre : "Nous on fait les cons, il y a dix types qui enfilent une cravate pour un qui met des bottes pour aller travailler."

Et pourtant, Henri Bonneau continue. Il n'avoue qu'une seule passion : faire du Châteauneuf. C'est son sacerdoce. Il a même refusé un poste d'instituteur pour se consacrer à son métier !

Philosophie du vin

Henri Bonneau, qui n'est d'habitude pas avare d'un bon mot ou d'une anecdote croustillante, se fait discret lorsqu'il faut parler de vin. L'homme s'efface pour laisser ses différentes cuvées parler pour lui. Et Dieu sait qu'elles parlent bien ! Dans une magnifique verticale sur fût des millésimes 2010 à 2005, la "touche Bonneau" est toujours présente : fraicheur, velouté, parfum. Devant une telle constance dans la qualité et la finesse, inutile de chercher à savoir quelle est la recette. Certains secrets sont bien gardés. Mais avec la bonne humeur d'une dégustation mythique (pour les jeunes présents) et pédagogique (pour cet homme qui n'a plus rien à prouver à personne), certains principes fondateurs finissent par sortir. Henri Bonneau martèle à plusieurs reprises sont commandement premier : "la recette, c'est des petits rendements et respecter les raisins". Son attachement à l'intégrité du raisin est viscéral. Alors parfois il s'énerve : "Quand vous voyez qu'à Châteauneuf, 80% des raisins se récoltent dans des bennes à vendange, ca me fait de la peine. C'est minable." Pour élaborer son Châteauneuf, Henri Bonneau reprend les mêmes méthodes que son père. Tout est fait à l'ancienne : vendange triée à la vigne, ramassage en caisse, retriage au fouloir. Et l'éraflage ? L'homme sourit "C'est une question de moyen... je n'ai pas d'érafloir!". Avant de nous lancer en guise de réponse "S'il n'y avait pas la rafle, peut être que l'on n'aurait pas un élevage aussi long". Et des vins aussi charnus et frais !

Le travail en cave est des plus épuré : pas de levurage, pas de micro bullage, pas de délestage, etc... La règle est simple : chaque fois qu'une opération est faite sur le vin ou le raisin, on perd quelque chose, on "tire vers le bas", même de manière imperceptible. La philosophie de cave est donc de manipuler le vin le moins possible : soutirage une fois par an et ouillage toutes les trois semaines (car le grenache, "c'est costaud", mais il ne ferait pas de même avec du pinot noir par exemple). Le vin repose en cuve émaillée pendant une grosse année avant de continuer l'élevage en barrique de 2-3 vins minimum (mais la plupart des barriques ont entre 10 et 40 ans, voire plus !). La filtration est ici proscrite et ferait perdre au vin la plupart de ses qualités. L'ajout de soufre n'a lieu qu'à la mise pour garantir à chacun de ne pas rencontrer de bouteille déviante. Enfin, Henri Bonneau nous confirme qu'il y a bien plusieurs mises sur ses vins, tout au long de l'année, compte tenu de la place réduite dans sa cave pour mettre en bouteille toute la production.


Le secret de la longévité des fûts n'est toujours pas résolu...



Le "Dinosaure" ne travaille plus dans les vignes mais continue à suivre tout ce qu'il s'y passe. Et dans le chai, c'est pire. Il y règne en maître absolu, connaissant exactement le contenu de chaque fût, jugeant avec une acuité visionnaire la qualité de chaque vin, soupesant le moment ou il faudra mettre en bouteille. Très souvent, la conclusion est la même : c'est trop tôt... Car l'homme ne s'impose qu'une seule contrainte dans la conduite de son domaine : la qualité optimale de son vin. Et s'il faut le laisser vieillir cinq ou six ans, c'est que le vin en a besoin. Les importateurs attendront, avec Bonneau on ne sait jamais quand les vins seront prêts. Idem lorsqu'arrive le moment d'attribuer chaque fût à un vin de la gamme. Le cérémonial est bien huilé : la bande à Bonneau (Henri et sa femme, Marcel et son agent commercial Daniel Combin) dégustent tous les vins de la cave. Les avis fusent, les propositions sont diplomatiquement avancées, chacun essaie d'influencer l'autre. Et à la fin, c'est Henri qui décide, envers et contre tous s'il le faut. En général, l'élevage commence avec des idées d'assemblage, les fûts du terroir de La Crau étant destinés à la cuvée des Célestins tandis que le reste de la production sera orienté sur la cuvée Marie Beurrier ou le Châteauneuf classique d'entrée de gamme. Au fur et à mesure du vieillissement, Henri Bonneau prend un soin particulier à mesurer la qualité de ses Célestins. Il n'y a pas de compromis possible : si une barrique n'est pas au niveau attendu, il la dégrade en Marie Beurrier afin de ne pas prendre le risque d'entrainer l'assemblage final des Célestins vers le bas. Illustration avec le millésime 2003 : alors que les fûts destinés à la cuvée Célestins étaient notés 92-94 par Parker (ce qui aurait convenu à n'importe quel vigneron post-Jurassique), Henri Bonneau a souhaité "descendre" toute sa production en Marie Beurrier, en considérant que son vin issu de La Crau n'était pas digne des Célestins. On comprend mieux aussi pourquoi certains considèrent Marie Beurrier 2003 comme l'un des plus beaux millésimes de cette cuvée ! Avis aux amateurs : dans un passé récent, deux autres millésimes ont été déclassés de la sorte : 1997 et 2002.

Les cuvées

Henri Bonneau produit 4 cuvées : 3 Châteauneuf-du-Pape (Réserve des Célestins, Marie Beurrier, et une cuvée classique de Châteauneuf) et un vin de table (Les Rouliers). Ces cuvées correspondent avant tout à des critères de qualité du vin et ne peuvent pas être associées à des parcelles en particulier (sauf pour la Réserve des Célestins). L'encépagement est constitué à une très forte majorité de grenache (de 85 à 95%), agrémenté principalement de mourvèdre qui joue le même rôle "que le sel et le poivre dans la soupe".

Le vin le plus prestigieux de la propriété est la cuvée Réserve des Célestins. Il provient exclusivement des raisins de La Crau (2.5Ha), qui est un terroir particulièrement adapté au grenache. Jusqu'au dernier moment, cette cuvée peut être déclassée si elle n'est pas estimée au niveau par Mr Bonneau. Elle fait partie des vins les plus puissants, profonds et complexes de l'appellation Chateauneuf-du-Pape. Son potentiel de garde est immense. Les Célestins étaient un ordre religieux qui fut dissous sous Louis XV. La grand mère d’Henri Bonneau habitait rue des Célestins à Sorgues et son fils (le père d’Henri) décida de reprendre ce nom. La cuvée des Célestins fut déposée en 1927 (pour la petite histoire, c’est la marque « Clos des Célestins » qui fut demandée, mais elle fut refusée sous prétexte que La Crau n'est pas un clos).

Depuis 1956, date de son premier millésime, Henri Bonneau n’a fait que 2 cuvées spéciales en Célestins : 1990 et 1998. Cette cuvée se caractérise par l'utilisation de raisins ultra mures qui rendent le vin extraordinairement riche, fin et gourmand, tout en conservant une fraicheur bienvenue (le vin peut présenter jusqu'a 4g de sucres résiduels). Alors Henri Bonneau tempête contre les coups marketing symbolisés par les cuvées Vieilles Vignes, l'alpha et l'oméga des cuvées spéciales que l'on rencontre à tout bout de champ : "Les vieilles vignes, ca me sort des yeux". Et pour nous expliquer la définition de ce type de cuvée, Henri nous fait du Bonneau : "le dimanche, vous descendez avec votre épouse à la cave, vous goutez tous les tonneaux. Ceux qui vous paraissent les meilleurs, vous marquez vieilles vignes et sur le tarif, vous faites 30% de plus. Vous avez gagné votre dimanche. C'est une fumisterie. Les cuvées spéciales, il y en qui en font tous les ans. Moi j'en ai fait deux fois dans ma vie."


Des LPViens heureux... (merci Oliv)


L’autre cuvée phare s’appelle Marie Beurrier. Elle est élaborée à partir des autre raisins en appellation Chateauneuf-du-Pape. Lorsque la cuvée Célestins est dégradée, elle vient alimenter et améliorer la cuvée Marie Beurrier. Cette cuvée est relativement plus accessible que la Réserve des Célestins, mais peut se conserver sans problème entre dix et quinze ans. Elle a été baptisé ainsi en hommage à la tante de la femme d’Henri Bonneau.

Célestins et Marie Beurrier suivent exactement le même type d’élevage et sont strictement séparés pendant tout ce temps jusqu'à l’assemblage final.

La cuvée Chateauneuf-du-Pape classique n'a pas le prestige de ses deux ainées mais représente peut être le meilleur rapport qualité prix de la gamme des Châteauneuf. Ce n'est pas parce que c'est la moins prestigieuse qu'elle est à éviter, n'oubliez tout de même pas qui est son géniteur ;)

La quatrième cuvée produite est "Les Rouliers". Un roulier était un transporteur utilisant le cheval. Cette cuvée est issue d'un petit vignoble en appellation Côte du Rhône et se situe dans le Gard. Il a été acheté par Marcel en 2002. Ce vin vendu en Vin de France (anciennement vin de table) n'est jamais millésimé. Il est constitué de 20% de cinsault et 80% de grenache. Les vignes sont âgées de 30 à 35 ans. L'élevage est effectué dans des conditions identiques aux deux cuvées prestiges du domaine, mais dure moins longtemps afin de garder un côté croquant. Plus simple qu'un Châteauneuf, il permet d'appréhender le style Bonneau pour un prix raisonnable. L'objectif de ce vin est de conserver une qualité constante d'une année sur l'autre, à l'image des vins de Champagne, grâce à l'assemblage entre plusieurs millésimes si nécessaire. Les prochains Rouliers seront par exemple issus du millésime 2007, complété par le 2005. Il y a des millésimes moins excitants... Ce vin connait un succès croissant auprès des palaces et des grandes tables.

Henri Bonneau recommande de consommer ses vins sans carafage ni ouverture préalable. "Vous débouchez, vous buvez. Le carafage, je me demande si ca ne fait pas partie du folklore." Tout le monde ne fait pas non plus du vin comme lui !

Le domaine produit environ 18000 bouteilles par an. Inutile de vouloir savoir le détail par cuvée. La réponse est laconique : "un certain nombre". Le secret est bien gardé : "C'est indécent, vous ne demandez pas le salaire des gens vous ?". Pas d'animosité pour autant dans ces propos, mais un mélange de fermeté et d'humour pour bien faire comprendre que les histoires d'argent ne regardent que les intéressés. D'ailleurs, c'est encore une fois l'humour qui règle la question des exportations : "Je fais tout à l'export!" déclame Henri Bonneau. Et de nous expliquer qu'il n'a jamais reconnu l'autorité de la France sur le Comtat Venaissin, nous rappelant au passage que nous sommes avant tout en terre pontificale. L'homme a des certitudes, nous le savions, mais nous ne l'attendions pas sur ce terrain-là ! Plus sérieusement, environ la moitié de la production est réservée à une distribution française (cavistes, restaurants) afin que tous les amateurs de Chateauneuf-du-Pape puissent y accéder. Le reste est écoulé dans environ 25 pays dans le monde.

Que de millésimes...

La cave d’Henri Bonneau regorge de nombreuses bouteilles empoussiérées. Mr Bonneau lui-même ne les connait pas toutes mais il peut reconnaitre le millésime à la décennie près (jusqu’aux années 40 et 50 !). Inutile d’être plus précis : "J’en ai rien à foutre {de connaitre le millésime} pourvu que ce soit bon !». L’essentiel est bien dans le verre. La garde joue un rôle fondamental pour Mr Bonneau. L’élevage de cinq ans (en moyenne) permet de faire travailler les vins afin qu’ils ne bougent plus beaucoup une fois mis en bouteille. Ils ne craignent donc pas une garde prolongée car ils évolueront très lentement. Mr Bonneau nous explique qu’après quinze ans de garde, il ne constate encore que très peu de différence entre ses cuvées spéciales et les Célestins de la même année. Avant d’ajouter qu’avec une bouteille de dix à quinze ans d’âge, « on a toujours de bonnes surprises ».

Les meilleurs vins qu’il ai bu sont ceux de son père. 1934 : l’année du siècle ! Mais 1942 n’est pas mal non plus ;) Avis aux collectionneurs… Plus rare encore, la dernière cuvée de blanc (issue principalement de Clairette) date de 1947 pour sa communion (110l seulement). L’expérience n’a pas été reproduite : « Si on veut du blanc, on va en Bourgogne ». Cette règle qui lui convient d'autant plus qu'a Beaune, "vous rentrez chez le charcutier, vous avez envie d'acheter la boutique!" ne souffre qu'une seule exception, puisée dans ses souvenirs de guerre : "Le gros plant, c'est sentimental. J'étais dans un régiment de breton pendant l'Algérie, donc on buvait toujours du gros plant. J'étais à la chasse à Parthenay à 7h du matin : du gros plant avec du boudin grillé, ça met en forme pour la journée". On l'aime pour ça aussi, Henri Bonneau. Les raisins blancs viennent donc compléter les cuvées de rouge. Lorsque l’on évoque les années difficiles, 2002 est balayé d’un revers de la main : « On a fait du vin correct cette année-là. 1963, c’était bien pire. C’était pourri dès le départ. Idem en 1973, et 1903 ou 04. Et ca arrivera encore… ». Henri Bonneau n’a pas non plus été gâté pour son premier millésime, en 1956. En février, il a vu la température chuter de 30°C (!) dans la même journée, ce qui massacra tout le vignoble (et la nature autour).


Un magnum de Célestins pour ceux qui reconnaissent le millésime !


Retour sur les millésimes récemment décriés. On reparle alors de 2002 : « Il y a toujours un moment pour boire un certain vin. Je vous mets au bord du Rhône à 10h du matin quand on pêche aux aloses, quand elles commencent à remonter, vous mettez votre bouteille un peu au frais dans l'eau, des caillettes et du saucisson, un bon pain, c'est le roi des vins. Il y a toujours un moment ou un vin est fait pour être bu. Et les plus grands vins, si vous avez une tête d'abruti devant vous, et bien il ne passera pas. L'ambiance ça compte. » Voila une tirade qui pourrait s’intituler « le théorème de Bonneau » ! On évoque également 2008, qui fût massacré par Parker, injustement selon le vigneron. Et d’envoyer une pique amicale : « Parker est un ami de longue date, je suis franc avec lui. Je persiste à dire que mes 89 sont meilleurs que mes 90 (notés 100 par le critique américain). J'ai mon caractère, ca lui rend service. Des fois il se fait rouler à cause des échantillons qu'on lui propose ».

Enfin, Henri Bonneau recadre toujours le vin dans son contexte. Lorsqu’on évoque la qualité d’un millésime, il dégaine son expression bourguignonne favorite : « Monsieur, il est tellement bon que je ne l’avais jamais fait et je ne le referai jamais ! Un millésime n’est jamais identique ». Le travail d’adaptation en cave aux spécificités des millésimes est l’un des plus grands talents d’Henri Bonneau : durée de l’élevage et science des assemblages, nous avons affaire à un maitre de Chateauneuf-du-Pape (une nouvelle visite s'imposerait pour développer le cote viticulture). Mais il glisse humblement : « Les assemblages, je les réussis pas trop mal dans ma cave parce que je la connais, c'est moi qui ai fait les vins. S'il fallait assembler des vins d'autres domaines, je n’y arriverai surement pas. »

Une dégustation privilégiée

Durant la visite, nous avons eu la chance de gouter une large gamme des vins d'Henri Bonneau. Voici les impressions que Laurent (enzo) a compilé pour compléter ce compte rendu (merci Laurent !):

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2011
Brut de cuve. Parcelle de La Crau
Nez très pur de cerise, d’épices douces, de fruits noirs, de poivre doux.
La bouche est riche, les tannins sont très soyeux au fruit croquant, une pointe de sucrosité non pesante s’inscrit dans un beau volume d’ensemble d’une réelle gourmandise. Longueur finale correcte. Si jeune et déjà si bon.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2010
Brut de fût. Futur « Marie Beurrier », autres parcelles que La Crau. Grenache 80%.
Nez d’épices douces, de mûre, mentholé, très pur.
La bouche est d’un grand équilibre aérien, c’est salivant, sur la cerise croquante, d’une grande gourmandise. La fraicheur provient d’une acidité étonnante sur ce millésime. Longue finale. Super bon.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2010
Brut de fût. La Crau, « futurs Célestins ».
Nez de vendange entière, de rafle, de café, c’est très frais et mentholé.
La bouche est riche, poivrée, de gros volume aux tannins très doux sur un équilibre idéal de l’appellation. La douceur tactile de ce vin est hors norme pour l’appellation et la jeunesse du vin, rien ne serre. Fond de verre sur les épices et floral. Grand.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2009
Grenache, hors La Crau. Brut de fût.
Nez avec un peu d’event sur des notes de noix, d’epices orientales.
Le vin possède des tannins soyeux, un gros volume, c’est riche, chaleureux mais équilibré avec une belle persistance finale. Fond de verre sur les épices douces, le tabac, la figue. Très bon.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2009
La crau, futur « Célestins ». Brut de fût.
Nez somptueux, délicat, d’une grande finesse, sur les fraises aux épices, la confiture de cerise, le tout avec une impression de profondeur.
La bouche est imédiatement salivante, riche, juteuse, de gros volume. L’équilibre est magistral et la douceur en bouche ahurissante. Très longue perisstance finale. Immense.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2008
Futur « Marie Beurrier ». Brut de fût.
Nez réduit au départ, puis sur le pain grillé, le musc, les épices.
La bouche est délicate, gourmande, fraiche, équilibrée, de bon volume même si nettement moins dense que les 09, avec une touche finement poivrée. Bonne longueur finale. Fond de verre épicé. C’est bon.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2008
Futur « Célestins ». Brut de fût.
Nez de pain grillé, d’épices, de cerise noire.
La bouche est grasse, de beau volume avec des tannins toujours soyeux. On retrouve la note de pain grillé du nez conjugué à un fruit croquant. Longue finale. Fond de verre poivré et floral. C’est bon.

Vin de France Domaine Henri Bonneau « Les Rouliers »
Grenache 70%, Cinsault 30%. Issu des millésimes 05 et 07.
Nez moins défini que les chateauneufs qui laisse apparaître après aération des notes de prune, de musc, d’épices, de chocolat.
La bouche est gourmande avec un beau fruit. Les tannins sont fins à l’image des vins du domaine. Finale de longueur correcte qui chauffe un tout petit peu mais qui ne gâche pas le vrai plaisir de boire ce vin. Bien ++.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2007
Grenache sur fût. Futur « Marie Beurrier ».
Nez de vendange entière avec une pointe d’event (noix). Des arômes de cacao, de muscade et une sucrosité perceptible complètent la palette.
La bouche est très riche avec la sucrosité perçue au nez mais arrive toutefois à garder une certaine fraicheur qui rend le vin impactant sans lourdeur. C’est dense et long. Fond de verre sur les épices douces et orientales. C’est bon mais encore très jeune.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2007
Futur « Célestins » de La Crau. Brut de fût.
Même profil au nez que le précédent 07, sur les fruits confits (cerise), le cacao et l’after eight (fraicheur).
La bouche est riche, large, avec de la sucrosité, un peu too much à mon goût à ce stade ave une finale de longueur correcte. Fond de verre sur la prune et les épices. Pas mal.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2006
Brut sur fût. Futur « Marie Beurrier ».
Nez très fin de cerise noire juteuse, d’épices.
La bouche est croquante, délicate avec un joli gras, pas mal d’intensité, beaucoup de soyeux et une pointe de fruit confit. Longue finale. C’est encore très jeune et pur. Super bon.

Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau 2005
Futur « Célestins ». Brut de fût.
Nez moins ouvert, sur les épices, mentholé, la cerise, la prune.
La bouche possède beaucoup de densité, un fruit croquant de cerise. C’est salivant mais pour la première fois de la dégustation, les tannins serrent encore un peu en raison de leur nombre surement. Longue finale sur les épices douces et les fruits noirs. Fond de verre sur les épices, le musc et le figolu. Très bon et surement de très longue garde.

"Sur la dégustation pure, ce qui m’a le plus marqué, c’est la qualité de texture pour des vins si jeunes de cette appellation, unique à mon sens. Les futurs "Célestins" 09 et 10 m’ont ébloui."

Conclusion

Il est difficile de faire une visite chez Henri Bonneau sans dissocier le charme des vins du charme du vigneron et de sa cave d'un autre temps. Il y a de la magie dans la découverte de ce vigneron, une impression de remonter le temps et de découvrir un monde que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. Un choc pour les habitués de l'œnologie moderne. Un choc de goûter tous ces vins d'un niveau excellent, voir exceptionnel. Au terme de cette visite, une évidence s'impose : le secret du domaine, c'est bien Henri Bonneau lui-même. Il est en communion totale avec son vin, le juge amoureusement, l'élève patiemment, aussi longtemps qu'il le faut pour qu'il atteigne sa plénitude. Son palais, son expérience et son exigence font le reste lorsqu'arrive l'exercice délicat des assemblages. Et quand on s'extasie devant la qualité de la Réserve des Célestins 2005, l'homme se contente d'avouer, a la fois cocasse et modeste : "Il faut bien que je réussisse quelque chose" ! Henri Bonneau fait des vins de Châteauneuf-du-Pape complexes, suaves, gourmands, puissants, tout en harmonie et en finesse qui le place au sommet de l'appellation. Du travail d'orfèvre dont il faut profiter pendant qu'il en est encore temps.
Henri Bonneau le magicien

Remerciements

N'imaginez pas vous promener un jour dans les rues de Châteauneuf-du-Pape et, parce que votre autre passion dans la vie est la photographie de sonnettes anciennes, tomber sur la maison Bonneau en vous disant "Ca me dit un truc ce nom, je crois que j'ai lu un reportage trop long sur LPV mais ça avait l'air bon", puis sonner en espérant goûter et acheter les bouteilles qui vous plaisent en demandant une remise si vous prenez plusieurs cartons. Le retour à la réalité risque d'être mémorable. Une proposition de visite chez Bonneau, ça ne se refuse pas. Merci donc Bernard (bernardo) pour ton invitation, j'espère que ta demande a été satisfaite ;) Merci aussi à Daniel Combin d'avoir joué le rôle de guide et de conseiller, ce fût un plaisir d'écouter ses explications. Enfin, je tenais bien sûr à tirer un immense coup de chapeau et rendre hommage à Henri Bonneau, une mémoire vivante de Châteauneuf, un homme à la vie bien remplie de joies et de douleurs, que l'on voudrait écouter encore des heures, assis un matin de printemps dans l'herbe fraîche le long du Rhône, les cannes à pêche solidement plantées, l'hameçon dérivant langoureusement au gré du courant, le casse-croûte préparé dans un panier d'osier recouvert d'une nappe à carreau, et bien sûr, vous y avez pensé vous aussi, un Châteauneuf ou tout autre vin de circonstance au frais, à l'ombre d'un saule ou immergé dans l'eau. Merci Monsieur Bonneau, que de belles années vous attendent encore.

Sylv1

Histoires de Vins

Edit : merci Benji ;)
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23 Fév 2012 22:46 #309

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Réponse de major5 sur le sujet Re: Henri Bonneau

Merci pour ce magnifique compte-rendu.
Sébastien
23 Fév 2012 22:54 #310

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Re: Henri Bonneau

Rien que pour des rencontres et des moments pareils,notre passion se justifie.

Merci Sylvain pour le souvenir.

jlj
23 Fév 2012 22:56 #311

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Réponse de Raoul sur le sujet Re: Henri Bonneau

Magnifique !
J'avais tenté de frapper à sa porte il y a quelques années. Son fils m'avait ouvert (une bouteille de Pommard à la main) et m'avait gentimment éconduit ... Je vous envie franchement !

Cordialement

Raoul
23 Fév 2012 23:31 #312

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Chapeau bas, c'est exceptionnel. Merci beaucoup.

Un amateur des vins d'Henri Bonneau avec un souvenir ému de Réserves des Célestins 89, immense pour moi.

Didier
24 Fév 2012 02:52 #313

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Formidable sylvain, à la hauteur des vins et du bonhomme !! ([size=small]tu as bien fait d'y passer tout ce temps, encore dégouté de ne pas avoir été présent..[/size]

[size=small]Et hop, en page d'accueil de LPV ? ;)[/size]

Arnaud
24 Fév 2012 07:38 #314

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Il est vrai que la chance et un peu de poudre de perlinpinpin nous à permis de nous retrouver dans l'antre de ce dinosaure qu'est Henri Bonneau.

Une rencontre magique de prés de 3h, une dégustation laissant des traces indélébiles avec en dénominateur commun le grenache au premier plan, mais aussi un désordre organisé autour des barriques centenaires et une pipette encrassé, d'une horloge murale ou le temps s'est figé ou encore de cette salopette verte portée par le bonhomme de la vigne et du chai.

Une rencontre comme l'on ne fait qu'une ou deux fois (pour les chanceux) et qui se met au niveau des grandes sorties de LPV PACA comme fut le cas lors de notre visite chez Jean Louis Chave 2 ans auparavant, chez Vincent Avril et E.Reynaud ou encore ma visite au domaine de la Romanée-Conti... Un moment au dessus de la mêlée assurèment ;)

Un grand merci à mon tour à Sylvain, qui fut donc le script de talent qui me nous permet ainsi de se plonger dans l'univers des vins d'Henri Bonneau. (tu)

Bernardaud
24 Fév 2012 08:29 #315

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Réponse de jpfre sur le sujet Re: Henri Bonneau

Merci pour ce superbe compte-rendu qui fait que LPV reste pour moi la principale source d'informations !

Amicalement,
Jean-Pierre.
24 Fév 2012 09:04 #316

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Réponse de iam_nico sur le sujet Re: Henri Bonneau

Superbe compte rendu pour un moment inoubliable je suppose. Ca fait envie !

Nicolas
24 Fév 2012 09:39 #317

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Réponse de monta sur le sujet Re: Henri Bonneau

" Il y a toujours un moment ou un vin est fait pour être bu. Et les plus grands vins, si vous avez une tête d'abruti devant vous, et bien il ne passera pas. L'ambiance ça compte."
On apprend certes, toute sa vie, mais il est des vérités qui sont bonnes à entendre et qui font un bien fou.
Merci de partager vos émotions ainsi.
Franck.
24 Fév 2012 10:04 #318

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Quel plaisir de lire des gens qui acceptent de prendre le temps d'écrire de si beaux compte-rendus. Bravo et merci.
24 Fév 2012 10:04 #319

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Henri Bonneau

Je viens de découvrir le compte-rendu.
Je suis d'accord avec ceux qui sont intervenus avant moi: il est magnifique !!!

Un Grand Merci :)

Bien cordialement,
Thierry
24 Fév 2012 11:18 #320

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C'est tout à fait ça, c'est un endroit fabuleux et un homme extraordinaire : cette visite est un grand moment dans une vie d'amateur !

Le CR relate très bien l'ambiance et le lieu, ainsi que la personnalité d'Henri Bonneau. Mais j'interviens sur une phrase à la fin du CR :

Sylv1 écrit: Sur la dégustation pure, ce qui m’a le plus marqué, c’est la qualité de texture pour des vins si jeunes de cette appellation, unique à mon sens


Pour avoir eu la chance d'être reçu trois fois en ce lieu, c'est chaque fois différent. La première fois on est tout à la surprise, à la découverte, en se demandant comment tout cela est possible. La seconde fois j'ai mieux apprécié, mais la troisième j'ai vraiment compris l'importance de l'élevage. Pour moi les vins jeunes d'Henri Bonneau sont certes très bien faits, mais ils n'ont pas encore leur typicité. On pourrait les faire déguster dans d'autres domaines sans que cela choque. Mais c'est le fait de goûter des millésimes de plus en plus vieux et toujours en fûts, et quels fûts, qui m'a fait réaliser que c'est vraiment ce point qui fait le style Bonneau. Sans ces longs élevages dans des fûts sans âge, l'évolution ne serait pas la même et les vins bien différents. Et il faut bien toutes ces années pour y arriver, chapeau l'artiste et pourvu que cela continue longtemps ainsi !
24 Fév 2012 11:29 #321

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Henri Bonneau, le Dinosaure de Châteauneuf-du-Pape

d'accord avec toi Jean-Louis, mais je maintiens que c'est bien cet aspect qui m'a le plus marqué sur les millésime 09 et 10. l’élevage est important mais la qualité des raisins rentrés et des vinifs n'y sont surement pas pour rien. :)
24 Fév 2012 12:06 #322

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Bien sur Laurent, mais je suis persuadé que 2009 et 2010 ne sont encore que des Bonneau en devenir !

Rien ne serait possible bien sur sans la grande qualité du vin au départ, mais s'il était déjà mis en bouteille pour 2009 comme chez beaucoup d'autres on ne retrouverait pas la même magie... Confirmation dans quelques années ! ;)
24 Fév 2012 12:16 #323

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Réponse de bibi13 sur le sujet Re: Henri Bonneau

Superbe CR qui en donnerait presque des frissons, merci LPV Paca.
24 Fév 2012 12:20 #324

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Henri Bonneau

Visiter Henri Bonneau, c'est un moment de grâce.
Tout en lui est futé et de grande gentillesse. Et il sent bien à qui il parle.
Un grand monsieur, avec une cave dans un joyeux b....el, mais dont il connait chaque molécule dans chaque recoin !
Madame Bonneau écoute et corrige ou précise et dit quand il a déjà raconté.
Marcel connait la musique et gère la visite.
Dans la cuisine ensuite, on se sent bien et on raconte...

Bravo d'avoir exprimé ces sentiments dans un splendide compte-rendu.


Cordialement,
François Audouze
24 Fév 2012 12:46 #325

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Réponse de teddyteddy sur le sujet Re: Henri Bonneau

Ce compte-rendu, c'est la quintessence de LPV...

Laurent
24 Fév 2012 15:20 #326

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Réponse de bobfutur sur le sujet Re: Henri Bonneau

+1 au concert de louanges plus que méritées

Paul
24 Fév 2012 15:55 #327

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Réponse de cedric84 sur le sujet Re: Henri Bonneau

J'ajoute ma voix et mes remerciements aux chanceux visiteurs pour nous permettre d'accéder à ce domaine mythique, et de nous faire vivre cette émotion à travers vous comme si on y était !
Splendide !!!

Cédric
"Si j'avais un fils à marier, je lui dirais : méfie toi de la jeune fille qui n'aime ni le vin, ni les truffes, ni le fromage, ni la musique. " Colette
24 Fév 2012 20:46 #328

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Réponse de gerardmansoif sur le sujet Re: Henri Bonneau

Sylvain,

je reconnais bien là ta plume unique. A entendre Philippe sur le chemin du retour, il était conquis quoiqu'il l'était déjà avant. En tout cas superbe reportage sur un des papes de Châteauneuf du Pape.

J'aime bien les trognes des PACA'S men, un magnifique moment assurément.

Sébastien

La certitude tue, le doute te préserve.
24 Fév 2012 21:07 #329

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Réponse de Vougeot sur le sujet Re: Henri Bonneau

Superbe voyage, Sylvain.
Grand texte, grande qualité d'écriture, précise, évocatrice et humaine !
Je rejoins le père Aquablue sur sa proposition de 1ère page !
Bravo.
(tu)
25 Fév 2012 08:22 #330

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