Raboso del Piave DOC écrit: A lire certaines réactions, - un repas sans bon vin, aaaaarrhhhh, les valeurs de Lpv (?)...

Sur le fond tu as raison mais ce qui est râlant c'est qu'en dépensant pas beaucoup plus voir pas plus, on a accès à des vins de qualité. Moi c'est ça qui m'énerve ! On va t'abreuver d'un bordeaux sans intérêt payé 10 € alors qu'à ce prix il y a énormément de vins de bon niveau.
L'agacement suprême étant de constater que mettre 25 € dans un champagne de marque très moyen ne choque personne !

Heureusement ce qu'a vécu Vincent à ce degré est tout de même assez rare ou alors c'était une soirée étudiants ?

Attention à ce que tu vas dire au sujet des étudiants!

Non, sérieusement.

Des goûts et des couleurs. La ripaille c'est culturel (et pour de vrai avec ce mot bien galvaudé aujourd'hui).
Les m(i)é(r)das toujours à l'affût d'un scandale sanitaire (rien que le mot c'est tout un programme). A ce propos savez vous qu'il n'y a pas meilleur remède aux affections du cœur que le vieux roumain de réforme?

Non, sérieusement.

Il faut bien se dire que commercialiser certains produits c'est déjà leur trouver un marché. "Pas cher", en quantité, emballé. Vendu!

Qui n'a jamais découvert qu'une certaine catégorie de vin semble tout indiquée pour décaper les jantes de véhicules. Avec certaines bouteilles, autant se la casser sur le crâne que l'ingurgiter, le mal sera moindre.

La course à la nouveauté et l'industrialisation n'offrent pas que du bon. Revenons-en à nos classiques sans fioritures : un petit godet de vinaigre de vin blanc (rayon ménager) vous purge efficacement des séquelles de la dernière orgie.

Je n'ai pas du tout compris le premier paragraphe mais je te rassure : lorsque j'étais étudiant, je m'enfilais des ballons de rouge à 40 centimes (de franc) sur le zinc, du rhum Négrita et du Madère Cruz au goulot !

lorsque j'étais étudiant, je m'enfilais des ballons de rouge à 40 centimes (de franc) sur le zinc, du rhum Négrita et du Madère Cruz au goulot !

Ahh, c'est pour ça ........

Et j'espere que tu ne t'es pas arrêté en si bon chemin.

Pour ma part lorsqu'il s'agit de se griser vite et bien, dans les lieux et avec les compagnies les plus variées, et plus posément pour les œufs de la tête,

je reste fidèle à la vodka.

Disons que maintenant je ne vois plus l'intérêt de se griser !

C'est une forme d'ivresse à ne pas manifester publiquement. L'assumer est une marque de désintérêt. Antisociale, en faire l'apologie est absurde. Mais à titre personnel en faire l'expérience, de temps en temps, c'est du savoir vivre.

DaGau écrit: C'est une forme d'ivresse à ne pas manifester publiquement. L'assumer est une marque de désintérêt. Antisociale, en faire l'apologie est absurde. Mais à titre personnel en faire l'expérience, de temps en temps, c'est du savoir vivre.

Plutôt du savoir-mourir non ?

Merci Vincent, si toi tu ne t'es pas régalé, nous oui avec ton texte !

Je pense qu'on vit presque tous plus ou moins des scènes comme cela, des moments de solitudes...

Comme évoqué plus haut, c'est encore plus gênant quand on te demande ton avis : "Toi qui aime les vins, il est bon celui-là non ?"
Ca m'est arrivé il y a peu justement sur un vin recommandé par l'ami de mon ami qui fêtait ses 50 ans. Infâme piquette recommandée par cet "ami passionné de vin comme toi"...
comment je m'en suis tiré ?
Par une pirouette réflexe :
"Et toi tu le trouves comment ? bien ? et bien voilà, c'est juste ça qui compte !"

mgtusi écrit: Heureusement ce qu'a vécu Vincent à ce degré est tout de même assez rare ou alors c'était une soirée étudiants ?

Non, Michel. Journée familiale organisée par des gens tout à fait normaux, mais pour lesquels le vin n'a pas le même intérêt que pour nous.
C'est une situation que j'ai très souvent rencontrée dans nombre de fêtes familiales ou amicales (anniversaires, communion, etc.).

Merci encore pour ce texte qui nous a vraiment régalé.

Je fais également parti de ceux qui pourraient en écrire des comme ça régulièrement mais je m'efforce de ne pas laisser trop de place à ces "mauvais souvenirs" dans ma mémoire.
Un de mes souvenirs les plus marquants, c'est une fête familiale avec vin très sucré à l'apéro, vin rouge puissant (style Gigondas déséquilibré par l'alcool) avec le repas qui était composé d'un buffet froid (salades et un peu de charcuterie) et un champagne très vert et très sec en dessert (genre vraiment vert).
La dernière fois que je l'ai eu un peu mauvaise aussi c'est quand ils ont choisi d'ouvrir le Champagne (encore très vert) plutôt que le bon crémant que j'avais ramené parce que l'étiquette était plus prestigieuse.
C'est vrai que ça permet au moins de relativiser par rapport aux bons vins que l'on boit la plupart du temps.

Le pire, c'est le regard de la personne qui te reçoit qui te demande ce que tu penses des vins qu'il te sert. Il sait que c'est de la daube mais tu sens qu'il espère quand même au fond de lui une remarque positive. Alors je m’exécute, j'essaie de valoriser au max LE truc potable pour pas le vexer.
Et s'il n'y en a vraiment aucun... changer de sujet avec beaucoup de malice ??

A la suite de l'histoire racontée par Vincent, qui est arrivée probablement à chacun d'entre nous, je trouve que la remarque de Luc est très juste : on oublie, en débouchant nos bouteilles qui ont toutes fait l'objet d'une recherche, d'une curiosité, bref, d'un investissement (culturel, intellectuel, émotionnel, liste non exhaustive), qu'il existe de la grosse daube à côté et que la grosse daube constitue une part non négligeable des vins vendus en France (pour ne pas dire la très grande majorité). On a une vraie tendance à l'oublier.

Pour rappel, sans faire AUCUNE corrélation, le prix moyen d'achat d'une bouteille en France est de 5e : on a tous bu des vins entre 5 et 10 euros très bons, des vins avec de la matière, de la profondeur, de vrais produits du terroir, du sol, etc . . . C'est évidemment plus dur que boire les grands crus connus par tous, à un prix dépassant de très loin le raisonnable (que chacun se fixe, on est tous d'accord).

Ok, mais pour ça, pour trouver des vins de qualité, dans cette fourchette (disons 5-20 euros, ce qui inclue les effervescents connus) on a du se construire une culture du vin - en passant par exemple des heures sur ce forum, à lire et discuter avec ses membres - , faire preuve de curiosité, et goûter. Beaucoup goûter. Cette forme de connaissance, cette expérience, est à mon sens une des choses les plus précieuses produites par ce forum : je ne dirais pas qu'il faut l'imposer, mais la faire connaître, la diffuser autour de soi, est à mon sens faire oeuvre de partage, d'aucuns diraient de salubrité (voire de santé) publique.
Tout ça pour dire : quand je bois de la m. . . , de la vraie piquette, et qu'on me demande mon avis (à la vérité, je le dis aussi parfois même si on ne me le demande pas !) : je dis que c'est de la m. . . et j'explique pourquoi. L'exemple donné plus haut entre le champagne et le crémant est parlant : expliquer aux novices qu'un champagne très vert (de m . . . soyons franc) est moins bon qu'un bon crémant, ça fait partie de la diffusion de la culture apprise ici. Pour prolonger l'exemple des effervescents : depuis une dizaine d'année que je bois les effervescents de Loire, il a fallu les imposer au début contre les traditionnels champagnes : expliquer les modes de culture (bio, pas bio, récolte avec tel ou tel rendement, etc . . ) et surtout faire goûter aux gens: résultat, on boit de plus en plus du triple zéro ou du brut de chez Foreau que du champagne, et tout ça pour la moitié voire le tiers du prix à qualité équivalente (et encore, je suis très gentil avec bon nombre de champagnes). Une partie de ce forum sert à briser les codes, avec des arguments tirés de l'expérience de dégustation de beaucoup d'amateurs avertis : prolonger cette expérience en en faisant profiter les gens non passionnés par le vin me semble aussi une des raisons d'être de ce forum, y compris quand on nous sert de la daube . . .

Bien cordialement,

Seb

Vincent,
On est sensé organiser les 80 ans de notre père début 2018. 70 personnes, un potentiel couscous,... mais toute la fratrie n'est pas aussi portée sur le vin que ma pomme.
C'est clairement pas le poste budgétaire privilégié, aussi je compte sur toi pour poursuivre ta quête du meilleur du meilleur du meilleur rapport Q/P des petits prix de l'accord vin/couscous. C'est pas que je ne veuille pas jouer, mais je commence à tout juste ressentir les bienfaits des prébiotiques sur ma paroi intestinale ainsi que ceux des cures de désintoxication de mon foie.
Agnès qui te remercie

PS: pour les bulles, j'ai déjà commandé le très simple JL Denois, pas la peine de te flinguer l’œsophage de ton côté

Bonjour Agnès,

Désolé de m'immiscer dans une conversation qui ne m'est pas destiné!
Pour cet anniversaire et ce couscous je te conseille la cuvée Sabonite de Mont-Olivet:
Quelques euros et beaucoup de plaisir ( particulièrement sur ce plat).
Un rapport qualité prix difficile à égaler.
Chut! je ne le dis pas à tout le monde...

Cordialement.

Gilles

Je trouve le message de Seb juste mais en même temps, je ne voudrais pas qu'il laisse entendre que la route est longue.
D'abord et avant tout, il y a l'envie ou pas de s'intéresser à la chose, cela est immédiat , ensuite, pour acquérir cette fameuse expérience, elle tient en 2 mots : déguster et comparer. Et pas besoin d'enfiler un paquet d'années pour l'avoir dans le cas qui nous intéresse ici. J'ai presque envie de dire qu'en deux ou trois dégustations comparatives, on a saisi le truc et cela va d'autant plus vite que cette démarche est forcément là aussi pour la nourriture et on mange tous les jours.
Après, pour acquérir de la connaissance, bien sûr, il faut du temps mais ici, on ne parle pas de cela.

Tout le monde n'est pas obligé de se passionner pour le vin.
Mais, quand on veut s'assurer de servir quelque chose qui ne laisse pas les convives en congé maladie pour la semaine, il n'est pas compliqué de demander un conseil; rentrer chez un caviste sérieux et lui demander: "voilà j'ai un dîner de famille, je sers à manger ceci et cela; pouvez-vous me conseiller un vin blanc et un rouge adaptés pour un budget de six ou huit euros la bouteille? " ce n'est quand même pas très compliqué.

jlj

Magnifique texte (comme d'habitude).
Néanmoins je trouve que tu t'en sors pas mal en n'ayant pas la chance de faire la journée/soirée dans la salle des fêtes du village.

Salle des fêtes/gobelet/V...er c'est le trio gagnant.

jean-luc javaux écrit: Tout le monde n'est pas obligé de se passionner pour le vin.
Mais, quand on veut s'assurer de servir quelque chose qui ne laisse pas les convives en congé maladie pour la semaine, il n'est pas compliqué de demander un conseil; rentrer chez un caviste sérieux et lui demander: "voilà j'ai un dîner de famille, je sers à manger ceci et cela; pouvez-vous me conseiller un vin blanc et un rouge adaptés pour un budget de six ou huit euros la bouteille? " ce n'est quand même pas très compliqué.

Je suis entièrement d'accord.
Cependant je connais des personnes qui n’osent pas pousser la porte des cavistes. Ils pensent que c’est réservé aux connaisseurs et que c’est plus cher qu’en grande surface. Je leur explique que le caviste est justement là pour conseiller et qu’on trouve de belles bouteilles dès 6€ et parfois moins. Après il reste le problème de l’étiquette : les entrées de gamme des cavistes c’est souvent des vins de pays alors qu’en grande surface, au même prix, on a des « appellations ». Pour le non connaisseur, un « Hautes Côtes de Beaune » provenant d’un négociant inconnu sera souvent plus attirant qu’un « IGP Val de Montferrand » d’un très bon vigneron… Bref, il faut donc d’abord organiser une dégustation à l’aveugle pour convaincre !

Sinon, le splendide récit de Vincent a réveillé pas mal de souvenirs de grands moments de solitude et de désolation. Dans mon panthéon personnel, je me souviens en particulier d’un muscat du Cap Corse d’origine douteuse qui a du vieillir en partie sur la plage arrière d’une voiture (au mois d’août) puis dans un buffet de cuisine jusqu’à l’apéritif auquel nous étions conviés. Ce jour-là, c’était double peine. Quand j’ai vu la tête de ma compagne après la première gorgée, j’ai compris que j’allais devoir finir discrètement son verre.
Qu’est ce qu’on ne fait pas par Amour...
Je ne sais toujours pas comment j’ai survécu à cette double dose.
Cordialement,

Eric

Merci du message, j'ai beaucoup ri

Vincent,
Il y a un point où je ne suis pas d'accord.
En bon passionné de vin, je refuse de boire des vins inconnus ou suspect au restaurant ou chez des gens n'y connaissant rien.

Il fallait rester à la biere