Après une petite phase de sommeil, LPV 75 reprend ses dégustations régulières, cette fois au « saut du crapaud », dans le 14e, avec son invité désormais quasi-permanent, Frisette, qui vient se consoler de la non qualification européenne des Verts (17 points derrière l’OL…
) et du départ de Christophe Galtier. Le thème général est « Rhône nord ». Tuukka nous annonce une forte dominante de rouges (10 bouteilles), 2 bouteilles « hors thème », l’ami Alain ayant joué les bouteilles surprises, auquelles se joindra une 3e, pour attaquer la soirée et se préparer le palais.
Vin n° 1
Nez très ouvert et expressif, floral, citron confit, fruits exotiques. En bouche, le vin est parfaitement sec, avec une belle acidité et de la matière. Très plaisant. Mes camarades sont un peu perdus : sauvignon, jurançon, mâconnais. Surprise lors de la découverte de l’étiquette….
Chablis 1er cru Vaillons, domaine Servin 2010
Vin n° 2
Nez légèrement boisé, un peu de réduction, de grillé, citron, fleurs blanches. Bouche superbe, très fraîche, un peu de citron vert, pomme verte. Du volume, le vin tapisse le palais, très salivant, beaucoup de peps en raison d’une acidité assez élevée. Un très beau vin, très pur. Le chardonnay fait l’unanimité. Quant au millésime, 2008 et 2010 sont avancés, pour le volume, mais aussi 2007, pour l’acidité et la touche de citron vert. Pour le vigneron, s’agissant d’un apport d’Alain et avec le côté cacahuète grillée du nez, nous avançons Coche Dury, plutôt un Meursault (Frisette évoque aussi un générique d’un très beau domaine : il a du nez le Frisette).
Bourgogne générique Coche Dury 2007
Vins n° 3
Cela sent la descente vers le sud… Nez plus « chaud », anis, noisette grillée, pétard et une légère sensation « lactée » pas très agréable. Bref, c’est un peu brouillon. La bouche déçoit aussi quelque peu avec à la fois une acidité assez agressive et une finale sur l’amertume et une sensation alcooleuse. Moyen.
St-Peray, Fleur de Crussol, Alain Voge 2014
Vins n° 4
La température de service est hélas un peu élevée. Nez sur les herbes et un peu d’abricot, l’élevage est assez nettement perceptible. En bouche, le vin est large, avec du gras, très légère amertume en finale, mais tout à fait supportable. En se réchauffant encore, le vin devient hélas un peu lourd, avec une sensation « beurrée » qui finit par fatiguer le palais.
Condrieu, Les vins de la Vienne (Cuilleron, Gaillard, Villard) 2012
Vins n° 5
Robe avec des traces d’évolution. Au nez, un peu de volatile, pot-pourri, groseille, mais aussi une sensation pas très agréable de fruits (trop) cuits, surmûris (presque « pourris », même si c’est trop péjoratif). En bouche, on retrouve cette sensation, avec un côté animal, musqué et une forte acidité. La matière est assez légère, les tanins sont imperceptibles. J’ai néanmoins bien aimé, même si l’équilibre est vraiment « sur le fil ». Selon moi, à boire. Le pinot m’a semblé assez évident, et, effectivement, Alain a encore frappé :
Meursault rouge Coche Dury 2002
Bon allez, maintenant on attaque la syrah ! Oh les belles côtes de boeuf !
Triplette n° 1
Nez pur de syrah, avec beaucoup de poivre vert, ça sent la vendange la entière. En bouche, un trait vert assez marqué, acidité assez haute, le vin accroche un peu. C’est encore assez austère : à attendre.
Côte rôtie Ampodium Rostaing 2014
Nez sur les fruits noirs, floral, mais aussi très vanillé… En bouche, c’est très séducteur et accessible, expressif, les tanins sont très fins, la matière soyeuse. C’est très bon, mais pour moi un peu « impersonnel » ; le qualificatif « international » (mon dieu, quelle infamie !) sera même avancé. A attendre pour que le vin gagne en complexité, mais aucun doute, la matière est très belle.
Côte rôtie Barbarine Gangloff 2014
Robe très sombre, nez sur les fruits noirs et plus généralement vraiment très « noir » : suie, goudron, encre ; une touche de violette également ; à l’aération, arrivent en force les olives noires. La bouche est très belle, expressive, avec beaucoup de fruits portés par une trame plus « minérale », avec une sensation de « caillou » et un petit côté « salin ». Les tanins sont présents, mais souples, un vin qui a de l’épaisseur. A attendre sereinement
St-Joseph Gonon 2014
Doublette n° 1
Nez sur les fruits noirs, goudron, cendre, avec une petite touche « pharmaceutique » pas très agréable ; on sent également l’élevage. En bouche, l’élevage est également présent, c’est jeune avec une matière imposante et concentrée, mais pas lourde en raison d’une belle acidité qui allonge le vin et lui donne un côté frais, presque mentholé. Fruits noirs (prune ?) mais aussi un peu rouges (framboise ?), puis violette, tabac et épices en fond de verre. Là encore, à attendre serainement.
Hermitage La Sizeranne Chapoutier 2009
Nez très pur, très floral (violette), une touche de poivre noir et de cacao. Bouche super équilibrée, une légère touche lardée / fumée ; c’est rond, plein, avec de la fraîcheur, la matière est hyper soyeuse et raffinée, les tanins enrobés, l’élevage parfaitement intégré. Très classe et excellent.
Côte rôtie, château d’Ampuis, Guigal 2007
Curieusement, nettement meilleure et surtout beaucoup plus accessible que le 2006 que j’avais trouvé encore très marqué par l’élevage.
Triplette n° 2
Nez avec des notes de pain grillé, fumé, viande séchée, un peu de poivre. Très belle bouche, avec beaucoup de rondeur et de souplesse, mais aussi une assez forte acidité que j’apprécie. Tanins soyeux. Un beau vin.
St-Joseph, Les Serines, Cuilleron, 2010
Nez sur les fruits noirs très mûrs, poivre, réglisse, mais aussi un côté « cassonade » pas très agréable. En bouche, c’est la déception : l’alcool l’emporte, ça chauffe ! Difficile de percevoir autre chose et surprise à la levée de la chaussette. Beaucoup trop jeune ou problème de bouteille ?
Cornas Clape 2010
Nez superbe et complexe, floral, fruits noirs, viande / sang, avec une pointe de volatile (on dira volatile « noble »). La bouche est à l’avenant, splendide d’équilibre : on retrouve ce côté « sanguin », avec une pointe d’épices ; la matière est pleine, soyeuse, grande qualité de tanins ; aucune lourdeur, aucune sensation de chaleur, l’acidité étire le vin très longuement. Une grande bouteille.
Côte rôtie, Les Grandes Places, Gérin, 2010
Doublette n° 2
Nez pas net du tout, avec un côté pourri fort désagréable qui prédomine. Pas mieux en bouche. Bretté ? A revoir sur une autre bouteille. Grincements de dents à la découverte de l’étiquette…
Hermitage Bessards Delas 2006
Nez frais, qui sent la vendange entière, fin et complexe, poivré, fumé/lardé, légèrement mentholé. En bouche, on reste sur un registre frais, pour ne pas dire « froid », assez austère, « rustique », avec une acidité assez élevée et un fruit en retrait. La matière est assez fine et cela manque un peu de gourmandise. Une petite déception, nous l’avions mieux goûté au domaine il y a quelques mois.
Côte rôtie Landonne Rostaing 2006
Un grand merci à Tuukka pour nous avoir concocté se superbe programme… et au cuisinier pour les savoureuses et très copieuses côtes de boeuf.
Paul