Nous fêtons Vendredi soir le rapide passage de notre agent secret Etienne, envoyé en mission spéciale au Moyen Orient d’où il revient évidemment avec une très grosse soif vu le règlement intérieur local. Le thème de la soirée est d’ordre général, avec prière de faire un effort quand même..
Nous sommes en petit comité, plusieurs membres éminents ayant été retenus par des excuses plus ou moins bidons et/ou œcuméniques.
Nous buvâmes à l'aveugle cela va sans dire..
Vin N° 1 :
Couleur Jaune très clair, il nous offre un petit apéro sur le trottoir du restaurant assez sympathique. Nous l’identifions comme bon Chardonnay plutôt jeune, vif, rafraichissant. Sans prétention mais bien fait.
Pouilly Fuissé « Vers Cras » 2014, Château de Beauregard.
Vin N° 2 :
Evidemment les malades de la bulle frappent encore, on me sert un liquide jaune paille , peu d’effervescence . Je me dis que je vais encore souffrir jusqu’au moment ou je me penche sur le verre pour sentir un très joli bouquet très poivré, et surtout une très grosse matière en bouche, assez inhabituelle pour un Champomy. Tiens , y’aurait du vin ici ??
Belle longueur en bouche , digne d’un vin blanc de bonne origine. Je ne sais pas ce que c’est mais c’est une superbe cuvée qui doit avoir au moins 10/12 ans minimum. Très longue finale sur la noisette, une fine amertume qui rafraichit bien la bouche. Très beau jus.
Gosset Celibris 2002.
Vin N° 3 :
Dès le premier coup de nez on décèle un fort arôme de bouchon, violent qui rend le vin imbuvable en l’état.Dommage car on a une belle matière sous la langue.
Chevalier Montrachet 2005 Bouchard. Aîe !
Vins N° 4 et 5 :
Deux vins blancs, semblables de robe : jaune très clair. Le nez N° 4 est un peu timide au départ, sur des notes de poivre, un peu de silex presque. Contrairement au N°5 qui développe une superbe aromatique de miel, de vanille.
En bouche le vin N° 4 est un peu sur la réserve, mais le nez à l’aération se développe +++, on ressent vraiment une forte « minéralité » c’est superbe. Le vin N° 5 reste dans un registre plus large d’épaule, il est plus puissant mais moins complexe je trouve.
Deux vins de très haut niveau ; on a pensé à un Chablis Grand Cru pour le premier (2007/08 ?) , et on a séché pour le second mais en restant dans le super haut de gamme en côte de Beaune (secteur Puligny ?).
Le premier vin est le
Meursault Genevrières 2005 Bouchard, mis en compétition par notre ami Gilles avec Le
Meursault Perrières 2005 Bouchard !! .
Chacun doit avoir je suppose ses préférences, mais pour moi gros coup de chapeau au Genevrières !!
Quel dommage de ne pas pu avoir fait le match avec le Chevalier Montrachet précédent !
Vin N° 6 :
Visuellement plus évolué, d’une belle couleur jaune paille on se doute que le breuvage est plus âgé que les vins précédents. La bouche est large, et le vin d’une carrure imposante en bouche, mais les saveurs sont nettement en deçà des Bouchard. Vin à mon avis en apogée dépassée, mais qui reste encore correct à boire, entendons-nous bien.
Meursault Perrières 2000 Leroy (Négoce je pense). Il est clair que le millésime ne pouvait pas lui permettre d’affronter à armes égales les Bouchard.
Vin N° 7 :
Nous passons aux rouges pour requinquer les globules. Le vin, servi en carafe (double carafage de une heure chacun) est noir comme de l’encre, avec du dépôt .
Nez hyper concentré sur les fruits noirs, une touche boisée raffinée. Hyper complexe.
La bouche est énorme, et pourtant parfaitement équilibrée. Quintessence du grand Bordeaux, sur un millésime assez jeune (2005 souvent cité, ainsi que 2010).
Longue finale pas encore très complexe… mais le potentiel est certain ou presque. Une nette touche pierreuse, minérale, redent ce vin irrésistible à mes yeux. Une très grande future bouteille qui tient son rang.
Montrose 2003. Le monstre…en culotte courte pour le moment !! Mais un futur crack, pas la peine d’être un super devin pour deviner ou augurer son avenir. Me rappelle Lynch Bages 89 jeune par sa fougue, sa concentration.
Vin N° 8 : nez bouchonné, ce que confirme une bouche buvable mais altérée de manière indubitable.
Dommage pour
Figeac 2000
Vin N° 9 :
Vin noir, épais visuellement !! Nez complexe de violette, de cuir, viande. C’est super bon je l’avoue, et en bouche c’est idem !!
Velouté, mais encore très costaud il est équilibré par une acidité assez élevée, mais bien balancée par une extraction tannique impeccable. Rhône Nord pour moi, 1999 peut être ? Côte Rôtie de luxe !! (Jamet ?)
Cornas « Reynard » 1999 T. Allemand. Là encore un très grand vin. Bon je suis content de moi, confondre Jamet et Allemand c’est tout de même insultant ni pour l’un ni pour l’autre !!
Vin N° 10 :
Vin plus évolué vu la couleur rouge brique du verre.
Nez sur le tabac, le sous bois pointe mais il reste encore un peu de fruit rouge.
Belle bouche bien fondue, patinée par le temps. 15-20 ans au moins. En Medoc. Yes, je l’affirme. Belle bouteille, j’aime beaucoup ce style distingué, très classieux.
Branaire Ducru 1989. Nous devisons assez longuement sur cette étiquette qui nous semble très performante ces temps derniers, bien que peu médiatisée face à certaines signatures beaucoup plus chère et pas toujours meilleures.
Vin N° 11
Robe rubis clair, nettes nuances orangées sur le disque.
Le nez renarde passablement, la bouche est assez fluide, trahissant une apogée dépassée depuis trop longtemps. Bouche un peu alcooleuse (Monsieur + ?, ?), finale sur la cerise à l’eau de vie.
Bonnes Mares 1980 Domaine Bertheau.
Une jolie soirée en définitive, avec de bonnes surprises, des confirmation et aussi des déceptions encore dues au bouchon..On a beau se dire que c’est la vie, je puis vous assurer (pour avoir connu de genre d’avatar sur de très belles bouteilles) que l’on est assez « secoué » sur le coup.
Heureusement le reste des bouteilles était plus que bien et la bonne atmosphère a fait rapidement oublier ces petits tracas. Et on remettra ça la prochaine fois. !!
YR