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CR: Le virus O2J6 de la Fièvre Jaune gagne la Suisse Romande

  • chrisdu74
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Et ça n’est pas un accident, vous pouvez me faire confiance ! Le virus O2J6 de la fièvre jaune, c’est une souche très active, un cocktail maison à base de 2 oxydatifs et 6 jaunes, best-off de 3 ans de juraddiction galopante.

Ça faisait quelque temps que l’idée d’un dîner/souper arrosé de vin jaune nous trottait dans la glotte. La crainte de voir certain hurluberlus s’autoriser des pirates iconoclastes qui troubleraient la communion m’a amené à l’idée d’organiser un diner payant (prêt à tout) afin de contrôler les apports de A à Z.
Une séance poulet au vin jaune / vins de Puffeney organisée par le CAVE SA qui nous est passée sous le nez a été le détonateur ! Puisqu’on le valait bien, il nous fallait organiser la dite session nous-mêmes !

Aussitôt dit, aussitôt fait, on s'est retrouvé mi-Avril à mon domicile autour d’une cocotte en fonte et de quelques mignardises…

CR: Amouillage des verres :

Crémant Michel Gahier (2 ans de bouteille)

Très fin et équilibré, plus trop de souvenirs mais je viens de finir la demi bouteille restée au frigo pendant 15 jours, c’est très bon !

On enchaine par un tasting de fond de bouteilles du domaine Amiot Guy & fils (issues d’une dégustation du midi chez certain(e) stakhanoviste - très beau Chassagne 1er cru "Les Vergers" 2008)

Enfin !! raaahh ! On attaque la falaise, Jérôme a pali, Catherine salive, JD roule des yeux et Phil n’en pense pas moins.
Phil… justement…pour le coup, il n’y a pas de doute, c’est Phil T. dit le « dégoupilleur » (pour le nombre de bouteilles qu’il sort quand il joue à domicile). Car Phil V , ex "l'Enthousiaste", a du se faire porter jaune pâle à quelques jours de la terre promise. Depuis, il envisage de changer son pseudo en « Philkaloupéssah »

[size=small](y va râler mais de tout' façon y me parle déjà plus depuis que je lui ai teasé la liste des vins)[/size]

Bouteilles ouvertes et épaulées ( miam ! ) en début d’après midi (sauf les plus vieilles ouvertes un peu plus tard) , conservées dans une pièce fraiche puis ramenées à température ambiante 1h avant le début de la dégustation. Protocole "LPV Suisse Romande" : On goûte en dégustation puis on se ressert librement sur un repas.

Les bouteilles ne sont pas dégustées à l’aveugle pour moi, le compte rendu est la compilation des notes prises au long de la journée depuis le débouchage ainsi que moult resucées :)o les jours suivants.

Autant prévenir tout de suite que c’est l’Ecole des fans ce soir et tout le monde aura 10 sur 10 !

Arbois Savagnin 2002 dom. J.Puffeney mise Mai 2010

A l’ouverture, ce vin paraît plus fluide, moins concentré que les jaunes ouverts juste avant – ce qui soit dit en passant justifie le choix de J.Puffeney de ne pas le revendiquer en jaune malgré 8 ans d’élevage- , avec un peu d’astringence et notes de pomme

Joli nez, bouche acidulée, de la croûte de fromage sur une finale salivante un peu bloquée par l’amertume. Sur cette dégustation, il pourrait faire pâle figure face à ses illustres challengers mais regoûté seul sur 2 semaines, c’est vraiment un beau vin avec des arômes d’oxydatif classique (pomme , noix , morille, …) qui ne cède aux vins jaunes (pas n’importe lesquels ) qu’un peu de volume et de longueur.

Côtes du Jura « Prestige de Gaillardon » dom. F.MOSSU (assemblage 2004/2005, millésime non revendiqué)

Nez avec de la rondeur et quelques notes de pharmacie ; L’attaque est acide avec des notes de pomme blette comme un oxy classique. Grosse puissance en bouche, on retrouve la pomme . La finale est exceptionnelle, un cocktail explosif de jus d’agrumes.

En résumé des regoutages successifs, c’est aussi un très beau vin, à l’énergie phénoménale, un jus d’agrumes dont la pureté égale les château chalon , tout autant que la puissance assez phénoménale aussi. Il ne manquerait qu’un peu de longueur et de persistance, ça serait alors la quintessence, l’union des château chalon et des meilleurs jaunes d’Arbois.

Château-Chalon 1999 dom. Chevassu

A l’ouverture, c’est léger, très souple avec une finale sur la morille, assez prononcée et persistante.

Dégustation : Nez viandu, des notes de livêche (céleri perpétuel), un peu résineux. La bouche est souple, assez légère, des agrumes type citron, quelques notes de pomme. Finale en finesse mais très persistante.

A table, sur le poulet, j’ai écrit « Bien », oui seulement Bien, on fait la fine bouche, du fait que ce vin est très fortement structuré sur sa trame acide et manque un peu de rondeur ainsi que de notes jurassiennes pour épouser le pot de crème aromatisé au poulet, au vin jaune et aux morilles…

En résumé, finesse et souplesse décrivent très bien ce vin que je me risquerai à qualifier de Château Chalon classique ; il semble toutefois plus ouvert que lors de la dégustation de 2011 quand il faisait jeu égal avec un Macle 99 (même 2 , hein PP !) . Il semble déjà buvable, je dirais qu’il faut en surveiller l’évolution mais sans se précipiter des fois que ça devienne encore meilleur.

Côtes du Jura Vin Jaune 1998 Château d’Arlay

A l’ouverture : Un sale nez, petite dureté en bouche, une légère amertume et une belle longueur aussi. Finale en queue de paon, très complexe et très longue.

Dégustation : Grâce à l’aération, le nez évolue sur le bouillon puis (les jours suivants) sur les fruits mûrs. La bouche est plus volumineuse, mais tendue et presque austère, joli jus acide sur l’orange amère. Assez puissant, avec une longue finale sur les agrumes (orange toujours).

A table, sur le poulet, il se présente tout en rondeur et en finesse, très agréable.

Sur la soirée, il se sera présenté un peu en retrait mais le fond de bouteille est sublime, terminé ce week-end (15 jours plus tard) sur un Comté Vagne de 20 mois .

Arbois Vin jaune 1999 dom J.Puffeney mise Mai 2010

A l’ouverture : Quelques notes d’alcool au nez, la bouche est assez stricte, moins florale. De belles notes de croûte de fromage, des notes alcoolisées, une grosse puissance, un vin en apparence plus rustique que les Château Chalon et d’Arlay mais un goût de jaune extra et une finale interminable.

Dégustation : Attaque en souplesse puis développement de l’acidité avec une belle puissance et une finale sur la morille très marquée

A table, sur le poulet, il semble un peu trop acide et puissant. Mais il se révèle sur le fromage, suprême accord

Château-Chalon 1996 dom. Macle

1ère bouteille : bouchonnée !!! Grrr ça sent un peu au nez et aussi en bouche mais la gorgée prise avant de partir en courses reproche le bouchon de façon insupportable (celui qui a déjà testé la rotolfaction du Macle en voiture après passage au domaine verra très bien la sensation gachée par ce goûtr de bouchon). Dommage c’était fin et doté d’une belle trame acide.
2ème bouteille : Nez viandu et réduit, comme je n’ai jamais eu sur un Macle, je crains le pire mais la bouche est superbe de finesse sur les agrumes

Dégustation : Nez sur le bouillon, le céleri , fait penser aux Overnoy . En bouche, c’est l’acidité qui s’impose, de la nervosité, finale sur les agrumes avec une pointe d’amertume façon pamplemousse. Acidulé, finale très très longue ; me semble toutefois pas aussi pur que « des fois »

A table sur le poulet, c’est pourtant sa pureté qui m’a frappé. Sur le fromage, il s’avère excellent avec presque une sucrosité savoureuse. En résumé des quelques regoutages des jours suivants, c’est l’équilibre proche de la perfection qui prédomine.

Château Chalon 1979 dom. J.Bourdy

Nez de fruits confits, orange, voire abricot. Bouche étonnante, pas fixée, un peu floue. Malgré cela, une belle finale sur les agrumes, juste ce truc bizarre à l’attaque en bouche.

A table, regouté sur les fromages, il est un peu décevant, pas vraiment à son aise (attention, tout est relatif, à côté de ses voisins de la mort qui tue). En fait, il s’apprécie bien pour lui, grâce à son nez exotique et ses arômes de fruits secs, comme un liquoreux type quart de chaume mais sans sucre.

Château Chalon 1967 dom. Louis Florin

(cadeau d’anniversaire des Juraddicts, dans l’émotion des effusions, je n’avais pas noté le donateur, merci à lui)

Un sale nez réduit duquel percent bouillon et agrumes (encore une fois, Overnoy est ma référence, en général ça promet des grandes bouches)
La bouche fait un peu étriquée, très tendue sur un fond de jus d’agrumes. Belle finale sur la finesse, un chouia trop amère.
A table, il se révèle sur le plateau de fromages, l’acidité lamine le fromage et fait ressortir les agrumes ; excellent

La dégustation se conclut sur un repas dont l’incontournable poulet au vin jaune et aux morilles, cuisiné au château-chalon 96…

On termine par la tarte aux pommes officielle, accompagnée de

Vin de Paille 2006 dom. De la Tournelle

Nez herbacé, médicinal, façon chartreuse. En bouche, des fruits secs, dattes, figues et un peu d’alcool perceptible ; on retrouve le caractère herbes médicinales en finale.

Ce CR un peu laconique ne restranscrit peut-être pas très bien le plaisir que nous avons tous pris lors de cette soirée. C’était vraiment un assortiment varié des divers styles et parfums que peut offrir le Jura en matière de vins sous voile. Oh certes, pour être complet, j’aurais encore voulu ajouter 2 jaunes au style floral comme les jaunes 2004 de Labet et Gahier… Mais le plaisir était bien là, augmenté pour moi des souvenirs liés à chaque bouteille (par ex. Jacques Puffeney mimant la longueur en gorge du savagnin par rapport au jaune, notre après-midi conférence au Château d’Arlay, ma visite chez Chevassu, la bouteille de Gaillardon qui embaume le sol de ma cave, … etc…)

C’était surtout encore une belle soirée de convivialité, prolongée par une nuit sur place pour tout le monde et un petit déjeuner Comté / Vin Jaune que les grands malades du Jura Tour n’auraient pas renié. Encore merci de votre présence , votre bonne humeur et votre goût (nouveau pour certains) pour le vin jaune.
09 Mai 2013 00:03 #1

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Très intéressant CR ! Pas facile de parler des vins jaunes et de leurs particularités.

Souvenir d'une puissance impressionnante sur le Prestige de Gaillardon de Mossu.
Un vin qui en remontrerait à nombre de Jaunes !

Oliv
09 Mai 2013 10:19 #2

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Le Jura Tour avant l'heure... Le président montre l'exemple, tu devais être un élève studieux à l'école, moi je n'ai pas révisé depuis 2 mois. Allez, plus que 9 jours à patienter...
Pour le Mossu, j'en ai ouvert un cet hiver mais je ne toucherai pas les autres d'ici longtemps car ce vin sera de grande garde à mon avis.
09 Mai 2013 12:20 #3

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Réponse de Philippipipourrah sur le sujet Re: Le virus O2J6 de la Fièvre Jaune gagne la Suisse Romande

chrisd'evian-thonon-gaillard écrivait:

> Phil V , ex "l'Enthousiaste", a du
> se faire porter jaune pâle à quelques jours de la
> terre promise.

C’est parce que c’était un dîner payant de vins anciens, j’ai pas eu les moyens de participer... B)-

Mais je te rassure ma poule, mon enthousiasme est inoxydable comme les vins jaunes !

Sinon, merci pour le CR.

;), Philippe

:), Philippe
09 Mai 2013 20:43 #4

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Près de trois ans après la dégustation ci-dessus, Chrisdu a tout récemment remis le couvert (et le tire-bouchon), afin de poursuivre sa sainte oeuvre d’évangélisation apologétique visant à promouvoir les splendeurs et vertus des vins du Jura (quelle belle mission).
Cette deuxième inoculation du virus de la jaunite a été réalisée plus ou moins sur les mêmes cobayes, à savoir une dizaine de convives adhérant à la congrégation LPV Suisse romande - laquelle se trouve être plus « Suisse romande » que LPV, en fait... Pas d’esprits forts ni de mécréants sceptiques dans le groupe (genre petit délicat qui aime pas les vins rustiques :D), mais un public curieux et bien disposé, et au final converti à plusieurs vins goûtés ce soir-là. Parmi notre assemblée se trouvait même un jeune disciple de 17 ans ! Et ce coup-ci j’ai pu y participer à cette nouvelle dégustation « Jura », [size=small]même si j’ai été repêché in extremis... (private joke)[/size]

Chris nous recevant dans sa paroisse et officiant aux fourneaux, j’ai donc assumé seul la tâche de moine copiste : CR sobre, on est dans le temps liturgique du Carême ;).

mise en bouche : saucisson sec de Savoie et dés de jambon persillé
[img4.hostingpics.net...[size=small](Le jambon persillé, une expression appétissante du cubisme)[/size]
1) Côtes du Jura Pinot Noir 2014 - Chevassu
Robe rouge rubis
Nez doucement expressif, avec une petite pointe de sucrosité.
Bouche sur les fruits rouges, avec encore une certaine astringence, et de la fraîcheur pour ce joli vin de soif.
BIEN

2) Arbois Trousseau La Vigne du Louis 2011 - Michel Gahier
La robe de ce deuxième vin servi en parallèle est plus évoluée. Confirmation au nez avec un bouquet tirant sur des arômes tertiaires. La bouche est encore bien fruitée, avec un poil de carbonique.
Chris nous servirait-il d’entrée un vin qui a déjà un certain âge ? Stupeur à la découverte de l’étiquette : il s’agit de La Vigne du Louis 2011 de Michel Gahier, un trousseau que j’apprécie beaucoup et qui était encore pétant de jeunesse il y a deux-trois ans... Je suis très étonné par l'évolution visiblement rapide de ce 2011, millésime pourtant réputé excellent et de grande garde pour les rouges jurassiens. Autant dire que je l’ai pas reconnu.
A revoir sur une autre bouteille, mais BIEN quand même ;)

Avec des rondelles de saucisses de Morteau cuites en papillotes :

3) Arbois Trousseau Cuvée «Les Bérangères» 2009 - Jacques Puffeney
Les deux rouges suivants présentent deux robes identiques de vins plus tout jeunes.
Celui-ci offre un beau nez délicat sur les fruits rouges (la fraise en force). Sa bouche est suave et pleine, avec une petite astringence qui s'estompe au fur et à mesure. Très bel équilibre
TRÈS BIEN à EXCELLENT au fil de l’évolution dans le verre

4) Arbois Trousseau Cuvée «Les Bérangères» 2003 - Jacques Puffeney
Le nez est d’abord faiblement expressif, puis il s'ouvre à mesure sur un bouquet viandé. La bouche est suave et délicate sur les petits fruits, mais ce 2003 est en retrait par rapport au 2009 goûté en parallèle. Il semble commencer à atteindre ses limites, à moins que ce soit le carafage puis la remise en bouteille qui l'ait brutalisé ?...
BIEN

Avec un tartare de saumon frais, deux vins blancs qui arborent de belles robes jaunes :

5) Arbois Chardonnay Clos de La Tour de Curon 2004, Stéphane Tissot
Le vin du Jura que même-ceux-qui-aiment-pas-les-vins-du-Jura aiment ! B) L'assemblée présente s'extasie devant ce blanc jurassien au style bourguignon [size=small](jusque dans son prix :D)[/size], mais perso j’accroche toujours pas au style Stéph' Tissot... C'est certes bien fait, avec un nez d’agrumes (citron, pamplemousse) et une bouche légèrement sucrée - en tout cas moins acide que son voisin suivant - mais sans être miellée.

6) Côtes du Jura Les Vignes de mon Père, Savagnin (ouillé) 2002, Jean François Ganevat
Avec ce Ganevat, on a la paire people de la dégustation ! :D Ainsi qu’un autre style auquel mes goûts résistent d’ordinaire.
Son nez est moins « immédiat » que le Tissot. La bouche est plus ample, mais moins parfumée, et plus évoluée. Avec l’aération, les arômes bougeaient dans le verre : du grillé on est passé au floral; puis au sucré; puis re-les fleurs... (le lys précisément, d’après ma voisine de table).
Entre les deux j’ai préféré le Tissot, mais le Ganevat finissait presque par devenir séducteur ! :)

Goûtés seuls, deux vins aux belles robes jaune vif brillantes :

7) l'Etoile 1989, Domaine de Montbourgeau
(pur chardonnay)
Très beau premier nez miellé, mais qui évolue malheureusement assez vite sur le lactique. En bouche, l’ensemble se présente acide et puissant. La fin de bouche se montre peu élégante, abrupte, sécharde. Problème de bouteille sans doute, parce que je n’ai pas reconnu THE famous l’Etoile vin blanc 1989 de Montbourgeau (le vin n° 6) , un modèle de plénitude.

8) Arbois Sélection 1989, André & Mireille Tissot
(assemblage 70% chardonnay - 30% savagnin)
Nez plus acide que l’Etoile. La bouche en revanche est plus harmonieuse et équilibrée, quoiqu’encore jeune ! Il apparaît ce soir un poil moins épanoui que par le passé : peut-être n’a-t-il pas été assez carafé (3h seulement contre 5 en novembre 2014, cf. le vin n° 5) - bien qu’il ait été débouché trois jours auparavant (ce genre de précision faisant toujours son effet sur les convives qui ouvrent alors de grands yeux...)

Sur le traditionnel et incontournable poulet au vin jaune et aux morilles, les premiers jaunes entrent dans la ronde :

Déjà assez maigres jusqu’ici, mes notes présentent à ce moment précis un gros trou ! On va dire que mon attention était accaparée par le délicieux PVJM de l’ami Chrisdu, mais je crois aussi que depuis quelques temps, je suis moins habitué à boire des jaunes jeunes... Et c’est pas pour me faire mousser que je dis ça, c’est juste qu’avec les petits copains juraddicts on a pris goût aux vieux jaunes à la puissance assagie et aux arômes miellés et agrumaux...

9) Château-Chalon 2007, Chevassu
Nez de jaune jeune (allons bon !)
Bouche encore acide et bien puissante (c’est pas vrai ?!...)
[size=small](Oui, c’est tout ce que j’ai été foutu d'en noter)[/size]

10) Château-Chalon 2007, Philippe Butin
Ce second baby yellow est plus long en bouche, avec une puissance "qui envoie". Parfums de noix fraîche et de citron. Souvenir d'un jaune plutôt fin et déjà accessible, comme son voisin.

Deux autres clavelins circulent, dont les contenus présentent des robes plus dorées :

11) Arbois Vin Jaune 1997, Lucien Aviet
Joli nez doux. Belle acidité portant des arômes d’agrumes. Bouche à la fois fondue et puissante, encore bien péchue. TRÈS BIEN

12) Château-Chalon 1997 - Jean Macle
Plus acide et plus "dur" que le Bacchus (= Aviet), ce chalon du même millésime est moins séduisant, moins convaincant...
MOYEN ce soir-là, et le lendemain le petit fond de la bouteille sera carrément dilué et aqueux. Je vais pas enfoncer le clou, mais j’ai rarement été emballé par les jaunes du domaine Macle, et c’est pas celui-là qui m’y ralliera...

Un dernier vin jaune est servi, en accompagnement de trois comtés d'affinages différents :

13) Côtes du Jura Vin Jaune Château d’Arlay 1989
Ce cinquième jaune s’affiche plus puissant que les précédents : serait-il plus jeune ? Eh ben non, puisqu’il s’agit d’un Arlay 89, qui nous avait subjugués il y a une quinzaine de mois (le vin n° 10) . C’est un peu vexant, ça fait le troisième vin de la soirée que je connaissais et que je reconnais pas... 8-) Il y a bien l'écorce d'agrume, mais pas les épices douces et le raisin de Corinthe, ni surtout l’harmonie et la béatitude de notre précédente rencontre avec ce vin mythique...

Le repas amorce sa dernière ligne droite, et c’est avec une poire pochée au vin doux que nous goûtons trois liquoreux jurassiens (est-il besoin de le rappeler ? Les vins du Jura - ainsi que se plaît volontiers à le dire Alain de Laguiche, propriétaire précisément du château d’Arlay - permettent, de par la diversité de leurs cépages et de leurs vinifications, d’accompagner tout un repas, fin de la parenthèse publicitaire ;)).

14) Vin de Paille d'Arbois 1992 - Rolet Père et Fils
Nez de vin de paille évolué, fleurant le raisin de Corinthe.
Comme les vieux paille qui ont mangé leur sucre, la matière en bouche est fluide et non sirupeuse.
BIEN

15) Arbois Vin de Paille 1992 - Frédéric Lornet
La robe de ce deuxième vin est brunâtre et trouble. Son nez exhalant le chou-fleur et le viandox le rend pas net à ce moment-là. Chris et moi, infatigables apôtres-défenseurs des vins jurassiens qui savons d’expérience qu’ils peuvent évoluer favorablement après ouverture à la faveur du temps et de l’aération, attendons le lendemain pour poser un verdict définitif. Mais la durée d’une nuit n’aura malheureusement apporté aucune amélioration à cette bouteille qui est donc bel et bien défectueuse - ou en fin de vie.

16) L'Opportun, Arbois Trousseau liquoreux 2006 - Stéphane Tissot
On termine en beauté avec cette « SGN de trousseau » vinifié en blanc, dont le registre aromatique de gelée de coing, de pomme est très proche du paille 92 de Rolet, mais en mieux, avec une puissance plus marquée ainsi qu’un équilibre offrant une grande fraîcheur.
TRÈS BIEN

Merci encore à Chrisdu pour son hospitalité, la sélection très sûre des bouteilles, ainsi que sa cuisine toujours excellente.
Et longue garde aux vins du Jura !
[img4.hostingpics.net...[size=small]Même si ça peut en froisser certains (et ceux-là repasseront),
le Jura Powa ça fait pas un pli.[/size]

[size=x-small](Jura est une marque suisse d’appareils électroménagers ;))[/size]

privea2.staatic.net/...

:), Philippe
07 Mar 2016 08:15 #5

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::o
Superbe compte rendu ! Bravo à vous.

Château-Chalon 1997 - Jean Macle
[...]Je vais pas enfoncer le clou, mais j’ai rarement été emballé par les jaunes du domaine Macle, et c’est pas celui-là qui m’y ralliera...

Qu'ont-ils de si décevants exactement ? Ne connaissant pas les jaunes du domaine, je m'interroge en tout bien tout honneur ;)

Rémy
07 Mar 2016 10:44 #6

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Rémy, j’ai souligné mon appréciation mitigée parce que d’ordinaire, Macle est considéré comme le pape du château-chalon : je voulais simplement préciser que, comme pour tous les vins qui ont une certaine réputation, ils peuvent ne pas correspondre à nos goûts. Si tu as l’occasion d’en boire, tu te feras ta propre idée !

Et merci de ton écho !

:), Philippe
07 Mar 2016 11:15 #7

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[...]Je vais pas enfoncer le clou, mais j’ai rarement été emballé par les jaunes du domaine Macle, et c’est pas celui-là qui m’y ralliera...

Il faut avouer que c'est une opinion respectable mais qui surprend .

Je ne bois pas très souvent des vins jaunes mais hormis un exceptionnel Overnoy 1988 , quelques vieux Bourdy , c'est Macle qui m'a donné le plus de satisfactions .
07 Mar 2016 11:20 #8

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Oui bien sûr Philippe,

Je voulais juste connaitre ce qui ne te plait pas chez eux (nez, goût, longueur etc.) :)
En tout cas, les échos des liquoreux de chez Tissot sont à chaque fois dithyrambiques même si le style de leurs blancs ne plait pas à tout le monde non plus !

Rémy
07 Mar 2016 11:29 #9

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Réponse de Philippipipourrah sur le sujet Re: Le virus O2J6 de la Fièvre Jaune gagne la Suisse Romande

Je précise régulièrement mes goûts, parce qu'ils sont minoritaires et... dissidents ! :D Je n'ai que rarement du plaisir avec les vins de Macle, Stéphane Tissot et Ganevat.

:), Philippe

Fichier attaché :
[size=small](c'est dans l'air du temps, ces jours ;))[/size]

:), Philippe
07 Mar 2016 13:24 #10

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Réponse de chrisdu74 sur le sujet CR: Febris Aurea Jurassica

" : Y en a qui s'emmerdent pas du côté du Leman..."

Oui c'est comme ça que Tophe le coprez a commenté en privé ce magnifique CR de l'ami Phil, érudit latiniste à ses heures... Mouarf, on n'a pas de jaunes 59 mais on sait rester modestes :)o

Voici mes quelques souvenirs de cette soirée, sans prise de notes sauf à l'ouverture des bouteilles. Façon l'"Académie..." j'avais une nouvelle fois fait une sélection de vins de ma cave à l'exception de quelques bonus de l'ami Phil T. dit le défourailleur...

Un grand merci aux participants pour cette soirée bien sympathique. Un signe s'il en fallait un que le virus s'installe, il n'y avait pas de restes de jaunes ou à peine pour le petit déj' du lendemain

CR:

sur quelques tranches de saucisson "à l'ancienne" et des dés de jambon persillé :

1) Côtes du Jura Pinot Noir 2014 - Chevassu

J’ai rarement été emballé par des pinots noirs du Jura souvent maigres et acerbes à mon palais de fan d'Irancy ; celui-ci est d’un beau volume, fruité et gouleyant. Les quelques tanins sont vraiment bien enrobés. Certes la complexité est limitée mais je ne pense pas que ce soit l’objectif de cette cuvée. En note relative ça serait « Excellent » mais en tout état de cause, c’est un très joli vin de casse croûte au prix spéculatif et scandaleux de 6.60 Euros.

2) Arbois Trousseau La Vigne du Louis 2011 - Michel Gahier

Certes la robe était un peu évoluée mais une semaine plus tard le fond de bouteille n’avait pas bougé. Celle bue à Noel semblait avoir un peu plus de peps mais je me suis régalé à finir celle-ci sur une assiette de lentilles/saucisse fribourgeoise fumée de la Migros. Du fruit, des tanins fondus, frais sans être tendu. Evolution rapide pour un millésime de garde ? A revoir sur une autre ? Qu’à cela ne tienne, j’ai acheté cette cuvée pour me régaler maintenant !
Tiens tant qu’on parle des trousseaux 2011, je ne sais pas s’ils vont se refermer mais tous ceux que j’ai bus étaient très bons voire excellents, si ça dure (je guette les CRs) pas sûr qu’on pourra le savoir un jour, on aura tout bu avant.

Avec des rondelles de saucisses de Morteau cuites en papillotes :

3) Arbois Trousseau Cuvée «Les Bérangères» 2009 - Jacques Puffeney
4) Arbois Trousseau Cuvée «Les Bérangères» 2003 - Jacques Puffeney

A l’ouverture la veille, les 2 avaient un poil (très léger ) de réduction alors je les ai carafées une paire d’heures (à la cave à 12°C) puis remises en bouteilles et gardées au frais jusqu’à remise en température.
Le 2003 était certes chétif mais il l’était déjà à l’ouverture et ne semble pas s’être dégradé du fait de l’aération. A l’image des bourgognes 2003, je l’attendais plus structuré voire massif. Il avait un poil de longueur et de complexité en plus que le 2009 qui s’est avéré aussi assez léger (en Nov 2014, je l’avais gouté « fondu et puissant ») mais lui est mis en valeur par sa fraicheur et son fruit de jeunesse. Le chouia d’astringence étant bien enrobé par les sucs de Morteau.

Avec un tartare de saumon frais :

5) Arbois Chardonnay Clos de La Tour de Curon 2004, Stéphane Tissot
6) Côtes du Jura Les Vignes de mon Père, Savagnin (ouillé) 2002, Jean François Ganevat

C’était un peu le but sur cette paire, faire un duel « people » en plus de gouter des vins ouillés pour bien montrer à d’éventuels néophytes que le goût « du Jura » est en fait le goût « d’élevage oxydatif » même si on trouve souvent une aromatique qui distingue les ouillés de leurs homologues bourguignons.

Le Curon 2004 de Tissot donc était fort beau. Echaudé par les expériences précédentes (toujours du perlant voire du gaz) je l’ai carafé plus de 24 heures et secoué violemment à intervalles réguliers. Les notes grillées de l’élevage étaient bien présentes au nez en en bouche. Un vin long, complexe et rond, charmeur. Etonnant pour un vin de 3ème feuille (première vendange d’une vigne replantée en 2001).
Le Vignes de mon père 2002 était plus austère mais long complexe et intense aussi. J’ai lu des commentaires défavorables sur ce vin ; il est certes moins charmeur que le peu que j’avais déjà gouté (99 et 2000 ?) mais le fond de verre commençait à se livrer sur les notes d’orange et je pense que pour le boire maintenant, il faut le carafer encore plus longtemps que je ne l’ai fait

Goûtés seuls,

7) l'Etoile 1989, Domaine de Montbourgeau
8) Arbois Sélection 1989, André & Mireille Tissot

L’Etoile était desservie par son nez qui avait un petit pet’ ; le niveau était un peu bas dans le goulot mais je finis de siroter la bouteille sur mon comté Vagne de temps en temps et sincèrement c’est aussi bon que celles qu’on avait gouté lors des années précédentes. Souple et rond, miellé, ni acide ni mou, superbe équilibre. Le soir de la dégustation, c’est vrai qu’il paraissait un peu en retrait, moins énergique que le Tissot 89 (qui aurait mérité un vrai carafage pour le coup) et surtout que les 2 boom-boom de la séquence précédente, effet de séquence peut-être. J’avais prévu un crémant pour se refaire les papilles entre 2 mais le 1/4 h genevois m’a mis dedans (le vaudois arrive 15’ en retard par politesse, le genevois un 1/4 d’heure en avance parce qu’il a soif ;) . C’était un peu la panique au début et j’ai zappé la remise en bouche … enfin bref… on s’en fout on était bien.

Sur le traditionnel et incontournable poulet au vin jaune et aux morilles , les premiers jaunes entrent dans la ronde :

9) Château-Chalon 2007, Chevassu
10) Château-Chalon 2007, Philippe Butin

Le Chevassu est plus rond et moins tendu, un peu de pomme blette à l’ouverture qui est passé au carafage, plus marqué par les notes de bouillon d’abord puis les agrumes citronnées. Le Butin était plus acide et livrait une belle rétro noix-morille en finale . En tout cas deux vins très puissants (14,5 et 14.8 d’ailleurs), loin de la finesse supposée des Château Chalon mais déjà très buvables ; c’est un peu pour ça que je les ai servis ce soir. Je mettrais à priori une pièce de plus sur le Butin mais le souvenir du Chevassu 1999 me laisse à penser que la souplesse du 2007 n’est pas rédhibitoire

Deux autres clavelins circulent, dont les contenus présentent des robes plus dorées :

11) Arbois Vin Jaune 1997, Lucien Aviet
12) Château-Chalon 1997 - Jean Macle

J’ai des notes prises à l’ouverture : Pour l’Aviet : Joli fruit au nez mais aussi un peu de pomme blette, des épices. Bouche douce sur un fond d’agrumes puis manifestation de la trame acide et de l’alcool, intense, finale sur la noix, prometteur. Le Macle est sur la vanille, le moka et les épices. La bouche est plus douce, fondue, très longue et complexe sur des notes d’agrumes, d’orange et de bouillon. A me relire, l’Aviet a bien profité du long carafage de 24 heures, le Macle un peu moins :

A table, l’Aviet, tout comme Phil l’a décrit s’est imposé par sa finesse comme quoi la puissance n’est pas une fatalité pour les vins jaunes d’Arbois tandis que le Macle souffrait en comparaison d’une bouche plus massive, presque tannique en finale (comme quoi... ) alors que je l’ai déjà bu plus avenant. J’avais choisi 97 pour leur buvabilité en jeunesse, problème de bouteille ou évolution qu’on espère transitoire, en tout cas cette bouteille était un peu en dedans.
Au contraire de Phil, je trouve souvent aux Macle un supplément d’équilibre même si ça ne s’est pas vérifié ce soir et que les 89 et 90 ne m’avaient pas spécialement ému ces dernières années. Un 95 à Noël était somptueux en revanche

Un dernier vin jaune est servi, en accompagnement de trois comtés d'affinages différents :

13) Côtes du Jura Vin Jaune Château d’Arlay 1989

Là c’est Phil qui commence à patiner parce que ce jaune 89 d’Arlay était quasiment au niveau du précédent. Peut-être un peu moins d’énergie mais j’ai retrouvé ce style jus d’agrumes boosté si intéressant.
D’ailleurs à l’ouverture, j’avais noté : nez bizarre, animal avec des notes de curry ; ça devait être de la réduction qui a passé à l’aération. La bouche parait d’abord plus plate ou l’on retrouve cette sensation de jus d’orange avec quelques notes animales. La puissance et l’acidité se manifestent dans la finale mais c’est moins énergique que la bouteille précédente.

Le repas amorce sa dernière ligne droite, et c’est avec une poire pochée au vin doux que nous goûtons trois liquoreux jurassiens

Les 2 derniers sont une surprise de Phil T. Le premier est un cadeau de Jean qui n’a finalement pu se joindre à nous mais était passé goûter ses Puffeney quand même.

14) Vin de Paille d'Arbois 1992 - Rolet Père et Fils
15) Arbois Vin de Paille 1992 - Frédéric Lornet
16) L'Opportun, Arbois Trousseau liquoreux 2006 - Stéphane Tissot

Le premier était très beau, fondu et déjà bien assagi comme on est en droit de l’espérer après tant d’années. J’ai voulu croire à la rédemption du deuxième; une semaine plus tard, le fond de bouteille s’est un peu amélioré pour révéler un peu de fruit mais le chou est toujours là... RIP . Quand au troisième, tout comme Phil, semblable au Rolet avec le charme de la jeunesse.

Voilà c'est tout, on va aller prospecter et se réhumecter le gosier au JT 2016 et on en reparle dans 1 an ou 2 .
16 Mar 2016 22:03 #11

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Vous ne faites décidément pas semblant ! Chapeau !
Quel fut le meilleur accord entre La Tour de Curon et le vieux savagnin ouillé de Ganevat avec la tartare de saumon frais ?

Rémy
17 Mar 2016 09:40 #12

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Réponse de chrisdu74 sur le sujet Re: Febris Aurea Jurassica

Bonjour, je n'ai pas fait très attention mais je dirais que l'accord était neutre. Le tartare reste bon et permet d'apprécier le goût des vins avec une petite mâche en bouche.
Sûrement qu'un assaisonnement pointu permettrait plus de synergie mais je n'ai pas la compétence "ÉricBé" très développée, je fais juste attention de ne pas mettre trop de citron quand je veux servir des vins dessus.
22 Mar 2016 07:56 #13

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Suivant un protocole maintenant rodé, avec des vins issus de mon stock accumulé lors des virées dans le Jura,
CR: Dîner (souper) payant sur invitation du club
LPV Suisse Romande & Friends , 28 Avril 2018


On démarre sur une bulle de bienvenue pour mouiller les verres et surtout les gosiers. Presque tout le monde dort sur place ou dans le village on va donc cracher très peu aujourd’hui !

Crémant du Jura cuvée « Clair Obscur » dom. JL Overnoy à Orbagna , 100% Pinot Noir, 1/3 d’élevage fût, issu du millésime 2012 ?(dégorgé courant 2015)

Après une première bouteille encore un peu dure, une deuxième qui semblait présenter un début d’oxydation, cette troisième est parfaite. Excellent crémant à la bulle fine parfaitement sec mais avec du gras, complexe, salivant. Belle entrée en matière


Sur quelques rondelles de morteau en papillotte :

Arbois Pupillin Poulsard 2011 dom. Overnoy Houillon

Robe très clair, texture reynaldienne, aromatique sur la fraise ou plutôt la grenadine, du rayas sans l’alcool ! c’est grand ! La texture est à l’image de l’œil, c’est clair et léger mais ça a un goût et une persistance incroyable.


Côtes du Jura En Varrons Pinot noir 2016 dom. Julien Labet

Très fruité, une texture de poulsard, un léger renard à l’ouverture, voilà un candidat pour piéger le dégustateur ; sans soufre, c’est très marqué par cette texture légère et un gros fruité, un peu plus fruits rouges et griotte que le poulsard


Côtes du Jura Pinot noir cuvée Julien 2010 dom. JF Ganevat

Souvenir assez jouissif de cette cuvée bue en jeunesse, je voulais voir où il en est. A l’ouverture, il avait l’allure d’un beau rouge de la côte de Beaune avec un supplément de fruit. C’est le plus structuré des 3 mais c’est parfaitement gouleyant aussi avec un côté perlant que je n’avais pas ressenti à l’ouverture.

Une belle triplette survolée par le poulsard


Sur un tartare de saumon , 2 séries de 2 vins

Côtes du Jura En Chalasse Vieilles Vignes 2010 dom. JF Ganevat

Nez de fruits très mûrs, un peu de pomme disent certains ; c’est légèrement marqué par une aromatique jurassienne voire vin nature mais ça reste du bon côté.
C’est quand même perlant, ou plutôt gazeux, j’ai dû secouer plusieurs fois la bouteille dans les heures précédant le repas et il aurait fallu plus. Très belle bouche toutefois, très riche même si ça se goute sec, acidité assez marquée , tension suffisante
TB++ (EXC sans le gaz)


Côtes du Jura La Reine 2010 dom. Julien Labet

Des notes boisées beurrées dominent au nez et en bouche ; la finale présente une certaine dureté voire une impression tannique.
TB mis à revoir à tête reposée


Arbois blanc Les Corvées sous Curon 2008 dom. De la Tournelle

Un poil de beurre au nez aussi mais la bouche est somptueuse, assez puissante, des notes d’agrumes, acidité marquée mais grande longueur et équilibre irréprochable
EXC peut être le meilleur des 4 ce soir


Arbois blanc chardonnay 2008 J.Puffeney

Le nez semble un peu fatigué, pas très expressif, notes de brioche et un style vieux vin. La bouche est toutefois claire, assez sèche, très puissante, pas alcooleuse mais c’est limite.
TB+


Sur une terrine de pintade aux girolles, vin jaune, curcuma et zestes d’orange

Côtes du Jura Cuvée spéciale 2009 dom. P.Butin

Je pensais mettre le 2005 goûté plus en finesse mais la puissance du vin suivant ouvert en premier m’a orienté sur le 2009 qui goutait plus en puissance à l’achat. Un oxy jurassien classique mais très fin, doux, déjà excellent ; et qui donne raison à Philippe Butin qui m’avait fait les gros yeux quand j’avais dit qu’il ne goutait pas aussi fin que le 2005


Etoile « En Banode » 2008 dom. De Montbourgeau

Puissant et traçant, gros impact, un poil de sévérité, marqué par le savagnin (qui était un millésime plutôt tendu en 08 il me semble , en tout cas pas de contre-exemple) ; revérifié l’assemblage ça serait 40% de savagnin complanté et récolté en même temps que le chardonnay. Semble encore à attendre, il reste sur la réserve pour l’instant même regoûté sur le fromage

J’ai toujours un doute sur cette cuvée ; selon certaines infos :
En Banode assemble les Chardonnay et les Savagnin d’une même parcelle plantée dans les années 70, vingt lignes en tout. J’allais dans cette parcelle avec mon père, les Savagnin y sont mûrs en même temps que les Chardonnay. Vinifié en cuve inox, puis élevé un moment en foudre de 25 hl bien ouillé, puis relogé en pièces remplies, mais plus ouillées. Le 2007 est resté en élevage durant trois ans et demi en tout, je l’ai mis en bouteille au printemps 2011
[60% Chardonnay, 40% Savagnin d’après certains sites dont CR de visite au domaine sur LPV ]



Intermède pour mettre en place les plats chauds que l’assistance consacre à réviser le palmarès des finales de coupes d’europe de football. On s’essaye au granité de crémant du Jura malencontreusement remis au frais au freezer un poil trop longtemps. Du coup, il a un peu perdu de ses bulles mais il y a toujours du vin


On ré-attaque avec des beignets de fera en tempura au curcuma, sauce nuoc-mam vin jaune

J’avais choisi les 2004 car en jeunesse c’était tendre et savoureux. Les amis aiment beaucoup, moi je les trouve encore un peu jeune, sur le citron, peut-être refermés. Plus ou pas vraiment sur la noix mais pas non plus encore marqué par l’orange de la maturité


Côtes du Jura Vin Jaune 2004 dom. Labet

C’est le coup de feu en cuisine même si le fiston gère parfaitement la friteuse, j’ai juste noté finesse, citron et notes de bouillon


Château Chalon 2004 dom. Macle

Fondu pas encore mûr, plus puissant et plus long


Aaaahhh on passe au plat de résistance ! Toutes les bouchées précédentes n’avaient pour but que de calmer l’appétit des convives afin de garder plus de poulet et de morilles pour les initiés ! sur the pvjm , en plus un plat diététique, suite à un réchauffage un peu agressif, la crème de la sauce a tranché et il a fallu écoper ½ cm de gras en surface

Bouteille ouvertes et aérées 36 heures avant, même pas épaulées et conservées en cave fraîche jusqu’avant le repas

Côtes du Jura Vin Jaune 1990 ch. D’Arlay

Nez d’abord bizarre, notes de bouillon , de réduction, il manquait un peu d’aération. La bouche met une claque tout de suite, fin et puissant à la fois, noix et épices classiques mais aussi déjà bien marqué par l’orange douce. Peut-être meilleur que le 89 qui est encore beaucoup plus puissant. Je sauve le dernier cl sur le fromage et je me régale


Arbois Vin Jaune 1990 dom. Lucien Aviet

Assez semblable au nez en plus réduit, paraît plus acide et tendu que l’Arlay et du coup plus puissant. Aromatique classique mais de toute beauté ; un peu en deça sur le poulet, il se fond et s’arrondit sur le fromage


Arbois Vin Jaune 1990 dom. André & Mireille Tissot (parents de Stéphane)

J’avais souvenir d’un vin assez puissant , moins que le 89 mais un peu marqué par l’alcool. Il n’en est rien sur cette bouteille, ce n’est pas très complexe mais pas non plus rustique comme l’ancienne école ; bel équilibre, passe très bien sur le poulet, il est juste un peu desservi de passer après ses voisins


Sur le fromage (superbe Beaufort affiné et bon Comté 30 mois, un poil sec déjà pour être parfait à mon goût), on regoûte les fonds de bouteilles

Sur un cake aux fruits secs au macvin, salade d’oranges et sorbet à la pêche,

Une bouteille de « liqueur « du domaine Courbet, un macvin rouge qui n’a pas le droit à l’appellation faute d’avoir utilisé du marc ( la fine c’est pas mal non plus), joli fruité mais on est quand même un peu atteints maintenant pour apprécier parfaitement

Toujours dans les bizarreries on regoûte le vin « de cuisine », liqueur « serpentine » du domaine Buronfosse qui a servi à macérer les fruits secs. Pas l’appellation macvin non plus car cette fois , le marc n’avait pas l’âge réglementaire (18 mois de fût minimum). J’ai souvenir qu’il était assez marqué par le marc justement en jeunesse (2011) mais il est maintenant bien fondu

Et en parlant de marc, ils ont le droit de goûter le marc de Berthet Bondet, cadeau de Ricou au Jura Tour…. Ouuhhh abus de bien social, ça va me valoir des soucis moi

Ainsi s’achève ce 3ème épisode, pas de déceptions, à part un ou 2 vins un peu en dedans, tout était de très haut niveau
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, Vougeot, letournaisien, Hubert, Jon1, TIMO, Frisette, Raisin breton, leteckel, jclqu
10 Mai 2018 16:52 #14

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Superbe série de beaux représentants du Jura, et CR bien mis en lumière par le noir-jaune-rouge! :)

Il me semble que l'on parle de plus en plus souvent du Domaine de la Tournelle et de cette cuvée "Corvée sous Curon" dont j'avais acheté une caisse de 2008 (justement) que j'ai, comme un idiot, sûrement bues trop vite... :whistle:

jlj
14 Mai 2018 15:47 #15

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Jean-Luc, le choix de ce Corvées sous Curon n'est pas totalement fortuit au vu des récents CRs positifs ;) même si sur cette dégustation je voulais une paire d'Arbois ouillés hors Tissot.
Je gardais patiemment quelques bouteilles achetées en 2012 et je me suis dit qu'il était temps d'y goûter pour éventuellement envisager un réappro zX
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14 Mai 2018 20:19 #16

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