LPV Forez ou le bang des carafes
Nouvel épisode du club des 5 Foréziens en ce vendredi 31 Mars, marqué une nouvelle fois du sceau de l'amitié et du partage, avec cette fois, en bonus, la découverte d'un geste technique original et assez rocambolesque!
(explications en fin de message...)
Au menu:
- Feuilletés, tuiles de parmesan, saucisson, sashimis/gomasio
- Lard de Colonata, Noix de Saint Jacques et Langoustines juste snackées (un délice)
- Rôti de Boeuf, haricots, champignons et pommes dauphines
- Plateau de fromage
- Tarte fruits rouges/amandes
Vin 1: Domaine Bénard-Pitois, Champagne 1er Cru, Blanc de Blancs, 2005
La robe est jaune claire, avec une effervescence vive, aux bulles assez fines. Le nez est marqué par la pomme verte, le citron, le raisin, très légèrement oxydatif. La bouche est assez puissante et tonique, avec une belle acidité. La matière semble mûre et charnue, ou l'on retrouve des fruits jaunes, enrobés par une sensation crémeuse un peu marquée. La finale est moyennement longue, sur le zest de citron, avec des amers un peu prononcés. Peut être un peu démonstratif, mais j'aime bien la facilité et la gouleyance de ce vin, qui pourrait supporter un dosage un peu moindre (actuellement aux environs de 9g/L). Comme le marque justement JB "Tranquillou" pour commencer :
Bien à Très Bien (15,5/20)
Vin 2: Château Béla, Sturovo région, Muzla (Riesling), 2006 (Slovénie)
La robe est d'or. Le nez ne trompe pas: plastique, citron vert, on est sur le riesling. La bouche est puissante, avec une matière dense, sur le caramel. On ressent une grosse acidité, qui semble nécessaire mais particulièrement bien adaptée pour équilibrer ce jus. On retrouve un peu de caramel au lait, un très léger moëlleux. La finale est longue et traçante, quoique légèrement brûlante. C'est un vin assez confortable, gourmand et très digeste, avec un peps assez étonnant.
Excellent (17/20), il n'est pas sans me rappeler ce
Smaragd de chez FX Pichler
Vin 3: Domaine de Montcalmès, Coteaux du Languedoc, 2013
Ouvert par la faute d'un administrateur belge qui venait
d'en faire des éloges quelques jours avant...
C'est malin, tiens!
La robe est d'or également. Le nez est floral, avec des fruits jaunes, de la pêche. La bouche est charnue, grasse et ronde, avec un côté enveloppant assez marqué. On retrouve un léger trait de verveine, accompagné de fruits jaunes mûrs. La finale est moyennement longue, très ample, avec un retour un peu fumé/grillé. C'est un vin clairement bien élevé, certains sont partis bourguignon
(ce qui ne m'étonne pas du tout), dans un style gourmand qui me correspond bien. Accord une nouvelle fois réussi avec les sashimis
(rapidement dégommés au passage).
Très Bien à Excellent (16,5/20)
Vin 4: Ferme de la Sansonnière, VDF Les Fouchardes (Monopole), 2014
La robe est jaune claire, qui dépareille avec les précédents. Le nez est très porté sur les hydrocarbures, avec de la menthe, du poivre. La bouche est assez puissante, sur le marc de raisin. On retrouve un très léger beurré, du plus bel effet, avec toujours des plantes médicinales, de la menthe. Resservi un peu plus frais, on a l'impression que la matière s'épaissit. La finale, sur le bâton de réglisse, est un peu chaleureuse, limite brûlante au départ, mais s'assagit favorablement ensuite. C'est un vin dont l'air lui aura fait le plus grand bien. Je l'ai beaucoup aimé, j'étais parti sur un chenin.
Excellent (17/20)
L'excellente entrée concoctée par JB, dont l'alliance avec la cuvée Les Fouchardes de la Ferme de la Sansonnière, est redoutable!!! On en redemande!
Vin 5: Louis Jadot, Pommard 1er Cru, Les Grands Epenots, 2005
La robe est rubis pour ce premier rouge. Le nez est salin, un peu sanguin, légèrement floral. La bouche est fraîche, un peu kirschée, avec un peu de végétal pour complexifier cette matière, que je trouvais assez légère initialement. Par contre, je retrouvais une tendance minérale pierreuse franche, avec une belle floralité, me faisant évoquer un terroir dur du beaujolais
(je voyais bien un Morgon la dessus). L'aération, l'aura densifié, c'est vrai également. On retrouve des touches d'agrumes (zests d'oranges) qui apportent un côté sanguin à ce vin, et de la fraîcheur. Il fini un peu court selon moi, très légèrement sucrailleux, mais sait rester gourmand tout en restant ferme.
Très Bien à Excellent (16,5/20), pour ce vin plein de contraste, et dont la garde est encore certaine.
Vin 6: Domaine des Roches Neuves, Saumur Champigny, La Marginale, 2010
La robe est grenat. le nez est sur le cèdre, très élégant, et le cassis, avec une touche poivronnée mais élégante. La bouche est très racée et fraîche. On ressent une composante végétale, vraisemblablement de la rafle, qui lui apporte droiture, fraicheur et tension. Les tanins sont fins, assez denses, et se resserent bien en finale, confèrant à l'ensemble un soupçon de rigidité. Derrière cette belle bouche, on retrouve un peu de fruits rouges, qui ne dominent pas l'ensemble. La finale est moyennement longue. J'étais sur un cabernet franc, sur un chinon de chez Joguet.
Très Bien à Excellent (16,5/20)
Vin 7: Château Pontet Canet, Pauillac, 5ème Grand Cru Classé du Médoc, 2004
La robe est grenat foncée. On est face à un très beau nez, assez net, sur le cassis et sa crème, un peu de vanille et de poivron. La bouche est fraîche, relativement fondue, peut être un peu fine. On a une aromatique sur le cassis et un peu de poivron, mais effectivement de façon moins élégante et précise qu'au nez. L'acidité est également un peu haute, par rapport à cette matière en demi-corps. La finale est belle et élégante, mais l'ensemble manque toutefois d'un peu de gourmandise. Je serai toutefois moins sévère que JB, c'est un vin que je trouve malgré tout
Très Bon (16/20), et qui demande encore peut être un peu de temps.
Vin 8: Domaine Guiberteau, Saumur, Les Arboises, 2004
Vin carafé/décarafé...Goûté seulement en fond de verre!
La robe est grenat, légèrement tuilée. Le nez est porté sur les embruns, avec un côté sanguin. La bouche est fraîche, avec une sensation minérale/pierreuse assez marquée. Une structure assez imposante constitue la colonne vertébrale de ce vin. L'acidité est haute, mais conjugué à cette matière, cette tension, un peu de floralité et des fruits rouges, on a un équilibre sur le fil, limite baroque. La finale est longue et rafraichissante, le tout étant d'une grande élégance. Franchement le vin de la soirée,
Excellent à Exceptionnel (17,5/20).
La prochaine fois, Nico, amène le en bouteille!
Vin 9: Marquis Anselme Mathieu, Châteauneuf du Pape, 2007
La robe est grenat foncée pour ce dernier vin rouge. Le nez est sur la prune, avec une grosse volatile. Mal barré en ce qui me concerne...On retrouve en bouche de la violette, un peu de bonbon anglais. La structure est en filigrane, l'ensemble est frais, sans grosse matière et fini trop court. Une déception.
J'étais parti sur un mauvais Barolo ou pire encore, un Gauby!!! Seulement
Correct (13/20)
Vin 10: Domaine des Bernardins, Muscat de Beaumes de Venise, Hommage (Non millésimé)
Il s'agit d'un achat direct domaine, au printemps 2011, me laissant penser qu'il s'agit d'un millésime antérieur à 2010
La robe est cuivre, avec un léger rose. Le nez est sur le rancio et l'orange amère, un peu de quinine. La bouche est paradoxalement assez légère, bien plus que ce que le nez pouvait laisser imaginer. On retrouve également un peu de gras, mais pas de sensation trop sirupeuse. La finale est courte, sur les petits fruits rouges, les fruits secs. C'est un
Bon à Très Bon (15,5/20) vin de dessert, pas lourd, assez digeste, et qui se marie bien avec la tarte
Et c'est ainsi que se soldait cette nouvelle soirée, riche en émotions, à près de 3 heures du matin, non sans qu'un des convives ait perdu son téléphone!!!
Merci à vous les copains pour tous ces bons moments que l'on passe ensemble...
Merci de m'avoir lu.
BONUS: LE DECARAFAGE!!!
LPV étant un forum dont l'essence même est le partage et/ou la découverte, j'en veux pour preuve la fabuleuse
renaissance d'un des plus grands vins de France
, nous ne pouvions passer sous silence un
"fait de jeu" de cette soirée. Le forézien étant un étonnant mix de créativité et de sportivité, il se trouve qu'un nouveau geste technique vinique est né la semaine passée...:
Le Décarafage! Voici sa fiche technique résumée:
Objectif initial:
Permet de s'affranchir de goûter le tord boyau amené par tonton Marcel lors du repas familial dominical. Le risque est toutefois de se servir du décarafage de façon intempestive, notamment lorsqu'on a prévu de régaler ces amis, provoquant ainsi l'hilarité générale.
Matériel initialement nécessaire:
- Une carafe. Remplie, de préférence. Choisir en Cristal de Baccarat pour la version Audouzienne.
- Une deuxième bouteille à ouvrir
- Un bouchon récalcitrant
- Un tire-bouchon. Le bi-lame est exclu.
Matériel secondairement nécessaire:
- Une éponge
- Une serpillère
- Un balai et/ou aspirateur
- Un mouchoir. Pour pleurer. En dentelles pour la version Audouzienne.
Méthode:
- Carafer le premier vin. Si possible du rouge. Pour tâcher, il n'y a pas mieux.
- Mettre la seconde bouteille à ouvrir à proximité immédiate de la carafe. Un intervalle entre les deux supérieur à 5 cm est recommandé, pour qu'un impact suffisamment puissant fasse son office.
- Essayer de déboucher la seconde bouteille avec le tire-bouchon, en tirant vivement, si possible avec un léger biais, pour faciliter la casse du bouchon.
- Retenir la bouteille lorsque le bouchon casse, et tourner son poignet légèrement de façon à donner un coup de bouteille sur la carafe se trouvant à proximité.
- Essayer de sauver ce qui peut encore l'être...et bonne dégustation!!!
En Résumé:
Plaisanterie mise à part, la leçon à retenir est qu'il faut toujours s'éloigner pour ouvrir ces vins, et si possible se mettre à distance de tout ce qui peut s'avérer fragile! (Carafes, verres, porcelaine, vaisselle, belle-mère...).