Domaine des Sablonnettes
Lieu-dit l’Espérance,
49750 Rablay-sur-Layon
Tél : 02 41 78 40 49
contact(at)sablonnettes.com
www.sablonnettes.com
Nous avions quitté la Vendée sous un soleil hivernal¦ Nous arrivons dans le Layon sous un ciel gris et une ambiance plutôt glaciale
Traversée de Rablay sur Layon, direction Thouarcé. Nous trouvons sans trop de difficultés le lieu-dit «L'Espérance» et le Domaine des Sablonnettes de Joel et Christine Ménard, sur une sorte de plateau, au coeur du vignoble. Vent d'est, brrr, Froid plutôt vif, mais nous remarquons que le site est bien ventilé. Bon pour la vigne, ça !
Le vigneron, en ce lundi, est présent sur un salon nantais, c'est donc sa compagne qui nous reçoit. Gentille, sympa, passionnée aussi !
Ils se sont installés là en 1999. Avant, depuis 1984, ils étaient dans le village. En fait, les sablonnettes, c'est le nom donné aux graviers qui affleurent dans le secteur, sur des schistes, comme souvent dans la région. 13 hectares, dont 2 sur Faye d'Anjou, tout proche et seulement 4 de cépages rouges.
Le chai est tout prêt. Pour le construire, l'architecte a été attentif aux pentes naturelles du terrain. Les dénivellations sont exploitées pour faciliter le travail. L'ensemble se veut fonctionnel et réfléchi. Les sources ont été repérées grâce à un spécialiste, au point de déplacer l'ensemble de quelques dizaines de centimètres !… Bois non traités, briques adéquates. C'est du bio tout ça ! Mais, cohérent. Pas simplement l'expression d'une quelconque idéologie ou d'un idéalisme forcené.
D'ailleurs, Christine Ménard nous le dira plus tard : «Bien sur, on regarde le calendrier, mais Joà«l fonctionne aussi au feeling ! S'il sent, plus qu'il ne sait, qu'il faut soutirer, il le fera au moment qu'il lui paraît le meilleur !
Reprise de quelques vins découverts au Salon des Vins de Loire :
En fait, comme souvent en Anjou, une vingtaine de références figurent au tarif actuel ! Des Layon au jus de raisin ! Si bien que, pour le choix, c'est souvent au feeling aussi que ça se passe !
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Anjou blanc 2002(1?) « Les Genets », 100% chenin, raisins ramassés en surmaturité et vinifiés en barriques : plutôt sur une expression florale. Un caractère assez vigoureux en bouche, qui ne démontre pas une grande complexité à ce stade. Une franchise de bon aloi ! Assez plaisant finalement !
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Vin de Pays « Les Copains d'Abord » 2003, 100% groslot : ceux qui cherchent un « vin de comptoir », sur le fruit, gouleyant, frais et franc, à l'abordage ! Vous allez gagner le gros lot, si je puis me permettre ! Présentation sympa, prix idem (+/- 5€).Tout pour plaire !
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Anjou Gamay « Les Copines Aussi » 2003 : vendange manuelle en caissette, macération carbonique. Là aussi, un fruit frais, assez intense, mais sans le moindre caractère de verdeur. Jolie bouteille pour les soirées estivales !
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Anjou rouge « Les Beaux Vins » 2002, 100% cabernet franc : après une macération pré-fermentaire à température fraîche (dite à froid), aspect de la vinification sur laquelle Ch. Ménard insiste, macération d'environ deux semaines. Jolie couleur sombre, fruits compotés, façon pruneaux au nez. Bouche agréable, expression d'un fruit mûr et sain.
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Anjou-Villages « Les Grands Chênes » 2001, large majorité de cabernet franc : un nez intense avec une dominante de truffe ! (au Salon j'étais resté sur la mûre écrasée, la ronce...). De la force, du volume, mais la bouche n'est en rien asséchante. Jolie réussite pour un vin qui n'a pas encore tout donné !
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Anjou « Pivoine » 2002, 100% cabernet-sauvignon, macération de trois à quatre semaines : très beau nez sur les baies noires mûres. Un plus de complexité aromatique (notre hôte nous suggère la violette sucrée !). Belle matière, avec un plus de tension, de fermeté. Plutôt gourmand, mais il semble intéressant de lui donner du temps. C'est beau le CS quand même, même en Loire !…
Pour les Coteaux-du-Layon, il convient de retenir les objectifs pour chaque cuvée :
- les cuvées
Fleur d'Erables et
Vieilles Vignes sont en principe ramassées entre 15 et 17° potentiels.
- la cuvée
Noblesse, entre 17 et 20°.
- La cuvée
Les Erables, à 20° et plus.
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La Bohème est une cuvée issue des plus belles tries sur des parcelles de Rablay et Faye.
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Le Vilain Canard, est une cuvée issue d'une parcelle déclassée par l'INAO sous prétexte que, sur une partie de celle-ci, on trouvait des cailloux non conformes !
Pour ces deux dernières, recherche de maturités élevées, notamment lors des meilleurs millésimes, entre 20 et 30° potentiels !
Dégustés successivement :
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Coteaux-du-Layon-Rablay « Les Erables » 2001 : un Layon classique, sans la moindre lourdeur.
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Coteaux-du-Layon « Fleur d'Erables » 2003, prélevé sur cuve : une gourmandise !
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Coteaux-du-Layon-Rablay « Noblesse » 2002, prélevé su fût : plus d'intensité et un beau potentiel pour une certaine complexité.
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Coteaux-du-Layon-Rablay « Le Champ du Cygne » 2001 : dans l'esprit des Erables, avec une expression franche et droite.
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Coteaux-du-Layon « La Bohème » 2001 : un plus de volume et de superbe !
Pour finir, deux échantillons 2003 prélevés sur fûts, dont l'un était aux alentours de 20/21° potentiel et l'autre à près de 30 !
L'impression qui domine pour les vins du domaine, c'est la franchise et la netteté. La fraîcheur aussi sur les rouges qui ne font pas forcément accès de complexité (encore faut-il donner du temps au temps !, mais qui ont des expressions différentes, ce qui leur donne beaucoup de charme. Un des objectifs du vigneron, c'est la maturité du raisin et la qualité de la vendange, ce qui se retrouve, bien sur, sur les vins finis qui montrent parfois de la fermeté (cabernets), mais qui ne souffrent pas des défauts rencontrés çà et là (tannins végétaux et asséchants). L'absence de toute chaptalisation (un des credo ici ! Sapros oblige !) permet aussi de proposer des vins frais et harmonieux, sans la moindre lourdeur. L'authenticité renforcée par le naturel ! Il faut découvrir les Sablonnettes !
PhR