(…) Voici la suite,
Je rejoins Yves, qui souligne à juste titre la qualité de l’accueil de nos hôtes et surtout la patience compatissante de SabineT et des parents de DidierT.
Ces 24 heures furent réussis grâce à la grande préparation de DidierT et la formation d’un groupe tout simplement heureux de se retrouver et d’avoir le privilège d’une telle dégustation dans la bonne humeur.
Dommage que Thierry n’ait pas pu se joindre à nous et surtout que Marc ne fut en mesure que de profiter d’une petite partie de ces instants magiques.
Mais ce n’est que partie remise à n’en pas douter.
Après avoir pris soin de ranger les bouteilles, nettoyer la vaisselle et la préparer pour la bataille suivante, nous partîmes d’une roue de voiture décidée vers la forêt domaniale nous aérer les cœurs et l’esprit.
Après un parcours du combattant fait d’espaliers et de rondins
(bah quoi… Personne ne peut prouver que nous les avons contournés), nous avons joué les chiens truffiers pour tenter de dénicher quelques champignons de saison… DidierD dit « THE NOSE » arriva à en dénicher 1, tandis que d’autres prenaient des annamites ou des champignons aux effets psychotropes pour des girolles… C’était pas gagné…
Heureusement que notre hôte avait déjà fait son marché.
D’un pas encore plus décidé nous sommes donc revenus chez DidierD pour préparer haricots verts (équeutage), cèpes du marché (découpage), pommes de terre, côtes de bœuf et surtout notre si attendue 2e série complétant l’horizontale de Châteauneuf du Pape 1995.
Il est 21h, lorsque nous reprenons notre place autour de la table.
Juste avant la 2E série, DidierT nous fait goûter la seule bouteille de CDP 1995 blanc présente donc bue étiquette apparente.
Château Beaucastel « Roussanne Vieilles Vignes 1995 » :
Robe : Jaune tirant vers l’ambrée, lumineuse.
Nez : Légèrement oxydatif avec de la pomme blette, une pointe d’abricot, de fougère. Le vin dont la bouteille était plongée dans un seau à glace peu de temps auparavant est trop froid. En se réchauffant les effluves oxydatives disparaissent peu à peu laissant échapper des senteurs florales et de pêche d’un bel aloi.
Bouche :
Elle est profonde, épaisse, peu expressive au départ, certainement à cause de la température de service. Mais rapidement le vin se réchauffe dans les verres. Légèrement beurrée la bouche s’est alors équilibrée avec une note prononcée de pêche de vigne.
C’est grand, mais pas grandiose.
Disons surtout que j’aime les blancs soit plus minéraux, soit plus riches et que même si la structure est jolie le vin ne m’apporte pas la complexité aromatique que j’affectionne restant un peu entre 2 chaises.
Quoi qu’il en soit, cela réveille les papilles et les apprête pour notre nouveau challenge plein de promesse.
2EME SERIE : LES CHATEAUNEUF-DU-PAPE ROUGES 1995 « CUVEES DE PRESTIGE »
Conditions de dégustation > 12 bouteilles (non carafées, mais ouvertes quelques heures auparavant) goûtées à l’aveugle par volées de 3 verres/vins, s’étalant de 20 à 35 minutes, soient 4 volées composées aléatoirement et étudiées en prenant notre temps pendant 2 heures 30.
Nous savons au début de la série qu’il devrait y avoir un pirate en rapport plus ou moins direct avec le thème.
Nous n’apprendrons l’identité de chacun des vins que lorsque nous les aurons tous goûtés et tentés de les analyser complètement, soit au bout des 2h30.
SabineT nous fait le plaisir de se joindre à nous.
1ERE VOLEE – Les 3 premiers vins servis simultanément à chaque convive :
BOUTEILLE N°13 :
Robe : Jeune, très sombre voire opaque avec un léger dépôt troublant un peu le tout.
Nez : Profond et concentré offrant un panier de fruits des bois, de framboise et surtout de groseille. On a bien de la grenache ici.
Bouche :
L’entrée en bouche est d’une grande suavité. Le vin est sapide, frais tout en étant intense. Vin profond (
Oui oui… je sais, je sais Luc) et tendu sur l’épice et la mûre. Une très belle longueur avec une rétro sur la réglisse ponctue un moment de pure délectation.
Le vin se révèle tout de suite délicieux et sur sa ½ heure de dégustation (nous avons beaucoup de mal à passer à la 2EME volée) il ne fera que s’améliorer en devenant de plus en plus expressif.
Il a tout : élégance, finesse subtile d’arômes complexes, texture veloutée, structure, longueur.
Je m’exclame que : «
Si le hasard des bouteilles et de leur service nous fait commencer aussi haut, peut-être risquons nous de trouver les 11 flacons restant bien ternes »…
Homme de peu de foi que je suis
, ce n’est en fait que le révélateur des 2h30 exceptionnelles qui nous attendent.
Luc pense qu’il pourrait s’agir du Rayas. Je partage son avis.
D’autres misent sur Bonneau. Nous aurons tous tort.
SabineT qui n’apprécie que peu le vin goûte celui-ci attiré par nos éloges.
Elle aime et en reprend même.
Il faut également surveiller Yves (toujours bien placé
) et DidierD que je trouve un peu trop proches de la bouteille.
C’est bien le signe de la beauté de cette entrée en matière.
BOUTEILLE N°14 :
Robe : Encore jeune, d’un aspect légèrement plus translucide que le précédent offrant un aspect scintillant avec un disque légèrement évolué.
Nez : Quelque peu « viandé », sur l’ambre avec tout de même un fruit noir discret. 20 minutes après , le nez révèle des effluves de pruneau et de cacao (
fève de tonka DidierD ou de Madagascar ?....
Private joke), le tout légèrement mentholé.
Autant dire : «
quasiment un nez de Banyuls ».
Bouche :
L’attaque est franche, quoique souffrant d’un léger déséquilibre tannique. L’acidité est de bon aloi, mais le vin plus fluet que le précédent souffre avec évidence de la comparaison. Il reste cependant tannique, offrant épices et fruits rouges.
C’est bon, mais pas à la hauteur des 2 vins qui l’entourent (il aurait sans doute tiré son épingle du jeu dans la 1ERE série du début d’après-midi).
BOUTEILLE N°15 :
Robe : Sombre, légèrement tuilée.
Nez : Un peu lacté et piqué. Puisque nous avons 3 verres en même temps devant nous, nous ne sommes pas tous en train d’étudier le même vin au même moment. Mais entendant DidierT et Laurent exprimer tout haut leur dépit nous passons tous à ce 3e vin de la volée, et nous devons l’admettre :
Ce vin est défectueux (la bouche piquante ne sauvant pas le nez).
Il est immédiatement crucifié dans nos discours.
Malheurs et consternation ! Espérons qu’il s’agisse du pirate et pas d’une des cuvée de CDP 95, qui manquerait ainsi à notre tableau de chasse.
C’est là qu’il faut croire au miracle, et surtout à l’obligation d’avoir tout le temps et le confort devant soi pour pratiquer le difficile exercice de la dégustation.
En effet, au bout de 15mn la symbiose du nectar et de l’oxygène a pris corps.
Le vin devient expressif sur la mûre, les épices et une pointe de graphite.
Bouche :
La transformation est tout simplement spectaculaire.
De piquant le vin est devenu en quelques minutes velouté. La chair est magnifique et la trame serrée. La longueur est à la même aune avec une impression de douce densité laissée en bouche.
Rien que pour ce type de « magie » ces dégustations valent la peine d’être vécues.
Luc pense qu’il peut s’agir d’un Bonneau.
Je vais prendre du temps à passer à la 2EME volée. Ce troisième vin ne fera que s’améliorer sans pour autant m’offrir l’immense subtilité du 1ER.
Mais je chipote.
Quelle 1ERE volée !
La dégustation s’annonce passionnante.
Solution :
1ERE VOLEE >
VIN N°13 > Domaine du Vieux Télégraphe 1995.
Alors là… !
Lorsqu’à la fin de la série nous saurons qu’il s’agit d’un « simple » Vieux Télégraphe nous serons ébahis. Luc, qui je pense a apporté ce flacon, ne sera pas le moins surpris d’entre-nous.
MAGNIFIQUE.
VIN N°14 > Domaine Henri Bonneau « Marie Beurrier 1995 ».
La déception de la soirée puisqu’il en faut une. Néanmoins sa correcte évolution sur 2 heures devrait inciter ceux qui le peuvent à regoûter ce vin.
VIN N°15 > Domaine du Pegaü « Cuvée Laurence1995 » .
Pour moi, moins hypnotique que le Vieux Télégraphe, mais tout aussi magique dans sa transformation au cours des minutes, qui le fait placer devant par plusieurs autres participants. En caricaturant l’un doit être à 4,98/5 pour les uns et l’autre à 4,985/5 pour les autres et réciproquement.
Plus le temps passera plus je serais conquis.
2EME VOLEE – Les 3 vins suivants servis simultanément à chaque convive :
BOUTEILLE N°16 :
Le pirate ? C’est ce que nous nous disons tous dans un même élan.
3e œil mêlé à la télépathie… Plus prosaïquement la forme de la bouteille visible derrière sa couche de papier aluminium fait moins CDP. Mais sait-on jamais…
Robe : Grenat, brillante à peine évoluée.
Nez : Musc, terre, fruits noirs très présents et léger cacao.
Bouche :
Attaque sur la fraise, mais pas ce côté bonbon sucrailleux. Non juste un arôme parfaitement intégré parmis des tannins intenses, mais ronds. Aucun creux. Bien au contraire le vin est tendu et sapide sur un fruit bien mûr.
La finale est émoustillante sur la groseille.
C’est sûrement cette longue finale qui développe des arômes en rétro, qui rappellent le Châteauneuf.
Cependant, l’attaque et le milieu de bouche militent en faveur d’un pirate, mais d’où ?
Quoi qu’il en soit, simplement délicieux.
BOUTEILLE N°17 :
Robe : Sombre avec des traces d’évolution.
Nez : Du zan, de la mûre et d’autres fruits noirs.
Bouche :
Douce et suave, elle laisse exploser de subtiles épices. C’est très très bon.
Aucun défaut de structure et une finale longue, longue, plutôt même interminable sur le zan et le tabac.
C’est un vin magnifique même si je lui préfère le n°13 et le n°15 aux arômes me correspondant plus.
DidierT et quelques autres le déclarent quant à eux d’ors et déjà champion de la soirée.
Luc pense qu’il peut également s’agir d’un Bonneau… Il ne l’a pas déjà placé celui-là… ? De toute façon il va comme chacun d’entre-nous placer Bonneau toutes les 2 bouteilles, ça laisse plus de chance de ne pas se tromper.
BOUTEILLE N°18 :
Robe : Pas totalement nette, légèrement évoluée et trouble.
Nez : Très typé grenache, auquel s’ajoute des effluves de sous-bois, de musc et de bois de sental. L’air laisse apparaître de subtiles épices, du tabac et un léger graphite.
Bouche :
Boisé plus présent que sur les vins précédent, mais de façon très élégante. Goudron, zan, framboise complète une trame gustative alléchante. Encore un très grand à la structure sans défaut, qui s’exprime de plus en plus avec le temps.
Solution :
2EME VOLEE >
VIN N°16 > Vega Sicilia « Valbuena 1995 ».
C’était donc bien un pirate, et son côté solaire venait de l’Espagne.
Très beau vin racé.
VIN N°17 > Clos des Papes 1995.
Miam. Grandiose, même si j’ai plus aimé les dentelles des N °13 et N°15 (1ERE volée).
VIN N°18 > Roger Sabon « Le Secret des Sabon 1995 ».
Une bouteille rare, qui n’a pas déçu. Un brin plus massive que d’autres, mais à l’expression de plus en plus subtile à mesure que le temps passe.
Ces 3 vins sont magnifiques. 5 sur 6 depuis le début de cette série le sont.
Difficile à croire et pourtant, nous blaguons autour de la table pour savoir jusqu’à quelle décimale nous devrions aller pour les départager si nous avions à les noter, et si à l’instar de Jacques Martin dans son « Ecoles des Fans » nous mettrions 10/10 à tous.
3EME VOLEE – Les 3 vins suivants servis simultanément à chaque convive :
BOUTEILLE N°19 :
Robe : Assez évoluée, mais encore soutenue.
Nez : Très épicé.
Bouche :
Puissante et un brin alcooleuse au départ, le vin se fait plus civilisé. Il finit sur un fruit noir mêlé de tabac. Tendu et même non dénué d’une certaine minéralité.
Une bombe ! (… une de plus
).
BOUTEILLE N°20 :
Robe : Jeune d’un majestueux pourpre.
Nez : Boisé (mais sans excès), avec un léger fumé perceptible couvrant du tabac blond.
Bouche :
On retrouve un bois discret. Le vin est long, long.
Harmonieux avec un équilibre sans faille, il diffuse subtilement des notes épicées et discrètement fumées.
BOUTEILLE N°21 :
Robe : Grenat évolué.
Nez : Tabac, épices, mûres, olive le tout légèrement couvert par une senteur un peu animale.
Bouche :
L’attaque est soyeuse rapidement soutenue par une jolie acidité.
Ce vin est tout en touché, explosant en saveurs massives, mais toujours harmonieuses.
Il est frais et profond.
Très grande longueur.
Solution :
3EME VOLEE >
VIN N°19 > Château Beaucastel « Hommage à Jacques Perrin 1995 ».
Jouant plus sur l’intensité que la dentelle, c’est encore un Châteauneuf de très haut vol.
VIN N°20 > Chapoutier « Barbe-Rac1995 ».
Un CDP au fumé quelque peu Pessac et à la structure époustouflante.
VIN N°21 > Domaine de la Janasse « Vieilles Vignes 1995 » .
Autant se répéter puisque c’est vrai : encore un très grand vin dans le registre intense.
4EME VOLEE – Les 3 derniers vins servis simultanément à chaque convive :
BOUTEILLE N°22 :
Robe : Sombre et déjà ruilée.
Nez : Plus comprimé, il joue petit à petit des gammes de tabac et d’épices.
Bouche :
Pleine, explosant en saveurs harmonieuses d’épices, de fruits noirs et de boite à cigare, l’ensemble étant diffusé en toute délicatesse. Aussi profond que velouté.
BOUTEILLE N°23 :
Robe : Assez juvénile et peu tuilée.
Nez : Animal avec ce côté écurie assez mourvèdre. Mais le nez se fait rapidement plus subtil laissant transparaître la mousse, les fruits noirs et le graphite.
Bouche :
Gourmande et fruitée, plus intense que délicate, mais sans jamais être tranchante.
Là encore une trame serrée au grain fin et sapide.
BOUTEILLE N°24 :
Robe : Pourpre, légèrement évoluée.
Nez : Le zan est très présent, mélisse avec un petit et discret fond animal très rapidement remplacé par des épices et du graphite.
Bouche :
L’attaque est franche ouvrant sur une trame minérale, très épicée (poivre, cardamone).
Pour autant, le vin devient soyeux, large en bouche, avec des tannins présents tout en étant parfaitement intégrés. Le tout explose harmonieusement dans une longueur interminable.
Une autre bombe qui slalome entre finesse, subtilité et minéralité.
Solution :
4EME VOLEE >
VIN N°22 > Domaine Henri Bonneau « Réserve des Célestins 1995 ».
Bah il était là le 2e Bonneau Luc…
Que dire, bah oui c’est très très bon.
VIN N°23 > Domaine de la Janasse « Chaupin 1995 » .
Ici aussi c’est très grand, gourmand, goulayant. Je l’ai un peu moins apprécié au début le trouvant un peu puissant tout en restant harmonieux, mais le temps a permis à ce vin de jouer à son tour une partition subtile.
VIN N°24 > Château Rayas 1995.
Encore l’assurance de l’étonnante tenue de ce millésime chez Rayas. Mais surtout, encore la confirmation du caractère atypique de 1995 dans ce domaine. Où est la robe tirant sur le rose dès l’origine ? Où est le dégradé de dentelle presque étouffé en bouche (que l’on a identifié dans le vin N°13 qui s’est avéré être à notre grande surprise un Vieux Télégraphe) ?
Plus de mourvèdre ?
Quoi qu’il en soit c’est décevant EN BIEN tant ce vin est original et sans faille.
Conclusion :
J’ai rarement dégusté une telle série d’une qualité si homogène et surtout si haute.
La chance a été avec nous. Aucune bouteille défectueuse et même celles ayant parcouru les miles à 30'000 pieds d’altitude la veilles se sont très bien comportées.
Les vins que nous avons continué à boire sur le repas magnifiquement concocté par DidierT et son épouse (boeuf grillé, cèpes aillé et autres légumes, les fromages comme la Tête de Moine, le Gruyère, le Camember, et le... ) sont restés aériens. Absolument pas noyés par les saveurs alimentaires.
Nous sommes toujours soufflés.
Seule déception : le vin N°14 (1ERE volée de cette série : Domaine Henri Bonneau « Marie Beurrier 1995 »).
2 heures après il s’est amélioré, mais il n’était pas aussi beau que dans le souvenir de DidierT, qui l’avait déjà dégusté quelques mois auparavant. Encore une fois, tel que goûté 2 heures après son service il serait fièrement ressorti lors de la 1ERE série, mais il était objectivement en deçà des vins de la 2EME série.
Ces cuvées sont bien plus chères, mais d’un niveau encore supérieur à ce qui nous avait déjà conquis dans la 1ERE série. Exception confirmant la règle : le Domaine du Vieux Télégraphe 1995, qui nous a joué une partition extraordinaire.
Est-ce que pour autant un Secret de Sabon 1995 ou un Rayas 1995 bien plus chers sont donc bien moins intéressants ?
A mon sens, certainement pas puisqu’ils sont aussi extrêmement bons.
Ils sont tout autant exceptionnels offrant une structure et des arômes merveilleux, mais sur une symphonie à chaque fois différente même si elle est composée à partir d’un thème commun.
Même terre, même année, même climat, mais des expositions, des assemblages et des élevages légèrement différents ont composés les joyaux scintillants aux multiples facettes d’une même couronne.
D’ailleurs aucun de nous n’aura réussi à placer le bon nom sur les bouteilles.
On ne peut que regretter des prix excessifs, mais sûrement pas d’avoir le privilège de boire de tels vins du plus cher au moins onéreux.
Ces bouteilles « prestigieuses », sans fausse note caricaturale ou uniforme, mais au contraire reflets des aspects caractéristiques de leur terroir auquel s’ajoute un millésime de garde laissent présager de gourmands repas pour ceux ayant la chance de posséder ces flacons.
Que demander de plus ?
Mes vins préférés de cette série :
1. N°13 «Domaine du Vieux Télégraphe 1995.
D’autres autour de la table préfèreront une expression un peu plus intense comme celle délivrée par le
N°17 Clos des Papes 1995.
Pour ma part j’ai préféré le côté plus « féminin » tout en dentelle de ce surprenant Vieux Télégraphe.
Ce n’est qu’une question de goût et sûrement le fait qu’il ait montré le visage le plus original de la série.
2. N°… Tous à part le N°14.
Bah oui quoi. C’était magique, tous ces vins étaient très bons et leurs différences gustatives incomparables.
Même le pirate n’a pas démérité. Je ne vais pas tenter une hiérarchie visant à savoir si je préfère l’épice de l’un, le fruit noir de l’autre, alors que tous ont proposé une structure et des parfums hypnotiques jouant sur des registres plus ou moins doux et discrets ou plus ou moins intenses.
Quel terroir ! Quel millésime !
Dire que 1998 est sensé être plus grand encore. Rendez-vous est pris…
En guise d’après dessert (les fromages, les éclairs café et chocolats, les chocolats suisses, les figues, les mirabelles et le melon ne nous suffisant pas), DidierT nous ouvre une surprise qu’il carafe dans une carafe à liqueur dans le but de nous cacher la bouteille.
VIN MYSTERE D'APRES REPAS:
Robe : Une étrange cape de vieux rose légèrement troublée par un dépôt.
Nez :Un 1ER nez immanquable : celui du Xeres avec son bois caractéristique. Les yeux fermé on dirait un bon vieux Tio Pepe d’apéritif. Etrange, la couleur devrait être alors entre la paille et l’ambre… A l’aération le nez se transforme vers des notes très typées Banyuls que le vin conservera.
Bouche :
On retrouve une étrange impression de Banyuls avec un côté Porto sec.
Une sorte d’improbable mariage pas tout à fait réussi.
Couleur, nez et arômes déroutant… Qu’est-ce que c’est ?
DidierT semble aussi dérouté par le contenu de sa bouteille, qui selon lui n’aurait pas dû se présenter comme cela.
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec lui lorsqu’il nous révèle la nature du breuvage.
Il s’agit ni plus ni moins qu’une belle bouteille de :
Porto Dow's 1977, très belle année au Portugal.
C’était une très jolie attention que DidierT nous réservait, mais malheureusement ce flacon nous a semblé défectueux.
Loi des séries ? Etonnamment plusieurs notes de Ganesh sur ce vin publiée sur ce Forum, montrent qu'il l'a toujours goûté bouchonné.
Nous nous séparons vers 2h du matin.
Le lendemain matin, toujours sous le charme de notre réunion de la veille aussi joyeuse
, qu’exceptionnelle, nous nous retrouvons à nouveau chez DidierT vers 10h30 remplis d’une bonne humeur guillerette.
Le temps de prendre une petite boisson chaude nous préparons le déjeuner et l’ultime série de dégustation, que nous débuterons vers 12h.
Je mettrai mes commentaires sur cette 3e série dans la rubrique
« DEGUSTATIONS ECLECTIQUES ».
Il s'agit des vins suivants :
Blancs >
Can Rafols dels Caus - Gran Caus Vinya "La Calma 2002" - Penedès (Esp.)
Guy Breteaudeau - Muscadet de Sèvre et Maine 1992 (Fr.)
Leeuwin Estate - Art Séries - Chardonnay 2000 - Margaret River (Aus.)
Rouges >
Château Léoville Las Cases 1975 - St. Julien (Fr.)
Spottswoode - Cabernet Sauvignon 2001 - 20th Anniversary - Napa Valley (USA)
Domaine Comte Georges de Vogüé - Musigny Vieilles Vignes 1995 - Bourgogne (Fr.)
Clos de l'Obac 1995 (Esp.)
Castello Luigi - Besazio -Rosso del Ticino 2001 (CH)
Casanova di Neri - Pietradonice - Sant'Antimo Rosso 2001 (It.)
Château Léoville Las Cases 1996 - St. Julien (Fr.)
Liquoreux >
Marie-Thérèse Chappaz - Petite Arvine Grain Noble 1996 - Valais (CH)
Marie-Thérèse Chappaz - Marsanne Blanche Grain Noble 1999 - Valais (CH)
Cordialement,
dfried