Au mois de mai de l'année dernière, j'ai eu le plaisir de gouter tous les vins des baux de Provence, allez, presque tous, au cours d'une sympathique manifestation qui réunissait tous les producteurs de cette jeune appellation. Estoublon, Hauvette, Mas de la Dame... bref du bonheur.
Cela d'autant plus que l'ami qui m'hébergeait m'avait prêté une vieille porsche vintage pour me promener, et pour stocker le vin à l'arrière, ce qui ne gâtait rien.
And the winner is ?
Gourgonnier.
Sur environ 15 blancs et 10 rouges goûtés, aussi bien en rouge qu'en blanc, les vins du mas de Gourgonnier m'ont enthousiasmé.
En blanc la "réserve du mas", qui voit un peu le fût, a un merveilleux palais qui sent la rafle et la branche cassée.
En rouge, une cuvée sans soufre dont le nez est plein de fruits rouges voire de rose froissée et un palais homogène, plein de fraicheur, de verdure (et non de verdeur, toujours cette rafle et cette branche cassée) avec des tanins presques totalement fondus qui est une merveille absolue.
cela ajouté à une légèreté magnifique et, quoique sans soufre, a une stabilité exemplaire : c'est la deuxième caisse que j'entame, et aucune bouteille n'a été médiocre ou en demi teinte, alors pourtant qu'au moins six bouteilles ont été stockées à température ambiante;
Je sais, les lignes qui précèdent ressemblent à de la publicité à peine déguisée (cela d'autant plus que nous parlons de vins en dessous de 10 euros) et pourtant, c'est juste une belle rencontre., un peu comme les "champs de l'abbaye" en Bourgogne ( d'ailleurs le Rully blanc possède également ce gout de branche cassée déjà évoqué) ou les "Corbillères" en touraine, dans ses cuvées les plus simples.
Je ne peux donc qu'inciter cavistes parisiens et amateurs à prêter attention à ces si jolis vins.