Ici aussi, les amis, c'est la vie !
Pour l'enrobage, c'est
par ici
.
Champagne Francis Boulard, Grand Cru Grande Montagne
Robe très peu teintée, sur un léger gris vert.
Nez brouillon, sur une réduction tenace, sur le chou fleur en début de cuisson.
Et tout le monde connait la phrase de Céline dans Le Voyage...
La bouche est en revanche très bien construite, sur une impeccable trame acide avec beaucoup de tonus et de relance, quand la tension s'équilibre autour d'une matière pleine et d'une jolie bulle fine.
L'équilibre est réussi et ne manque vraiment à ce vin qu'un peu de charme aromatique pour provoquer plus de plaisir.
Jolie finale étirée par une très fine amertume.
Si le vin s'épure à la garde, ça peut donner un grand moment.
En l'état, pour la bouche en tout cas, c'est déjà très bien !
Vignoble Guillaume, Chardonnay, Collection Réserve, 2010
Robe sur un doré net.
Nez riche et ample, d'une grande complexité mais un peu mastard, avec un côté très solaire et élevé, quand les fruits jaunes répondent à de puissantes notes fumées dans un ensemble puissant mais pas vulgaire.
La bouche confirme que ce vin ne joue pas dans le registre de la délicatesse mais de la largeur et de l'ampleur, tant en matière qu'en aromatique. Le vin possède une texture grasse et glycérinée qui tapisse le palais et verserait dans la lourdeur si n'était la présence d'une très belle trame acide qui mobilise l'ensemble.
La richesse de l'élevage s'exprime assez nettement et les notes fumées sont un peu entêtantes.
Mais force est de constater que l'ensemble tient bien la route dans son registre riche et costaud même si la finale manque un peu de délicatesse à mon goût.
Jolie découverte pour un vin vineux qui me semble doté d'un beau potentiel de garde.
Foie gras poêlé, asperges vertes
Domaine Marc Colin, Saint Aubin 1er Cru En Rémilly, 2005
Robe sur un doré léger.
Changement de registre avec un nez ultra classique, précis, d'une construction remarquable de maîtrise, où de jolies notes florales très élégantes et qui tirent sur la guimauve s'ébrouent dans un pointe fumée et minérale du plus bel effet.
Bouche à l'avenant, structurée et précise, d'un équilibre entre matière et acidité quasi parfait, sur un volume à la fois profond et frais à peine chahuté par une anicroche amère qui s'efface immédiatement sur le plat.
Goûts très classiques de chardonnay bien mûr et bien élevé.
Finale délicieuse d'évidence et de fraîcheur pour un vin qui n'a comme défaut que de se vider trop vite.
Beaucoup de plaisir !
Noix de Saint Jacques snackées
Domaine Weinbach - Riesling Schlossberg Grand Cru Cuvée Ste Catherine, 2008
Belle robe dorée bien brillante.
Nez élégant, jeune, presque primaire, quand le citron confit répond à des notes terpéniques assez présentes, sur le pétrole et la naphte.
Bouche racée, tranchante en attaque et moins équilibrée et confortable que le St Aubin, sur une acidité très élevée en limite de morsure. L'ensemble n'en reste pas moins doté d'une grande capacité de relance et se propulse dans une finale très citrique dont la jeunesse me semble appeler la garde pour gagner en complexité aromatique et en fondu.
Très bien mais à attendre encore.
Domaine Coche-Dury, Meursault 1er Cru Les Caillerets, 2002
Robe jaune dorée.
Nez classique et pas très complexe encore, sur le beurre frais, les fruits jaunes, de jolies notes de fougère. C'est posé, bien fait mais d'une jeunesse évidente (sic...
) qui le rend un peu simple encore.
Bouche impressionnante et qui va se jouer en deux temps. L'attaque est d'un volume énorme, sur une matière quasi huileuse d'une grande richesse. Mais au moment où on pourrait redouter que le vin se vautre dans la mollesse, un impact génial à la fois d'acidité et de concentration de matière prend le relais et vous en met littéralement plein la bouche !
Le vin rebondit et se relance encore encore dans un ensemble aussi puissant que caréné, tout en allonge, en impact et en rythme.
Finale impressionnante de puissance et de persistance, à la limite du virulent tellement les extraits secs laissent comme une mâche en bouche. Whaou !
La seule réserve à avoir serait un certain manque de complexité aromatique mais rien que de plus normal sur... un Bâtard-Montrachet 2010 ? Niet ? Un 2008 alors ?
Comment ça, c'est pas ça ? Ni ça ? Dites moi pas qu'c'est pas vrai ?!
Tombe ton benard, Gunthard, voilà que j'ai raté l'Coche !!
Le genre de bouteille qui justifie à elle seule et s'il en était encore nécessaire la réputation du domaine !
Car celle-là, avec 10 ans de plus et les notes d'évolution, il y a un monument au bout de l'attente !
Excellent !
Domaine Armand Rousseau, Clos de la Roche, 2008
Robe assez claire et évoluée, sur un rubis qui tirent sur le brique.
Nez agréable, léger, sur les petits fruits rouges enrobés dans un trait légèrement fumé.
Bouche assez simple, sur une matière fluide un peu vite grignotée par une acidité très haute.
Les goûts sont agréables, sur la groseille, la grenade fraîche mais le vin manque de générosité pour apporter plus de plaisir.
Finale simple et un peu stricte, avec une légère amertume.
Assez bien sans plus.
Domaine Ganevat, Côtes du Jura, Les Vignes de mon Père, 2003
Robe dorée.
Nez curieux, un peu brouillon et qui oscille entre de jolies notes florales (fleurs blanches) et d'agrumes (mandarine) et une pointe bizarre nettement moins avenante et qui m'évoque l'étable.
Bouche très puissante, à la limite de la dureté, sur une acidité saillante et acérée et une matière riche et marquée d'une certaine amertume.
J'ai un mal de chien à me faire un avis sur ce vin, qui va et vient de l'opulent au virulent en équilibre, du floral au douteux en aromatique.
La finale en revanche est d'une indéniable persistance.
"Non, je ne peux pas dire que je n'aime pas" comme disait Thérèse. Mais resterait pas du Coche par hasard...
Fromages jurassiens (et un ami du Chambertin qui passait par là... )
Domaine François Mossu - Vin de Paille 2010
Robe ambrée d'une certaine épaisseur.
Nez très classique d'un Paille à l'ancienne, quand une petite pointe oxydative et des notes de marc enrobent des senteurs de confiture de fruits rouges, de poires tapées, de raisins secs.
Bouche fraîche sur une attaque acide puissante qui prend un peu le pas sur une liqueur pas très imposante.
L'ensemble est rythmé et absolument pas saturant.
L'aromatique est en revanche un peu marquée par des notes épicées qui tirent sur le cognac et fait perdre un peu de gourmandise au vin.
Finale agréable mais moins construite et longue que sur le millésime 2009 dans mes souvenirs.
Bien.
Arnould (et les tiens, qui ont subi avec gentillesse notre intrusion toute en décibels ), Rémy, un énorme merci pour ce moment superbe !
Portez vous fort et vivement le prochain.
Oliv