en mai, fais ce qu'il te plaît
Nouvelle soirée avec avec Guillaume et Max. Évidemment, ces deux petits malins ont appliqué le dicton du mois à la lettre en dépassant de 100% et plus les consignes d'apport... Pas grave, le crachoir est de sortie, et ce sera l'occasion de goûter sur plusieurs jours ! Tous les vins ont été servis à l'aveugle dans un premier temps.
Agrapart & fils, Champagne 7 crus
Au départ un nez très frais avec un léger végétal d'où émergeront des senteurs plus pâtissières à l'aération sans perdre en fraîcheur.
En bouche j'ai trouvé la bulle envahissante. Je l'ai nettement préféré après longue agitation dans le verre pour avoir une sensation plus calme. Le registre est tendu sans excès (certainement du comme dirait le Max
) Jolie finale très salivante avec un fond de verre très séduisant sur les fleurs et les fruits blancs.
Très bon champagne dans se version dégazée !
On attaque les rouges par une série de trois, bouteilles débouchées et aérées 7h avant dégustation. Les commentaires sont dans l'ordre de service fait aléatoirement par une enfant de 8 ans
:
Domaine Dugat-Py, Mazis-Chambertin, 2004
Au départ le nez est fumé avec un trait végétal. A l'aération on gagne énormément en complexité avec des notes de framboises, de la ronce au lieu du haricot vert, de la pivoine, puis des notes sanguines et de rouille, un peu de sous-bois.
Bouche très dense avec beaucoup de présence et de dynamique. Les tannins sont de qualités (les plus beaux de la triplette compte tenu de la matière) puisqu'on se rapproche du velouté malgré une finale encore serrée
Très longue persistance, avec des arômes par vague.
Sans doute le vin avec le plus de potentiel (à vois s'il s'est amélioré sur plusieurs jours) mais trop peu causant en bouche pour remporter les suffrages face au Pommard.
Domaine Dugat-Py, Gevrey-Chambertin 1er Cru, 2004
Nez tout d'abord plus fruité que le Mazis mais le végétal prend le dessus assez rapidement. Ce n'est pas complètement affreux (loin du fameux Bonnes Mares 2004 de D. Laurent qui restera ma référence à tout jamais en la matière) mais c'est quand même trop vert.
L'attaque est de bonne facture avec du volume, de la densité mais malheureusement tout se gâche très vite dès le milieu de bouche pour finir sur une finale particulièrement dure, sèche, verte et désagréable. Regoûté sur deux jours, le vin ne parviendra pas à trouver son équilibre.
Pour moi le plus faible des trois de loin et un vin qui ne procure aucun plaisir. Je l'avais mieux goûté une fois et le Champeaux 2004 est également d'un tout autre calibre.
Domaine Dugat-Py, Pommard la Levrière, 2004
Très jolie aromatique sur les fruits rouges frais avec du végétal (ça me fait penser à la groseille dans le jardin), légèrement sanguin.
En bouche la matière est la plus légère des trois mais elle ne présente aucun défaut. L'acidité est là mais pas envahissante, bien contrebalancée par la matière, les tannins sont soyeux.
La fin de bouche est correcte, sur le fruit.
A nouveau un bon moment avec le Pommard, sans aucun doute le plus agréable des trois ce soir là. J'irai jusqu'à dire qu'il est devant le 1er cru dans l'absolu.
Nouvelle série de rouge, beaucoup plus éclectique pour le coup !
Clos du Rouge Gorge, Vin de Pays des Côtes Catalanes l'Ubac, 2011
Nez exubérant, sudiste, sur les fruits noirs, herbes aromatiques, très légère senteur de gouache/animal au départ, une pointe de volatile qui ne domine pas.
La bouche est très bien construite. On sent la richesse mais il y a suffisamment de fraîcheur en magasin pour porter l'ensemble !
Belle finale toujours sur cette aromatique sudiste mais extrêmement sensible à la température. Par contre quelques degrés en trop, et on sent immédiatement l'alcool et l'amertume qui va avec...
Belle découverte pour ce qui me concerne. Je l'ai bien apprécié dans sa fenêtre optimale de température deux jours après. Il faudra que je regoûte à l'occasion pur confirmer !
Domaine Groffier Père et fils, Gevrey-Chambertin Les Seuvrées, 2013
Nez lacté et j'avoue que même regoûté le surlendemain, je trouver toujours des notes lactées/caramel qui me dérangent. On a quand même un joli fruit rouge derrière cette élevage.
Bouche très jolie souple avec un toucher tout en délicatesse et soyeux.
Finale correcte en ligne avec ce que j'ai bu sir 2013.
Joli vin mais j'ai un problème avec l'aromatique. Les deux collègues l'ont mieux gouté ceci dit !
Massolino, Barolo Vigna Rionda Riserva, 2006
Nez évolué, sombre. La bouche est massive, acide et déploie un véritable mur de tannins.
Finale dure et séchante.
Le vin n'a pas bougé d'un iota sur deux jours et j'avoue ne pas avoir pris de plaisir sur cette bouteille. En tout cas, il ferait passer le Gevrey 1er cru 2004 pour un vin souple et soyeux !
Déception, pour une première rencontre avec ce cru mythique.
Château Suduiraut, Sauternes, 2001
J'ai trouvé le nez et la bouche très Sauternes, avec beaucoup de richesse. L'équilibre m'a semblé là mais j'avoue que ces vins ne me font pas le même effet que des liquoreux plus frais en provenance de Loire, d'Alsace ou même du Sud Ouest.
Une bien belle soirée. Un grand merci et à la prochaine !
Marc