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Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

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Un titre à la mords-moi le neuf :) mais bon faut bien attirer le lecteur…
En fait il s’agit de notre soirée annuelle consacrée aux vieux millésimes jurassiens, nous autres les « Copains du Vin » groupe informel de dégustateurs bisontins. Tous les ans à la même époque on fait péter les vieilles boutanches, l’an dernier le thème était « Quitte ou double », (j’en avais parlé sur feu mon blog), cette année on part sur une horizontale de 1979. Une des fameuses années jurassiennes en 9… Un millésime réputé de bonne qualité et de bonne garde.

Toutes les bouteilles sont ouvertes au moment du service, sauf les jaunes qui ont été débouchés à midi pour le soir. Aucun carafage. Neuf personnes autour de la table, service à l'aveugle.

Les deux rouges :

Robe orangée madérisée, nez très évolué, giboyeux. En bouche le vin est très marqué par l’acidité, décharné, il est mort et bien mort.
Arbois Poulsard 1979, Domaine de la Pinte, Arbois.

Fichier attaché :


Robe carrément marron, bien claire… Nez peu causant, un peu de grillé, de vagues notes de cuir et de kirsch laissent un peu d’espoir. En bouche c’est pas complètement désagréable, mais désespérément plat. Un vin passé, moins gravement que le précédent, mais bien passé quand même, il n’ a plus rien à dire.
Arbois-Pupillin 1979 Tête de Cuvée, Pierre et Georges Bouilleret, Pupillin.

Fichier attaché :


Damned, d’entrée de jeu, les deux rouges sont officiellement déclarés décédés, la soirée commence mal. Espérons que nous n’allons pas être tenus à ce rôle de médecin légiste pour le reste des bouteilles! On passe aux blancs, qui heureusement vont considérablement faire remonter le niveau, tant en qualité qu’en plaisir.

A l’œil, le premier vin est magnifique… une superbe robe dorée, qui semble presque fluorescente, presque animée d’une lueur intérieure, une couleur que j’ai rarement vue dans un vin du Jura. Le nez est très grillé, ça sent le sac à pain, le café, mais il y a encore du fruit. En bouche, beaucoup de matière, de longueur, et un bel équilibre, il arrive probablement au bout de son plateau de maturité, mais sans lourdeur… Le vin est très rond, gras, et donne l’impression d’un « moelleux sec ». Une bouche miellée, au toucher très suave, très probablement un chardonnay de l’avis général, ample et généreux, il remplit magnifiquement la bouche. Très belle bouteille.
Côtes du Jura blanc 1979, Alain et Josie Labet, Rotalier.

Fichier attaché :


Le vin suivant présente lui aussi une très belle robe dorée bien marquée, brillante, quoique moins spectaculaire que celle du Labet. Le nez est tout d’abord beurré, lacté, sur la pomme, avec une légère pointe oxydative. En bouche, belle attaque encore fraîche, gros volume et encore une grosse structure acide. Comme souvent chez ce producteur, l’impression de jeunesse est assez incroyable. Le nez s’ouvre et se complexifie, sur des notes de grillé, de noisette, de champignons, une pointe de marc, beaucoup de finesse, une acidité en dentelle, une finale sur les agrumes et une petite amertume, de grande persistance. C’est encore un monstre de puissance, avec une réserve d’acidité qui le tiendra debout encore bien des années.
Arbois Chardonnay St Paul 1979, Camille Loye, Arbois.

La beauté de la robe de notre 3e blanc ne dépare pas… là aussi, un très bel aspect visuel et une belle teinte dorée. Le grillé du chardonnay se dégage au premier nez, avec encore des notes de fruits jaunes et une pointe miellée. La bouche présente un bel équilibre, avec de la rondeur, de l’acidité aussi, une belle fraîcheur mais pas la puissance du St Paul. En valeur absolue c’est encore une très jolie bouteille, qui souffre un peu de passer derrière le Camille Loye car moins démonstrative et quand même un ton en dessous. Un vin plus évolué, le nez délivre après un temps d’ouverture des notes de fenouil, voire d’artichaut, un peu inattendues, mais qui rentre bien dans le tableau général .
Arbois blanc 1979 Cuvée des Docteurs, Lucien Aviet, Montigny les Arsures.

Le nez du dernier blanc est peu causant à l’ouverture, en revanche la bouche offre une superbe équilibre, dans un style plus oxydatif, sur la noix, la pomme, les fruits secs, assez classique, très jurassien. La bouteille tient son rang parmi les trois autres de par sa très grande finesse alliée à beaucoup de puissance, sa minéralité, son élégance, son équilibre, ceci du début jusqu’à la finale, sans faiblesse et avec beaucoup de longueur. Débat pour savoir s’il s’agit d’un chardonnay ou d’un savagnin, pour moi c’est un chardonnay dans un registre oxydatif.
L’Etoile 1979, Coopérative Vinicole de l’Etoile.

Fichier attaché :

A noter qu’il existe la même bouteille, même millésime, même habillage, simplement la collerette porte la mention supplémentaire « Réserve »… Je note dans mon agenda : « prévoir un jour une dégustation comparative des deux cuvées. »

Ce quatuor de chardonnay a été le moment fort de la soirée. Chacun dans son style, mais tous encore en pleine possession de leurs moyens, le Labet arrivant quand même tout doucement au bout de son évolution. Beaucoup de plaisir en tout cas sur ces bouteilles qui ont passé la trentaine sans coup férir. Il est temps de s’attaquer aux clavelins.

Un jaune bien en finesse pour commencer, des notes florales, de la minéralité, assez léger, le fossé n’est pas énorme avec le vin précédent. La noix est là, avec un côté pierre à fusil aussi… C’est assez fin , bien élégant, certains convives parlent d’un jaune féminin. En voilà un qui cache cependant bien son jeu : tout léger, tout gentil en attaque, il envoie les chevaux en finale et c’est long et savoureux, avec une belle acidité. Un clavelin bien agréable.
Côtes du Jura Vin Jaune 1979 GAEC des frères Grand, Passenans.

Fichier attaché :


Un nez assez puissant, sur la noix encore fraîche, les épices. Belle attaque polie, un jaune bien équilibré mais qui finit un peu en creux, avec un poil d’amertume trop percpetible en finale, et un petit côté brûlant. On est un niveau en dessous du précédent, la puissance au nez ne se retrouve pas en bouche.
Château Chalon 1979, Fruitière Vinicole des Producteurs de Château Chalon, Voiteur.

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Fichier attaché :


Du dernier verre de jaune de la soirée émanent des arômes de noix verte, de bouillon, avec une connotation terreuse, austère, assez minérale. On retrouve tout ça en bouche, avec de l’amertume, de l’acidité mal fondue dans l’ensemble. Un vin raide, brut de décoffrage, ce n’est pas la finesse qui le caractérise. La finale marquée encore par l’amertume et l’acidité n’apporte aucun plaisir. Une caricature de ce que je n’aime pas en jaune. Le comté, étonnamment fruité, onctueux et sans excès de sel malgré ses 36 mois d’âge, ne parvient même pas à arrondir l’ensemble. Il viendrait d’être mis en bouteille, il aurait une excuse, mais là…
Château Chalon 1979 Louis Florin, Voiteur.

Fichier attaché :


On a pas fait que boire, on s’est aussi bien tenu à table : cake à la saucisse de Morteau sur les deux rouges, pause sur les 3 premiers blancs, puis sur le dernier blanc et les 3 jaunes le poulet au vin jaune et aux morilles puis deux beaux comtés, dont le 36 mois susnommé, en général je préfère des comtés plus jeunes sur des jaunes, mais celui-là était parfait. Et on a fini par une crème brûlée au vin jaune. Merci à Anne et Juju pour leur accueil et leur cuisine.

Partez pas, c'est pas fini... Quatre jour plus tard, je reviens sur les fonds de bouteille des deux Château Chalon.

Le nez du Fruitière 79 s’est ouvert, à la noix s’est ajouté un côté fruité, épicé, avec une impression de rondeur. On sent les années, avec ce petit côté fruits secs, du marc, c’est assez complexe et bien fondu, avec une finale alcooleuse toutefois.
En bouche, c’est presque plat, peu expressif, comme éteint, le vin ne déploie plus la puissance et l’ampleur qu’on attend d’un Château Chalon. Sur du comté, il reste aux abonnés absents.

Le nez du Florin 79 est assez agressif, sur la noix verte, une pointe de vernis et un côté piquant. C’est monolithique et toujours austère. Très présent encore en bouche, toujours dans ce registre austère et brutal, avec une forte acidité. Finale sur la noix, avec toutefois une amertume beaucoup plus fréquentable, et une grande longueur. Sur du comté, un mariage intéressant et ma foi bien agréable se fait enfin, l’onctuosité du fromage vient adoucir l’acidité et se fondre dans une belle et longue finale, le fromage poussant un peu plus loin le vin et vice-versa.

Moralité : l’ouverture des clavelins n’est vraiment pas une science exacte ! Les 4 jours à l’air qui ont flingué le Fruitière ont permis au Florin de se montrer sous un jour un peu plus favorable.

Concernant les illustrations : pas de photos prises le soir de la dégustation, et dans ma hâte de récupérer les étiquettes pour ma petite collection, j’ai négligé de photographier certaines bouteilles dans leur jus, d’où ces illustrations d’étiquettes qui font un peu papillons épinglés dans une vitrine, désolé. La belle collerette du Bouilleret 79 qui mentionnait « Tête de Cuvée » n’a pas résisté à la tentative de décollage. Cliquez sur les photos pour les voir en format plus grand.

Cordialement,

Tophe

Tophe
"Je préfère le vin d'ici à l'au-delà" (Francis Blanche)
12 Avr 2011 22:51 #1

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Passionnant !! (:D(tu)

Tes notes de dégustation sont d'une précision et d'une lisibilité remarquable !
Un GRAND merci, Christophe !

Oliv
12 Avr 2011 23:01 #2

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

je n'y connais pas grand chose dans cette région, j'en bois très rarement (à tort surement), je n'ai pas l'habitude donc d'intervenir quand je n'ai rien çà dire comme là :) mais là franchement Tophe la précision de tes commentaires m'a rendu la lecture plus qu'agréable, des CR qui sont des modèles en terme d'intérêt pour la compréhension de ce que tu as goûté. merci
12 Avr 2011 23:11 #3

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Réponse de xiaohouzi sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Tophe, toujours agréable de lire tes C.R, spécialement sur les vieux millésimes jurassiens.

"Moralité : l’ouverture des clavelins n’est vraiment pas une science exacte ! Les 4 jours à l’air qui ont flingué le Fruitière ont permis au Florin de se montrer sous un jour un peu plus favorable."

Une petite question, toi qui a du boire quelques fûts de vin jaune de plus que moi, à quel pourcentage environ estimes tu les déconvenues face à la tenue dans le temps des clavelins ouverts. J'ai pris pour habitude de les ouvrir plusieurs jours à l'avance et je n'ai noté qu'une déception récemment (il faut dire qu'il y a des fois ou le clavelin se vide bien trop rapidement pour pouvoir émettre un avis! :)o
12 Avr 2011 23:50 #4

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Réponse de Hubert sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Tophe tu es un maître de science (en tout cas d'expérience !), mais surtout de sensibilité et d'humilité.
Je suis d'autant plus triste de lire "feu mon blog" au début de ton texte...

Je me permets de répondre à la question de xiaohouzi ci-dessus, pour dire que rares sont les cas où des jaunes (et même des blancs de qualité) ne bénéficient pas d'au moins 12 à 24 heures d'aération. Au contraire. Plusieurs jours, je ne sais pas, j'ai trop peu d'expérience pour le dire, mais cela ne me surprendrait pas.
Nul doute que le plaisir de retrouver une bouteille entamée et de s'offrir un petit plaisir égoïste contribue peu ou prou à la qualité de cette seconde dégustation !

Hubert

Hubert
13 Avr 2011 11:54 #5

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Réponse de Tophe sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Salut Matthieu,

Pour moi, le taux de déconvenue à l'aération longue est très faible. J''ai l'habitude aussi d'ouvrir les jaunes plusieurs jours à l'avance... En gros, 3-4 jours pour un vin jeune, une seule journée pour de plus vieux clavelins. Pour la dégustation ci-dessus, le délai d'aération a été très court, pour des questions d'organisation.
En général, je trouve que les jaunes ne peuvent que gagner à l'aération, et ce 79 de la Fruitière est l'exception qui confirme la règle. J'ai été surpris de constater à quel point il avait perdu en 4 jours, c'est le premier cas que je constate à c e point là, mais déjà le soir même de l'ouverture la puissance en bouche était curieusement en dessous par rapport à ce que l'on peut attendre d'un Château.
Concernant le 2e point que tu développes, je ne peux qu'approuver. D'autant que ces fichus clavelins nous grugent déjà de 13 cl... :)o...
J'ai cependant courageusement et à titre expérimental mis de côté il y a maintenant presque un an un bon fond de bouteille de vin jaune 89 de Pierre Overnoy, monstrueux de puissance lorsqu'il fut dégusté aux lpviades du vin jaune 2010... Objectif: le regoûter après l'avoir oublié un an, pour vérifier ce que j'ai entendu dire parfois sur des clavelins laissés ouverts pendant très longtemps et n'ayant rien perdu de leurs qualités....
(Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour l'avancement de la science...:D)

A plus...

Tophe
"Je préfère le vin d'ici à l'au-delà" (Francis Blanche)
13 Avr 2011 11:59 #6

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Réponse de chrisdu74 sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Je ne commente pas cette dégustation car je ne peux pas ouvrir la bouche au risque de "pouraver" mon clavier avec 3 litres de salive (ça fait combien en clavelin ça?)

Mais quand même, si tu aurais dans l'idée de prendre les explorateurs du Sud-Revermont 2011 comme cobayes pour ton expérience, sache que j'ai un Côtes-du-Jura Macle 2002 bouchonné qui traine sous l'évier depuis 4-5 ans facile !
13 Avr 2011 12:37 #7

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	Mais quand même, si tu avais dans l'idée de prendre les explorateurs du Sud-Revermont 2011
	comme cobayes pour ton expérience, sache que j'ai un Côtes-du-Jura Macle 2002 bouchonné
	qui traine sous l'évier depuis 4-5 ans facile !

Christophe, je me demande si ça le fera dans le thème dégustation éclectique.
Finalement je vais peut être faire autre chose le we du 14 mai. ;)

+
Philippe - LPV Lyon
13 Avr 2011 13:00 #8

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Réponse de sideway sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Bonjour,

superbe CR Tophe !

Parmi les éléments de ce CR, il y en a un qui me fait réfléchir depuis hier soir.

Cela concerne le vin de chez Labet (je pars de l'hypothèse que le vin a été élevé avec ouillage) : je ne suis pas surpris par sa longévité, ni par sa couleur presque fluorescente, mais ce qui m'interpelle, c'est le choix visionnaire du vigneron en matière de vinification (ouillage).

Est-ce que les Labet ont été les premiers à adopter ce style, auquel cas on peut dire qu'ils ont largement fait école, ou est-ce que d'autres vignerons faisaient déjà de même ? Puis le parcellaire a-t-il suivi (la bouteille ne semble rien indiquer sur ce point) ou existait-il lui aussi ?

J'aime bien aussi la contre-étiquette du CC de la Fruitière de Voiteur : " Sire, le premier vin du monde se récolte dans un petit canton de votre Empire, à Château-Chalon " .

Frèdè
13 Avr 2011 14:29 #9

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Réponse de Jean-Bernard sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Visiblement la bouteille de Côtes du Jura blanc 1979, Alain et Josie Labet, Rotalier est de 73cl
Ca sent le faux! B)-

Plus sérieusement, une explication?

JB

PS: superbe CR! (tu)

JB
13 Avr 2011 14:44 #10

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Réponse de Tom S sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Quel événement! J'admire aussi la précision et l'émotion de ce compte-rendu. Bravo!!!

Je suis absolutement d'accord que des vins jaunes se montrent meillure apres avoir rester quelques jours sans bouchon. Pour des jeunes vins jaunes, ils gagnent finesse, et, s'ils sont un peu aggressives, ils deviennent plus lisses. Pur ceux qui sont vieux, si elles ont des arômes bizarres, ils disparaissent parfois et le vin gagne équilibre. Mais, je pense que c'est vrai aussi pour des Cotes du Jura blanc et rouge. Par example, même un vin humble comme le Cartier 1949 Côtes du Jura rouge sur lequel j'ai écrit a été plus agréable de la deuxième journée.

Un an sans bouchon--c'est vraiment un experiment tres interressant!

C'est dommage que les deux vins rouges sont morts. Peut-être apres quelques heures ils ne se montrent différement? As-tu eu l'occasion à les essayer la journée apres le repas?

Ma seule expérience avec un vin du Jura du 1979 est le Côtes du Jura rouge de Domaine Bourdy. Ce vin n'est pas mort: mais c'est un vin qui est un peu fatigué, un petit vin, mais avec un peu de fruit et un simplicité admirable. Il doit être associé à un plat particulier pour faire ressortir ce qui peut être trouvé en le vin.

Merci pour le CR et aussi les photos.

Très cordialement,
Tom
13 Avr 2011 16:15 #11

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Réponse de Tophe sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Sideway, ce devait être l'un des tous premiers millésimes d'Alain Labet. Clairement un chardonnay ouillé, et clairement loin du style habituel des Côtes du Jura blanc du Sud-Revermont de cette époque. Après, était-ce un choix déjà réfléchi? Je n'en sais rien, une visite chez Labet est prévue dans un mois j'essaierai d'en savoir plus. Pas de mention de parcelle sur l'étiquette comme tu peux le constater sur la photo. En tout cas c'était très bon, et honnêtement, bien que tenant en haute estime la production Labet actuelle, je n'attendais pas ce 79 à ce niveau.

Ce quatuor de chardonnay 79 s'inscrira de toute façon dans mes grands moments de dégustation de cette année. Bien que convaincu depuis longtemps des grandes capacité de garde des Jura, ce fut d'abord la bonne surprise de découvrir ces 4 vins encore au top (le Labet commençant à aborder le crépuscule de son existence quand même), et puis ce festival avec ces 4 expressions si différentes, et aussi le plaisir de faire découvrir ces vins à d'autres dégustateurs. Le Jura réserve encore bien des surprises... Je suis définitivement addict à ce vignoble.
Concernant l'anecdote sur Metternich, elle a été largement utilisée dans la littérature promotionnelle du Château Chalon, elle fut longtemps reproduite sur les contre-étiquettes de la Fruitière sous des présentations diverses.

Jean-Bernard, il me semble que l'explication est la suivante: il fut un temps (que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) où les bouteilles jaugeaient 75 cl pleines à ras bord, les contributions indirectes ou la répression des fraudes , ou je ne sais quelle administration, ont judicieusement fait remarquer que le consommateur se faisait léser, puisqu'avec avec le petit peu d'air et l'espace du bouchon, il n'y avait en réalité que 73 cl. Le temps que les verriers se réadaptent en faisant des bouteilles de 77 cl à ras bord, qui contenaient donc effectivement 75 cl de liquide, les vignerons ont du spécifier sur leurs étiquettes "73 cl". C'est en tout cas ce que j'ai cru comprendre en discutant et lisant de ci de là. A vérifier plus rigoureusement.
A noter que la bouteille de Labet n'était pas une jurassienne, mais une bourguignonne, ce qui n'était pas du tout rare à l'époque.

Tom, j'ai vraiment eu l'impression que les deux rouges étaient morts, probablement dû aux conditions de conservation (achat aux enchères). Peut-être aurais-je effectivement ne pas dû les vider tout de suite à l'évier. mais là ils étaient quand même gravement atteints. Je suis d'accord avec toi, parfois il faut leur laisser une seconde chance. J'ai le souvenir d'un poulsard 1973 de Bacchus bu l'an dernier. Il n'était pas mort, mais fermé à l'ouverture, peu causant. 24h plus tard, il s'était magnifiquement ouvert et avait rajeuni de 15 ans. Assez incroyable, mais vrai. Un beau souvenir. A la réflexion, le la Pinte 79 était réellement sans espoir, le Bouilleret aurait mérité qu'on le regoûte le lendemain.

Hubert, ma petite tristesse à moi c'est qu'on ne puisse pas déguster ensemble à nouveau ce printemps dans le Jura. Mais ce n'est que partie remise ! Mon blog a été un joli feu de paille, j'étais assez content de ce Crazy Yellow, mais ça devenait une contrainte... c'est beaucoup de boulot, et il n'y a pas que les écrans et les claviers dans la vie...

Merci à tous de vos retours qui enrichissent ce post.

Cordialement,

Tophe

Tophe
"Je préfère le vin d'ici à l'au-delà" (Francis Blanche)
13 Avr 2011 23:27 #12

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Réponse de Tom S sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Merci, Tophe, pour les précisions supplémentaires sur les vins rouges. J'aime beaucoup l'histoire sur le 1973 Poulsard de Bacchus.

J'avais bu plusiers vins de l'Allemagne et l'Italie qui ont 70 cl ou 72 cl sur l'etiquette (mais pas 73 cl). Toujours, je me demandais pourquoi. Peut-être, tu as l'éxpliquer!

Très cordialement,
Tom
14 Avr 2011 00:24 #13

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Réponse de Hubert sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Merci Tophe, moi aussi je regrette vivement de rater ces retrouvailles avec toi, la bande et le Jura !
"Feu de paille", c'est joli pour parler d'un blog à propos des vins jurassiens .... ;)

A bientôt, certainement ! :)-D

Hubert

Hubert
14 Avr 2011 10:30 #14

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Réponse de hercule sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Et tu le fais tellement bien. J'ai beaucoup appris à te lire. Continue !!!
14 Avr 2011 21:04 #15

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Réponse de Tophe sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Petit retour sur la question de l'ouillage chez Labet soulevée par sideway... J'ai pu me renseigner à la source lors de notre visite au domaine au LPV Jura Tour. Le domaine a été créé en 1974, il produisait déjà du vin auparavant mais dans le cadre de la polyculture traditionnelle des fermes du Revermont. Lorsque Alain et Josie Labet ont succédé à la génération précédente, ils ont décidé de spécialiser l'exploitation en viticulture, par une série de plantations au cours des années 70 qui se sont ajoutées aux vieilles vignes déjà existantes. Mais la démarche de l'ouillage n'a débuté qu'en 1990. Avant, le vin de l'année était élevé à l'ancienne, sans ouillage, et gardé un an, en fait jusqu'à la récolte suivante, et le voile venait plus ou moins selon les années. On pouvait donc avoir un chardonnay plus ou moins oxydatif selon le millésime. 1979 a donné un vin où les effets du voile sont aujourd'hui très peu , ou pas perceptibles. En tout cas nous ne l'avons pas senti.
Mais quoi qu'il en soit, les Labet restent les précurseurs de l'ouillage dans le Jura.

Tophe

Tophe
"Je préfère le vin d'ici à l'au-delà" (Francis Blanche)
29 Mai 2011 12:17 #16

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Réponse de ulysse39 sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Je pense que le domaine Labet a été créé avant 1974, puisque j'ai un millésime 1973 dans ma cave, sur lequel ne figure que le nom de "Alain Labet".
Bien cordialement.

Tophe écrivait:
> Petit retour sur la question de l'ouillage chez
> Labet soulevée par sideway... J'ai pu me
> renseigner à la source lors de notre visite au
> domaine au LPV Jura Tour. Le domaine a été créé en
> 1974, il produisait déjà du vin auparavant mais
> dans le cadre de la polyculture traditionnelle des
> fermes du Revermont. Lorsque Alain et Josie Labet
> ont succédé à la génération précédente, ils ont
> décidé de spécialiser l'exploitation en
> viticulture, par une série de plantations au cours
> des années 70 qui se sont ajoutées aux vieilles
> vignes déjà existantes. Mais la démarche de
> l'ouillage n'a débuté qu'en 1990. Avant, le vin de
> l'année était élevé à l'ancienne, sans ouillage,
> et gardé un an, en fait jusqu'à la récolte
> suivante, et le voile venait plus ou moins selon
> les années. On pouvait donc avoir un chardonnay
> plus ou moins oxydatif selon le millésime. 1979 a
> donné un vin où les effets du voile sont
> aujourd'hui très peu , ou pas perceptibles. En
> tout cas nous ne l'avons pas senti.
> Mais quoi qu'il en soit, les Labet restent les
> précurseurs de l'ouillage dans le Jura.
>
> Tophe
17 Sep 2015 12:07 #17

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Réponse de HERBEY 99 sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

J(ai le souvenir d'avoir goûté au domaine un vin de de 73 débouché par Alain Labet ors d'une belle dégustation où j’étais invité par un voisin et ami de AL.
Le vin était vinifié par le vigneron et personne d'autre!!

R
17 Sep 2015 12:50 #18

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Réponse de ulysse39 sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Merci pour ton commentaire,
Peux-tu me dire quels souvenirs as-tu gardé de cette bouteille ?
Merci de ton attention.

HERBEY 99 écrivait:
> J(ai le souvenir d'avoir goûté au domaine un vin
> de de 73 débouché par Alain Labet ors d'une belle
> dégustation où j’étais invité par un voisin et ami
> de AL.
> Le vin était vinifié par le vigneron et personne
> d'autre!!
>
> R
17 Sep 2015 13:06 #19

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Réponse de ulysse39 sur le sujet Re: Soixante-dix n’œuf (de Pâques) en Jura…

Voici le version 1973:
www.hostingpics.net/...

Voici le version 1979:
www.hostingpics.net/...
17 Sep 2015 13:10 #20

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