[size=x-large]LPV Lyon 2 en visite au Domaine Franck Peillot à Montagnieu
Je me surprends à grumer mon café lorsqu’on sonne au portail. C’est Willy qui arrive, juste à l’heure au rendez-vous.
Il ne sait pas encore vraiment où je l’emmène, si il s’était douté du traquenard il aurait pas v’nu et se s’rait pas levé si tôt !
C’est une fois dans la voiture que je lui explique qu’on va chez Franck Peillot, dans le Bugey.
-"Le Bug’ quoi ?"
Et oui, y’a du boulot, mais on va rattraper ça !
Le brouillard est dense, ça roule doucement mais nous ne sommes pas pressés car le (mini)bus en provenance de Lyon annonce un peu de retard.
J’espère un moment passer au-dessus du fog en montant à Montagnieu… Mais non c’est la purée totale.
Il fait froid humide, la vue magnifique nous est cachée, de même que les vignes pourtant pas bien éloignées. Dommage pour le reportage photo.
img15.hostingpics.ne... Le Maître des Lieux nous accueille en attendant Franck
Et les Avinturiers de LPV Lyon 2 qui arrivent peu après…
Ayant déjà pas mal parlé du domaine, je voulais laisser aujourd’hui plus de place aux images, mais vu le peu que j’en ai fait, vous allez malheureusement avoir aussi droit à de la prose !
Ca cause déjà pas mal, mais nous nous réfugions quand même assez vite dans le caveau où il fait un peu plus chaud et où on peut avoir un verre à la main tout en discutant.
Cela commence par le Montagnieu pétillant. Mes notes ayant été bien plus que succinctes et ayant déjà commenté ce vin, je passe sur sa description.
Vient ensuite la bouteille que Franck a dégorgé devant nous tout à l’heure en nous disant que c’était un essai de 100% Altesse.
La quantité de dépôt était assez impressionnante dans la bouteille, le goulot était plein en fait. Cela s’explique par l’ensemencement avec des lies de fond de cuve un peu trop important.
Dans le verre, la couleur me choque tout de suite et en voyant cette réaction, il nous dit tout bêtement qu’il s’agit d’un vin de 1993 !
L’essai n’est pas d’aujourd’hui mais ça vaut bien quelques notes !
[size=large] Franck Peillot, Montagnieu, 100% Altesse, pétillant juste dégorgé, 1993[/size]
[size=small]Couleur intense jaune avec des reflets verts et des tendances fluos. Petites bulles fines pas très nombreuses mais bien présentes.
Le nez est assez tertiaire, un peu fermentaire. Il est vrai que vu la quantité de dépôt il en est resté un peu dans la bouteille. Ca peut jouer.
C’est cependant assez avenant avec des terpènes assumés mais aussi des fruits blancs, du citron.
En bouche il y a du gras, de la rondeur étirés par une jolie acidité tout de même et par les bulles qui redécapent la langue au fur et à mesure.
Ca reste donc assez vif sur les terpènes, les fruits blancs et jaunes, une finale amande / noisette / citron.
C’est top en l’état, pas besoin de dosage.
Ca donne l’impression de boire un riesling pétillant, ça me plaît bien ![/size]
En même temps Franck essaie de nous raconter l’histoire du pet’ nat’ d’antan où la reprise de fermentation se faisait au bon vouloir des levures, du sucre résiduel, de l’acidité du vin, etc. Ca a bien du prendre 1h30, ça partait dans toutes les directions et malgré quelques recadrages, je ne suis pas sûr qu’on ait eu l’histoire complète au final !
Nous goûtons pendant ce temps la réserve de Jean, 100% Chardonnay puis nous passons aux blancs tranquilles.
[size=large] Franck Peillot, Bugey, Chardonnay, 2013[/size]
[size=small]Ce Chardonnay est vif, bien expressif et plein de fruits, encore sur les arômes fermentaires.
Il est rafraichissant, simple et plaisant.[/size]
[size=large] Franck Peillot, Bugey, Altesse, 2013 – 2012 - 2011[/size]
[size=small]Ceux-là aussi ont été commentés il y a peu, donc pas grand-chose de neuf.
Le 2013 a souffert un peu à mon goût derrière le chardo plus exubérant.
De son côté le 2012 (magnum) commence à tourner terpènes comme l’était le 2011 l’année dernière. A cause de la faible dose de soufre nous dit Franck (25 mg/L).
Le 2011 était en magnum lui-aussi.
Des vins droits et précis entre fruits blancs - poire, fleurs, citron et terpènes donc.[/size]
Ayant amené quelques flacons, nous ouvrons à ce moment un vin de Chidaine.
Franck cherche quelques temps le numéro de François dans son smartphone puis laisse tomber. Devant la difficulté.
[size=large] François Chidaine, Montlouis sur Loire , Clos du Breuil, 2011 [/size]
[size=small]On entre du coup malheureusement dans une comparaison avec les Altesses.
Ici le vin est plus exubérant, plus sur le fruit.
Il a une belle tension aussi. Ca plait à notre hôte qui trouve ça meilleur que ses vins qui d’après lui ne se sont pas présenté à leur avantage aujourd’hui.
On aime aussi mais le registre est tellement différent que ça ne peut se classer.
Pour remonter la pente si il y avait besoin
, Franck va chercher autre-chose.[/size]
La porte du caveau s’ouvre, de l’autre côté le brouillard est toujours là.
Il revient avec :
[size=large] Franck Peillot, Bugey, Altesse, cuvée "à Louis", 2011[/size]
[size=small]Il s’agit d’une cuvée composée à moitié d’Altesse classique et à moitié d’Altesse ramassée surmûrie.
Le résultat est probant par rapport au 2011 classique.
Il y a plus de gras, plus de rondeur, plus de concentration mais sans aucune lourdeur avec une aromatique identique.
Y’a pas à rougir devant Chidaine, c’est un superbe vin ![/size]
Les bouteilles commencent à s’amasser sur la table malgré celle qui sont parties rejoindre les invités de sa compagne dans la maison d’à côté… Et qui doivent attendre le vigneron.
Et nous embrayons sur les rouges et en premier lieu les pinots.
[size=large] Franck Peillot, Bugey, Pinot Noir, 2013 - 2010 [/size]
[size=small]Sans surprise, le 2013 a encore un côté Beaujolais assez marqué. L’équilibre est là avec une matière fine et une longueur correcte. On imagine bien qu’il va s’approcher du 2010 en vieillissant un peu. Ce 2010 est un très beau vin plein de fruit et d’épices, toujours plutôt dans le registre de la finesse mais avec un certain caractère qui me semble provenir de la vendange entière. Tout le monde est conquis par ce breuvage. Même sans fût, le pinot y’a bon ![/size]
Passage à nouveau dans le brouillard pour monter à l’étage dans la salle des vendanges pour laisser le caveau aux clients de l’après-midi.
"Comment, il est 14h passées ? C’est pas l’heure où j’avais dit qu’on serait rentrés à la maison ?"
C’est le moment de passer aux Mondeuses autour de quelques victuailles fort bienvenues.
[size=large] Franck Peillot, Bugey, Mondeuse, 2012 – 2010 - 2013 [/size]
[size=small]La 2012 est un grand regret de Franck qui pense l’avoir ramassé trop tard. Personnellement je la trouve plus cohérente que l’année dernière. J’étais déjà assez confiant dans son avenir à l’époque et cela me conforte dans cette impression qu’il lui faut un peu de temps.
La 2010, servie en magnum, est très jolie tout en délicatesse et en équilibre avec de la groseille acidulée, quelques fruits plus foncés et un joli poivré pas prépondérant mélangé à d’autres épices orientales.
2013 est comme le pinot encore un peu amylique. J’aime toujours beaucoup le toucher de bouche, Franck a peur qu’elle soit un peu maigre pour tenir longtemps mais au vu de la verticale du mois dernier je n’ai pas trop de doutes.[/size]
Notre second apport se présente alors, une Mondeuse de Trosset car je sais que Franck et son père vénèrent ce Domaine.
[size=large] Les Fils de Charles Trosset, Arbin Mondeuse, Harmonie, 2013 [/size]
[size=small]Forcément on retombe un peu dans la comparaison avec les vins précédents.
Bien que sur le même millésime, il est difficile de rapprocher les deux derniers vins tant la méthode de vinification diffère.
On peut cependant dire que le vin des Fils Trosset est un peu plus chaleureux, pas dans le sens alcooleux, mais il semble plus ensoleillé et plus facile que les Mondeuses de Franck qui nous dit qu’Arbin est sans doute le plus grand terroir pour la Mondeuse.
C’est un style différent et c’est ce qui est bien, qu’on ne trouve pas les mêmes vins à chaque virage de montagne ![/size]
J’ai prévu un susucre pour finir, c’est un Layon 99. J’y reviens le soir.
Voilà, il est 17h bien tapées, les yeux sont fatigués. Willy fait un gros dodo au milieu du coton de la plaine bien au chaud dans la voiture.
Les vins de Franck sont à attendre 1 an ou deux avant d’en profiter pleinement, ça tombe bien les coffres sont pleins et il nous en restera forcément un peu pour quand ce sera le bon moment !
Encore une journée splendide en partages et en échanges avec un grand Monsieur !
Pour la météo… On sera obligés de revenir !