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Le Mas Jullien

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Mas Jullien blanc 2005

30. Vin de Pays de L'Hérault : Domaine Mas Jullien 2005 - 13°
DS15,5/16 - PC14 - LG14 - PR15 - 6/5/08 - cr par Philippe Ricard

(Grenache blanc et Carignan blanc, puis Chenin, Roussanne, Viognier, Clairette et Manseng)
• Robe paille aux reflets vert et gris.
• Nez encore réservé : impression réduite noble, notes de grillé délicat, brioche, croûte de fromage, pointe levurée.
• Bel équilibre pour un vin qui cache bien ses origines sudistes, assumant son volume, par un socle acide naturel, un toucher de bouche précis, un élevage respectueux de l’expression aromatique, certes peu épanouie en l’état, mais déjà sympathique (agrumes, toasté, fruits blancs).

Rappels :
a. Vin de Pays de L’Hérault - Domaine Mas Jullien 2005 : 1/4/2008 à l’ouverture (par Philippe Ricard)
DS16,5 - PR16,5 - CD15,5. Note moyenne : 16,2
• Robe claire, paille aux reflets vert.
• Belle noblesse grillée, qui meursaulte quelque peu : beau réduit, noisette, beurre, champignon, poire.
• Bouche salivante, séveuse, complexe, jouant sur son volume autant que son équilibre. Longueur saisissante. Joli numéro.
Vin de Pays de L’Hérault - Domaine Mas Jullien 2005 : 1/4/2008 après 5h d’aération (par Laurent Gibet)
DS15,5 - LG14,5 - MS14,5. Note moyenne : 14,8
Un nez un peu chablisien (agrumes, grillé, réglisse, pomme, poire), initialement réduit. Peu causant avec une
présence de bois encore nette.
Bouche pas trop facile à cerner, non dénuée d’acidité.
b. Vin de Pays de L’Hérault - Domaine Mas Jullien 2005 : 21/6/2007 à l’ouverture (par Philippe Ricard) : 16,5/20
• Robe très claire, tout juste paille, avec des reflets vert. Brillante, un peu épaisse.
• Très noble nez signé d’une réduction des plus classe, avec en plus des notes de beurre, de toast, de brioche, de noisette. Frais et intense, il m’emmène volontiers vers la Côte de Beaune et Meursault !
• Bouche grasse et fraiche (belle acidité), tendue, sur les agrûmes, les fruits blancs, un toucher superbe (élevage magnifiquement soigné et mesuré), belle finale. Le vin est assez réjouissant malgré un manque de complexité aromatique à ce stade : il impose une classe certaine.
Impossible de l’imaginer ailleurs qu’en Côte de Beaune : un Grand Vin blanc du Sud…
Vin de Pays de L’Hérault - Domaine Mas Jullien 2005 : 21/6/2007 après 5h d’aération (par Laurent Gibet) : 13/20
Nez gras (rillettes), avec du fond, pour des senteurs de fleurs blanches, de vanille, d'agrumes, de pomme verte, avec un soupçon de guimauve.
Bouche bancale, commençant joufflue mais terminant acide, avec un boisé qui ressort fortement. Pensé à un vin du mâconnais. A revoir plus particulièrement !
16 Mai 2008 14:27 #271

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Réponse de Donguilloum sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Pour ceux que ça intéressent il y a une dégustation du domaine a V. Aux environs de Montpellier ce Samedi 24 mai 2008 de 11h00 à 19h00.

:)-D

On ne connaît pas le vin à l'étiquette, ni l'homme à l'habit.
16 Mai 2008 15:12 #272

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Le Mas Jullien

c'est quoi un beau réduit ou un réduit noble ? C'est quand ça sent le ventre de lièvre, mais à la royale ?
Tu m'étonneras toujours ...
Je te signale au passage qu'il y a une rubrique sur les blancs du Mas Jullien.

Jérôme Pérez
16 Mai 2008 15:47 #273

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Jérôme,

Je vois que tu as lu en détail.
J'ai mon idée (chez Coche-Dury par exemple, au Roc d'Anglade ou ici chez Jullien).
Il faut que tu poses plus précisément la question à Philippe Ricard qui a écrit ces lignes.

On peut y voir une expression oxymorique (un peu comme les doigts bleuis nobles d'un pépé vigneron).:)
16 Mai 2008 16:24 #274

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Réponse de Jean-Christophe sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Il a du vouloir dire que le local de dégustation était petit et joli...

JC

Jean-Christophe
Liège, Belgique
16 Mai 2008 16:30 #275

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Message après JC :

Je rappelle que la truffe émet des senteurs nobles pour certains et repoussantes pour d'autres ...
16 Mai 2008 16:34 #276

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Le Mas Jullien

laurentG écrivait:
> Jérôme,
>
> Je vois que tu as lu en détail.
> J'ai mon idée (chez Coche-Dury par exemple, au Roc
> d'Anglade ou ici chez Jullien).
> Il faut que tu poses plus précisément la question
> à Philippe Ricard qui a écrit ces lignes.
>
> On peut y voir une expression oxymorique (un peu
> comme les doigts bleuis nobles d'un pépé
> vigneron).:)

sauf que moi je n'ai pas dit "noble" pour les doigts bleuis. (c'est pas le sang de l'intérieur qui bleuit les doigts). Je ne connais pas Philippe Ricard, mais tu t'en fais le porte parole, donc c'est à toi que sont destinées mes demandes d'explication de texte.
Je ne vois rien d'agréable, de noble et e beau dans les notes de réduction. C'est juste désagréable, mais pas forcément mauvais signe pour le vin, et surtout c'est mieux quand ça passe parce que le vin peut enfin se goûter. Avant, on passe à côté.

Jérôme Pérez
16 Mai 2008 18:41 #277

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Réponse de Philippe RICARD sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Avant de parler d’odeur quelconque, la réduction est avant tout un phénomène chimique, lié à la privation d’oxygène (opposé : oxydation).
Généralement, elle se traduit de façon péjorative, souvent par des odeurs de type animal (gibier, musc), parfois fugaces, dissipées par une bonne aération en carafe.
Plus rarement, elle peut aussi être la signature de dégradation de l’anhydride sulfureux en hydrogène sulfuré (oeuf pourri), avec des effets plus irrémédiables.
Pour qualifier ses odeurs désagréables, on parle « d’odeur de réduit ».

Pendant les phases d’élevage en barrique, si tout le monde s’accorde à penser que le bois permet une très légère respiration du vin, celui-ci connait quand-même un régime de réduction (certes très loin de la situation d’asphyxie en bouteille).
Certains dégustateurs qualifient certains de ces effets de façon plus élogieuses.
Emile Peynaud parle de « bouquet de réduction », Michel Bettane « d’arômes grillés de réduction très racés » (notamment à propos de certains Meursault), J. Chauvet de « parfums de réduction qui confèrent au vin son élégance »...
Les odeurs de lie, par exemple, peuvent aussi bien signer des odeurs de réduit fortement disgrâcieuses, lourdes, comme des arômes de réduction beaucoup plus fins et nobles.
Certains effluves animaux peuvent unanimement repousser (sueur, ventre de lièvre), imprimant un profil réduit défectueux (plus ou moins temporaire), comme suciter l’intérêt de certains dégustateurs – mais pas tous (étrange sensation, difficile à qualifer de manière élogieuse, d’odeurs de basse-cour que nous avons devinées dans les vins de Coche-Dury, d’Auvenay, mais aussi Gauby, Jullien, Anglade, Olivier Pithon, ...).

Bref, si le phénomène de réduction est la plupart de temps traduit de façon négative, il est aussi, chez certains, sujet à nuances.
Tentant d’apprécier ces nuances chez des hommes du vin plutôt compétents, je ne fais qu’essayer de traduire mes sensations en fonction de ce qu’ils m’ont appris.

Il n’empêche que je me considère bien peu comme une référence et je reste entièrement ouvert à d’autres subtilités.
16 Mai 2008 22:10 #278

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Philippe,
les odeurs de basse cour, je les retrouve beaucoup sur les mourvèdre notamment, sans qu'il me semble que ce soit lié à de la réduction. personnellement, j'apprécie plutôt. me confirmes-tu cela? merci.
16 Mai 2008 23:07 #279

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Réponse de Philippe RICARD sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Enzo,

Je pense qu'une des caractéristiques aromatiques du mourvèdre (parmi d'autres) est la marque animale, davantage caractéristique du cépage que d'une quelconque réduction.
On peut ainsi fréquemment retrouvé des arômes de gibier, musc, (ou justement basse-cour, selon les ressentis de chacun), bien figés dans le verre, sans qu'une quelconque aération le fasse disparaître.
16 Mai 2008 23:40 #280

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Réponse de LaurentM sur le sujet Re: Le Mas Jullien

jérôme Perez écrit: c'est quoi un beau réduit ou un réduit noble ? C'est quand ça sent le ventre de lièvre, mais à la royale ?
Tu m'étonneras toujours ...

Cours hier sur les vins "sans" sulfites, j'y ai évidemment proposé quelques exemples de réduction, et il est évident qu'il y de belles/nobles réductions, qui se dissipent comme dans un beau strip tease, et d'autres qui sont plus difficiles à suivre. Encore faut-il reconnaître ce qu'est une réduction...

Tiens à propos, c'est quoi un boisé noble, ou un boisé ambitieux?

laurentg écrit: Je rappelle que la truffe émet des senteurs nobles pour certains et repoussantes pour d'autres ...

Tout à fait, la truffe, c'est principalement le DMS, certains aiment, d'autres détestent, question de matrice aussi, et c'est un "défaut" dans la bière...

A ce cours, j'y ai encore fait dégusté à l'aveugle deux nouveaux exemples de vins peu (20 ppm) et non sulfités ou le second "réduisait" le premier à néant, et pas des lapins de 3 semaines, des vins avec quelques années de (bonne;-) de cave. Beaucoup se sont posés la question de l'influence d'un sufiltage "normal"... Passionnant!

bonne nuit

Laurent - Caviste
Mes blogs Vinature et
BrutdeCrayon
16 Mai 2008 23:47 #281

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Belle prose de P Ricard. Je suis désolé d'être trivial, mais quand ça pue, personnellement, je n'aime pas.
Voilà, il faut être un homme du vin compétent (je reprends les mots de Philippe) pour aimer ça, je ne le suis donc pas, ça ne me gêne pas le moins du monde.
C'est quand même ce qui me gêne souvent à l'ouverture sur les vins du Mas Jullien, surtout les blancs, mais comme je le sais, je prends mon temps et je laisse passer. Ce qu'il y derrière est tellement bon.
N'empêche que sur les vins d'olivier Jullien, la constante, c'est plutôt allumette craquée... Si vous aimez, tant mieux pour vous, il en faut pour tous les goûts.
Une fois encore, j'aime les vins d'Olivier Jullien, je crois que ce n'est un secret pour personne, mais je sais qu'il faut les aérer longuement.

Pour ce qui est de boisé noble ou boisé ambitieux : c'est vrai que c'est une expression que j'emploie souvent : santal, toasté léger en harmonie avec les arômes du vin, pour moi c'est noble. Il y a des expressions de sciure bien plus grossières.
Ambitieux, quand on peut penser qu'il y aura un plus pour le vin, et qu'il ne sera pas séchard sur des tannins de bûcherons plus que de raisin. Un plus sur la structure, un plus aromatique. On ne peut pas nier que le bois fait partie intégrante des bouquets des grands Bordeaux et Bourgogne (dans les deux couleurs).

Jérôme Pérez
17 Mai 2008 08:41 #282

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Réponse de Philippe RICARD sur le sujet Re: Le Mas Jullien

En fait, j'ai de sérieux doutes sur la qualité de ma prose...
Il semblerait qu'elle ait été mal comprise.
17 Mai 2008 14:20 #283

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Réponse de Philippe RICARD sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Je vais essayer cette fois-ci d’être plus précis pour éviter les interprétations inadaptées.

La réduction est l’évolution des composants du vin dans un milieu privé d’oxygène.
Elle peut agir à différents stades :
En vinification :
• Un élevage sur lies (les lies sont à caractère réducteur), ainsi qu'une conservation du vin en cuves (anaérobie), favorisent les phénomènes de réduction. A savoir qu’en fût, même si les caractérisitiques du bois permettent une oxydation dite « ménagée », le phénomène de réduction existe toujours (oxydation et réduction sont intimement liées, on parle d’ailleurs de phénomène d’oxydo-réduction qui participe activement à la constitution du bouquet du vin). La réduction est un élément intrinsèque au vin ! Comme pour l’oxydation, la maîtrise de la réduction caractérise la justesse aromatique. Les perceptions pour le dégustateurs peuvent être alors des arômes animaux (modérés), des odeurs de cuir, fumée, champignon, et, pour certains vins blancs finement élevés sur lie, se traduire par de délicats arômes de grillé (exemple typique des vins de Coche-Dury et d’un certain nombre de vignerons qui travaillent sur le même exemple). C’est cette réduction que je qualifie de « noble », « fine », ou autre qualificatif élogieux. Et je n’ai encore jamais vu un dégustateur dire que les vins de Coche-Dury « puaient » !
• Par contre, une réduction trop poussée (qui peut avoir différentes explications : débourbage insuffisant sur un vin blanc, fermentation lente en présence d’une dose élevée de SO2, contact abusif avec les lies...) peut conduire au défaut (de la même façon qu’un oxydation immodérée), avec comme arômes sensibles des odeurs de renfermé (rouges), métalliques (blancs), gibier, musc, mercaptan, oignon, poireau, croupi. Là, évidemment, il serait difficile de prétendre au raffinement olfactif. Bref, ça « pue » et l’aération du vin, même pendant des jours, serait même inutile...
En bouteille :
C’est le cas typique d’asphyxie du vin qui conduit, par dégradation de l’anhydride sulfureux utilisé en vinification, à générer les fameux « goûts de réduit » (renfermé, animal trop puissant, serpière...), arômes en effet souvent passagers (heureusement, car j’en conviens tout à fait, ça « pue ») qu’une aération suffit à dissiper, mais qui parfois sont définitifs.
C’est le cas lorsque cette réduction a irrémédiablement généré de l’hydrogène sulfuré (l’oeuf pourri), ou quand la bouteille a été trop longtemps exposée à la lumière, donc aux ultra-violets (goût dit de « lumière »).

Beaucoup de dégustateurs ne considèrent la réduction que dans sa matèrialisation en « goûts de réduit » citée dans le deuxième cas (En bouteille) et omettent l’autre aspect de ce phénomène, pourtant inhérent au vin, puisqu’il définit (avec l’oxydation) son profil olfactif !
Ce qui, il faut bien l’admettre, est un brin ... réducteur !
18 Mai 2008 15:31 #284

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Réponse de E.L. sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Superbe exposé

Eric L.
Un bon repas sans bon vin c'est comme un tagada sans tsoin tsoin
18 Mai 2008 15:53 #285

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Le Mas Jullien

aujourd'hui certains œnologues (dont Casamayor) remettent en cause cette idée d'oxydation ménagée en fût. Si l'ouillage est réalisé très régulièrement, le couple rédox tourne à l'avantage de la réduction. (mais c'est ce que peu ou prou tu as expliqué)
Là aussi c'est "réducteur", parce que le vin passe par des phases curieuses oscillatoires, parfois capricieuses.

Pour le reste, ok, mais c'était déjà clair dans le premier message.
Je campe sur mes positions : pour moi, le moment d'expression optimal d'un vin c'est c'est le moment où les deux composants s'équilibrent. C'est bien pour cela que la dégustation et le jugement à un instant t ne veut pas dire grand chose et que le moindre respect que l'on doit apporter à une bouteille avant d'émettre un avis est de la regarder évoluer.

Ensuite, pour ce qui est de la qualité olfactive : c'est une affaire de goût, bien entendu. Les arômes animaux n'ont jamais été mon truc. Au delà de cet aspect des préférences des uns et des autres, il faut bien parler d'harmonie : un "nez" qui compose un parfum va marier des essences diverses : si aucune ne sent mauvais, il n'est pas certain que l'assemblage soit équilibré. Il en va de même pour le vin : le truffe, ok, la framboise, ok, le café, ok .... Le mélange des trois, je demande à voir. ça va être complexe, mais cela sera-t-il agréable ?
On peut disséquer à loisir, mais le vin est un tout.

Et pour revenir à la réduction, mon premier réflexe, dès que je la sens, c'est d'aérer pour que ça passe. Peut être qu'après tout je devrais me dire : c'est du Coche Dury, donc, c'est bon.

Jérôme Pérez
18 Mai 2008 15:55 #286

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Réponse de Philippe RICARD sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Bref, pour répondre à la question initiale, j'espère avoir expliqué de façon cohérente notre qualification de "réduction noble".
Sans vouloir l'imposer à qui que ce soit...
18 Mai 2008 18:18 #287

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Philippe,

L'ami Michaël (www.critt.net/catar/...) doit me faire passer une étude poussée sur les aspects réduction et oxydation (c'est plus compliqué qu'il n'y parait et vos différentes contributions le montrent bien).

C'est juste désagréable,
*********non, pas systématiquement (cf le message de Philippe)

mais pas forcément mauvais signe pour le vin,
********d'accord (encore que les avis divergent souvent sur "l'analyse de propreté" d'une Coulée de Serrant).

et surtout c'est mieux quand ça passe parce que le vin peut enfin se goûter[/i]
*****d'accord avec ce fait rappelé par Luc (mais moi j'ai un grand souvenir d'un Trévallon 1988 qui offrait pourtant des odeurs bien animales - qui étaient plus prononcées et presque repoussantes à l'aération !) :)
19 Mai 2008 09:39 #288

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Réponse de Jean-Christophe sur le sujet CR: Mas Jullien 2005, 2006 et 2007

Dégustation de la panoplie des vins du Mas Jullien ce samedi 17 mai à la cave des Oblats à Liège. beaucoup de très bonnes choses!

Mas Jullien Blanc 2006

Composé de vieux carignans (50), grenache (20), chenin (10), viognier (10) et d'un chouia d'autres cépages (roussanne, manseng,...), le vin présente une robe pâle et limpide, à reflets légèrements verdâtres. Le nez est avant tout minéral et pommé, avec de légères notes d'élevage (vanille). En bouche c'est fin, c'est long, avec une finale un peu saline et amère. Le tout est complexe et très très long.

Mas Jullien Rosé 2007

Mourvèdre/Grenache/Carignan (30/30/30) et cinsaut pour le reste: un rosé au nez intensément fruité (bonbon), à la bouche structurée et grasse, avec une bonne longueur et une belle acidité qui relève l'ensemble. C'est pas une piquette pour l'apéro!

Etats d'Ames 2006

Majoritairement grenache (60), vinifié en demi-muids et élevé en cuve, assemblé avec syrah, carignan, mourvèdre et cinsaut (10 de chaque) vinifiés et élevés en demi-muids. La robe est rouge tirant sur le noir avec des reflets violacés; le nez s'exprime sur les épices et le pruneau, la bouche est fine, acide, tendue, et tannique. J'ai trouvé les tanins un peu secs; dommage car pour le reste, j'ai beaucoup aimé le fruit, la finesse et la fraîcheur.

Carlan 2006

Nouvelle cuvée, issue d'une parcelle au sol volcanique ferreux ("terrer rouges"). Vieux carignans (40), grenache (40), cinsaut (15) et syrah (5). Le vin est vinifié en demi-muids puis assemblé et élevé en foudre neuf pendant 1 an. La robe est d'un beau rouge intense à reflets violacés. Au nez l'élevage est plus présent (torréfaction), et l'on sent également le côté ferreux du terroir; ça sent la rouille, comme disait l'un des dégustateurs. La bouche est finement épicée et boisée, le fruit est également présent, le tout présente une belle finesse de grain et beaucoup de fraîcheur grâce à une acidité qui porte le vin sur toute sa longueur. Les tanins me semble mieux enrobés que sur les états d'ames. Très beau vin!

Le Mas 2005

Quel plaisir d'avoir dégusté ce vin, après mon expérience décevante sur le 2002 il y a quelques semaines! Construit sur la trilogie syrah, vieux carignans et mourvèdre (30/30/30) plus 10 de grenache, le vin présente un robe rouge intense, avec des reflets fuschia et violacés. Le nez est clairement influencé par la présence plus importante de mourvèdre, sur des notes de cuir neuf et de tabac, un côté un peu animal qui j'imagine correspond à ce que Philippe et Laurent appelaient le "réduit noble". En tout cas j'ai trouvé ce côté animal très agréable; ma femme disait "ça sent l'écurie" et dans sa bouche cette expression n'est certes pas péjorative. Des notes épicées et vanillées, ainsi que minérales complètent le bouquet. En bouche le vin est rond et structuré, très fin, très long, très frais, équilibré, superbe. Le 2004 dégusté il y a quelques mois m'avait paru beaucoup plus discret, austère et fermé (mais cependant très fin, avec une matière serrée, et très prometteur).

La méjeanne 2005: clairette récoltée lorsque le raisin est passerillé; vinification arrêtée par le froid lorsque le vin a atteint 11% d'alcool. 80g de sucre résiduel... d'intences arômes de pomme et de miel; beaucoup de sucre mais encore pas mal d'acidité. Faut aimer, mais c'est vachement bien fait.

Cartagène 2007: contrairement à ce qui était indiqué sur l'invitation, ceci n'est pas un vin doux naturel (dixit le caviste), car l'ajout d'alcool est fait après que la vinification soit arrêtée naturellement. Ici ce sont de vieux grenaches et vieux carignans récoltés assez tard. Le vin présente une robe assez pâle, les arômes sont intenses et on goûte également beaucoup de sucre résiduel. A ce stade de la dégustation j'étais fatigué, en plus ma femme et ma fille de 5 ans en avaient marre, je n'ai donc pas noté grand chose et me suis empressé d'acheter quelque flacons!

Conclusion: dans l'ensemble une belle dégustation, où l'on est impressionné par la qualité du travail de ce domaine.

Une belle journée à tous,

JC

ps. je remercie au passage Philippe pour ses explications techniques sur la réduction.

Jean-Christophe
Liège, Belgique
19 Mai 2008 10:31 #289

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Réponse de letournaisien sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Jean-Christophe,
je suis moi aussi allé à cette dégustation et bravo pour le CR, c'est tout à fait ça.
J'ai juste beaucoup aimé la Méjeanne et trouvé le Cartagène très curieux: un vin difficile pour moi.
Pour le reste, il est clair qu'il faut attendre les plus grandes cuvées de rouge.
Julien
20 Mai 2008 08:52 #290

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Philippe,

J'ai parfois eu affaire, chez Coche, à des notes de réduction peu agréables (cela arrive aussi).
La réalité complexe n'est pas binaire (et sa logique est plus floue - au sens de logique flou de l'Intelligence Artificielle - que linéaire).

LaurentM,

Beaucoup se sont posés la question de l'influence d'un sufiltage "normal"... Passionnant!

Et cela a donné quoi ?:S
20 Mai 2008 09:36 #291

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Réponse de grenache sur le sujet CR: Mas Jullien Rouge 2002

Bonjour. J'ai à peu près la même expérience que vous avec mon premier CR: mas jullien 2002. A l'ouverture, le vin est totalement fermé, tant au nez qu'en bouche, avec une absence totale de goût. Déception.:S
Je rebouche la bouteille, et retente l'expérience le soir, cette fois ci avec beaucoup plus de succès, puisque le vin est parfumé avec du fruit et effectivement ce côté chocolat. Belle longueur.;). Un beau vin, mais dont j'attendais un peu plus du fait de sa réputation. Je ne connaissais que les états d'âme 2003 et 2004 que j'ai beaucoup apprécié, avec beaucoup plus de fruit. Là, le mas jullien me semble un petit peu "terne" par rapport à ce que j'en attendais. Je sais qu'il ne s'agit pas du meilleur millésime, il me reste donc à goûter mes 2000 et 2003. Malheureusement je ne possède pas de 2001, et au vu des commentaires des LPViens, je crois que c'est un tort.
En conclusion, si vous possédez des 2002, gardez les peut-être encore un peu, ou alors, ouvrez les à l'avance, ou n'hésitez pas à le carafer vigoureusement.

Bonnes bouteilles
Eric
20 Mai 2008 10:36 #292

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Réponse de Gilles T sur le sujet CR: Mas Jullien (rouge) 2004

CR: Mas Jullien (rouge) 2004

A l’ouverture, quelques notes de rédution sont bien présentes. Après un bon quart d’heure de carafe, elles ont disparu mais le vin reste fermé.
Au nez, on perçoit toutefois des fruits noirs, un côté chocolaté et des épices.
En bouche, c’est puissant, les tanins sont serrés et encore très présents.
Au bout de deux heures de carafe, le vin n’a que peu évolué.
Assez peu de plaisir à ce stade mais a tout pour donner avec le temps une très très belle bouteille.

Gilles
30 Mai 2008 20:05 #293

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Réponse de Arboussas sur le sujet Re: Le Mas Jullien

Mas jullien 2004, a carfer 24 heures


Nicolas Bon - www.vin-terre-net.com
07 Jui 2008 11:18 #294

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet CR: Mas Jullien 2000

CR: Mas Jullien 2000 (rouge)

Ouvert 2h avant le repas. Nez encore assez marqué par le bois mais très net, avec touches de graphite. La bouche est également assez boisée, sans excès mais quand même, au bout de 8 ans, c'est un peu trop pour moi. Le vin est actuellement à mi-chemin entre des arômes de vin jeune et de vin évolué (touches de cuir, un soupçon d'animal, de fourrure). C'est dense, une trame assez serrée, le vin est un peu hautain, un peu rigide, droit dans ses bottes, mais pas d'une amibilité extrême. A boire prioritairement sur des viandes rouges. Ce n'est pas vraiment un vin de pique-nique... ;) A laisser encore deux à trois ans en cave à mon avis.

Philippe

Philippe
15 Jui 2008 13:33 #295

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Réponse de bruno34 sur le sujet Re: Mas Jullien, blanc 2006

Dégusté ce soir pour accompagner des tagliatelles aux Saint Jacques, l'accord n'est peut etre pas le meilleur mais il s'agit d'un concours de circonstances plus l'envie d'enfin gouter au 2006 apres sa réception.
Carafé 2H à l'avance, très belle bouteille avec beaucoup de finesse, de fraicheur et d'équilibre. Rôbe tres claire, le nez un peu fermé vient avec l'agitation aves une dominante de poire. En bouche une belle acidité et une très bonne longueur. Ce vin demande bien sûr de vieillir mais il nous (ma compagne et moi meme) a procuré beaucoup de plaisir déjà à ce stade et c'est bien là le principal même si le CR n'est pas des plus précis...
19 Juil 2008 22:26 #296

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Réponse de Maxime_s sur le sujet CR: Mas Jullien 1997

CR: Mas Jullien 1997
Bu récemment, ouvert 2~3h avant dégustation.
Au nez, c'est assez évolué, avec des notes sous bois et épices douce.
En bouche, c'est franchement bon, avec encore une bonne acidité. On est plutôt sur des arômes tertiaires et sous bois, tendance animal (cuir ?). La texture est soyeuse , un délice.
Concernant la finale, elle est longue et puissante. Je n'ai peut être pas encore l'expérience des très grand vin mais il s'agit d'une des finales les plus longues que j'ai gouté.

En conclusion, le vin est à boire, pas de raison de le conserver plus longtemps je pense. Aucune fausse note, des arômes bien prononcé et une finale des plus plaisante. Rien à redire, si ce n'est que j'en ai plus.
20 Juil 2008 13:44 #297

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Réponse de Bebert sur le sujet CR: Mas Jullien 2000

CR: Mas Jullien, Coteaux du Languedoc 2000 (Magnum).
Nez de fruit ample, avec une pointe fruitée (là à la relecture de mes notes il faut admettre qu'on a un coup dans le nez; je voulais peut-être dire une pointe poivrée) - Le plaisir commence à monter.
En bouche, la fraicheur est une tuerie tandis que le plaisir du fruit reste au premier plan. La structure est encore très jeune et semble au début de sa vie, prête à évoluer très favorablement encore de nombreuses années.
Un grand vin s'il en est.

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
29 Juil 2008 00:07 #298

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Réponse de Jean-Christophe sur le sujet CR: Mas Jullien 2002

Salut, je suis en train de me réconcilier avec mon CR: Mas Jullien 2002!

La bouteille ouverte ce soir (carafée 4 heures, en cave à 16°c), ne présente pas ces notes assez désagréables de réduction que j'avais eues la dernière fois.
La robe est limpide et brillante, d'intensité moyenne (on voit légèrement à travers). Le nez est plutôt sur une légère torréfaction, le chocolat et les fruits des bois, légèrement en retrait toutefois. La texture est remarquable de finesse, le vin est équilibré et frais, la longueur est belle, sur le fruit et la réglisse.

A la réflexion: je pense que ma précédente bouteille devait avoir un problème et que ce n'était pas simplement des notes de réduction, car même au bout de 3 jours, le vin n'étais pas aussi bon que ce soir.

Juste un truc: je me demande si j'ai fumé la moquette parce que j'ai l'impression de sentir des notes d'agrumes, genre pelure d'oranges. C'est possible sur un vin rouge?

A+

JC

Jean-Christophe
Liège, Belgique
15 Aoû 2008 22:20 #299

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Réponse de FGsuperfred sur le sujet Re: Le Mas Jullien

tu ne fumes pas la moquette ou tu n'es pas le seul car je l'ai effectivement déja lu ;)
15 Aoû 2008 23:17 #300

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