Petite narration d’un réveillon à sept, quatre adultes et trois enfants.
J'avais ouvert deux blancs le matin, écartés pour cause d'oxydation : Domaine de Chevalier blanc 1994 et Chassagne-Montrachet 1er cru Les Caillerets 2007 du château de Pommard.
Au suivant ! Au suivant !
Nous commençons par une fort jolie bulle accompagnée de toasts au guacamole et saumon « à la ficelle ». Très vineux, ce beau champagne aux bulles aériennes révèle quelques notes oxydatives qui ne nuisent pas à son équilibre. Premier oxydé du repas mais clairement pas gênant sur un effervescent.
Il s’agit de
champagne Henriot, cuvée les Enchanteleurs 1998.
Arrive ensuite les coquilles Saint Jacques avec une salade d’endives et chorizo. L’accompagnement est catastrophique :
Chassagne-Montrachet 1er cru Les Caillerets 2007 du château de Pommard, oxydé mais encore buvable (pas de plaisir néanmoins). Pas grave , passons donc à
Laville Haut Brion 1994. Tiens curieuse robe orange et curieux nez. Et de trois !
la rouille aurait un charme fou si elle ne s’attaquait qu’aux grilles
Bon, qu’on envoie le main course ! Il s’agit d’un faisan et de trois perdreaux cuisinés en cocotte dont l’odeur m’a quelque peu soulevée le cœur toute l’après-midi ; j’ai d’ailleurs jeté un perdreau qui empestait trop. Mais là, je trouve l’odeur vraiment trop forte et touche à peine à ma part. Les autres convives sont plus conciliants, en particulier ma fille qui en réclame ( !).
On doit fermer chez Eugène, il me reste le cinéma !
Pour les vins rouges, nous commençons par un pinot assez dur qui le sera presque tout autant le lendemain, un vin avec une importante structure tannique qui doit encore libérer son aromatique et velouter ses tannins. Il s’agit de
Volnay Les Frémiets 2005, Marquis d’Angerville.
Le vin suivant rattrape à lui tout seul la déception des blancs , beaucoup de fruit, de la profondeur, des tannins polis sans un brin d’arômes évolués. C’est
Haut-Bailly 1990.
Celui qui devait être le seigneur du repas n’a pas brillé comme je l’attendais. Il s’agissait de
Rayas 2001, apport de Benjamin. J’ai trouvé le vin un peu terne sans la magie de l’aromatique Reynaud. Nous n’avons pas énormément échangé sur les vins car la priorité a été donnée aux enfants avec lesquels nous fîmes de belles parties de jeu de société divers et variés (je conseille
shabadabada qui permet de jouer en restant à table).
Le dessert, une succulente tarte aux clémentines dont Anne a le secret, a été arrosé du
Riesling GC Hengst Vendanges Tardives 2001 de Josmeyer. Toujours cet équilibre magistral entre sucre et acidité, une aromatique bien ouverte sur des notes terpéniques sans excès.
Ce fut un magnifique réveillon autour de la famille et de l’amitié, les péripéties œnologiques n’étant finalement qu’un détail.