En fait, pour accéder à la propriété de Pierre Soulez, le Château de Chamboureau, il faut quitter Savennières, faire le tour de la Roche aux Moines et se diriger vers le hameau d'Epiré.
Juste avant d'y entrer, un mur, un virage serré à droite et il ne vous reste plus qu'à franchir le portail. La cour est fermée par une grille. La demeure ancienne mériterait une bonne restauration, histoire de redonner leur lustre d'entan aux murs blancs et aux toitures d'ardoises.
Notre petit groupe arrive pile-poil à l'heure convenue. Malheureusement, P. Soulez a du s'absenter pour aller à Angers...
Nous prenons le parti de faire un tour dans les vignes proches.
La parcelle devant le chateau a été retournée. Une nouvelle plantation en perspective! Plus loin à droite, d'autres vignes, d'autres parcelles qui n'appartiennent pas toutes au même propriétaire : certaines sont labourées, d'autres enherbées, d'autres... désherbées.
Un petit chemin qui monte vers des affleurements de schiste et la vue s'ouvre sur la Loire en contrebas et sur la Coulée de Serrant tout proche. Vers le nord, l'appellation Savennières-Roche aux Moines que très peu de vignerons se partagent. A lui seul, Pierre Soulez en possède 6,5 ha.
Il ne manque qu'un rayon de soleil, mais nous passons un peu de temps, perchés sur les fondations d'un vieux mur qui n'est séparé de celui du Domaine de la Roche aux Moines que par un fossé récemment "déboisé".
Nous devisons à voix basse à propos de la beauté du site, sans même que le TGV ne vienne nous troubler!...
Quelques minutes plus tard, nous ne pouvons que constater que Pierre Soulez n'est toujours pas rentré! C'est le maître de chai et oenologue du domaine qui nous accueille (plutôt froidement...) et nous propose de passer illico presto à la... dégustation.
J'étais revenu un peu dans l'espoir de déguster 2001. Nous apprenons que les dernières mises de ce millésime datent de la veille, mais nous n'aurons droit qu'à 2000, déjà dégusté à deux reprises...
Nous redécouvrons donc le Savennières 2000, Cuvée d'Avant, le Savennières-Roche aux Moines 2000 qui offrent des sensations qu vont crescendo pour ce qui est de l'élégance, de l'intensité et de la minéralité.
J'essaie de chasser de mon esprit une sorte de morosité de ne pouvoir déguster 2001 pour apprécier objectivement ces vins.
Quelques minutes plus tard, le maître des lieux est de retour, mais nous laisse finalement "en de bonnes mains", selon son avis... Nous ne pourrons nous entretenir quelques instants avec lui qu'au moment de notre départ...
Je me dis finalement que de modestes amateurs (et aussi modestes et irréguliers clients!...) ne peuvent prétendre à plus d'égards, mais, je ne suis pas loin de penser que lorsqu'une visite ne se déroule pas exactement comme on l'avait imaginé, nous ne sommes pas loin d'être plus sévères avec les vins.
Ces 2000 sont très intéressants, mais je dois avouer qu'ils me laissent un peu... sur ma faim!... A charge de revanche! J'ai pris quand même quelques bouteilles et je vais leur donner un peu de temps... A ma mémoire de cette journée aussi...
Egalement dégustés :
- Anjou rouge 2001 : 50% cabernet franc, 50% cabernet sauvignon :
Planté comme tous les rouges du domaine sur des "terres à blancs".
Bouche plutôt fruitée et assez solide. Du caractère! Plutôt sympa!
- Anjou-Villages 1999 : 50% CF et 50% CS également.
La bouche est plutôt souple pour un "villages"! Assez bien.
- Savennières moelleux Clos du Papillon 2000 :
Du volume et du gras. Richesse soutenue pour une belle minéralité.
-Savennières-Roche aux Moines doux, Chevalier Buhard 2000 :
Quelle belle bouteille! La minéralité soutenue du terroir s'exprime joliment. Une bouteille que l'on devrait mettre plus souvent sur nos tables.
Ne vous y trompez pas! A mon humble avis, un des plus beaux domaines de la région et peut-être la plus belle gamme du moment!...
Si vous en trouvez chez votre caviste, n'hésitez pas! Comme ça, nous pourrons disposer plus vite des 2001!... ;-)
Sinon, nous attendrons jusqu'à Noà«l!... Bigre!
Bien cordialement,
PhR