Je prends à mon tour la plume pour vous donner es impressions sur les vins que nous avons bus lors de cette soirée LPVienne parisienne. Nous étions, comme à chaque fois, au bistrot T dans le 14ème pour cette soirée de Noël.
Les vins sont tous bus à l'aveugle, sauf pour moi qui ai centralisé les apports. Par ailleurs, et contrairement à d'habitude, ils n'étaient pas bus par paire afin de prendre le temps avec chacun.
Le premier vin fut donc le
Comtes de Champagne 2005 Taittinger. Un champagne d'équilibriste pour ce vin qui m'a semblé, tut au long de sa dégustation, marié les contraires : une bouche briochée mais une brioche évanescente, un corps fin mais résistant, une trame acide toute en subtilité pour étirer le vin. Finalement, un vin qui est comme ces gens qui, en société, ne sont pas ceux que l'on voit le plus mais qui imposent finalement le respect dès qu'ils s'expriment.
Très bon vin.
Le suivant, amené par Brahim, est également une bulle ; bulle que je découvrais :
Réserve du fondateur 2001 Giulio Ferrari. Par rapport au Comtes de Champagne, c'est différent. Ce vin développe clairement une bouche briochée et toastée avec une puissance qui s'exprime sans ambages. C'est exubérant et donc nécessairement plus facile d'accès que le Comtes de Champagne.
Excellent vin et, pour moi, sans doute le vin de la soirée.
Après les bulles, un seul blanc :
Montée de Tonnerre 2014 Raveneau. Alors, celui-là, ça a été une danseuse. Ouvert le matin-même à 8h30, il présentait au nez un miel vraiment envahissant. Je décidai donc de le laisser s'aérer toute la journée tout en le mettant au frigo. Le soir, nez totalement différent : le côté miellé avait disparu pour présenter un nez quasi mutique. Je me dis : "
Zut ! J'espère que la bouche aura une amplitude que n'a pas le nez". De fait, en bouche, c'est beaucoup mieux même si l'attaque manque de peps. Mais, une fois dans le verre, le vin s'ouvre et s'exprime de mieux en mieux pour devenir un très beau chardonnay qui, sans être très expressif, développe une partition toute personnelle qui fait dire que l'on ne boit pas ce genre de vin tous les jours. Me reservant le fond de bouteille, j'ai l'impression de boire encore un autre vin ; cette fois plus présent et large. Une danseuse vous dis-je.
Très bon vin mais, à mon avis, à garder sagement car, à l'évidence, pas en place.
Nous passons ensuite aux rouges avec un premier rouge sur une appellation confidentielle puisqu'il s'agit de
Vougeot 1er Cru "Les Petits Vougeots" 2005 Clerget. Ce vin est un vin à vous faire aimer la Bourgogne : fruits rouges à la sucrosité maîtrisée, finesse du grain, acidité discrète, subtilité et évanescence.
Excellent.
Le suivant, comme en contraste, a joué de sa masculinité. Ce
pommard 1er cru Clos des Epenaux 2005 Comte Armand s'impose et en impose. C'est puissant, large, rustique. Ca manque donc de cette finesse que j'attends dans le pinot. A attendre encore de longues années que tout cela se fonde. Pour autant, objectivement, ça reste un
bon vin mais pour amateurs de vins corpulents.
Après un passage par la Bourgogne, un voyage de quelques centaines de kilomètres vers le sud pour profiter d'une
Côte Rôtie "Maison Rouge" 2005 Georges Vernay. Heureusement que je ne buvais pas à l'aveugle parce qu'autrement je serais bien resté vers la région de Pommard. On retrouve de la puissance et des fruits rouges (comme on peut donc en trouver à Pommard). Par ailleurs, c'est sans cette aromatique lardée, épicée et viandée qui est souvent associée à l'appellation Cotes Rôtie. Enfin, le vin est, malgré sa puissance, frais et souple. C'est donc pour moi atypique pour une Côte Rôtie et donc déstabilisant. J'ai donc un peu de mal à évaluer le vin.
Dernier rouge avec
Château Gazin 1998. Immédiatement, on détecte un vin qui accuse quelques années avec un nez sur le cacao. Et de fait, cette aromatique nasale fait le lien avec celle que l'on a en bouche : café, cacao, vieux bois...
Bon vin.
Pour terminer, enfin le croyait-on, un
pinot gris quintessence de SGN 1994 Beyer. De la difficulté pour un liquoreux de passer en dernier, sur le coup de minuit, après sept vins dont toutes les bouteilles ont été vidées. Il faut dire aussi, qu'amateur de liquoreux, j'en attendais vraiment beaucoup. C'est donc une relative déception avec ce vin à la sucrosité intégrée (voire faible pour une quintessence) qui m'a semblé manqué d'acidité pour pouvoir relancer le palais à une heure déjà avancée et après les quelques belles quilles qui l'ont précédé. Aurait sans doute, et sans que ce soit un sacrilège, gagné à être bu au début.
Après cette belle soirée, passage chez Gaëtan qui n'était initialement pas prévu. Gaëtan nous a ouvert encore 3 vins. Si bien que retour chez moi à 4h30.