Vendredi 11 septembre 14 heures, tout le monde ou presque est sur le coteau pour la dernière étape. Il manque Nico, qui n’a pas pu se libérer avec une semaine d’avance, et Stéphane en retard car bloqué par un accident sur l’autoroute.
Notre mission est simple : on commence comme ça
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Pour terminer ainsi :
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Mais entre temps il y a quelques étapes.
Déjà nous sommes répartis en deux catégories : d’abord les coupeurs, munis d’un seau et d’une vendangette, petit sécateur peu coupant. On comprendra vite pourquoi, cela évite que les coupures soient trop graves, il parait que cela arrive forcément tous les jours dès qu’on a dix vendangeurs qui travaillent.
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Albéric nous conseille gentiment d’aller dans le sens de la pente, il est plus facile d’être en-dessous du cep, les grappes sont suffisamment basses… On a aussi Lionel, du domaine Voge, qui est venu nous aider et c’est bienvenu. Alors on commence !
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Chaque coupeur remplit consciencieusement son seau, ce qui est relativement simple cette année : la vendange est tellement saine qu’il n’y a rien à trier (même si la verdeur de certains pépins montre qu’un blocage de maturité s’est parfois produit sur certains ceps qui ont souffert).
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Le second personnage intervient alors en la personne du porteur. Il s’ennuie parfois un peu en attendant, n’est-ce pas Patrice ? Il faut dire que le temps est particulièrement agréable, pas trop chaud, et que la vue est belle.
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Mais au fur et à mesure que sa hotte se remplit il commence parfois à trouver le temps long. A la fin il y a quand même 30 kilos de raisin dans ce bac en plastique guère confortable qu’il s’agit de descendre dans une pente assez raide !
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On vérifie qu’aucune grappe n’a été oubliée, on a fait place nette :
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Notre parcelle est terminée, on en attaque une autre car cela va vite, et il nous faut quand même un peu de jus pour satisfaire nos envies de boire notre cru de Saint Joseph…
Le contenu des hottes est versé dans des bacs, qui seront rentrés dans la fourgonnette, pour être emmenés à la cave. Les bacs sont faits pour s’empiler les uns sur les autres sans écraser le raisin présent dans les bacs du dessous, comme souvent c’est bien pensé…
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C’est fini, enfin presque, et on sent quand même que c’est un effort physique particulier. Nous sommes éprouvés à des degrés divers, contents mais aussi contents de nous arrêter !
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Cela tombe bien, l’équipe du domaine n’a pas fini d’égrapper sa vendange de Cornas, cela nous laisse le temps de commencer notre collation dans la salle maintenant bien connue, et Albéric reste même avec nous. C’est le signe d’un fonctionnement bien huilé à la cave !
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Décidément, c’est bien organisé : à peine nos trois blancs terminés, et quels blancs, et juste remis de nos émotions, on peut aller s’occuper de la vendange.
Au milieu des guêpes très attirées par le sucre des raisins, il faut vider les bacs dans l’égrappoir, machine qui rentre des grappes d’un côté, et sépare les baies des rafles. Tout le monde s’y met à tour de rôle :
Patrice T et Christophe, Patrice D et Laurent,
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Françoise remplace Laurent, puis Albéric s’y met et je le rejoins
L’égrappoir fait bien son travail, d’un côté les rafles
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De l’autre les baies qu’une vis sans fin amène dans un gros tuyau, où les grains sont dirigés dans la cuve à plafond mobile (1200 litres de capacité)
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Dernière étape : quelques bacs non égrappés pour former un « chapeau » pendant la fermentation, et donner quelques arômes supplémentaires.
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La cuve est maintenant remplie, peut-être même trop remplie car la fermentation va faire augmenter le volume. A Albéric d’organiser les délestages !
C’est maintenant parti pour 15 jours à 3 semaines de macération avant le décuvage que nous viendrons suivre, puis environ 14/15 mois d’élevage.
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Et là, surprise : notre première dégustation du Saint joseph 2009, qui ravit tout le monde. C’est bon, sucré bien sur, sur des notes framboisées… nous sommes contents !
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Patrice teste la vendange avec le réfractomètre : 12°9, c’est bien. Le vin devrait être parfumé, et ne pas avoir trop d’alcool est plutôt un avantage.
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On goûte même le Côtes du Rhône ramassé deux jours plus tôt, ce qui donne déjà lieu à discussions…
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De retour dans la salle de dégustation, Alain Voge nous fait le plaisir de rester un moment avec nous, goûte les blancs et commence les rouges…
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C’est que du bonheur, n’est-ce pas Christophe ?
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La dégustation reprend son cours, un grand et beau moment de partage et d’échange
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C’est facile, il suffit de ne pas se prendre la tête, encore qu’on puisse parfois se poser des questions !
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On ne remerciera jamais assez Albéric, qui nous a ainsi ouvert les portes du domaine Voge pour que nous puissions connaître ce qui fait le fruit de notre passion : de la vigne au vin. Merci Albéric, et c’est avec plaisir que nous lui offrons une bouteille d’une autre région, un Meursault 2004 de Jean-François COCHE-DURY.
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A l’issue de la première séance il nous avait dit « Le vin c’est la convivialité » et c’est bien ainsi que toute cette saison s’est déroulée. On ne pouvait pas finir sans une superbe dégustation, Laurent avait proposé appellations prestigieuses, j’avais rajouté millénaire précédent… Les voilà, avant les commentaires, et nous nous sommes régalés et bien décidés à ne pas en rester là.
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Jean-Louis pour LPV Rhône
Chateauneuf du Pape Château Rayas 1999
Le nez est fumé, sur les fruits jaunes, une pointe vanillée, l’amande.
La bouche est très grasse mais l’équilibre superbe, d’une grande fraîcheur buccale. Bonne longueur. Un vin sudiste en bouche mais à l’équilibre plus nordiste. Décidément mon second rayas blanc fait que c’est le Chateauneuf blanc que j’apprécie le plus au vieillissement.
Très Bien + (Laurent)
Nez minéral sur la coquille d'huître et les fruits blancs. La bouche fraîche développe de beaux arômes citronnés, tout en finesse, où l'on retrouve le chèvrefeuille. C'est gras sans être lourd. Belle finale anisée terminant sur des notes d'élevage (beurre) déjà bien intégrées.
Très bien (Christophe)
Chateauneuf du Pape Château de Beaucastel 1998
Le nez est sur le miel, l’encaustique, la cire d’abeille, la mirabelle.
La bouche est très grasse, très mielleuse, moins aérienne que le précédent mais l’équilibre est respecté. La bouche possède plus d’ampleur et se termine par une jolie finale saline malgré une pointe d’alcool. Le meilleur Beaucastel blanc que j’ai bu sans note d’oxydation.
Très Bien (Laurent)
Robe or et pointe oxydative au nez, complétée par des fruits jaunes bien mûrs, notamment l'abricot. Il me rappelle celui d'une vieille Marestel ou d'une vieille roussane. La richesse du nez peut nous emmener vers un vin ayant des sucres. La bouche est riche, sur le coing, les écorces d'agrumes confites, complétée par de délicates touches de fleurs d'oranger et de safran. Il y a de la fraîcheur malgré un ensemble déjà patiné, encaustique. La rétro miellée conclue la belle finale d'un vin déjà très gourmand.
Très bien + (Christophe)
Palette Château Simone 1994
Le nez embaume le miel avec une pointe d’hydrocarbure, l’encaustique, le touty très exubérant car très ouvert. Aucune note d’élevage perceptible.
La bouche est grasse, riche, de grande ampleur avec une fraîcheur singulière alors même que le miel est toujours présent. Longue finale qui persiste longtemps. Un formidable Simone qui montre qu’il est impératif d’attendre ce blanc.
Très Bien + (Laurent)
Robe claire, tirant sur le vert et nez discret, quelques notes d'hydrocarbures. Le pamplemousse domine une bouche fluide, où fraicheur et belle acidité se conjuguent. Manque peut être un peu de complexité. Bonne longueur pour un vin qui ne fait pas son âge et peut encore tenir la garde.
Bien ++ (Christophe)
Chateauneuf du Pape Domaine Henri Bonneau « Réserve des Célestins » 1970
Passé une note de réduction, le nez se développe sur des arômes de framboise, de griotte, d’orange amère, de viande, de sang de bœuf et d’épices. Très beau nez complexe.
En bouche, c’est la structure du vin qui domine mais le charme du nez s’est évaporé, dominé qu’il est par une acidité marquée. On note toutefois des fruits rouges acidulés, une pointe d’alcool malgré une finale de bonne longueur. Le vin est loin d’être mort mais il a clairement dépassé son apogée pour le plaisir procuré en bouche, sur cette bouteille. Respect néanmoins. Merci Jean-Louis.
Bien + (Laurent)
La robe rubis présente une légère turbidité et annonce un vieux vin. Le nez animal, de sous-bois est relayé par une bouche acidulée sur la griotte, le kirsh. Manque un peu de peps et de longueur. On sent le poids des années mais la finesse et l'élégance de l'ensemble sont remarquables. Il n'attendait que son gibier à plume pour s'envoler.
Très bien - (Christophe)
Corton Domaine Bonneau du Martray 1996
Le nez présente beaucoup de finesse sur des arômes de bonbon, de caramel, un aspect floral et végétal puis mentholé à l’aération.
La bouche est gourmande, bien équilibrée malgré une acidité sensible, encore assez tannique. Cela manque un peu d’ampleur et la finale est un peu dure.
Bien ++ (Laurent)
Robe soutenue pour le cépage et l'âge, nez sur la réglisse et le menthol. La bouche est fine, la trame serrée, où ressortent la minéralité du terroir et des notes légèrement fumées. Assez bonne longueur. Vin pas vraiment typé Pinot quoique très élégant. L'ensemble est déjà bien fondu, difficile de dire s'il gagnera à vieillir encore.
Très bien - (Christophe)
Barolo Domaine Elio Grasso ‘Casa Maté » 1998
Le nez est dominé par l’alcool et les fruits noirs.
La bouche est puissante, encore tannique, sans lourdeur, le vin conjugue un côté massif et aérien conjugué et est soutenu par une acidité bienvenue. Belle finale persistante sur les fruits rouges. Un vin encore bien jeune.
Très Bien (Laurent)
Robe sombre, nez jeune et puissant, où l'alcool ressort un peu, qui peut nous emmnener vers une syrah pour son côté violette. La bouche chaleureuse confirme avec d'énormes tannins, où l'on décèle les fruits rouges, les épices et la garrigue. Ce côté sudiste nous amène vers un Mourvèdre voire un Tannat dans sa jeunesse. C'est trop jeune à ce stade, à attendre patiemment car beau potentiel.
Très bien - (Christophe)
Coteaux du Languedoc Domaine Peyre Rose « Clos des Cistes » 1996
Le nez est terreux (verre de terre et huître pour Albéric, ça c’est fait !) ; sur les fruits noirs, une pointe d’alcool puis évolue à l’aération sur des notes de tabac , d’épices, de réglisse, un côté floral et une sensation de sucrosité. C’est très fin.
La bouche est enrobée, possède de la gourmandise mais reste un peu chaleureuse et encore tannique malgré une belle finale.
Bien ++ (Laurent)
Nez discrètement fumé, légèrement animal, épicé, volumineux. La bouche présente une mache fine, une sucrosité suffisante pour être agréable. Les fruits noirs et le zan régalent au milieu de tannins encore présents. Il reste une pointe chaleureuse au milieu de cette puissance mais tout cela devrait pouvoir se fondre. Très belle longueur. Devrait se bonifier encore sur 5 ans.
Très bien (+) (Christophe)
Coteaux D’Aix Domaine de Trevallon 1990
Le nez est très floral, végétal (cabernet), puis une pointe animale et de confiture de prune au second nez.
La bouche est ronde avec une pointe de sucrosité bienvenue qui rend le vin diablement gourmand. La Bouche possède encore beaucoup de corps sur des arômes de fruits noirs confiturés. Fabuleuse finale de grande longueur. Le plus grand Trevallon qu’il m’ait été donné de déguster.
Très Bien +/Excellent (Laurent)
Superbe nez sur le cèdre, les épices, le cuir et les fruits mûrs. La bouche est un régal d'équilibre, où se mêlent tellement d'éléments qu'ils finissent par n'en faire qu'un, ponctué d'une légère sucrosité. Tout cela s'achève sur une finale gourmande de fruits rouges et noirs confiturés, une rétro sur la marmelade de fraise. Il ne manque que la truffe pour atteindre la perfection mais je l'aime d'amour. Un grand vin à maturité et qui devrait encore le rester encore longtemps.
Excellent (Christophe)
Chateauneuf du Pape Domaine Lucien Barrot 1981
Le vin s’ouvre sur un nez de sous-bois, de mousseron, une pointe animale, c’est chaleureux sur les épices douces et la terre humide.
La bouche est fortement glycérinée sur la cerise à l’eau de vin. C’est gourmand malgré un alcool présent. Un vin de caractère à la longue finale toujours dans son plateau de maturité. Impressionnant.
Très Bien (Laurent)
Nez sur le pruneau, la figue et une pointe d'alcool. La trame est large, le milieu de bouche est solide, un peu de cacao amer et l'on enchaîne sur une longueur soutenue. Vin d'une jeunesse insolente pour ce trentenaire.
Très bien (Christophe)
Bonnezeaux Domaine des Petits Quarts « Le Malabé 1ère trie » 1997
Le nez est très botrytisé, sur les fruits exotiques (litchi, mangue), la confiture d’orange.
La bouche est imposante en sucre, on est sur un gros liquoreux encore très rôti, sur le sirop de miel. Bonne finale soutenue par une acidité perceptible qui facilite la dégustation. Un vin encore à attendre impérativement qui va traverser les décennies.
Très Bien (Laurent)
Robe dorée et nez sur les fruits exotiques, en ressortent l'ananas et la mangue, le litchi et une pointe de menthol. La bouche, grasse, est exubérante, rôtie, suave et présente une fraîcheur qui équilibre les gros sucres. Le caramel et le turron réhaussent un ensemble déjà très gourmand. A attendre longtemps.
Très bien + (Christophe)