C'est au tour de Nico de nous recevoir, avec pour thème vins à moins de 20€, après plusieurs soirées avec de grosses étiquettes.
Bera & Figli – Moscato d’Asti (2015): très parfumé comme souvent avec le Moscato, sur le raisin blanc, la pêche, les fleurs blanches. La bouche est sucrée, mais elle ne fait pas ses 130gr de résiduel, très digeste, légère, on en boirait des litres à 5%. Finale assez courte mais c’est pas ce qu’on lui demande. Le premier Moscato d’Asti que je goûte qui n’est pas trop lourd. Par contre, à placer en fin de série je pense, un vin sec ne peut pas passer derrière. TB.
Deiss – Alsace 2014 : (13 cépages) robe claire, nez un peu floral, avec de l’abricot, bouche assez puissante, sèche, avec beaucoup d’amertume, léger perlant, on est plusieurs à partir sur roussanne/marsanne/viognier. Un vin qui manque clairement de gourmandise et trop amer. Mais il souffre de passer derrière le Moscato d’Asti. B-.
Markus Molitor - Riesling Erdener Treppchen Kabinett 2014 : robe paille, nez sur le citron, le pamplemousse, un petit côté végétal (écorces d’agrumes) qui était un peu plus marquée le lendemain, pas de pétrole ici. La bouche est minérale, tendue, citronnée, salivante, une impression d’une dizaine de grammes de résiduel qui lui ajoute de la gourmandise, facile à 10,5%, manque juste d’un poil de longueur pour être un très grand vin. Rapport q/p incroyable (environ 13€). TB+.
F. Cotat – Sancerre Culs de Beaujeu 2008 : robe très claire, nez à fond sur le citron, quelques notes beurrées qui me font partir sur un chardonnay bourguignon sur une année fraîche. La bouche est très puissante au départ, puis un peu plus sage avec aération, grosse tension, minérale, encore sur le citron, les agrumes, finale très longue et salivante. Aucun arôme variétal du sauvignon. TB.
Beck-Hartweg – Pinot Noir F 2013 : robe rubis assez trouble, nez légèrement réduit, sur des notes de fruits rouges, typé vin nature. La bouche est perlante, légère réduction là encore, beaucoup d’acidité, quelques fruits rouges, je pars sans aucune certitude sur un Beaujolais sans soufre. Aucun plaisir en l’état pour quasiment tous les convives. La fin de verre, un peu moins réduite et moins perlante est plus intéressante, à voir après une très longue ouverture peut-être. Mais on me souffle dans l’oreillette que le lendemain ce n’était guère mieux. Moyen.
Terrasses d’Eole – Auro Rousso Ventoux 2010 : robe foncée, qui semble concentrée, beau nez très marqué confiture de cassis et de mûre, cacao, un peu vanillé dans le fond. Bouche très gourmande, avec de la matière, mais surtout des tannins parfaitement enrobés, c’est très soyeux, toujours sur le cassis, un peu vanillé, très bon servi assez frais, un peu chaud sur la fin de verre à température plus élevée. Très bon vin, comme le 2009 qu’on avait bu dans une précédente soirée. TB.
Clos de l’Anhel – L’envie Mourvèdre 2011 : (Vin de France, fait sur le secteur de Corbières) Robe foncée, concentrée aussi, le nez est un peu plus marqué garrigue que le précédent, confiture de cassis et de mûre là aussi, cacao, menthol, aucune trace d’élevage par contre. La bouche a un peu moins de matière que le précédent, mais plus de fraîcheur, belle acidité qui étire le vin, beaucoup de finesse dans les tannins pour un mourvèdre, finale très longue, fraîche. Grand vin, au niveau des meilleurs du Languedoc. Nico a triché, c’est un vin à 26€, mais il les vaut très largement. TB+.
Argiolas – Cannonau di Sardegna "Costera" 2011 : (90% cannonau = nom local du grenache, 5% carignan, 5% bovale) robe encore plus sombre et concentrée, le nez sent la garrigue, chocolat, café, cassis, fruits rouges sucrés, élevage très bien intégré. La bouche est très puissante, avec des tannins bien enrobés, bonne matière, manque un peu de fraîcheur par rapport au précédent. Belle longueur. Vin un peu trop chaud et puissant à mon goût, mais plutôt bien fait (surtout pour 8€), qui demande absolument une viande bien relevée. On me souffle dans l’oreillette que le lendemain sur un magret il était très bien. B+.
A. Leccia – Muscat du Cap Corse 2011 : robe dorée, le nez sent bien le muscat, avec ses fleurs, le raisin blanc, la bouche est alcooleuse, avec de l’amertume, gros manque de fraîcheur pour finir le repas. B-.
Encore une bonne soirée, avec notamment deux vins, Molitor et Clos de l'Anhel, qui n'ont rien à envier aux grosses étiquettes qu'on a croisées récemment.
Je retiens aussi une tarte au citron exceptionnelle "qui vaut le déplacement à elle seule" dixit Pascal.