Bonjour,
quelques amis et un thème: le [pino] dans tous ces états. Thème principalement oral qui amène à visiter quelques appellations. Dégustation à l'aveugle oblige (sauf pour moi), il y a 2 pirates dans le lot. Le compte rendu est fait quelques heures après la dégustation sans prise de notes.
Pour l'apéritif, en accompagnement de boudins, gelée de grenade/cerise et pain d'épice; boudins et confiture de vin; tranches de magret de canard sur salade chêne et huile de noix:
Domaine Merieau, cuvée Jean Boa, vin de France ? 2005
Le premier vin, était paradoxalement, le vin le plus "osé" de la journée et celui pour lequel j'ai presque passé des nuits blanches à me demander s'il n'était pas trop décalé pour les palais habitués aux crémants, proseccos et champagnes de mes invités.
La couleur est or et le nez à l'avenant sur la pomme bien mûre. En bouche, le vin propose une jolie bulle fine, agréable, la pomme est bien présente. Il y a de la gourmandise avec un côté beurré et une touche de miel. Le tout présente quelques notes oxydatives qui ne sont pas pour déplaire à l'assemblée.
L'accord avec les accompagnements est superbe. Ce vin n'est pas un des pirates, car il est composé, non seulement de chardonnay, mais également de menu pineau.
La suite est servie par paire:
Sur un assortiment de charcuteries (terrine de campagne à la noisette, pâté de canard à la pistache, jambon ibérique, jambon à l'os, filet de saxe,etc.)
Domaine Kumpf et Meyer; Infrarouge, Alsace Pinot noir 2015
Le vin est servi rafraîchi vu la température ambiante de ce jour. La couleur est grenat. Le nez n'est pas très causant, et ne le sera jamais ( avant service, le vin a été un peu carafé et l'est resté jusqu'en fin de repas). En bouche, c'est bien équilibré, il y a de la fraîcheur, c'est agréable sur les charcuteries, on retrouve quelques fruits rouges( plutôt de la fraise ou de la framboise), mais impossible de voir clairement qu'il s'agit d'un 100% pinot noir d'Alsace (même pour moi qui ne suis pas en aveugle, je suis dérouté). Mes amis le place tous en gamay. Certains en Beaujolais, d'autres en Loire.
Ce vin nature, non sulfité ou filtré reste un mystère pour moi. Pas mauvais, mais...
Domaine Patrice Colin, Pierre François, côteaux vendomois, 2015
Le second vin sur les charcuteries fera bien plus l'unanimité. La couleur est aussi plutôt grenat. Le nez est bien plus causant, il y a du fruit (cerise principalement) à volonté et une belle minéralité. En bouche, confirmation, c'est une petite bombe de fruits rouges. La cerise domine ( on a l'impression d'avoir en bouche un bonbon à la cerise), des épices et une acidité ciselante donne au vin une bien belle longueur. Ce n'est pas d'une grande complexité, mais il fait clairement le job.
Ce vin, l'entrée de gamme de Patrice Colin, proposant un assemblage de 60 % de pineau d'aunis, de 30 % de pinot noir et de 10 % de cabernet franc, a fait l'unanimité autour de la table.
Le plat: une pièce de boeuf juste saisie avec une poêlée de légumes.
Domaine Les varinelles, Larivale, Saumur champigny, 2010
Pour commencer, voici le premier pirate de la journée. Un 100% cabernet franc vieilli 18 mois (je pense) en fût de chêne. Le vin a été carafé presque 5h avant le service.
La couleur est d'un rouge plus concentré que les vins précédents. Le nez est plus riche, plus concentré. On boxe clairement dans une autre catégorie. Il y a du fruit rouge (moi j'y décèle de la framboise et de la cerise) et des notes grillées et vanillées. En bouche, le vin est ample, fin, soyeux, les tanins sont déjà bien fondu, il y a des fruits rouges, . C'est franchement bien foutu et l'ensemble de la table est sous le charme. Il est assez vite placé en Loire, mais concernant le cépage dominant, l'assemblée n'identifie pas de suite le cabernet Franc. Il faut bien avoué qu'en Belgique, il n'est pas courant de boire du Saumur Champigny de cette qualité (nous sommes quand même plus habitué à boire des cuvées à boire jeune et sur le fruit). A noter que le vin en a encore sous la pédale et qu'il devrait dérouler dans les 5 à 7 ans à venir.
Grafé Lecocq, bonnes mares Grand cru, 2004
Bon ce vin était attendu (par moi du moins, étant le seul à connaitre l'ensemble de la sélection, ça aide
). La couleur est comme le Saumur assez concentrée, mais tirant beaucoup plus sur le brun/orange. Le nez est sur les fruits rouges, quelques arômes tertiaires et des notes vanillées.
En bouche, le vin est ample, soyeux, long, le fruit est moins "exubérant" que sur le Saumur précédent, il y a du cuir, un brin de vanille. c'est bien fait, clairement, mais le vin n'est pas le "grand" vin attendu. Il manque d'âme, de peps, d'émotion à mon sens ( ce n'est pas évident à définir, je sais). Bref, il ne fait pas rentrer l'assemblée en transe. Pour une bouteille facturée un peu plus de 3 fois le prix du Saumur précédent, c'est dur.
C'est la première fois que j'ai l'occasion de goûter, en connaissance de cause, un Bourgogne grand cru, mais l'extase n'y était clairement pas. Il va falloir retenter une prochaine fois. Attention, restons honnête, le vin en soi, était bon, mais pour le prix affiché, c'est clairement pas justifié.
A noter qu'il ne s'agissait pas d'un vin d'un petit producteur artisan bourguignon. En effet, la maison Grafé Lecocq est connue en Belgique comme un gros importateur qui a la particularité d'élever et de mettre en bouteille lui-même les vins. Personnellement, ayant un membre de la famille qui ne jure que par eux, je bois de temps en temps des vins en provenance de cette maison, et si d'un point de vue technique les vins sont souvent bien foutu, l'émotion est rarement au rendez-vous. Cette bouteille n'a , malheureusement, pas fait exception.
Sur un assortiment de fromages:
Domaine Lecomte Génération I, Quincy, 2013
Au nez, on retrouve du citron, des agrumes, pas mal de fraîcheur et des notes grillées.
En bouche, c'est frais, l'acidité est ciselante, le citron et les agrumes sont là, mais pas prégnant ( l'accord sur les chèvres relève les notes citronnées), et on goûte que le vin a vécu quelques temps en barrique. C'est bien fait, c'est frais et ça match pas mal sur les fromages. On pourrait lui reprocher un manque de peps, d'ampleur et de longueur.
Il s'agit, bien entendu, d'un pirate pour le thème. A la base, il n'y avait pas de fromages prévu pour le thème, et n'ayant pas de blanc de pinot pouvant convenir, je me suis orienté vers ce sauvignon, l'assortiment de fromages étant largement composé de chèvres.
Pour accompagner les fromages bleus:
Domaine Fritsch pinot gris prestige, Alsace, 2011
Pinot gril en surmaturation pour accompagner les fromages bleus de fin de repas.
Le vin est assez mutique au nez. En bouche, il a une petite acidité, un peu de fruit et retombe vite, trop vite. Une déception... J'ai préféré, comme la plupart des convives reprendre le fond de la carafe du Saumur ou du Bonnes Mares pour finir mon fromages.