Un cœur en or, une hospitalité et une générosité sans limites, des talents culinaires insoupçonnés, mais une descente à faire pâlir un polonais. Pour un ex-potard rangé des traquenards et des soirées no limit ou qui partent en sucettes, voilà des lustres que je n’avais pas fini dans un tel état… N’empêche que quand on boit prou mais que du bon, on n’est même pas malade le lendemain et on est même capable de rempiler pour 4h15 chez Jacky Blot !!!
Ils sont fous ces loirétains… mais qu’ils sont adorables, quelle bonne soirée initiée vers 20 h et terminée heu… vers 2h30 ??? Mes souvenirs sont vagues…

Un immense merci à Harry & Emmylou de nous avoir si grandement reçus.
Le ratio de 15 bouteilles pour 7 me paraissant au départ totalement inconcevable a finalement semblé raisonnable…
Un seul regret tout de même, à la vue de mon état, j’étais trop fatigué en sortant pour chanter à tue-tête dans le cœur d’Orléans tout un éventail de jolies chansons paillardes que l’on apprend gentiment sur les bancs de la faculté de pharmacie…


Le programme de cette soirée vieilles cartouches : 2 bulles, 2 blancs secs, 7 rouges, 2 blancs intermédiaires, 2 susucres






Vin °1
La robe est œil de perdrix, brillante. Le nez est très acidulé, très frais, petits fruits rouges, fraise tagada, bonbon anglais. Très expressif. La bouche est d’abord vineuse, ample, puis vient une grande fraîcheur, une belle acidité, c’est là aussi expressif, séveux, long, puissant sur la finale, presque charpenté. Avec un peu d’air, c’est la fraise gourmande et mûre qui ressort. Très jolie bouteille de mise en bouche avec les verrines. Très bien
Il s’agit de : Gonet-Médeville – Champagne – Blanc de Noirs 1er Cru Brut



Vin n°2
La robe est or, évoluée. Le nez truffe, il exprime des notes fumées, de sous-bois, d’épices, de safran. La bouche présente une superbe attaque, subtile, fine, juste, avec du miel, des noisettes, du pain américain grillé, un grand volume, c’est salin, une belle acidité mais un léger manque de longueur et de largeur. L’aération fera le plus grand bien à ce vin qui justement va se complexifier, s’allonger, avec des notes de fleurs séchées, de cire et une belle rémanence sur des notes truffées, de miel et de noisette. Un très beau Champagne. Très bien +
Il s’agit de : Jacquesson – Champagne – Avize Grand Cru Brut 2000 (dégorgement 1er trimestre 2009)



Vin n°3
La robe est d’un or caramel, lumineuse. Le nez est hydrocarburé, largement porté sur les agrumes, l’orange amère en particulier, puis la bergamote, le gingembre. Il évoluera sur les fruits de la passion. La bouche est assez puissante, charpentée, de belles épices, de l’orange amère toujours, du kumquat, du pamplemousse, puis de nouveau des épices. Le vin est très finement acidulé (belle acidité basale, que l’on ressent un peu atténuée du fait de la grosse charpente et de la matière puissante du vin), avec un grand volume. A l’aération, il évolue sur les fruits exotiques (mangue, passion). Une grande longueur, avec de la salinité de fins et beaux amers. Superbe bouteille et il est à noter que le carpaccio de Saint-Jacques au gingembre a constitué un somptueux accord avec ce vin. Excellent -
Il s’agit de : Weingut Fürst Löwenstein – Rheingau – Riesling Auslese trocken 1989 weisssilber
Il est à noter que le domaine a été vinifié au Schloss Vollrads pendant une bonne partie des décennies 80 et 90 avant de retrouver son indépendance…



Vin n°4
La robe est or verdâtre, brillante. Le nez est très minéral (pierre mouillée, calcaire mouillé plutôt), il est terpénique, kumquat, un peu de passion. La bouche est totalement sèche, un peu truffée, presque austère, des notes de verveine, de citron, c’est bien acidulé, juteux, de belle longueur, mais surtout de forte minéralité. Bel accord avec le tartare de saumon/citron/aneth. Bien ++
Il s’agit de : Domaine Freslier – Vouvray sec 1985



Vin n°5
La robe est soutenue, grenat/rubis largement tuilée. Le nez est paprika, tomate séchée, bois précieux, cèdre, il est terrien (on est dans le Médoc là !!!), mais il présente aussi beaucoup de fruits. La bouche est pulpeuse, terrienne, juteuse, fruitée, gourmande, assez solaire et de belle longueur. Le côté « terre » au sens de terroir ressort particulièrement. C’est un très beau vin dans la plénitude de l’âge, je pars sur un Chasse-Spleen d’environ 25 ans… Très bien
Il s’agit de : Château Poujeaux – Moulis en Médoc 1976
Quelle fringance pour un 1976 !!! Il est loin d’être en déclin (mais il ne faut plus tarder pour en profiter)



Vin n°6
La robe est rubis évoluée, assez claire, à franges largement orangées. Le nez est kirsché, très terrien, sous-bois, champignon. La bouche présente des notes de griottes, de mûre, de champignon, de sous-bois, avec une fort belle acidité. C’est un joli vin en fin de vie qu’il ne faut plus laisser en cave. Bien
Il s’agit de : André de Méricourt – Vosne-Romanée 1986



Vin n°7
Alors là, je suis totalement passé à côté, ça foxe, ça dévie, la bouche n’est pas du tout nette pour moi, c’est de plus réduit. Un vin totalement incompris pour moi… Non noté
Il s’agit de : Domaine Lucien Geoffroy – Mazis-Chambertin Grand Cru 1988



Vin n°8
La robe est grenat sombre. Le nez paraît d’abord assez austère puis après secouage dévoile beaucoup de fruits (+++), sur une sensation de vendange entière, une sensation de griotte, de violette, avec une belle fraîcheur. La bouche est cistercienne, d’une austérité noble, avec une grande acidité remarquable, toujours beaucoup de fruits sur cette structure, une légère animalité, mais vraiment l'ensemble constitue un vin absolument superbe que j’apprécie grandement. C’est vraiment une très belle bouteille. Très bien +
Il s’agit de : Domaine Bruno Clair – Gevrey-Chambertin 1er Cru – Clos du Fonteny Monopole 1996


A noter avec les Bourgogne, un délicieux filet mignon de veau et purée de patates douces.


Vin n°9
Alors là mes cocos, on a fait un pas de géant…
La robe est grenat ultra soutenue, dense. Le nez est d’une intensité redoutable, avec un cuir noble de type selle Hermès, le fruit est intense, classieux, pur. La bouche est d’une immense suavité, avec cette cendre de cheminée monumentale de château médiévale (tiens, c’est bizarre, j’ai déjà écrit ça il n’y a pas longtemps… Lien de parenté hautement probable !!!). La bouche est insolente de jeunesse, avec une grande fraîcheur, une grande profondeur, c’est somptueux, le toucher de bouche fait preuve d’une stricte mais noble élégance. Le jus est complexe, avec une déclinaison de fruits noirs d’une pureté sensationnelle, puis une délicate sensation de fourrure (au sens du toucher de bouche). C’est un vin de haute couture, de grande longueur, d’immense rémanence. Quelle beauté !!! Ce ne peut être que lui… Grand vin
Il s’agit de : Château Haut-Brion – Pessac-Léognan – 1er Grand Cru Classé 1986
Si je devais faire le difficile, je dirai que le 1990 est encore plus complexe et sans le brin d’austérité présent dans le 1986…



Vin n°10
La robe est sombre, soutenue. Le nez est goudronné, puis présente des notes de fruits noirs, balsamique, de menthol. La bouche est sanguine, avec une belle acidité, avec beaucoup de fruits, une grande fraîcheur. C’est juteux, très digeste et surtout, c’est cette fraicheur qui me fait apprécier ce très beau vin. Très bien (+)
Il s’agit de : E. Guigal – Hermitage 1999


Avec ces deux vins, un savoureux magret de canard accompagné de têtes d'asperges vertes et jeunes carottes.


Vin n°11
Robe rubis très soutenue, brillante. Nez pétant de groseille, de tapenade, d’olive noire, d’anchois, c’est très expressif. La bouche est grandiose de fruits. Quelle expression du fruit !!! Superbe jus, des épices, un peu de garrigue, des agrumes, une grande fraîcheur, bel équilibre entre l’acide et les amers, très belle salinité. Très jeune mais déjà si bon… Superbe bouteille. Un vin jouissif !!! Très bien + / Excellent
Il s’agit de : Domaine de la Grange des Pères – IGP Hérault 2012



Vin n°12
La robe est or brillant. Le nez est sur des notes de miel, de cire, d’encaustique, de coing confit, on y ressent une belle acidité. La bouche est douce, fraîche, pas véritablement complexe avec de la salinité et des sucres résiduels. Bien
Il s’agit de : Wolfberger – Alsace Gewurztraminer – Cuvée Léon IX 1985



Vin n°13
La robe est or. Le nez est très floral, oxydatif, noisette et noix fraîche. La bouche présente une grosse tension, c’est très floral, avec de la fraîcheur, une superbe acidité, du miel, une grande floralité, une très belle salinité, du curry. C’est traçant et filant. Un très joli vin. Très bien
Il s’agit de : Domaine Ganevat – Côtes du Jura – Cuvée Privilège – Savagnin Sous la Roche 2000


Un royal plateau de fromages, que je qualifierai d'olivesque, a accompagné ces deux vins !!! (Il manque malheureusement la photo...)


Vin n°14
La robe est d’un or très clair. Le nez présente des notes de botrytis, de citron, de truffe, il est d’une belle finesse. La bouche est d’une droiture remarquable et d’une finesse aérienne, énorme acidité, le vin est sphérique, on passe au sabre laser, la tension est redoutable, le vin est cristallin, avec un jus très fin, une immense fraîcheur et toute une déclinaison de citron glacé. On en boirait des litres. Quelle belle bouteille, décidément j’adore !!! La tarte à l’ananas a parfaitement accompagné ce riesling mosellan. Très bien + / excellent
Il s’agit de : Weingut Fritz Haag – Mosel Saar Ruwer – Brauneberger Juffer Sonnenuhr – Riesling Auslese 1993 AP12-94



Vin n°15
La robe est caramel foncé. Le nez est caramélisé, sur des notes de café, de marc de café, puis développe du raisin de Corinthe, des notes de fin botrytis et d’agrumes (du fruit au confit). La bouche est d’une immense complexité, des fruits confits, du botrytis, avec un jus racé, un fin sucre d’orge, toujours cette essence de raisins de Corinthe, de raisins confits, de marc de café, presque de chocolat blanc. Quel jus, quelle concentration, c’est à la fois très riche, très puissant, très épicé, mais avec de la fraîcheur. Une magnifique bouteille pour terminer. Le tiramisu était juste un délice en accompagnement de ce grand Vouvray. Grand vin
Il s’agit de : Domaine du Clos Naudin – Vouvray Moelleux Réserve 1990
La Goutte d’Or du même millésime ne doit pas être très loin…


Les desserts...




Aaaaaah camarades !!! Quelle belle soirée…
Comment ressortir complètement raide, dormir en gros 4h30, faire des bêtises en repartant de chez Didier le lendemain matin pour aller retrouver le maître à penser Jacky Blot pour repartir pour 4h15 et 26 bouteilles dégustées…

Quelles bonnes âmes ces orléanais !!!
Mes amis, que de bons moments passés avec vous autour de délicieux flacons et de goûteuse cuisine !!!

Je retiens en particulier trois admirables bouteilles :
Le Château Haut-Brion 1986, superbe de noblesse (décidément depuis décembre, c’est la 3ème fois que je rencontre ce château, il ne faudrait pas que je m’embourgeoise trop non plus, sinon après je vais finir par avoir des goûts de luxe…)
Le Vouvray Réserve 1990 de Philippe Foreau, un grand liquoreux dans la plus pure tradition
L’Auslese trocken 1989 de Fürst Löwenstein vinifié par Schloss Vollrads et le magnifique accord avec le carpaccio de Saint-Jacques au gingembre parfaitement préparé par Harry et Emmylou.
Harry et Emmylou, un immense merci pour votre générosité et encore un grand bravo pour vos talents de cordons bleus !



Portez-vous bien les loirétains et ne finissez pas dans la Loire, le Loiret ou l’étang après de telles soirées bien arrosées où l’eau n’est pas au max…


Vivien

Super CR Vivien, je comprend mieux pourquoi tu étais fatigué, faut recracher un peu sinon ça peut être dur pour les courtes nuits et les journées à suivre.
A bientôt
Stéphane

Merci Vivien, super CR, ça donne bien envie...
Amicalement, Matthieu

Superbe !

ces garçons ont du fond
merci !

Après un an à déguster à tous les râteliers de Touraine et du Loiret on se dit qu’il serait peut-être temps de proposer à notre tour l’organisation d’une soirée. Chose promise chose dûe, on envoie les invitations et on suggère de taper un peu dans les casiers poussiéreux. Je remercie Vivien, Didier, Yann, Camille et François d’avoir répondu présent à l’appel du tire-bouchon et d’avoir proposé de jolies bouteilles. Nous étions donc sept avec ma compagne, suffisamment assez pour pouvoir dégommer 15 quilles, suffisamment peu pour pouvoir honorer les apports de tous de plats sans passer la soirée en cuisine.

Vivien nous a bien résumé la soirée qui est malheureusement passée trop vite ! Et quand on organise je trouve que ça passe encore plus vite. Je n’ai pas eu le temps de prendre une seule note sur les vins mais j’en ai quand même pleins de souvenirs. Il y avait vraiment un beau niveau, c’est très agréable et ça change de boire des vins à maturité.
On a réussi à faire un joli tour de France (et même une petite escale chez nos voisins allemand) même s’il manquait des régions et des cépages. J’aurais bien aimé avoir un vieux cabernet franc et une vieille grenache en plus et sur les blancs un chardo évolué mais bon on ne peut pas tout avoir !

Pour les bulles, le Gonet-Médeville est un classique chez nous puisque c’est le champ qu’on boit le plus souvent, y’en a toujours une au frais. Je trouve que c’est un rapport qualité prix splendide (une vingtaine d’€) ! Il plait à chaque fois, la robe en plus et légèrement rosée ce qui lui donne une petite originalité et surtout il a une très belle vinosité et une fraîcheur désaltérante.

On a un peu loupé le service de la bouteille de Jacquesson. Donc si nos ratés peuvent servir à d’autres je vous conseille vivement d’aérer ce champagne quitte à le passer en carafe juste avant le service, et pas trop frais évidemment. 75cl c’est peu alors si on ne sert que le dernier ¼ de la bouteille convenablement… Dommage car une fois ouvert et réchauffé l’Avize s’était métamorphosé.

On passe ensuite à table avec le superbe riesling truc machin bidule en allemand 1989. Il est vrai que l’accord avec le carpaccio est réussi et ça restera pour mes papilles la combinaison gagnante de la soirée. Grand vin, ça commence très fort.
Weingut Fürst Löwenstein – Rheingau – Riesling Auslese trocken 1989 weisssilber

Ensuite c’est le fameux Vouvray dont Didier m’avait tant parlé. Vouvray du domaine Freslier. Je n’avais pas encore eu l’occasion de le goûter, enfin si, j’ai réalisé il y a 3 jours que c’est le vin que je bois tout le temps chez mes beaux-parents. C’est vrai qu’il est très bien fait ! Et même avec 32 ans de cave il tient encore très bien la route. C’est certain, avant l’été je passe au domaine faire mes réserves.

Après réflexion j’aurais dû faire passer le vouvray et le tartare avant le riesling et le carpaccio. J’apprends et je note pour les prochaines fois.

On passe aux rouges.

Le matin, vers 10h, j’ai commencé à déboucher les bouteilles de rouge, Poujeaux 76, Haut Brion 86 et GDP 2012 (François me l’avait fait passer pour que je l’épaule 12h avant dégustation). Je me sers donc 3 verres et je commence par goûter le Poujeaux. Platoche, inexpressif ça ne me parle pas du tout. Je passe au HB, la peur au ventre (je n’ai pas précisé mais je suis devenu t-c-a-phobe), oufff, pas de bouchon! C’est déjà très ouvert : des fruits noirs, du cuir, de la ronce, le nez est très profond c’est envoutant, je trempe mes lèvres et là c’est le big smile, parfait ! Au tour de la GDP qui est déjà très expressive elle aussi! Ça sent les vacances, la Provence, les barbeucs, la tapenade, les épices, la garrigue, la bouche est splendide même si je ressens une légère pointe d’alcool. Là je me dis vivement ce soir et tant pis pour le Poujeaux !

Que nenni, le Poujeaux s’est finalement très bien comporté le soir et s’est complétement ouvert et n’est pas mort pour un sou.

Le vin suivant en revanche est en phase descendante. A l’aveugle tout le monde est dérouté, certains partent sur une vieille syrah, d’autres sur un vieux bordeaux on fait à peu près toutes régions et je dévoile l’étiquette, enfin … ce qu’il en reste. C’est une vieille Vosne Romanée 86 d’un domaine inconnu de tous. Je ne connais rien sur ce domaine et pourtant j’ai bu un paquet de bouteilles de ce monsieur (André de Méricourt), sur pas mal de terroirs (volnay, gevrey, aloxe, chassagne, chambolle…). Tous avec ce style kirsché, cerises à l’eau de vie, sous-bois. Ça me plait bien et c’est facile à boire et ça colle bien avec le veau.

Pour le Mazis-Chambertin 88 je ne pense pas que ce soit une question d’incompréhension Vivien, mais simplement un souci de bouteille. Le vin avait un côté de viande en décomposition très désagréable. Dommage car à la vue de l’étiquette on aurait pu s’attendre à quelque chose au minimum très bon.

Tant pis on passe à la cartouche suivante.

Aucun défaut sur ce Gevrey-Chambertin 1er Cru – Clos du Fonteny Monopole 1996 de Bruno Clair, j’aime beaucoup, très belle concentration de fruit, grosse structure, il y a une base à mon avis solide pour le laisser encore vieillir, se complexifier et s’affiner.

On termine le premier plat et là je sers tout le monde. Vivien me demande le crachoir car il commence à ressentir les effets de l’alcool. NOOONNN ! Pas pour le Haut Brion tout de même !! Je ne dis rien et lui donne un crachoir. Je me rassois et je mate, il goute, hésite et avale finalement. Bingo ! Les premiers commentaires arrivent et HB est vite cité, je ne garde pas le suspens plus longtemps afin de faire profiter de la deuxième tournée étiquette découverte. Et oui c’est sympas parfois une étiquette ! On terminera le Haut Brion avec les magrets de canard qui arrivent tout chaud de cuisine.

Nouvelle cartouche qui s’accorde également très bien avec le magret. C’est le vin de qui Yann que je sers, Yann qui d’ailleurs assure mordicus à l’aveugle que ce n’est pas le sien, à la découverte de l’étiquette et de sa moue surprise on rigole bien. C'est un Hermitage 1999 de Guigal. Mais c’est vrai que pour un Hermitage on ne reconnait pas vraiment la syrah du nord. Tout le monde est à peu près d’accord pour un assemblage avec une majorité de grenache. Et bien perdu pour tout le monde ! Ce n’était pas vraiment typé syrah mais c’était tout de même très bon! Il est resté un fond dans la bouteille que j’ai fini le surlendemain et j’y ai pris à nouveau beaucoup de plaisir.

On termine la série de rouges avec le vin hors thème, la Grange des Pères 2012. Un très beau vin mais qui aura je trouve finalement perdu à l’aération par rapport à ma première impression le matin avec un nez un peu moins explosif.

C’est l’heure du fromage, le plateau s’est bien fait dégommer, surtout la tomme du Berry truffée. J’ai eu beaucoup de mal avec le Savagnin Sous la Roche 2000 de Ganevat, ce n’est pas mon style de vin je n’y suis pas du tout habitué mais c’est vrai que ça collait assez bien avec l’époisses et le comté.
J’ai plus accroché avec le Gewurtz 85 de Wolfberger auquel j’ai trouvé un très bel équilibre même si l’accord avec les fromages n’était pas évident.

On a ensuite eu le droit à deux très beaux sucres dans deux styles différents et finalement peu comparable.
Le premier était beaucoup plus léger, aérien, de la dentelle, une finesse remarquable. La tarte à l’ananas n’était pas au niveau, ananas « extra sweet » mon c... Du coup je ne l’ai pas terminée et j’ai profité du vin pour lui-même.
Weingut Fritz Haag – Mosel Saar Ruwer – Brauneberger Juffer Sonnenuhr – Riesling Auslese 1993 AP12-94

Le vin suivant est tout simplement une tuerie ! Je remercie à nouveau Camille pour cet apport car j’ai vraiment été conquis. Même si l’accord avec le tiramisu colle, le vin pourrait être un dessert à lui tout seul ! J’ai été subjugué par cette concentration, cette complexité, cette classe. Même avec tout ce sucre il n’y a aucune lourdeur dans le vin, c’est frais, c’est beau, c’est long et il en restait un fond pour le lendemain
Domaine du Clos Naudin – Vouvray Moelleux Réserve 1990

Au final une très belle série de vins avec des gens formidables. Le crachoir sera resté sec tout au long de la soirée. Ça se laissait deviner car tout le monde en avait un ptit coup dans le nez et l’ambiance était joyeuse.

"On termine le premier plat et là je sers tout le monde. Vivien me demande le crachoir car il commence à ressentir les effets de l’alcool. NOOONNN ! Pas pour le Haut Brion tout de même !! Je ne dis rien et lui donne un crachoir. Je me rassois et je mate, il goute, hésite et avale finalement. Bingo"

Grandiose!!!
Je suis écroulé de rire!!!

Magnifique récit "dans les conditions du direct"

Bravo Harry pour cette belle soiree. Je regrette de n avoir pu me libérer mais on se rattrapera.

Je vois que la réserve 90 se goûte toujours aussi bien. Belle dégustation en tout cas.

Coach