Bonsoir,
A mon tour de livrer mes impressions de cette séance "luxueuse".
Je retrouve mes collègues de goulot du club breton... avec des visages nouveaux/pas vu depuis longtemps, comme si cette thématique avait libéré certains agendas souvent surchargés pour d'autres
!!
Pour autant, ce sont "Les Carmes" qui nous accueillent, dans une salle qui nous est réservée. Service discret/bienveillant/cool/souriant, avec une cuisine (pas goûtée depuis 2 ans, en ce qui me concerne) toujours soignée et lisible (à une nuance près, sur le dessert, avec une tentative de sorbet coriandre et l'ananas discutable).
Mais les vins dans tout ça... j'y viens.
Une fois de plus, c'est par
l'arrivée d'un nouvel être humain la célébration d'une naissance que nous ouvrons le ban
- AOP Crémant de Limoux - Domaine les Hautes Terres - Brut Nature - Joséphine :
Nez fermentaire, crayeux, aux effluves de pomme dominants. Bulle extrêmement fine, à l'expression de Granny Smith marquée, virant sur les agrumes (citron, pamplemousse). Ensemble évanescent, aux amers dynamiques, à l'étonnante finale de "Pulco citron/jus de citron pur". C'est bien gaulé, agréable, mais taillé pour les becs aimant les vins toniques/tendus
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- Saint-Péray 2012 - Nicolas Renard :
Nez de "chardonnay gras", évoluant sur un caractère "oxydatif finement jurassien", aux relents de vernis-acétate, à la volatile marquée. La matière s'avère "pataude", lâche, sudiste dans l'esprit malgré les notes de thé-verveine qui ponctuent l'ensemble. La finale est assez jolie, mais ne gomme pas une expression générale passable.
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- Savennières - L’Enclos 2008 - Eric Morgat :
Nez immédiatement "ligérien", aux fines notes de cire, à l'élevage marqué. La bouche présente une fine oxydation, louchant sur un "angevin naturel". Le tout est peu complexe, moyennement tendu, mais à la longueur remarquable. Assez déçu en découvrant le pédigrée et surtout le millésime.
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- VDP Côtes Catalanes - "La D18" 2005 - Olivier Pithon :
Nez pétrolé très expressif. Attaque immédiatement cristalline, à l'évident caractère "sec comme un coup de trique". Si la 1ère remarque est de me dire "tiens, ça manque un peu de squelette", les gorgées suivantes révèlent un vin racé, vibrant, tendu comme arc, à l'équilibre d'école dont je boirais des citernes. Très beau vin
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Au tour des rouges...
- Barolo - Reserva speciale 1967 - Minuto :
Robe marronnasse, nez de moka, évolué, très très trouble. Attaque "poussiéreuse", à l'acidité haute mais dérangeante, sur les fruits archi cuits. Pas de plaisir, bof-bof
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- VDP des Bouches du Rhône - 2005 - Domaine de Trévallon :
Nez de sirop de fraise, de pulpe de cassis un peu écœurant. L'attaque confirme la fraise bien mûre, un caractère plus sec que le nez ne le laissait transpirer. Matière "rapeuse", sur le bourgeon de cassis très marqué. Finale un alcooleuse, sur la cerise à l'eau de vie au "trait végétal" final peu harmonieux.
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- Côtes du Rhône - Château de Fonsalette 1999 - « Syrah » :
Mon apport. Ouvert la veille et goûté 02h00 après, franchement c'était pas baisant... on aurait cru un "bordeaux pas mûr dans une mauvaise année". Double carafé le matin, je ne le regoûte pas. Pour autant, je retrouve ce nez austère, moins vert mais austère. La fraise se fait une petite place en bouche, c'est largement plus amical que la veille. Tout semble être rentré dans l'ordre. Il y a de l'élégance, de la chair, juste la pointe d'alcool qui gâche un poil l'équilibre de cette version peu commune de Fonsalette. Le public est conquis, l'alcool freine ma joie de partager l'allégresse de la tablée. C'est bon quand même !!
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- Saumur-Champigny - « Les Poyeux » 2004 - Clos Rougeard :
Le nez de la séance pour moi !! Pinoteur charmeur, il fleure bon les épices et exhale des senteurs de pierres chaudes. La bouche est fraîche, épicée, insolente de jeunesse mais généreuse. On dirait un "Châteauneuf de Bourgogne", mes sens sont paumés, mais que c'est bon. Pas un gus pour dire que c'est du cab' franc... tellement à part... mazette que c'est bon
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- Produttori Del Barbaresco - Barbaresco 2004 :
Joli nez difficile à "géolocaliser", bouche tendue, très épicée mais hélas asséchante et sans charme par rapport à ses promesses olfactives.
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- Barolo - « Le Vigne » 1997 - Luciano Sandrone :
Nez évolué, exhalant le rouge à lèvres et les fruits rouges. Une attaque délicate, presque sensuelle, une fraise omniprésente, une pointe d'alcool, mais c'est charnu, racé, avec la petite austérité qui donne presque de la fraîcheur à l'ensemble. L'équilibre est là, le (grand) plaisir aussi.
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- Vacqueyras - 2001 - Château des Tours :
Nez évolué, cerise dominante, pointe de champignons. Bouche puissante, épicée, à la pointe alcooleuse sur le fil, finale sur les fruits à noyaux. Ensemble charmeur, assez frais quand l'étiquette annonce presque tout le contraire.
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Les sucres...
- Sauternes - 1988 - Château La Tour Blanche :
Nez de safran intense. Attaque fraîche et suave, très épicée, dont on réclamerait un poil d'acidité en plus. La finale tire sur le safran et ne démérite pas.
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- Sauternes - 1976 - Château Gilette :
Nez iodé à mort... la déviance est là, la bouche le confirme... grrrrr
NN
Une très jolie séance, sur le papier, qui a tenu plutôt correctement ses promesses. Je ne joue pas au tiercé, mais pour moi ce sera :
- Saumur-Champigny - « Les Poyeux » 2004 - Clos Rougeard
- VDP Côtes Catalanes - "La D18" 2005 - Olivier Pithon
- Barolo - « Le Vigne » 1997 - Luciano Sandrone