Domaine Lionel Faury - Saint Joseph "Hedonism" 2018
Première bouteille de ce vin acheté 17€ au domaine en Mai 2021.
Il s'agit de vignes entre 15 et 35 ans, vinifié en vendange entière, élevé 15 mois en demi-muids. 14°.
Bouchon assez court mais élastique et intact.
Bouteille ouverte 2h avant sans épaulage.
La couleur est carmin dense avec une frange encore grenat, larmes abondantes.
Le 1°nez est bien classique, cassis, impression solaire pierreuse et réglissée, cheminée.
A l'agitation, le fruit prend le dessus, cassis et myrtille, c'est agréable et avenant, il y a une légère note de feuille de cassis et de "goudron".
La bouche est ronde mais avec une acidité marquée, l'impression est confortable avec de la matière fondue avant une légère amertume. Les arômes sont plus retenus qu'au nez, cachés derrière l'acidité.
Servi à 20°, c'est un peu corsé. C'est plutôt meilleur plus frais mais le grain tannique est alors plus apparent.
Tout ça est bien cohérent et révèle surtout un vin jeune qui a été concentré par le millésime. Les jours suivants, évolution douce toujours avec un beau fruit au nez et de la puissance en bouche, tanin et acidité.
En mangeant, l'acidité se sent encore.
C'est donc à attendre encore, et je trouve le style un peu puissant pour une cuvée d'entrée de gamme mais tout ça semble naturel et pas forcé par l'extraction ou l'élevage. C'est ce sacré millésime 2018 qui n'est pas fait pour les amateurs de vins délicats.
Je ne peux pas m'empêcher de faire le rapprochement avec le
Saint-Joseph Mairlant de François Villard
du même millésime et que j'avais goûté le même jour au domaine au moment de l'achat. Tous deux ont révélé une acidité insoupçonnée au départ et tous deux sont vinifiés non éraflés. C'est assurément un bon moyen que des vignerons talentueux ont trouvé pour compenser un peu la richesse du millésime. Je m'attendais à ce que ça apporte une petite touche verte mais là, c'est surtout de l'acidité.
Tous les ingrédients sont là pour un vieillissement intéressant.
A ceux qui en détiennent, je pense que La Gloriette du même millésime (plus vieilles vignes) est à attendre impérativement.
Patrice