Le Noël 2017 du LPV Léman
L’équipe au quasi-complet s’est comme d’habitude rendue disponible pour la séance spéciale fin d’année du LPV Léman. Grosse ambiance, décibels et bonne humeur , pas besoin de crier sa joie les gars
)
C’est Régis qui a été nominé volontaire pour l’ordonnancement. Encore un excellent repas concocté par le chef du Barto à Annemasse, la cuisson des viandes, gaarglll trop bon… dommage pour une fois qu’il y avait plusieurs sauces (légèrement) crémées, excellentes au demeurant mais pas forcément sympas pour certains vins.
C’est parti, les habituelles bulles sont réparties en 2 bouteilles comme un préambule à l’orgie qui va suivre :
Champagne C.Bouchard “Roses de Jeanne” Blancs de blancs
Nez brioché, plutôt rond ; bulle fine et intense, un peu dure (pinot majoritaire ? arf… ) . Bouche sèche et tendue, à la fois sec (acidité) et tendre, très léger dosage ?
TB
Champagne Dom Pérignon 1990
Robe doré foncé ; très léger bouchon au nez et surtout du caramel voire crème de café, ça évoque la liqueur Bailey. On retrouve tout ça en bouche, bulle fine, il y a de la matière et peut-être de la complexité mais le café/caramel domine tout (y compris le petit goût de bouchon qu’il faut vraiment chercher ce qui n’est pas plus mal). Peu d’intérêt pour moi dans ce vin qui est trop vieux, surprise à la découverte de l’étiquette.
Mon voisin de table qui a tout de suite jeté son verre fait mine d’en redemander à la découverte de l’étiquette…. Naan j’déconne…
Sur une
brochette de St Jacques
Meursault Genévrières 2010 dom. Jobard
Nez boisé et beau fruité orange, le tout un peu «brut» . On retrouve ce fruit et les notes d’élevage dès l’attaque en bouche, la trame acide se déroule jusqu’à la finale salivante
TB mais trop léger sur la crème du plat
Corton Charlemagne 2010 Rapet
Gouté en premier au vu du nez fermé qui dégage à peine quelques notes d’agrumes. L’attaque en bouche reste sur le même registre peu aromatique, douce et acide à la fois, salin, un peu chaleureux en fin de bouche et toujours peu expressif ; étonnant pour un corton charlemagne par rapport à mes expériences précédentes
B
Meursault 1er cru La Goutte d’Or 1996 JM Gaunoux
Nez de vieux vin légèrement oxydé, notes de caramel. L’attaque en bouche est plate puis progressivement l’acidité se met en place ainsi qu’une aromatique avenante. Très belle finale salivante sur des notes de jus d’orange
TB mais déclin/oxydation en cours
Sur un
maki de saumon fumé (farce à base de petit légumes et philadelphia)
Rangen de Thann , Saint Théobald 2013 dom. Schoffit
Nez sur les fruits exotiques, fruits de la passion +++ et orange aussi. Bouche en finesse et acidité, toujours le fruit de la passion, salin, sec et peu alcoolisé, certains y voient un riesling de Mosel
TB
Rangen de Thann Riesling Clos Saint Urbain 2007 Zind Humbrecht
Nez minéral avec un peu de fruit derrière . Bouche pareil, du caillou et un peu de fruit derrière, intense, très intense mais puissant et austère.
Ça n’a pas plu, certains qui connaissent la cuvée suggèrent un problème de bouteille. C’est mon 2ème essai avec ce vin dont je vais finir par admettre que mon lot a un problème. Autant la première (LPV suisse 2016) était hyper austère mais droite, laissant plus penser à un style (je découvrais le Rangen) , autant celle-là laissait entrevoir un fruit sympathique à l’ouverture ; gardée ouverte depuis le matin dans la porte du frigo, elle était encore bien fruitée à 17heures avant de partir, un joli fruit sur l’orange qui rappelait le très beau Windsbuhl 08. Je me refusais à enterrer mon vin lors de la soirée mais le lendemain, le gros fond de bouteille (c’est un signe , en général les bouteilles reviennent rarement du fond de la table, Bajul si tu nous lis… )était carrément oxydé.
RIP NN Bouteille achetée chez un caviste à la sortie et conservé en cave climatisée depuis , je suis véner’….
[ J’en ai ouvert une nouvelle pendant les fêtes sur ma langouste au beurre d’agrumes du réveillon et exactement la même chose sans aération excessive préalable ; un peu de fruit mais à l’aveugle je serais parti sur un vin nature mal ouillé…. terroir ou daube ? alors vraiment j’attends que Mr Ki m’en fasse goûter une des siennes pour me faire une idée ]
Pouilly Fumé Silex 2006 Daguenau
Nez de buis qui signe un sauvignon mais sur un fond minéral, on est loin du variétal vulgaire ici. L’attaque en bouche est douce avec une légère rondeur qui enrobe une trame acide longue et complexe. Je pense à un beau Cotat encore jeune (cf dégustation LPV suisse de nov 2016) ; d’autres disent Daguenau et ils ont raison mais les rares fois où j’en ai gouté c’était beaucoup plus sec et tendu, austère. Gagnerait peut être à attendre encore un peu mais il y a du vin dans le verre en tout cas.
EXC
On attaque la viande,
T-bone de veau (rhaah lovely) sauce crème
(edit... je relis le menu qui disait "sauce foie gras")
L’accord avec la crème suggère un blanc (je rêve d’une sauce morilles vin jaune et d’un château chalon…) mais nous sommes une assemblée de buveurs de rouges alors Régis a coupé la poire en 2 :
Alsace Mambourg 2011 JM Deiss complantation pinot et autres cépages si je ne m'abuse
Autant le 2010 m’avait laissé indifférent il y a 2 ou 3 ans, autant ce 2011 mérite l’intérêt : Bouche fruitée, douceur qui supplante l’acidité sous-jacente, léger boisé vanillé mais pas outrancier, un vin frétillant, acidulé (ça picote) mais puissant en même temps ; la finale révèle un peu de rondeur et d’alcool toutefois
TB
IGT Toscana Tignanello 2007 Antinori 80% sangiovese, 15% Cabernet Sauvignon, 5% Cabernet Franc
Nez difficile à décrire, je dirais un style puissant et sudiste vs le style fruité/boisé d’un bordeaux mais n’ai pas de description plus précise à proposer.
La bouche est fluide et riche avec un mélange de fruit et d’austérité qui évoquerait des cépages bordelais au contraire du nez. Astringence notable mais ça s’efface sur la viande
TB+
Barolo 2007 E.Altare
Nez sur les fruits acides; bouche fine et fluide avec alcool et tannins en fin de bouche. Pas de gras, paraît austère et maigre sur la crème, ben oui sauce à la crème, pas de miracle…
Un peu plus tard, un peu réchauffé et sans crème ça retrouve un peu de suavité proche d'une précédente dégustation quand je l’avais déjà gouté très gras, aux tannins enrobés et étiré par sa trame acide
A ce stade du repas, on se sent plutôt bien et on pourrait se déconcentrer mais arrive le 2ème plat, (civet) de chevreuil et une nouvelle triplette de vins :
Pommard Epenots 1er cru 2012 dom. Vaudoisey Creusefond
Nez sur les fruits compotés, fraise écrasée, prune, très intéressant (et surprenant pour un bourgogne) . Bouche acide et boisée, trop fluide vs la promesse du nez.
J’ai noté quand même excellent mais avec un borborygme gribouillé derrière…
Corton Renardes grand cru 2001 dom. Marius Delarche
Nez peu expressif, plus acide, légèrement poussiéreux. Bouche plus fondue, fruits rouges sur trame acide en finesse avec une texture lâche qui évoquerait l’Enclos de la Terrasse d’Elise.
Notes de vieux bois qui évoquent un âge plus avancé que ne suggère la bouche, peut-être une pointe de liège qui parasite mais en même temps, il a déjà 16 ans comme on peut le constater à la découverte de l’étiquette
EXC
IGP Alpilles Dom de TREVALLON 2012
Robe très dense, nez de fruits frais, plus acide aussi que le 1er. Bouche plus fruitée, tannique, astringent, très astringent, acidité marquée (je pense à un sicilien de l’Etna)
TB++ encore jeune d’évidence mais déjà goutable par rapport au 2011 cadenassé servi il y a 2 ans
On arrive au fromage et c’est là que le crime organoleptique est commis ! Les bordolâtres grattent 2 bouteilles dans la dernière ligne droite et nous sortent fièrement
Saint-Emilion ch. Belair 1995
On pardonnera parce que c’est très bon, c’est excellent même ! Nez topissime de fruit doux et fondu. La bouche n’est pas en reste, du velours ! ça sent le beau merlot à maturité
Quoi ? seulement 2 plats de viande ce soir ? qu’on m’amène une côte de bœuf sur le champ !
Saint Julien ch. Leoville Barton 1996
Alors là on pardonnera pas, c’est vraiment trop gâché (emoticone du gourmand énervé). Du jus de cabernet, sûrement un beau vin sur un gigot d’agneau (quoi ? seulement 2 plats de viandes ? qu’on m’amène… comique de répétition… ) mais c’est d’une austérité à toute épreuve ; ceci dit c’est en progrès depuis la dernière fois (afters de la verticale de Certan de May de Certan en 2013 ?) mais Jérôme, déconne pas, faut encore attendre, et par pitié, pas sur le fromage
Un petit blanc quand même pour sauver les meubles mais là je sature vraiment, trop de vins, même crachés
Sancerre Les romains 2014 dom. Fouassier
Nez fruité et floral. Bouche très fine un peu marquée par l’alcool et l’amertume mais ça reste floral et ça devait être pas mal. Pas identifié le sancerre en tout cas
Et sur le dessert, on continue joyeusement,
Sauternes ch. Rieussec 1999
Grosse liqueur, ça safrane à mort ( au nez et en bouche) et je reconnais instantanément ce vin que Jérôme nous a déjà offert il y a 5 ans. Bouche fraîche, étirée, sucrée mais pas massive; aromatique marquée par l’orange amère et le safran. C’était bon en 2012 et finalement heureusement qu’on n’a pas eu la fin du monde annoncée parce que là ça s’est amélioré. Phil Du, t’aurais dû venir avec ton petit survêtement rouge :-())
EXC
Petite Arvine du Valais AOC flétri sur souche Sous l’escalier 2000 dom du Mont d’Or
Plus de sucre perceptible mais aussi plus acide, grande longueur, fruits exotiques et un peu de safran aussi….
Mes notes s’arrêtent là, il neige et je dois rentrer. Heureusement ça tient à peine sur la route et il n’y a pas grand monde. Demain, marathon de spinning, gaaargl…. (3h c’était dur …. )
Merci pour cette session et ces apports les gars, à l’année prochaine en 2018 !!