LPV Louboutin s'est réuni pour fêter une nouvelle année de vin, de découvertes, de déceptions, de confirmations et surtout de partage et de camaraderie. Et comme d’habitude il s’agissait de sortir les grosses cartouches !
Les vins sont servis à l’aveugle.
Préposé à l’ordonnancement, je connais tout ou partie du vin servi.
Sur un plateau de diverses charcuterie et une volée de gougères.
Le premier vin est un blanc effervescent.
La robe est moyennement évoluée.
Le nez est marqué par des arômes fermentaires et une pointe d’oxydation
La bouche est vive, beaucoup d’énergie générée notamment par une superbe bulle parfaitement en place, à la fois souple et présente. Dans le fond un vrai vin, réellement structuré.
Les saveurs sont complexes et porte la dégustation jusqu‘à cette finale délicieuse sur la crème de citron, le bonbon anglais, la pomme croquante.
On commence fort avec ce très très beau vin, un
Champagne brut 1995 de la maison Fleury.
Le deuxième vin est un vin blanc tranquille à la robe assez évoluée.
Le nez est très marqué par l’oxydation, avec en arrière plan du beurre, un peu d’iode.
L’attaque est ronde sur son attaque reste pataude. De cette richesse, on retrouve un peu d’acidité ensuite. On sent de la structure dans ce vin qui a malheureusement passé son optimum et cela déséquilibre franchement l’ensemble.
La finale est marquée par l’alcool et l’amertume.
Trop tard pour ce
Meursault Perrières 2000 Domaine Bouchard.
Les 3 vins suivants sont une série qui accompagne le traditionnel pâté en croute.
Le premier vin est d’une robe intense, très sombre.
Le nez est superbe d’ampleur avec un fruit rouge d’une concentration et d’une pureté hors norme. Viennent aussi le cacao et les épices. Quel volume !
Le jus arrive en bouche explosif, gourmand, intense. Le volume vous pousse les joues.
La masse tannique guide le jus, lui apporte beaucoup de délié, et domptent la puissance.
Cela se serre un peu ensuite, avec un peu de raideur et d’amertume pour ce vin qui est partie pour une grande carrière.
Un Grand Vin cette
Réserve des Célestins 2011 du domaine Henri Bonneau.
Le vin suivant présente une robe nettement plus évoluée.
Le nez se présente sur la fraise un peu cuite, une « compote d’herbe aromatique », un peu de goudron.
Cela me fait penser à Barolo. Pour d’autres le domaine ne fait pas de doute.
La bouche est charpentée, d’une structure un peu carrée, mais bien pleine.
On a des watts en finale, avec un peu de chaleur et d’alcool.
Ce vin se démarque par ses saveurs et son aromatique mais manque un peu d’énergie.
Ce très bon
Château Rayas 2000 reste quelques pas derrières les meilleurs Rayas que j’ai pu boire.
Le vin suivant présente un bouquet est très épicé, un joli fruit rouge et des notes tertiaires (pruneau, sous-bois)
La bouche est très précise, avec une belle masse tannique hyper fondue.
On a l’élégance, la puissance mais un côté un peu monolithique pour un vin de ce niveau.
Ce
Château de Beaucastel 1990 manque un peu de poésie.
Les deux vins suivants sentent l’andouillette-frite et les collections de vinyles dépareillés : l’instant brocante !
Le vin suivant est un vin rouge qui sent comme un vin jaune (rancio, noix)
Sans que je sache comment, certains arrivent à en tirer que c’est un bourgogne.
La bouche est tout de même structurée, avec des tannins fins.
Soit ça devait être pas mal… Mais bon ! C’est mort !
Ce
Chambertin 1967 de la Cave des Cordeliers.
Le vin suivant présente une robe profonde sur le sang de pigeon.
Le nez met un peu de temps à se mettre en place, d’abord avec quelques notes de poivron puis du cassis puis du lardé et puis… c’est finalement pas mal du tout.
La bouche est en finesse et en fraicheur avec une vitalité présente sans être débordante.
Fond de verre sur le tabac.
Vieux mais pas complètement décati, ce vin pourtant disparu :
C’est un
Château la Passion Haut-Brion 1966
On sert le bourguignon, on sert deux vins rouges…
Nez assez ouvert mais concentré qui pinote un peu, avec un côté jus de viande, du tilleul/verveine. Joli !
La bouche est plus sur les épices, avec beaucoup de maturité et un beau velouté. On manque un peu de finesse dans les tannins pour tomber dans le soyeux.
La finale reste fraîche, une bonne longueur.
Ce
Charmes-Chambertin 2005 du domaine Raphet me semble avoir un très beau potentiel et se déguste déjà très bien.
Un nez très fermé, qui pinote très doucement mais sans que l’on puisse sortir quoique ce soit d’autre.
La bouche est comprimée, avec un peu de gaz. Je trouve qu’il y a pas mal de jus, une masse tannique présente, assez bien dressée mais dont on peut douter de l’évolution.
J’accorderais sa chance au vieillissement à cette bouteille mais les avis sont plus partagés autour de la table.
A revoir ce
Chapelle-Chambertin 2005 du domaine Camille Giroud
On finit cette série pour mieux commencer la suivante…
Ici le nez fermé avec tout de même une belle profondeur de fruit (cassis). Je note un beau potentiel.
La bouche est explosive, hyper marquée par le bois. A vous en couper la chique.
Too much…
Je ne comprends décidément pas cette cuvée, ni sa grande sœur, dont je ne sais pas si ça doit vraiment se boire comme ça ou s’il s’agit d’une cuvée de très graaaaaande garde.
Pas de plaisir pour cette
Petit Chapelle 2010 de chez Jaboulet.
nophoto
Celui qui suit présente une belle robe délicate.
Le nez est d’une grande élégance, avec la présence de note de framboise, un côté très floral. Derrière de l’élevage un peu présent.
La bouche est oblongue, d’une finesse et d’un soyeux remarquable. On garde tout de même du bois dans le ressenti, avec un léger déséquilibre ressenti avec la matière très fine et qui ne me semble pas être capable d’absorber plus de bois.
C’est tout de même une très belle bouteille cette
Côte-Rôtie La Turque 2004 de chez Guigal, d’une grande distinction.
Suit une (ma) bouteille qui présente un nez assez côte-rotiesque également assez épicé, lardé. Plus de maturité que la bouteille précédente, une grande plénitude.
La bouche présente à la fois une structure et un volume importants et une finesse remarquable. Le boisé est bien fondu.
Le plaisir est grand, mais encore un fois le vin me paraît manquer de déroulé, de complexité pour toucher au but.
C’est une
Côte-Rôtie La Mouline 2006 de chez Guigal.
Pour le vin suivant, on garde quelque chose de commune aux deux précédentes, une petite marche encore au dessus !
Le nez présente un caractère un peu sauvage, de la myrtille, plus de lardé et un volume encore supérieur.
Le toucher de bouche est extraordinaire. L’équilibre entre la structure, le soyeux des tannins et la puissance du fruit est à tomber.
Il faut poser le crayon, s’arrêter et profiter avec les copains…
On touche au plus haut avec cette
Côte-Rôtie La Turque 2007 de chez Guigal.
Le vin suivant montre un nez sur le cacao, le fruit noir, du végétal, des notes de tilleul.
C’est très complexe et très élégant.
La bouche est très fine, très élancée, d’un soyeux encore une fois remarquable.
La finale est un peu serrée et asséchante, qu’importe !!
Sans être exempt de tout reproche, j’aime beaucoup la finesse et l’élégance de ce vin dans un registre très original. Et quelle complexité !
Magnifique
Côte-Rôtie 1995 de chez Jamet. Grand Vin !!!
Le vin suivant est un effervescent à la robe très évoluée.
Le nez à fond sur l’oxydation, sur la pomme.
En bouche c’est dissocié entre la bulle, l’alcool et l’amertume.
C’est un
Fleury 1990 du domaine Fleury.
ED
Mes notes s’arrêtent là. Suivront 3 autres vins mais sur lesquels je ferai l’impasse pour les notes.
Je sors de cette soirée fatigué mais heureux. Motivé pour une nouvelle année avec mes compères.
Merci à tous !
Et à la prochaine.