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CR: 1990, ou le sacre du sucre

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CR: 1990, ou le sacre du sucre a été créé par vinozzy

Bonjour, j'avais sollicité les LPViens pour agrémenter cette série avec un achat, échange... et le VT 1990 est là grace au forum..merci encore.

CR: Champagne ORPALE 1990 : une mise en bouche droite, dont la tenue et la relative fraicheur détonnent vu la couleur très vieil or. Un pur chardonnay sans malo, dégorgée vers 2000 sans doute...comme toujours, ce type de champagne vieillit très bien ! 16/20.

CR: Coteaux de l'Aubance 19...(bouteille 73 cl, nous penchons pour 1968-1970 ?) : un ambré digne d'un Rivesaltes du même âge...un nez sur l'encaustique, la figue, et une bouche...fraiche, au sucre peu perceptible (20/25 gr à l'aveugle). Intermède très intéressant pour le potentiel de survie de mes vieux layons en cave....14/20

CR: Julien Meyer VT Gewurtztraminer 1990 : La rose, le jasmin et une pointe d'abricot signe un nez envoutant et puissant, qui annonce plus de sucre qu'en bouche où la douceur domine, là aussi c'est digéré, on dirait tout juste 40/45 gr. Un beau et délicat moelleux, de longueur moyenne, mais très bien conservé. 16/20

CR: Sauternes 1990 Rabaud Promis : Mis dans cette série en faire valoir d'Yquem, pour nous préparer à l'équilibre bordelais après nos voyages ligériens et alsaciens. Un Sauternes mature, qui ne se bonifiera plus à mon sens, et où comme souvent un peu de lourdeur l'emporte. Pour autant, c'est sans doute le meilleur Rabaud Promis que j'ai gouté. 14.5/20

CR: Sauternes 1990 Yquem : C'est surprenant de voir que le boisé ne semble pas totalement fondu. Pas un réel défaut mais une petite surprise, je ne l'avais pas aussi bien identifié sur le 1995 l'an passé. Pour le reste, je n'aurai pas la verve d'un François Audouze. C'est un vin pur, d'un équilibre de saveurs de l'entrée à la fin de bouche rare, d'une puissance réelle sans un niveau de sucres importants (je penche pour 150 gr). Le nez du verre vide est envoutant, contrastant un peu plus avec le Rabaud Promis, qui nous parait bien monolithique désormais. Le bouchon est comme neuf, si, si. 19/20 car encore non mis en place : il lui manque 5/7 ans, si, si.

CR: Chaume 1967 : aucune autre info, le bouchon est noté "1967", la bouteille semble artisanale, et a un cul d'une profondeur poucienne. Nous désirons faire une pause récréative et ce vin est par-fait à cet effet. Plus noble que le coteaux de l'aubance, ce liquoreux de ce millésime mythique est puissant et le chenin est identifiable en une seconde : coing, cire, pomme au four. La bouche suppose un 70/80 gr ..peut-être plus le chenin mature est fourbe : son acidité permettant de faire passer des niveaux indécents de sucre comme d'aimables moelleux. 16/20

CR: Vouvray Goutte d' Or 1990 Clos Naudin Foreau : Le graal absolu pour tant d'amateurs de liquoreux. Dont je suis, nous y reviendrons. Une fois dit cela, comment admettre la critique ? Hé bien allons-y : villipendons une fois encore Philippe Foreau pour le choix de ses bouchons indignes de tels vins promis à la garde. Une si vieille polémique... pourvu que ce vigneron et vinificateur de génie ait retenu la leçon au fil de décennies de critiques justifiées...
Une bouteille achetée au domaine à sa sortie et qui n'a jamais quitté une cave parfaite pour la conservation : le bouchon est petit (bon , le col est plus court qu'en Sauternes, hein), entièrement imbibé et moisi du début à la fin. Ouf, pas de gout de bouchon mais une bouteille où il manque 1.5 cm de niveau. Une très légère refermentation signe un perlant des plus désagréables, j'ai jamais supporté cela. Je secoue mon verre et cela disparait peu à peu si ce n'est une pointe fermentaire en fond de verre. On peut enfin parler du vin :
La couleur est inimitable : d'un ambré roux, aux reflets violacés. Un vin qui dépasse 300 gr de sucres (qui se sentent...), dont on ne peut casser la vague dans le verre tellement c'est épais. Pourtant d'une digestibilité incroyable, la fraicheur du cépage poussant tel une pointe la boule de sucre. La longueur écrase tout ce que je peux connaitre en jus de raisin alcoolisé. Car s'agit-il encore de vin nous questionnons-nous ? Nous n'y percevons que si peu d'alcool et tant de plaisir que le silence a résonné ce soir là. Et c'est ma 5me rencontre avec ce millésime de Goutte D'Or, je devrai être "habitué...mais je ne pense déjà qu'à la prochaine, qui ne viendra peut être jamais.
Un produit qui tiendra 50 ans de plus que son bouchon. 21/20, 25/20 sans le perlant.

Pas mal pour un seul soir. Je ne remettrai pas Yquem et Goutte d'Or le même jour, à choisir, mais rien ne fut sacrifié ou écrasé par le voisin, les styles restant si éloignés.

On peut aussi se poser la question de la décence d'ouvrir des bouteilles aussi chères, et d'en faire la promotion auprès de tant de dégustateurs qui n'en ont pas les moyens. Dont je fais partie 350 jours par an. Sauf exception, ces bouteilles proviennent de nos caves respectives : alors rares amis du sucre liquide, encavons par exemple des beaux ligériens à 270/300 gr de sucres à moins de 35/50 € sur le marché actuel, cela se trouve encore facilement. Et dans 10/20 ans ce sera incroyable aussi.
Je dois avouer que je prends presque..ou autant de plaisir avec un grand Cru Barréjats qu'avec Yquem par exemple, si ce n'est le plaisir du buveur d'etiquettes qui m'abreuve (nous étions tous émus dès la vue de la bouteille, et franchement... Yquem 89 ou 90 est juste cher, mais trouvable partout !). pardonnez moi cette sortie prosélyte à deux balles.

"Les étrangers sont nuls" : Charlie Hebdo et Pierre Desproges 1981, à relire pour rire !
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10 Déc 2017 08:23 #1
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Réponse de jd-krasaki sur le sujet 1990, ou le sacre du sucre

Merci pour ce CR alléchant et hypoglicémique.
Comment a été déterminé l'ordre ? Sur la base des SR croissant ?

JD | Lutèce
10 Déc 2017 09:50 #2

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Réponse de vinozzy sur le sujet 1990, ou le sacre du sucre

Cher quasi syndicaliste historique,

Pour l'ordre de service, nous avons suivi la logique suivante :
-rien ne peut survivre à la goutte d'or
-les plus vieux liquoreux (67 et 70), sans doute plus faibles en résiduels, les ont surement digérés (ce fut vrai) et laissent une bouche nette, donc au début ou entre deux, ils s'en sortent
-l'équilibre sucre/amer du sauternes est opposé à celui sucre/acide des chenins, donc mettre ces monstres sacrés ensembles était réalisable

Nous n'avons même pas gouté les vins avant le service final..un peu risqué en fait.

Je n'ai pas parlé des mets, qui ont joué un rôle tempérant dans la saturation papillaire redoutée avec tant de su-sucres à son pépère, dans l'ordre de service :
Toast saumon fumé ( saumon fumé maison, si, si), chutney mangue/figue/oignons, gambas au curry, , verrines de saumon mariné/avocat, fromages divers (une tuerie certains bleus avec ces liquoreux...), tartelettes poire/amande et tatins.

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10 Déc 2017 11:03 #3

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Réponse de jd-krasaki sur le sujet 1990, ou le sacre du sucre

Merci. Effectivement la combinaison avec les mets cités doit être interessante à explorer et calmer un peu l'embonpoint en bouche.
Aucun lien de parenté :)

JD | Lutèce
10 Déc 2017 13:33 #4

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Réponse de tonioaja sur le sujet 1990, ou le sacre du sucre

J'ai même pas été invité ! :oops:
:dash:

Superbe, ça donne vraiment envie toutes ces douceurs !

Antoine. Passionné tout court
10 Déc 2017 22:08 #5

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Réponse de Agnès C sur le sujet 1990, ou le sacre du sucre

Mister Osbourne
A la lecture de ce sirupeux compte rendu:
- fatigue, somnolence.
- soif intense.
- faim exagérée, même à cette heure si tardive.
- vision embrouillée (même avec mes lunettes)
J'espère que vous êtes allés tous courir avant ou après ces agapes!
Agnès, envieuse
10 Déc 2017 22:33 #6

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Réponse de vinozzy sur le sujet 1990, ou le sacre du sucre

Bonsoir Agnès C,
Un enseignement de ce qui fut une première pour moi en la réunion dans mon estomac de 6 liquoreux plus un champagne vénérable : cela sature raisonnablement, mais tout de même au point de manger au moins 2 fois moins en calories à travers le repas. Précisions :
D'habitude, la succession de ces amuses bouches non roboratifs nous aurait inévitablement conduits à la mise à table pour un "vrai" repas, d'ailleurs 2 rouges 1990 nous attendaient au cas où...
Mais non, ce fut suffisant. Mon propos n'est pas de dire "nous n'avons pas trop mangé-oncluant la caloriade liquide-" mais : la nature sucrée des vins nous a en partie rassasiée.
Donc inutile de courir le lendemain, ce ne fut qu'un repas amical habituel pour nos réserves lipidiques.

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11 Déc 2017 19:45 #7

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