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Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

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Réponse de claudius sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Luc,

oui j'ai aussi gouté le blanc (il nous a fait gouter à  peu près tout)...
je ne suis vraiment pas le spécialiste du blanc et peux seulement te répondre en disant qu'après tous ces CDP blancs (j'ai passé 2 jours avec Yves à  CDP), gras, flasques, avec des amas de glycérine sans gout, j'étais heureux de sentir enfin un peu de nerf, structure, de minéralité et de concentration d'arômes. Désolé de ne pouvoir t'en dire plus.

Yves écoute les cassettes et les passera sur le site. Le Monsieur est étonnant et passionnant -é. Quel nez tu as, pour avoir tous ses millésimes!
Combien paies-tu les 2001 en Belgique?

J'ai réalisé une fausse manip et alencontreusement effacé ton message sur Lagrange 90, 95,96 & 2000. Si tu l'as encore pourrais-tu l'y replacer.

merci et milles excuses
19 Oct 2003 23:44 #31

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Claude,

Je viens de réserver mes 2001 et de prendre un petit coup de massue sur la tête (le 2e après celui lié au sabotage de mes CR sur Lagrange...(aaa)) : plus de 30 € ! Pour mémoire, les 1999 et 2000 m'ont coûté 22 €, le 1998 18 € et le 1997 un peu plus de 11 €...

Luc
20 Oct 2003 11:13 #32

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Réponse de jeanclaude sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Et bien!!! C'est l'escalade! Multiplication du prix par 3 sur 5 millésimes! Inquiétant pour la suite.

Je souhaitais vraiment le goûter mais là , j'ai plus envie (ddd)
20 Oct 2003 11:32 #33

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Réponse de Guest sur le sujet Gourt de Mautens 2000

CR: Gourt de Mautens 2000

Bu ce dimanche soir sur un boeuf, sauce au poivre...

J'avais beaucoup lu de commentaires sur Jérôme Bressy et son rasteau mais je n'en avais pas encore dégusté; c'est chose faite!

Toutes les éloges que j'ai pu lire sur ce vin (B&D, LPVD) se sont confirmés.

A l'ouverture, tout d'abord, le vin présente une certaine retenue au nez, un peu inquiétante même (une odeur pas du tout agréable s'en dégage, grosse inquiétude!). En bouche, ensuite, il y a boire et à  manger, c'est très tannique et à  nouveau un peu déroutant...

Après deux heures de carafage, le monstre se réveille... La robe est très sombre (presque noire). Au nez, c'est en même temps très fin et très puissant. En bouche, c'est très très très bon, c'est puissant, très puissant (les deux heures d'aération lui ont bien rendu service). je retrouve dans les qualificatifs d'Averroes ce que j'ai pu ressentir en dégustant ce vin (la matière est superbe, charnue, concentrée, riche, dense, puissante, fruitée, avec des tannins fermes et juteux).

Ce vin nous rappelait un Château La Gardine 1989 bu il y quelques années...

Maintenant, pour 25€, c'est donné à  côté du plaisir qu'on ressent en buvant ce vin. Du Gourt de Mautens, j'en redemande...

Vince
20 Oct 2003 20:32 #34

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Luc,

J'ai trouvé le blanc 2001 superbe ! Racé, fruité et pur, avec juste ce qu'il faut de gras et une belle fraîcheur, avec de l'allonge. N'hésite pas à  en acheter si tu peux.

Olif

Réponse un peu tardive : selon Bressy, il faut attendre impérativement ses vins au moins 7 ans.

Vous saurez tout dans une très longue interview à  paraître prochainement sur LPV. Personne n'a une secrétaire à  me prêter ? C'est bien joli le bénévolat, mais c'est très laborieux (aaa)

amitiés

Yves

Yves Zermatten
20 Oct 2003 20:33 #35

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Jérôme Bressy : l'alchimiste du terroir

Interview réalisée au domaine Gourt de Mautens à  Rasteau par Claude Villaret et Yves Zermatten le 18 octobre 2003.

LPV : D'où provient le nom Gourt de Mautens ?

JB : C'est le nom d'un quartier, d'un terroir cultivé en 1635 et qui a été abandonné par la suite. On a trouvé ce nom sur de vieux écrits et je l'ai repris. En fait, Gourt, c'est l‘ « l'endroit où l'eau commence » et Mautens : « par mauvais temps ». En fait, l'eau ne sort que par mauvais temps de ce quartier-là . Le reste du temps, les sols sont très secs et très compacts.

LPV : Comment définiriez-vous vos terroirs ?

J.B : J'ai 7 terroirs différents sur 13ha de vignes. Chaque terroir apporte sa personnalité. L'un apporte la puissance, l'autre la finesse, un autre, la longueur, un autre la minéralité, un autre la fraîcheur. Je m'intéresse plus aux sols qu'au cépage car ce qui compte vraiment, ce sont les sols. Mon gros travail dans la vigne, c'est de faire ressortir la personnalité de chaque parcelle. Finalement, les cépages ne sont que des intermédiaires. Je pense qu'il est dommage que le côté variétal prenne le dessus sur la terre. Un grand terroir doit dominer le cépage. Si le terroir est moyen, on peut jouer le cépage et le caractère variétal. Mais moi, je fais tout pour que ce soit l'inverse. J'ai déjà  la chance d'avoir un bon terroir mais les méthodes culturales sont aussi importantes. A GDM, nous sommes en biologie depuis 15 ans, on laboure tout, il n'y a pas de désherbants. J'ai aussi eu de la chance, car mon père avait eu l'intelligence de toujours ménager ses vignes et d'utiliser un minimum de produits chimiques, même si cela lui rapportait moins à  l'époque.

LPV : Quel est l'âge des vignes ?

J. B. : Nous avons de tout. Nous avons 70% du vignoble qui a entre 40 et 85 ans, Pour le reste, j'ai refait des plantations en 2000, j'ai planté un hectare de mourvèdre et de counoise, et j'ai encore des vignes de 15 ans, 18 ans, et 20 ans. Il y en a à  peu près un tiers qui a entre 15 et 30 ans.

LPV : Pensez-vous que l'on puisse faire un vin de terroir avec des jeunes vignes ?

J. B Il faut quand même un peu de temps. Ce qui compte, c'est l'enracinement, il faut que la vigne explore le sol. En ne labourant pas, nous favorisons l'enracinement et, pour se nourrir, la plante fait des radicelles qui vont rechercher les éléments minéraux, ce qui fait que l'on retrouve ensuite dans le raisin beaucoup de minéralité, d'oligo-éléments, de saveurs, etc. Si vous désherbez, vous faites presque de la culture hydroponique, du hors-sol, à  force de passer des produits chimiques, des désherbants, des engrais chimiques azotés, il n'y a plus d'effet terroir et là , le caractère variétal domine.

LPV : Quel est l'assemblage qui compose le Gourt de Mautens ?

J. B : Il y a 70% de grenache, beaucoup de vieux Carignan, du mourvèdre. Une touche de syrah

LPV : L'élevage

J. B : 98-99 et 2000 étaient dans des petits fûts neufs. Il y avait 1/3 à  peu près de bois neufs et en 2001, j'ai arrêté les bois neufs. J'ai revendu et j'ai acheté des fûts d'un vin en Bourgogne, Ceux-là  sont des fûts d'un vin que j'ai acheté en Côte d'Or. Cette année je reviens en neuf, mais sur des 600L, des demi-muids, parce que le demi-muid est le contenant traditionnel de notre région. Il correspond mieux à  ma recherche de finesse et c'est plus dans mon optique. Là , je les achète, et si ça marche, chaque année j'en achèterai quelques uns, pour les garder. On les achète pour la durée. On se sent vraiment chez nous avec ces contenants. On va voir.

LPV : Déjà  le bouchon impressionne…

Ce sont des fleurs de bouchon de 6 ans d'âge. Ils proviennent de plantations spéciales et sont séchés et triés. Ils sont très bien. C'est naturel, il n'y a pas du tout de revêtement et ils sentent plus le pain d'épices que le liège. Il y a des gens qui ne sont pas trop connaisseurs et qui croient que mes bouchons ont un problème et ils sont choqués en les voyant. C'est parce qu'ils sont habitués à  voir des bouchons blancs, avec un revêtement à  la paraffine. Alors que celui-là , c'est le top. Nous ne sommes que deux à  en avoir dans le coin. C'est un lot très rare et difficile à  obtenir. Je le veux brut sans paraffine.

LPV : Faites-vous des vendanges en vert ?

J. B. Sur les très jeunes vignes, oui, mais on ne touche pas les autres vignes. J'ai fait des essais mais ce n'est pas bon de tomber des raisins sur des vieilles vignes. Sur les jeunes vignes, il faut tomber les raisins pour favoriser l'enracinement. Après il ne faut pas laisser beaucoup de grappes, pour que le peu d'exploration de la vigne dans la terre soit restitué au raisin.

LPV : Et la taille de la grappe ?

J.B. : J'ai aussi essayé mais on déséquilibre. Vous savez, c'est la plante qui décide. J'ai fait des quantités d'essais : j'ai taillé court, j'ai tombé la moitié des grappes. C'est mieux que de ne rien faire mais la plante, psychologiquement, au fond d'elle, elle est réglée pour faire 15 grappes et tout est proportionné. On risque de perdre de l'équilibre et on le sent même dans le verre : les tannins sont plus durs. Si vous lui en ôtez une dizaine et qu'il n'y en a plus que cinq, elle va toujours travailler pour 15 grappes. Il faut trouver l'équilibre avec les sols, l'herbe, les labours, ça ne se fait pas du jour au lendemain.

LPV : Vous effeuillez ?

J.B : Non, presque pas, si on effeuille, les raisins sont rôtis et on perd en finesse, et on obtient des arômes brûlés-cuits que je ne recherche pas. La région est très solaire et les feuilles protègent le raisin. C'est sûr, vous avez plus de couleur, c'est très compoté, c'est plus exubérant mais ça ne m'intéresse pas.

LPV : Etes-vous en bio (ou biodynamie) ?

J. B. La biodynamie, juste un petit peu mais ça en reste au stade expérimental. En revanche, je crois à  100% au bio. Ce sont mes convictions profondes avec ces idées et puis, on préserve ainsi notre terroir et tout ce qu'il y a autour et surtout on se sent bien et en harmonie avec la nature. Je ne peux pas utiliser tout ce qui est molécules chimiques et produits de synthèse car ces procédés sont en désaccord avec la nature. Cela dit, la biochimie, elle, me passionne.

LPV : Avez-vous des modèles ?

J. B. J'ai toujours été fasciné par les grands vignerons comme Jacques Reynaud de Rayas, Gérard Chave, Henry Bonneau. Ces gens ont toujours été mes modèles. J'ai une passion pour eux. Ce sont les dieux du vin. Comme j'ai toujours aimé les vins qu'ils faisaient, j'ai essayé de faire pareil mais ce n'est pas facile.

LPV : à€ vos débuts, on a reproché un caractère lourd et surextrait à  vos vins ?

J. B : Je pense que quand on débute, on place la barre très haut et que l'on est un peu prétentieux dans le vin. Il est vrai que j'aimais autrefois les vins très concentrés et j'ai essayé d'aller dans cette direction. A mes débuts, je me disais que j'allais tout vendanger très mûr, à  17°, que j'allais faire cuver 20 jours, piger trois fois par jour, etc. Ce n'est pas l'influence de quelqu'un, c'est simplement le goût. Il n'y avait pas du tout de contexte international ou médiatique. Ca n'a rien à  voir. Je le sentais comme ça. C'est humain, ça. Mais si on est perfectionniste et si on aime ce métier, on évolue. En fait, on voit que la nature dit toujours son dernier mot. Moi, j'ai de plus en plus aimé les vins fins, quand j'ai eu plus d'assurance, que j'ai un peu plus vinifié, que j'ai eu différents terroirs et que j'ai goûté de plus en plus de grands vins, je me suis aperçu que les grands vins étaient ceux qui étaient faits avec simplicité. A force de boire des grands vins, j'ai aimé la finesse. Aujourd'hui, je ne bois pratiquement plus de vins concentrés ou surextraits et ce que j'aime, c'est quand un vin parvient à  associer puissance et finesse. Un vin doit être beau de l'attaque à  la finale. Je vois le vin comme du velours, du satin, de la soie, quelque chose de raffiné, de moelleux de sensuel.

LPV : Mais vos premiers vins sont très bons !

J.B. : Le terroir dit toujours son dernier mot. Un grand terroir parvient toujours à  corriger les erreurs que nous faisons. Mes premiers millésimes étaient plus serrés mais, avec le temps, le terroir gomme finalement toutes les « erreurs », si l'on peut dire.

LPV : Après combien de temps le terroir revient ?

J.B. : Quand on met beaucoup de bois neuf et qu'on pige beaucoup, le terroir réapparaît après 6-7 ans.

LPV : Vos vins traversent-ils les phases de fruit, de fermeture et de réouverture ?

J. B : Tout à  fait : un an après la mise en bouteilles, ils se referment. Après ils s'ouvrent à  nouveau. Ensuite, ils se referment. Dans les premières années, ça peut varier de semaine en semaine et même de jour en jour.

LPV : Ce sont les montagnes russes !

J. B : Oui, et plus le vin est vivant, plus cela est sensible. Après, à  partir de 7 ans, il y a une période de stabilité.

LPV : Et combien de temps vont-ils se garder ?

J. B. Cela dépend des millésimes. Le 2000 par exemple, j'en ai dégusté une bouteille pendant les vacances et je ne le reconnais plus. En revanche, une autre bouteille s'était goûtée à  merveille. C'était tout patiné, du velours, du velouté suave et avec de la fraîcheur. Je trouve qu'il n'est absolument pas besoin de boire un verre d'eau entre chaque gorgée, comme certains l'ont affirmé sur LPV ! Celui qui a écrit cela ne se doutait probablement pas que ce vin allait évoluer de la sorte. Je pense personnellement que mes vins sont généralement bus trop tôt et que l'on passe à  côté de leur véritable expression. C'est un vin qui a deux visages, comme un être humain. Mais c'est dur à  expliquer aux gens et ils ne veulent plus être patients. Je rêverais d'avoir les moyens de stocker les bouteilles et de les laisser atteindre leur apogée avant de les vendre.

LPV : Comme à  Vega Sicilia !

J. B : Oui, mon idéal, c'est Vega Sicilia. Ils sortent le vin en restauration, vous pouvez le boire mûr et vous vous régalez. C'est prêt. Si un jour j'ai de l'argent, je le ferai, c'est sûr. C'est mon rêve. Franchement, si je réussis, mon premier investissement sera de creuser des caves et stocker, stocker, stocker les vins et les sortir à  point. Comme ça les gens sont contents et ils se régaleront. Le vin sera à  sa plus belle expression et là , ils auront vraiment une idée juste du domaine. Sinon, on va dire : moi quand je l'ai goûté, il était comme ça, un autre va dire qu'il était autrement, un autre tombera sur de la réduction ou sur un jour fermé ou un jour où il était bon. C'est ça le problème, ce n'est pas évident. D'un côté, c'est bien comme ça, le vin n'est jamais pareil.

LPV : Pour vous, qu'est-ce que le terroir?

JB : C'est le sol, la géologie, c'est un chamboulement géologique sur des millions d'années et chaque époque a apporté quelque chose de différent. Il y a eu des argiles amenées des Alpes, déposées par le Rhône, etc. Mais le terroir, c'est aussi le microclimat : l'exposition, la latitude, les bois qui amènent la fraîcheur qui est restituée la nuit, les haies, les ruisseaux, etc.

LPV : Les vins de quelle région préférez-vous ?

J.B. : Je suis un amoureux de la Bourgogne. J'aime tous les grands, j'adore les Côtes de Nuits, évidemment, mais aussi les Côtes de Beaune, les Corton par exemple, mais aussi les Savigny-les-Beaune car je trouve qu'ils ont un beau grain. J'aime aussi les Volnay jeunes. J'adore ces vins, ils ont un grain superbe.

LPV : Et la tendance plus extraite ?

J. B. Non, je n'aime pas les vins bleus. J'aime les pinots noirs mûrs, pas maigres, mais avec de la finesse et de la délicatesse. Les pinots noirs comme du café, j'aime pas trop. J'aime beaucoup Leroy et la Romanée-Conti a un style unique au monde, c'est la classe. C'est un vin aérien, il y a quelque chose. J'aime beaucoup ça.

LPV : Quelle est la plus grande bouteille que vous ayez jamais bue ?

J. B : Rayas 78. C'est phénoménal. C'est mon plus grand vin. Dans les immenses bouteilles, il y a encore Célestins 89 de Bonneau, Musigny 99 de Leroy. Ce sont mes trois plus grandes bouteilles et mes trois modèles. Quand je les ai bues, j'avais les larmes aux yeux. Ah, j'oubliais, il y a aussi Vega Sicilia Unico 70. C'est fabuleux. Il y a aussi Le Montrachet de la Romanée-Conti. C'est un blanc unique au monde. Mais Rayas 78 reste celui que je préfère. Mais si on me demandait ce que je voudrais boire tout le temps, alors sans hésiter je dis : Rayas 78 ! Tous les jours j'en voudrais. J'en ai bu deux fois.

LPV : Et les Bordeaux ?

J. B : Yquem, c'est quand même quelque chose. J'en ai bu deux fois, mais il y a vraiment quelque chose chez Yquem. Après, j'ai connu pas mal d'autres crus en allant visiter, Latour, etc. C'est superbe mais on boit les Bordeaux beaucoup trop jeunes.

LPV : Et comment situez-vous les grenaches du Priorat par rapport à  ceux du Rhône Sud ?

J.B. : Ici, ce sont des sols argilo-calcaires alors que, dans le Priorat, on trouve des schistes. Le grenache s'y exprime complètement différemment et on ne peut pas comparer des grenaches sur schistes à  des grenaches sur des sols argilo-calcaires. C'est incomparable. J'aime bien certains vins du Priorat mais j'apprécie moins d'autres, de tendance internationale, qui sont écÅ“urants et pas désaltérants. Il faut donc arriver à  trouver l'adéquation entre le bon cépage et le bon terroir. Les Anciens ont mis les grenaches et les carignans dans des endroits bien précis et ils ne se sont pas trompés. Après, on joue sur l'assemblage.

LPV : Comment définiriez-vous la longueur en bouche ?

J. B. : Je pense que la longueur en bouche est la carte d'identité d'un vin et que le prix devrait être fixé en fonction de la longueur en bouche. La longueur est précisément ce qui permet de décrypter un vin. Aujourd'hui, on voit beaucoup de vins très colorés, très extraits et démonstratifs, avec de l'allonge bâtie sur l'acidité ou les tannins, mais ils ne font que 15'' en longueur, ce que nous trouvons dans des petits vins de table de la région et je ne parle pas ici des notes vanillées de bois, mais des saveurs, des petits fruits, de minéralité, tout ça. La vanille n'est pas une composante de la longueur. Malheureusement, on englobe tout dans la longueur maintenant. En fait, la longueur d'un vin, c'est cette suavité qu'on a en bouche et ces petites subtilités qui font saliver. Et ça, on peut compter combien de temps ça reste. J'ai eu la chance de visiter le domaine de la Romanée-Conti il y a deux ans, et la Romanée-Conti faisait 71 caudalies de longueur ! C'est le vin le plus long que j'aie bu de ma vie. Je n'avais encore jamais bu un vin aussi long. Yquem est peut-être le vin le plus long du monde, il dépasse la minute. Il existe seulement trois ou quatre vins de ce calibre dans le monde. Après, je pense que des vins qui ont une longueur supérieure à  30 caudalies sont de grands vins. Mais bon, malheureusement, on fait actuellement de moins en moins attention à  tout cela. Autrefois, l'INAo prenait surtout en compte la longueur pour hiérarchiser les terroirs et donner les agréments et, d'une façon presque mathématique, on pouvait dire, un Côtes du Rhône, ça fait tant de longueur, un Châteauneuf du Pape tant. C'était la vérité du vin parce que s'il n'y avait pas la longueur attendue, il y avait un doute sur la provenance des terroirs ou sur des rendements excessifs. Si vous avez beaucoup de raisins, il y a forcément moins de caudalies, c'est logique puisque c'est dilué. C'était donc le temps de la vérité de la dégustation. Malheureusement, aujourd'hui, cette méthode est de moins en moins appliquée et c'est dommage. Ca correspond d'ailleurs à  l'évolution générale du monde, où tout reste en surface. Il faut que l'on voie les choses et où on ne veut pas aller les chercher en profondeur, ça ne doit pas être difficile d'accès. Une certaine éducation est nécessaire, ce n'est pas du jour au lendemain que l'on arrive à  compter les caudalies. Aujourd'hui, on veut tout accélérer…En deux jours, on voudrait tout savoir. Le vin et la dégustation sont pour moi l'école de la modestie. C'est du plaisir et de la simplicité.

LPV : Vous êtes manifestement un vigneron heureux !

JB : Je suis heureux de faire ce que je fais, c'est une passion. Je fais ce métier pour moi avant tout. En fait, ma famille était à  la cave coopérative et moi, depuis tout petit, j'ai toujours voulu être vigneron, faire du vin, travailler les vignes comme mon grand-père et mon père, j'étais tout le temps dans la vigne. Dès que je venais de l'école, je jetais le cartable et j'allais dans les vignes. Je suis né là -dedans, j'ai toujours voulu faire mon vin parce que ça me frustrait un peu de livrer notre raisin à  la cave coopérative. Alors, le soir, j'en faisais un peu avec mon grand-père dans un tonneau pour m'amuser. On le buvait après, dans des bonbonnes. J'ai toujours eu cette fibre. Et puis, je rêvais, je me disais qu'un jour je serais vigneron et c'est pour cela que j'admirais Chave, Rayas et Bonneau parce que pour moi, ils sont des artistes, des dieux du vin. Ce qu'ils font, c'est de l'art. J'étais admiratif de ces gens-là  parce qu'ils incarnent tout un art de vivre. En fait, ils ont tout sacrifié pour ce métier et pour cette passion. Aujourd'hui, le vin est très à  la mode et on en parle mais, il y a 15 ou 20 ans, peu de gens connaissaient Château Rayas ou Chave. Là , ça s'est débloqué depuis 7 ou 8 ans. à‡a a explosé maintenant et tout le monde les connaît. Tout le monde veut en acheter et en boire. Je me suis toujours dit qu'un jour je ferai aussi du vin comme ça mais, dans ma tête, je ne le voyais que pour moi et pour le partager avec des amis, des proches.

LPV : Par qui aimez-vous que vos vins soient bus ?

J. B : Surtout par des gens réceptifs. Je suis content de voir des gens qui ont senti le message passer et quand il y a de la sensibilité et de l'émotion. Je ne suis parfois pas d'accord avec les gens qui, comme vous le faites parfois sur LPV, décortiquent un vin, le comparent à  un autre, etc. ni avec ceux qui disent ce soir je débouche telle ou telle série de bouteilles. Personnellement, je pense que les gens devraient être plus modestes et ne pas parler de leurs grandes bouteilles. J'aime les gens sensibles, qui comprennent le message et l'émotion qui doit passer. J'estime que quand on boit un vin, on doit comprendre le lieu et le vigneron car nous défendons quelque chose. C'est d'ailleurs notre rôle de le faire. Faire du vin, ce n'est pas seulement faire du vin, le vendre et ramasser le pognon. Je ne vois pas ce métier comme cela.

LPV : Et le phénomène Parker ?

J. B : Le phénomène Parker est dangereux aujourd'hui. Il y a une quinzaine d'années, j'étais assez d'accord avec lui sur les commentaires de dégustation. C'est quand même lui qui a sorti Bonneau, Rayas, Chave. Ils n'étaient connus que par un cercle restreint d'amateurs et il les a fait connaître au grand public. Mais aujourd'hui, je trouve que ce phénomène est presque malsain pour le vin et que c'est dommage. Maintenant, il y a un enjeu économique, on redoute son jugement, il faut absolument une note correcte. Les importateurs attendent la sortie des notes pour acheter le vin.

LPV : Parker est-il venu vous voir ?

J. B : Non jamais. Il va chez quelques vignerons. Comme nous savons tous où il va, certains font le forcing pour faire déguster leurs vins. Je pourrais aussi lui faire parvenir un échantillon à  la Fédération, où il vient déguster les vins de la région. Je n'ai jamais fait la démarche parce que je n'ai pas envie de faire le forcing. Et puis, Parker n'a jamais demandé d'échantillons. Il y a des guides qui demandent des échantillons. Finalement, j'aime bien que ça se passe tout seul. C'est comme un guide Michelin, les restaurateurs n'appellent pas le Guide pour qu'ils viennent les noter ! (Rires)

LPV : En tout cas, LPV est venu ! (re-rires)

J. B : Moi, j'aime bien, je refuse personne, et puis les gens aiment ou aiment pas mes vins ! Mon importateur US, qui connaît très bien Parker, n'a jamais fait le forcing. En général, quand on commence, on fait du vin, on le fait déguster à  Parker et, de suite, tous les importateurs viennent. Certains d'entre eux ne viennent que parce que la note est élevée. Chez moi, c'était l'inverse : j'ai fait du vin, des gens sont venus déguster, il y en a qui aimaient, d'autres pas, et les gens qui ont ensuite travaillé avec moi ont acheté mon vins parce qu'ils aimaient mon style. Donc, ceux qui achètent mon vin le font parce qu'ils aiment mon vin.

LPV : Parker a pourtant noté le 2000.

J.B. : Mon importateur américain m'a dit : sais-tu que le 2000 a été noté par Parker ? C'est sorti dans la semaine. J'étais étonné. Il m'envoie le fax et c'est comme cela que j'ai appris que le 2000 avait obtenu 92 pts.

LPV : Pas mal !

J.B. : Oh, je m'en fiche !

LPV : Et s'il avait mis 80 ?

J. B : C'est pas grave ! Dans sa description de mon vin, il dit que c'est étonnant que ce vin soit aussi civilisé pour un vin de Jérôme Bressy.

LPV : Peut-il affirmer cela sans vous connaître ?

J. B : Il dit que c'est dû au millésime. Je ne conteste pas qu'il puisse juger mon vin, mais il ne doit pas dire que ce millésime est civilisé par rapport à  mes vins, à  mon style, et que cela est dû au millésime. Il n'y a pas un millésime semblable. Il parle de moi sans connaître ma philosophie, ma démarche, ma sensibilité. C'est pour ça que s'il si un jour il vient, je lui expliquerai mon travail. Voilà .

Les vins

2000 et 2001 en bouteille:

J. B. : Il faudrait le carafer deux heures. C'est encore très fermé. Ca s'exprime mieux quand on le carafe. C'est fin, c'est velouté, c'est soyeux. Je peux mieux faire, on peut encore aller plus loin. Ma recherche, c'est ça. C'est de faire un vin qui va encore dans une autre dimension, qui procure encore plus de plaisir. On peut y arriver. Celui qui a bu le 98 et le 2000 et qui boit le 2001 après, notera un changement de style. Le vin est plus subtil, plus fin, on va plus vers la gastronomie. Avant c'était plus surmûri, plus rôti.

LPV Avec quel plat serviriez-vous ce vin ?

J.B : Le 2001, je le vois bien sur un pigeonneau rosé ou une bécasse, quelque chose de fin.

LPV : Et le 2000 ?

J. B. : Je le verrais bien sur un tournedos Rossini. On est dans un autre registre et le caractère charnu conviendrait bien avec la chair du bÅ“uf et le foie gras qui enroberait un peu tout ça.

Dégustation des 2003 sur fût :

barrique 1 : vieux Carignan-grenache 2003 sur fût.

J.B. Aucun millésime n'est identique. J'essaye de m'adapter, de comprendre le millésime et de l'exprimer. Ces dernières années, je suis en recherche de finesse. La couleur est moins dense, Il n'y a plus de pigeages non plus. J'ai pigé jusqu'en 2000. Dans les millésimes où j'ai pigé, J'ai vraiment peu pigé, et depuis 2001, j'ai eu envie d'arrêter et je laisse faire le raisin dans les cuves, justement pour obtenir de la finesse. Donc, c'est le raisin et seulement le raisin qui a décidé de la couleur que vous voyez dans vos verres. Cette barrique contient des vieux grenaches et carignans, issus de terrains argilo-calcaires. Je vinifie tous mes terroirs séparément et ensuite je compose un assemblage.

Barrique 2 : syrah 2003 sur fût.

J.B Ca, c'est vraiment le peu de syrah que nous avons, Nous n'en avons pas beaucoup, parce que sur les terroirs solaires... mais on en met sur ce terroir car il est un peu particulier, ce sont des marnes et des argiles. On en met toujours un peu pour rehausser l'assemblage.

Barrique 3 : grenache 2003 sur fût.

J.B.Ce sont de vieux grenaches de 85 ans, un coteau sur des marnes bleues. Ce sont des vignes en gobelets de grenaches. C'est la terre qui parle, on sent l'argile, le gras de l'argile.

Barrique 4 : vieux carignan et grenache sur fût

J. B. Ici, ce sont de vieux carignan et des grenache. C'est un autre terroir que les premiers que nous avons goûtés, avec exposition nord-ouest, avec plus de marnes jaunes, ça n'a rien à  voir avec le précédent, qui était plein sud.

LPV : où en sont les 2002 ?

J. B : Les malos traînent un peu, mes 2002 ne sont pas faits encore. Je les ai assemblés avant les vendanges et maintenant c'est en pleine malo, c'est acide, mais je préfère laisser faire, comme cela les vins se construisent lentement, il n'y a pas de levurages, ce ne sont que des populations naturelles, juste un petit sulfitage à  la vendange et à  la mise, c'est tout. Sinon, on ajoute rien et on ne met pas d'acides.

Yves Zermatten
27 Oct 2003 04:20 #36

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet CR: Gourt de Mautens 2001

CR: Gourt de Mautens 2001

Le nez est fleuri, sur les petits fruits, le raisin, le tabac blond, la fumée, et se montre déjà  diablement séducteur. Le fruit et le terroir s'expriment à  merveille et le boisé est bien intégré, discret.

La matière en bouche est fabuleuse, d'un soyeux de texture irréel, avec des tannins doux, ronds et enrobés dans une matière onctueuse et de l'essence de fruit. Dense, soyeux, élégant, aérien, d'un pureté cristalline, avec une grande expression de terroir, qui apporte minéralité et race. Le boisé est presque imperceptible. Il finit en beauté, avec une immense longueur et une grande persistance sur les petits fruits. C'est un vin phénoménal.

En comparaison avec les millésimes précédents, l'évolution du style est patente. Le 2001 est moins coloré, délicat, élégant avec une matière plus fine, des tannins moins extraits, mais il ne cède rien sur le plan de la puissance et de la concentration. C'est un vin qui n'est pas du tout lourd ou écÅ“urant, il offre une densité et une concentration impressionnantes, une sensation d'onctuosité de rondeur et de puissance associées à  une grande tension. Ce vin ne lasse pas, les tannins ne deviennent pas astringents si on le garde longtemps en bouche, il reste très digeste, presque désaltérant, et on le boit avec beaucoup de plaisir.

Je trouve ce vin absolument somptueux et je persiste à  croire que les vins de Jérôme Bressy jouent dans la cour des plus grands vins du Rhône Sud.

Yves Zermatten

Yves Zermatten
30 Nov 2003 10:42 #37

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet CR: Gourt de Mautens 2001

CR: Gourt de Mautens 2001

Bouteille dégustée sur deux jours.
Jour 1 :
La robe est assez sombre dans les notes violines avec des reflets rosés. Bonne densité.
Le nez à  l'ouverture est franchement désagréable sur des notes de soufre et de henné. Il faut impérativement aérer ce vin qui prend alors un tout autre aspect : fruit rouge et noirs comme la mûre et la framboise, mais aussi des notes épicées et un léger vanillé. Le fruité très fin confine au floral.
En bouche, c'est un vin d'une bonne ampleur, avec une très belle mâche. La puissance est au rendez-vous de la finesse et de la complexité. La structure tannique est encore marquée et se rappelle au dégustateur par une sensation de trame très serrée, mais sans agressivité. L'équilibre est remarquable soutenu par une belle fraîcheur bien intégrée. Belle longueur sur le fruit et un boisé très élégant.

Jour 2 : le nez présente toujours cet aspect peu engageant qui s'estompe à  l'agitation.
Le côté floral est plus accentué au nez et en bouche, la framboise devenant violette, ce qui d'ailleurs au point de vue aromatique n'est pas une gageure.
La bouche est très structurée, avec une qualité de tannins rares. C'est un vin qui reste très élégant devant la puissanc. Bonne longueur.

Voilà  un vin très sérieux et de haut niveau qui va sans doute bien évoluer dans les années à  venir. L'aptitude à  la garde paraît évidente. Il traverse sans doute une phase délicate en ce moment, dans une définition aromatique surprenante si on ne prend pas la peine d'aérer fortement.
La matière est belle et la structure tannique imposante. Attendre.

Jérôme Pérez
08 Fév 2004 18:10 #38

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Gourt de Mautens 2001

Je suis d'accord avec Yves. Depuis que Jérôme Bressy a abandonné le bois pour ses rouges, le vin est devenu un "monument de finesse", splendide, époustouflant de longueur.
Le rouge 2000 nécessite à  mon sens un carafage de plusieurs heures (5) pour exprimer ses arômes et perdre ce côté hyper-concentré qu'il peut laisser paraître de prime abord.
Le blanc, quant à  lui est également splendide, enrobé d'un boisé subtil.
Je suis l'heureux propriétaire d'une caisse de blanc 2001 et de deux de rouge (sur 2001 et 2001). IL va m'être difficile de ne pas commettre d'infanticide(aaa)

Jérôme Bressy est, pour moi, le vigneron à  suivre dans cette partie de la vallée du Rhône.

Olivier.
08 Mar 2004 19:41 #39

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet CR: Domaine Gourt de Mautens 2001

CR: Domaine Gourt de Mautens 2001

Et hop ! Une bouteille de Gourt de Mautens 2001 ! Car comme je le dis toujours, on n'a que le bien qu'on se fait.
C'est le cinquième millésime que je goûte, et c'est assurément le plus beau...
Rien qu'à  l'examen de la robe, on sent que l'extraction a été moins poussée que sur les premiers millésimes. Le nez est d'une élégance folle et d'une grande complexité, se modifiant sans cesse à  l'aération, sur les fraises écrasées, la framboise, le noyau de cerise, la violette, avec de fines notes torréfiées, du chocolat, une belle minéralité, ainsi qu'un côté sanguin signant la grande maturité des raisins. Le boisé est quant à  lui d'une discrétion absolue. La bouche confirme ce que le nez fait espérer, à  savoir qu'on se trouve indiscutablement en face d'un grand vin. La fraîcheur, le soyeux de texture et la finesse de grains des tannins sont tout simplement remarquables. Mais ne vous y trompez pas, il s'agit bien d'un vin du Sud avec toute la puissance qui caractérise les meilleurs spécimens du genre. Mais cette puissance, Jérôme Bressy a manifestement appris à  la maîtriser, que dis-je, à  la dompter, pour obtenir un vin d'un équilibre magistral et d'une longueur digne des plus grands, dépassant allègrement la minute.
Exceptionnel !
22 Mai 2004 22:40 #40

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Content de savoir que ca se goute bien en ce moment. Je vais donc faire un sort a une bouteille prochainement !(bbb)

Anthony
23 Mai 2004 01:49 #41

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Réponse de claudius sur le sujet Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

2001 est effectivement exceptionnel

tous ceux qui ont critiqué les millésimes antérieurs, devraient se refaire une opinion en goutant le 2001: ils seront surpris...et lire l'interview de Jérôme Bressy dans la rubrique ad hoc.
23 Mai 2004 08:06 #42

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Luc, quelles conditions de service as-tu utilisees (carafage, temperature, etc.) ?

Anthony
23 Mai 2004 13:14 #43

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Anthony,

Le vin a été mis en carafe, pour une durée variable en fonction du verre étant donné que j'ai terminé la bouteille tout seul (ma chère et tendre n'a bu qu'un verre, et je l'en remercie chaleureusement(bbb)). En gros, je dirais premier verre après une heure de carafe avec un vin à  15°, dernier verre 5 heures plus tard à  20° en rédigeant le compte-rendu...
Ce qui m'a le plus étonné, c'est que même à  20°, le vin garde une fraîcheur remarquable et n'est jamais dominé par son alcool. Son optimum était sans doute à  17-18° après 2 ou 3 heures de carafe.

Amitiés,

Luc
23 Mai 2004 23:35 #44

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Réponse de Anthony sur le sujet CR: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau, 2001

CR: Rasteau, Gourt de Mautens 2001

Vin carafe 4 heures en avance.

Robe profonde, encore sous les tons violets.

Le nez est très animal et ne dévoilant que peu les notes fruités et épicées que l'on devine.

La bouche présente une superbe matière, de grande complexité mais qui demande encore du temps pour s'affirmer et se préciser. La réduction est bien présente à  ce stade.

Une belle bouteille mais pas tout à  fait ce que j'en espérais. Il est sûrement trop tôt de toute manière et le bouchon ne me paraissait pas au mieux.

Anthony
09 Jui 2004 23:39 #45

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Réponse de Guest sur le sujet CR: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau, 2001

CR: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau, 2001

Deuxième bouteille de GdM 2001 en 5 semaines : la première m'avait été servie dans une carafe où le vin était resté 3 heures env.
Samedi dernier je l'ai bue à  peine sorti de la bouteille !!
On avait l'impression qu'un nouveau convive s'était joint à  notre repas…… un convive du genre sanglier (bbb)

toujours aussi positif quant à  ce vin mais il a besoin d'air c'est évident (ma voisine n'a jamais osé porté le verre à  sa bouche !)
10 Jui 2004 16:23 #46

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Réponse de claudius sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

merci Vincent, je me suis plié de rire en imaginant la scène!(aaa)(aaa)(aaa)

amicalement
12 Jui 2004 14:23 #47

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Réponse de EricD sur le sujet CR: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau, 2001

CR: Gourt de Mautens 2001
Quelle évolution dans le style du vigneron ! Tant le 1998 est tannique, boisé, fermé, tant ce 2001 est fin et digeste. Cette dégustation avait commencé sur un doute à  la vue du bouchon détrempé. Mais les doutes s'évanouissent rapidement. La robe est violine, brillante, d'une densité raisonnable mais sans l'aspect compoté du 1998. En bouche c'est de la dentelle. La fraîcheur est somptueuse. Les arômes de mûre, myrtille, framboise évoluent sans cesse dans le verre. C'est long et complexe. Grand vin...
Eric
26 Juil 2004 10:14 #48

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Il ne faut quand mème pas exagerer il n'a pas 25 ans mais plutot 30,35 ans et ces rendements sont environ entre 20 et 30 hectos ce qui est déja peu conseillé a ces débuts par A.Romero avec lequel le dialogue ne passe plus depuis sa notoriété ( la faute à  qui ? ) personnellement j'ai quand mème préferé le 2001 mème si on ne sait pas ce qu'on boit tellement c'est concentré avant 2015 c'est de la pédovinie que de les boire mise a part peut-etre son blanc trop boisé a mon gout mais d'une puissance me rappelant les V.V de Beaucastel. SEBEE
28 Juil 2004 10:37 #49

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Yves,

Est-il possible de trouver ce vin à  l'achat à  Fribourg (ou dans les environs)?

Merci & Salutations

Vincent(bbb)
28 Juil 2004 13:02 #50

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Vincent,

L'importateur en Suisse est la vinothèque La Charrière, à  la Chaux-deFonds. Tu peux passer commande par téléphone, mais je ne sais pas s'il leur reste du GDM rouge 2001. A défaut, tu peux te rabattre sur le blanc, excellent également.

cordialement

Yves Zermatten

Yves Zermatten
28 Juil 2004 13:06 #51

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Merci(hhh)

Vincent
28 Juil 2004 13:08 #52

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

Il en restait en juin de cette annee.

Vinothèque de la Charrière SA: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Anthony
28 Juil 2004 13:33 #53

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

et si tu passes par Fribourg, tu peux aller manger au restaurant de l'Epée, dans la basse-ville. En principe, il y a toujours du GDM sur la carte des vins. Selon toute vraisemblance, c'est le 2001 qui est proposé actuellement.

cordialement

Yves Zermatten

Yves Zermatten
28 Juil 2004 18:14 #54

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet CR: Gourt de Mautens, Rasteau 2000

CR: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau, 2000
Je n'ai pas pu résister. Le vin a été dégusté sur deux jour. Très peu de changement sur la durée.
La robe est d'une densité rarement observée, très jeune, noire violine.
Le nez est d'abord très animal sur des notes de viscères de lièvre puis s'ouvre à  l'aération pour évoquer la mûre. C'est net et puissant.
La bouche est impressionnante tant la matière est énorme, le fruit intense. La rondeur envahit la bouche, le grain est très serré, c'est sphérique. Les saveurs de mûre sont relayées par des épices douces et la finale est sans doute ce qui est le moins superlatif dans ce vin. On s'attend à  plus de longueur et j'ai nettement l'impression que l'alcool coupe court à  la persistance aromatique.
C'est un vin extrême, un vin qui impressionne, mais je me demande si la limite n'est pas dépassée. Je ne parle pas de la limite d'âge, car ce vin possède une sève et une vigueur hors du commun, je parle de la limite dans la puissance. Ce n'est pas surextrait, ce n'est pas surboisé, d'ailleurs, je n'ai relevé aucun élément boisé dans ce vin, tant au niveau aromatique que gustatif, c'est monumental, mais un peu chaud. Reste à  bien le savoir avant et trouver la circonstance qui va avec.

Je suis quand même frappé par la différence entre 2000 et 2001 que j'ai goûté également. Comment peut-il y avoir autant de différence de style entre deux vins du même producteur, dans deux millésimes qui se suivent, tout deux de bonne qualité?

Merci à  Luc qui m'a permis cette expérience de dégustation unique.

Jérôme Pérez
18 Aoû 2004 21:12 #55

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Réponse de DidierT sur le sujet CR: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau 2001

CR: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau, 2001

Et bien, j'ai voulu faire comme tout le monde et gouté le fameux 2001 en rouge.

Je n'ai pas pris de notes. Bouteille bue au restaurant. Mise en carafe 1h.

Le nez est très animal, voir de réduction. Il faut beaucoup agiter le verre pour voir apparaitre les fruits noirs et rouges. Au début, il peut être presque désagréable et quelques amis ne l'apprécient pas.

En bouche, je suis séduit par la matière et la finesse. Un touché soyeux, c'est suave, rond avec du volume. Les fruits sont plus présents en bouche.

Je pense que cette bouteille demande encore du temps mais que cela s'annonce très très bien.

Didier
19 Aoû 2004 18:51 #56

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CR: Domaine Gourt de Mautens - Côtes-du-Rhône-Villages Rasteau 1998

La robe est profonde et encore très jeune. Le nez, puissant et un peu animal, s'ouvre à  l'aération sur des notes de cerise à  l'alcool, de pruneau, d'épices et de sous-bois. La bouche n'est pas encore en place, avec une acidité très présente et des tannins imposants, qui demanderont encore de longues années pour se fondre. La longueur imposante nous rappelle la qualité du terroir, ce qui laisse tout de même de bons espoirs quant à  la future évolution favorable de cette bouteille encore austère à  ce stade.

Luc
27 Sep 2004 00:09 #57

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet CR: Gourt de Mautens 2001

CR: Gourt de Mautens 2001

Rebu récemment, au restaurant.
Comme Didier, j'ai trouvé le nez d'abord très animal.

Cela s'est rapidement dissipé à  l'aération pour laisser s'exprimer le fruit. La bouche est sapide, structurée, avec beaucoup de fruit et de finesse. Le boisé est bien intégré. C'est très bon, mais ce vin me paraît encore sur la réserve. Attendre.

Yves Zermatten

Yves Zermatten
15 Mar 2005 19:45 #58

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Réponse de Guest sur le sujet Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

CR: Domaine Gourt de Mautens (13 vins)
Sur le terroir très chaud de Rasteau, propice aux VDN, J. Bressy cherche à  produire de grands vins équilibrés en mettant l'accent sur le fruit et la fraîcheur, et en recourant systématiquement à  l'élevage bois, le pourcentage de fût neuf tendant cependant à  diminuer. Les résultats sont encourageants, même si le terroir semble imposer ses limites en matière de complexité structurelle et de distinction aromatique.

Vins dégustés :
Vins dégustés sur fût :
Deux fûts de blanc 2001, un de Grenache et l'autre de Bourboulenc, des matières qui semblent intenses, en cours de fermentation. Moyenne : échantillons non notés.
Huit fûts de rouge 2001, du Grenache, du Mourvèdre, cinq assemblages Grenache/Carignan, un assemblage Grenache/Syrah. Ces vins ont en commun un beau fruité, concentré et généreux mais pas figué, une structure sérieuse, et un équilibre sans lourdeur. Moyenne : échantillons non notés.

Vins en bouteille :
Côtes-du-Rhône Villages Rasteau rouge 2000. Notes : DS15-15,5 - PC14,5  PP15 - LG14,5 . Moyenne : 15
Robe noire ; nez flatteur mais articulé, élevage démonstratif qui pare le fruit intense (sirop de mûre) d'accents grillés et chocolatés. Dense, concentré, ambitieux en bouche, structure tannique importante.

Côtes-du-Rhône Villages Rasteau blanc 2000. Notes : DS14,5-15 - PC14 vers ? – PP14 - LG14 vers ?. Moyenne : 14
Visqueux dans le verre, nez réservé, senteurs discrètes de cire et de fleurs blanches ; gras en bouche, ample, franc et persistant, saveur miellée.

Côtes-du-Rhône Villages Rasteau rouge 1997. Notes : DS14,5 - PC14 - PP14,5 - LG14. Moyenne : 14,25
Robe rubis-grenat ; très poivré au nez, du marc, des parfums relativement inédits de cardamome, expressif. Matière confiturée et harmonieuse, d'une densité très honorable pour le millésime.

14/3/05
Côtes du Rhône Villages Rasteau Domaine Gourt de Mautens 2001 :
PP16 LG15+
- 70% grenache 15% carignan 15% mourvèdre/syrah/counoise.
- Nez d'abord réduit (particulièrement organique, foxé, pollué par des effluves repoussants pour certains) mais une aération patiente le clarifie parfaitement et libère des notes complexes, typées, pures : grillé, violette, café, orange sanguine, réglisse.
- Bouche au jus serré, fruité (cassis dominateur), avec des goûts puissants d'encre, de figue, de poivre.
- Ce Rasteau ultime, pas encore prêt à  boire, évite parfaitement le piège de la lourdeur.

Laurent
16 Mar 2005 11:08 #59

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Domaine Gourt de Mautens, Rasteau

merci pour ton commentaire de degustation et personne ne peut t'en vouloir dans faire le vin de la semaine.
Cela donne envie de le redeguster ou de le deguster...
j'ai decouvert ce vigneron il y a 2 ans avec ce millesime.... c'est dur de s'en detacher, il s'agit effectivement d'un vin hors norme qui ne fini pas d'evoluer.... rendez vous dans 4 à 8 ans.
22 Aoû 2005 08:13 #60

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