Hier soir c'est moi qui recevait, enfin plutôt Gaël puisque c'était chez lui. Mais c'est moi qui sortait les vins, enfin à part 2 (le Bellivière et le Méo sortis par Gaël). Encore une très bonne soirée, avec des bons plats et des bons vins. Merci à tous et vivement la prochaine! Tout le monde buvait à l'aveugle sauf moi qui m'occupait du service.

1 - Bellivière, Vin de France Les P'tits vélos : couleur paille, nez très fruité et très mûr, beaucoup de coing, de pomme, d'ananas, voire papaye. Bouche un peu sucrée (demi-sec ?), la bulle est fine, c'est très fruité et très gourmand. Ca reste frais. Il lui manque juste un peu de longueur. Le vin me rappelle le Jasnières Prémices 2008 mais avec des bulles en plus. C'est excellent, très belle découverte. TB-.

2 - Ca' del Bosco (Lombardie), Franciacorta 2007 Zéro Dosage : (70% chardonnay, 17% pinot noir, 13% pinot blanc) couleur or pâle, le nez est bizarre, un peu cartonné au départ puis ensuite plutôt toasté ou fumé. C'est mieux en bouche où la bulle est très fine, bonne matière. Finale un peu amère, qui manque de fruit. Je me demande s'il n'y a pas un problème de bouteille. Pour la référence de l'effervescent italien c'est très décevant, personne n'a apprécié autour de la table. B-.

3 - Mastroberardino (Campanie), Fiano di Avellino 2011 : (100% fiano) couleur paille, nez de fleurs blanches et d'abricot, simple mais sympa. La bouche est un peu chaude, et manque de tension. Aromatique proche du nez. Ca manque de longueur aussi. Pas une grande réussite mais on sait désormais à quoi ressemble le Fiano. B-.

4 - Thibaud Boudignon, Anjou blanc 2011 : couleur or pâle, assez sombre pour un chenin si jeune. Nez sur le coing, l'ananas, le citron, notes florales. C'est très beau mais la bouche est encore au-dessus, tendue, très belle acidité, un côté ananas beurré (beaucoup sont sur un chardonnay de la Côte de Beaune), du citron, du pamplemousse, du coing, très belle matière. Finale très longue, tendue et gourmande à la fois. Excellent vin, la bouteille de la soirée pour moi. Un vigneron que je compte bien suivre. A noter qu'à l'ouverture le vin était plus droit et plus tendu, il a gagné en rondeur et en gras avec le temps et en se réchauffant. TB+.

5 - Jacques Puffeney, Arbois Trousseau les Bérangères 2009 : couleur très claire, nez très fruits rouges, noyau de cerise et poivre. Bouche sur la même aromatique, bonne matière, tanins présents mais fins. On hésite entre pinot noir de bourgogne et trousseau. (Bravo Nico qui avait trouvé dès le début) Finale de longueur moyenne, toujours marquée poivre et noyau de cerise. Un bon vin et un très bon trousseau, qui manque juste d'un brin de complexité. TB-.

6 - Ponsot, Bourgogne rouge Cuvée du pinson 2010 : couleur assez sombre (pour du pinot), le nez pinote, fruits rouges et noirs, bouche fruitée, élégante, tanins fondus. La table est sur un petit Côtes de Nuits en 2007. Ca manque d'un peu de longueur, mais c'est gourmand et facile, un générique très bien fait. Il fait quand même assez évolué pour 2010, à boire maintenant je pense. TB-.

7 - Méo-Camuzet, Vosne Romanée 1er cru "Aux brulées" 1998 : (ouverte à la dernière minute, parce que Gaël faut pas le chercher en lui disant "j'aime pas le vieux pinot" ou il vous sort un Méo ) robe assez sombre pour un pinot, nez très marqué cuir, légèrement tertiaire, mais du fruit rouge et noir aussi. C'est beau mais pas exceptionnel, il aurait peut-être fallu lui laisser plus de temps. Par contre la bouche est magnifique, très fraîche avec une belle acidité, des arômes tertiaires, du fruit, des tanins bien présents mais fins et surtout une longueur phénoménale. Superbe bouteille. Merci Gaël. TB+.

8 - Rayas, CdP rouge 2004 : robe très claire (ressemble à un pinot), nez de grenache, très fraise écrasée, beaucoup d'épices, rose. Bouche très fine, pas très tannique, pas une grosse matière mais très fruitée, surtout de la fraise écrasée, très fraîche, encore très jeune pour 2004. La bouche fait vin de soif pour moi, mais la finale a quand même une très bonne longueur. Très bon vin, mais pas exceptionnel pour moi. TB.

9 - Produttori del Barbaresco, Barbaresco 2007 : un peu plus foncé que Rayas mais on reste sur une robe assez clair quand même, nez très marqué par le zan, fruits rouges et noirs. Bouche puissante, bonne acidité, tanins présents mais fins. Beaucoup sont dans le languedoc. Sans être mauvais, il manque un peu de gourmandise. Il me semblait meilleur à l'ouverture. Longueur correcte. Sans vices ni vertus comme on dit. TB-.

10 - Clos Joliette, Jurançon demi-sec 1979 : couleur ambre clair, nez très marqué par la trufe et l'ananas. Bouche assez sucrée, plus moelleuse que demi-sec, encore assez jeune pour 1979. Je m'attendais à un vin très complexe mais manquant de fraîcheur et en fait c'est plutôt l'inverse, la truffe et l'ananas dominent. Bonne longueur, avec un peu d'acidité qui lui donne de la fraîcheur même si ce n'est pas tendu non plus. Une expérience intéressante mais pas de coup de coeur pour moi. TB.

11 - René Muré, Pinot Gris SGN Vorbourg clos St-Landelin 1990 : couleur ambrée, nez évolué, abricot sec, pralin, nougat, agrumes... Très beau. Un peu moins bien en bouche, ça manque d'un peu de concentration, d'épaisseur et de tension à mon goût pour être parfait. Ca reste très bon quand même, avec un peu d'acidité, du sucre mais pas trop (impression de 80-100gr) de la fraîcheur, on retrouve les arômes du nez, bonne longueur. Un style assez fin au final. C'est juste que j'en attendais un peu plus d'une SGN 1990. TB.

Merci à tomy pour les vins et Gael pour l'accueil et les extras!

Quelques notes sur ce qui m' a plu.

Bellivière, Vin de France Les P'tits vélos
Nez bien gourmand sur le coing, la pomme, la poire.
La bouche est ronde grace aux sucres résiduels mais pas déséquilibrée.
Ca se boit comme du petit lait!
La bulle plaisir.

Concernant les deux blancs italiens, en buvant ça je me dis que les vins français ont encore de beaux jours devant eux (mais bon, je dis ça uniquement sur ces deux bouteilles là bien sur).
Le Ca'del Bosco peu expressif, minéral avec quelques notes suspectes de champignon/serpillère, bouche sans vice ni vertu hormis une amertume peu agréable en finale. Bof.
Le Fiano di Avellino 2011 avec un nez trop floral à mon goût sur la violette (je partais sur un viognier) avec de l'abricot, du silex. La bouche bien trop alcooleuse en finale pour moi, ce n'est pas un équilibre qui me convient. Je pense tout de même que c'est un vin à servir sur des mets du sud (tomates confites, pistou...).

Revenons à du meilleur et une très jolie découverte que cet Anjou Blanc 2011 de Thibaud Boudignon. Une jolie robe dorée et un nez assez peu expressif sur quelques notes citronnées, d'agrumes, de silex. Pour moi par contre, c'est tout sauf du chardonnay!
La bouche en revanche m'y a plus fait pensé (avec tous les autres autour qui disaient que c'était du chardo, j'aurai du resté sur mon premier avis! C'est toujours le bon ) avec une matière très dense, large avec un gras bien dosé et des arômes beurrés assez intenses et puis d'un coup une acidité tranchante qui arrive, citronnée en amenant une superbe fraicheur.
C'est un vin de gastronomie à mon sens, sur un joli poisson.
Une super découverte, excellent!

Passons aux rouges maintenant, le premier en attendant le plat. C'est un Jacques Puffeney, Arbois Trousseau les Bérangères 2009 qui a une robe très claire qui dès le premier coup de nez fait partir sur ces cépages du Jura avec un nez de fruits rouges et noirs mais surtout d'intenses notes de poivre. La bouche est légère, presque fluide à l'image de la robe (qui à mon sens ne peut pas faire partir sur un pinot noir Bourguignon). C'est une belle mise en bouche et plutôt gourmand.
Un bon vin!

Le Ponsot, Bourgogne rouge Cuvée du pinson 2010 est de suite plus dense, joli rubis profond. Le nez est large, assez puissant sur des cerises mûres, des épices douces, encore peu complexe mais diablement gourmand.
La bouche en revanche est superbe de finesse et sans aucun déficit de matière. Un vin linéraire aux tanins fondus, soyeux et long en bouche grâce à la fraicheur du millésime.
C'est très bon!
(Le meilleur générique que j'ai bu, je suis parti sur un chambolle 2009 frais ou un 2010 plus mûr...).

A ce moment là commence donc une discussion sur les beaux pinots, comme quoi ce sont des sacrés bons vins que peu d'autres régions arrivent à avoir ce charme et là, Gaël sourit et nous propose d'aller chercher un pinot dans sa cave. Soit. Il est le maitre des lieux et jaaaamaiiis nous ne serions assez fous pour lui dire non et là crac! Domaine Méo-Camuzet, Vosne Romanée 1er cru "Aux brulées" 1998
Le nez ne va faire que s'ouvrir au fur et à mesure, d'abord sur des arômes tertiaires un peu fermé, il faut lui laisser le temps de s'épanouir et de se réchauffer pour que de sublimes notes de fraise, de cerise mais aussi de pot pourri, de rose et de fin cuir, d'orange sanguine et de menthol qui amènent énormément de fraicheur, un peu de cire aussi. On resterait des heures dans le verre d'autant que le nez ne fait que s'ouvrir et changer.
La bouche présente une très jolie matière, bien présente avec charpente encore là, les tanins présents sont fins, gourmands, soyeux avec une texture de grande qualité.
Le vin est long, tout en tension. Un vin sur lequel je verrai bien quelques cèpes et une belle pièce de boeuf!
Excellent!
[size=small](Merci Gael )[/size]

Le vin suivant...Un nez d'abord assez floral, puis de fruits rouges confits, une légère sucrosité, quelques épices, de l'orange, de l'eucalyptus. Malgré la maturité le nez reste d'une superbe fraicheur et d'une grande complexité. Franchement un très beau nez!
La bouche est tout en finesse à la limite d'être de demi-corps, longue et très fraiche avec des tanins là encore d'une grande finesse, c'est tendu et gourmand, juteux dans une finale savoureuse.
C'est un excellent vin que Château Rayas 2004, qui m'a bien plus plu que le 1999. A réserver toutefois sur des plats pas trop puissants.
[size=small])Merci Tomy!)[/size]

Retour sur un vin plus simple, moins complexe avec le Barbaresco 2007. Je suis parti sur un Languedoc avec ses notes intenses de fruits noirs, de cassis et surtout de réglisse. C'est expressif, simple mais gourmand.
La bouche présente une matière assez riche mais qui reste fraiche, les tanins sont encore bien là.
C'est bon.

Passons aux vins de dessert à présent:

Le Clos Joliette 1979 a une robe dorée, paille.
Le nez est sur l'ananas confit, le fruit de la passion, l'abricot et la noisette. Quelques notes plus évoluées de mousseron aussi.
La bouche présente une acidité du tonnerre, presque tranchante qui peut ne pas plaire à tous je pense. C'est plus long que large avec peu de sensation de sucrosité tellement l'acidité est là.
C'est très bon pour se nettoyer la bouche, c'est frais.
Bon/très bon.

Enfin, le dernier vin est d'un tout autre calibre à mon goût. En effet ce René Muré, Pinot Gris SGN Vorbourg clos St-Landelin 1990 à une robe plus foncée, envoutante.
Le nez sublime de complexité sur l'ananas, le pralin, le citron confit, le raisin de corinthe et plein d'autres arômes.
La bouche est gourmande et équilibrée. Le sucre est suffisamment plaisir pour apporter matière, liqueur et gourmandise mais la tension est là, amenant fraicheur et longueur. Un vin élégant et délicieux que seule la route qui m'appelait m'a empecher de plus en profiter.
Excellent!

Ainsi se termine cette soirée fabuleuse! Merci à vous tous pour vos vins, votre bonne humeur et vos plats.

A très vite!
Julien

Julien,

Je bois régulièrement, quand je vais en Italie, des blancs "tranquilles" du Domaine Ca'del Bosco.
Habituellement, c'est très bon.
Si tu as l'occasion de goûter une autre cuvée de ce Domaine, fais-le

Dis donc Julien, tu t'es fait devancer pour le CR !!
sinon de beaux vin qui se sont apparemment très bien comportés, mis à part un ou deux

8 - Rayas, CdP rouge 2004 : robe très claire (ressemble à un pinot), nez de grenache, très fraise écrasée, beaucoup d'épices, rose. Bouche très fine, pas très tannique, pas une grosse matière mais très fruitée, surtout de la fraise écrasée, très fraîche, encore très jeune pour 2004. La bouche fait vin de soif pour moi, mais la finale a quand même une très bonne longueur. Très bon vin, mais pas exceptionnel pour moi. TB.

si tous les vins de soif ont une grosse matière, on va s'régaler à pas cher

Je crois qu'il dit justement que le Rayas n'avait pas une grosse matière.

ah pardon, j'ai lu trop vite, tu as raison Rodolphe
C'est le cas de l'impression donnée par les vins de reynaud souvent, mais à mon sens il ne faut pas confondre charge tannique et matière.

Certes Laurent, mais ici la matière n'était pas bien importante.
Ce qui n'empêche que j'ai beaucoup aimé ce vin.

Julien

Comme Julien j'ai trouvé que ce Rayas n'avait ni grosse matière ni beaucoup de tanins. Mais en effet, ça ne l'empêche pas d'être très bon.

Sinon pour le Clos Joliette je ne l'ai pas trouvé si acide que ça. Pour un Jurançon de plus de 30ans oui c'est sûr que ça a très bien tenu, mais je ne parlerais pas d'une "acidité du tonnerre" pour ma part.

Quant au nez du Méo, c'est vrai que c'était de mieux en mieux, c'est pour ça que je disais qu'il aurait fallu le voir avec quelques heures de plus.

Nous avons passé chez Gaël , une soirée très agréable entre potes , avec une forte proportion de beaux vins .

Bellivière, Vin de France blanc Les P'tits vélos
Nez engageant de pomme , coing , miel , légèrement muscaté .
La bouche est un vrai délice avec une subtile et légère effervescence , quelque part entre un cidre très fin et une Clairette de Die .
Quelques sucres résiduels ( 8/10 gr je pense ) accompagnent les fruits . L'alcool est presque imperceptible . J'aurai dit entre 6% et 8% alors que sur l'étiquette est indiqué 12,5% .
Quelle gourmandise et quelle buvabilité !

Ca' del Bosco (Lombardie), Franciacorta 2007 Zéro Dosage .
Un nez de pêche blanche , légèrement beurré , fruits secs.
Les bulles sont très fines et la liste de ses qualités s'arrêtera là .
La bouche n'est pas terrible , elle manque de fruit , délivre une amertume trop prononcée avec l'impression d'une vendange pas assez mûre . La finale est courte .

Mastroberardino (Campanie), Fiano di Avellino 2011.
Un vin pour mathématicien .
Manque de fraicheur + alcool proéminent + fruit peu présent = plaisir pas évident .

Anjou Blanc 2011 de Thibaud Boudignon.
Le nez est un peu sur la retenue ( zeste de citron , minéral , fruits secs )
C'est en bouche que le vin se révèle vraiment . On est littéralement saisi par la finesse de la matière et la superbe énergie de ce vin . Cette grande tension ne faiblira jamais et soutiendra le vin jusqu'au bout d'une longue et jubilatoire finale .
Ça emprunte la personnalité d'un Meursault avec la tension d'un chablis , et ce n'est pas du Chardo .
Diablement addictif , en tout cas .
Le blanc de la soirée et même de ce début d'année , pour moi .

Après en avoir fini de si belle manière avec les blancs , on attaque les rouges :

Jacques Puffeney, Arbois Trousseau les Bérangères 2009.
La robe indique bien un vin du Jura mais le nez est tellement fruité que je suppute le piège et que je penche vers un pinot noir . Grossière erreur !
En bouche la fraicheur est superbe , le fruité intense ,avec un coté poivre noir bien présent .
La matière est belle avec des tannins agréablement fondus.
La longueur n'est pas en reste .
Un fort bel Arbois qui vivra encore de nombreuses années , mais il n'est pas forcément nécessaire d'attendre , c'est déjà ouvert et harmonieux.

Ponsot, Bourgogne rouge Cuvée du pinson 2010
Un beau pinot à la robe sombre que j'aurai mis sur un village nuiton .
Joli fruit , intensité suffisante , matière bien présente , aux tannins souples , du fruit , du plaisir sans prise de tête .
Un générique dans le haut du pavé ,On se régale !
Enfin , rien de neuf quoi , je rejoins mes petits camarades .

Domaine Méo-Camuzet, Vosne Romanée 1er cru "Aux brulées" 1998.
Alors là , attention ça ne rigole plus.
Bouteille ouverte au dernier moment ,sans avertissement .
Le nez à peine au dessus du verre , on sent que c'est du lourd .
Les effluves sortent du verre une par une , au fur et à mesure de l'aération .
Sous-bois ,viande des Grisons , entrailles ,résine , herbes aromatiques ,cuir de Russie , menthol , fleurs séchées , griotte , fraise , j'en passe et des meilleures ...
Nous avons été plusieurs à rester plus de 5mn à humer ce magnifique bouquet , à décortiquer sa complexité , avant de placer le vin en bouche .
Après ce nez prometteur , la bouche en rajoute une couche. Matière puissante mais totalement fondue dans une harmonie tactile de haute volée , parfums complexes et sensuels, longueur superbe .
Un vin racé et irrésistible!
Surement plus efficace qu'une boite de Prozac, pour redonner le sourire ( enfin, je m'avance peut être, je n'ai jamais testé ) .

Rayas, CdP rouge 2004.
Des parfums de vieilles roses , fruits rouges un peu cuits , pamplemousse , fraise .
Une bouche très ronde , aux tannins polis , presque trop .
Heureusement une superbe tension et une bonne longueur , viennent pour moi sauver l'honneur de ce cru, que j'ai connu plus flamboyant sur d'autres flacons ( de millésimes différents , il est vrai ) .
La superbe du Méo-Camuzet qui précédait , lui a peut être fait de l'ombre .

Produttori del Barbaresco, Barbaresco 2007.
Un nez original de thym frais , réglisse , fruits rouges et noirs .
La bouche déploie une réelle fraicheur , des tannins veloutés et un nombre de caudalies respectable.
Bel équilibre de l'ensemble, qui m'a procuré du plaisir .
Il ressemble un peu à un bon Languedoc, mais avec une tension supplémentaire .
Un vin que j'ai vraiment apprécié , qui n'avait pourtant pas un rôle facile , derrière Méo-Camuzet et Rayas.

On finit par les blancs sucrés .

Clos Joliette, Jurançon demi-sec 1979.
La couleur est d'un bel or orange foncé .
le verre dégage des odeurs de caramel au lait , de champignons de Paris , d'ananas confit , de fruits secs .
En bouche , le vin est demi-sec , les sucres sont bien contrebalancés par une grosse fraicheur citronnée . Il est fluide , désaltérant, avec du gras et une longue finale sur les agrumes , l'ananas mûr et les amandes torréfiées .
Un vin très digeste , se tenant encore bien droit après 35 ans de vie , grâce à sa belle colonne vertébrale acide .
Du bonheur .

René Muré, Pinot Gris SGN Vorbourg clos St-Landelin 1990
Un nez assez variétal sur le lichee , la rose , le praliné, qui me fait penser à un Gewurzt .
Je suis raccord avec Tomy pour la bouche . Elle manque de matière , la sucrosité est limite basse pour un SGN , ou alors le vin a déjà mangé une partie de ses sucres ?
Bien que le vin soit fin , agréable et équilibré , on aimerait un surplus de tension ( j'ai souvent rencontré cette caractéristique sur les SGN d'Alsace 1990 ) .
Il est possible que la fraicheur du vin précédent ait accentué ce dernier ressenti .

On termine avec un Whisky Laphroaig 1996 d'une grande puissance , aux notes marquées de cerise , tourbe et fumée .
la longueur est phénoménale , 10mn après on a encore les goûts de tourbe et de fumée en bouche .
Seul bémol , ses 56% d'alcool . Faut pas essayer de souffler une allumette dans les secondes suivant la dégustation : .
Ce whisky est excellent , et avec 10% d'alcool en moins , il serait juste sublime .

Je suis rentré avec le plein de camaraderie et d'expériences viniques nouvelles -D .
Merci à tous .

jean marc écrivait:

---

> Mastroberardino (Campanie), Fiano di Avellino
> 2011.
> Un vin pour mathématicien .
> Manque de fraicheur + alcool proéminent + fruit
> peu présent = plaisir pas évident .
>


Pas de chance pour les italiens, les vins que j'ai emmenés se goûtaient mal et c'est pas la première fois. Mais il y en a aussi des bons, je vous jure qu'il m'arrive d'en croiser régulièrement !

Pour le Laphroaig, la référence exacte : Laphroaig 1996-2012 16ans embouteillé par Malts Of Scotland sherry hogshead n°12041 56,1%. Je ne pense pas qu'il soit trop puissant mais j'ai déjà eu l'impression que passer de vins à 13% directement à 56% sans passer par un 40% ca faisait trop. Et en plus personnellement j'avais déjà assez bu vendredi quand le whisky est arrivé.

C'est quoi une grosse matière pour vous ?
Comment le définissez-vous à la dégustation ?

Luc

bonne question Luc car rondeur ou absence de perception de tannins n'ont, à mon sens, rien à voir avec la matière d'un vin. Si j'insiste c'est bien sûr que j'ai bu ce rayas 04 et qu'il avait pour moi la densité et richesse habituelle du cru qui ne m'a jamais fait penser qu'il manquait de matière, quand bien même il joue sur le registre de l'élégance plus que sur celui de la puissance.

La matière pour moi c'est l'impression de concentration, le contraire d'un vin fluet.

En près de 20 ans jamais eu l'impression (2002 sans doute excepté, mais c'est pourtant un vin qui m'a procuré à chaque fois beaucoup de plaisir avec un charme fou) que Rayas était fluet. L'accroche tannique est pour ainsi dire nulle mais peu importe!

R

La matière pour moi c'est l'impression de concentration, le contraire d'un vin fluet.

en effet, et rayas 04 etait donc fluet?

Enzo: rondeur ou absence de perception de tannins n'ont, à mon sens, rien à voir avec la matière d'un vin.

Les avis divergent là-dessus, comme souvent lorsque l'on parle de vocabulaire et de sensations.

terroirexperience.com (lexique du vin) :
Mais en faisant la synthèse de plusieurs commentaires de dégustations employant ce terme, nous pouvons facilement définir un vin rond comme un vin ayant une belle matière, et peu de tanins ou des tanins plutôt fins.
nous pouvons aisément remplacer dans un commentaire de dégustation "ce vin a une belle matière" par "ce vin a une belle rondeur"
Il est également fréquent de dire d'un vin qu'il est "tout en rondeur" si la sensation en bouche est assez onctueuse.

Pas simple, onctuosité, rondeur ou matière n'étant quand même pas la même chose.

jlj

Il ne me semble pas que Tomy ou Julien aient indiqué que le vin était fluet dans leurs commentaires.....

jean-luc, j'aurais du être plus précis, quand j'indiquais que rondeur n'a rien à voir avec la matière, je sous-entendais qu'un vin pouvait être rond et avec ou sans matière, pas qu'il n'y avait aucun lien.

Flo, tu lis vraiment ce que tomy a écrit (et pas julien)?
donc je te le copie "La matière pour moi c'est (...) le contraire d'un vin fluet." donc quand tu dis qu'un vin n'a pas une grosse matière, c'est qu'il en a une petite (matière), n'est-il donc pas un vin fluet si c'est son contraire?

En tout cas c'est pas de bol parce que Rayas 2004 est le premier Rayas que j'ai bu, à l'aveugle grâce à Nico, et c'est avec ce vin là que j'ai découvert qu'un vin pouvait avoir une grosse matière mais pratiquement imperceptible parce que d'une finesse inouie. Un super souvenir! (Sensation très proche avec un Rayas 2006 récemment, toujours à l'aveugle).
Mais j'ai aussi lu depuis que d'une bouteille à l'autre chez Rayas la qualité pouvait varier.

Laurent, je pense qu'il ne faut pas prendre le commentaire de Tomy au pied de la lettre. (La matière pour moi c'est l'impression de concentration, le contraire d'un vin fluet.)

Ici ce Rayas n'était pas fluet et je suis sur que Tomy est d'accord avec moi.
Par comparaison, le Trousseau on peut dire que c'était fluide/fluet (enfin en tout cas, moi je le dis) alors que le Rayas ne l'était pas. Je parle d'ailleurs de "bouche est tout en finesse à la limite d'être de demi-corps" ce qui montre que la matière n'était pas énorme, c'est le cas de le dire, sans pour autant verser dans l'eau aromatisée (j'exagère mais c'est pour marquer le point).

Après, Tomy n'était pas en aveugle pour les bouteilles puisque c'étaient les siennes hormis le méo-camuzet et le bellivière. Il en attendait peut être plus ce qui joue peut être sur son commentaire.
Je t'avoue qu'en découvrant l'étiquette, bien que le vin était excellent, au fond de moi j'étais un peu déçu, car ça fait deux Rayas où je n'ai pas de coup de coeur, où ce n'est pas grand alors que le prix lui l'est, et surtout les commentaires (bon, le 99 que j'ai bu n'est visiblement pas si aimé que ça, je nuance donc).

julien

Laurent, entre la grosse matière et un vin fluet il y a peut être un juste milieu dans lequel se situait ce rayas 2004 que tout le monde a trouvé très bon a excellent d'après ce que je lis non?

encore une fois, je lis juste les gars, si on oppose par l'ecrit matière à fluet, bah je lis juste ça, je n'extrapole pas comme vous, je n'etais pas à la dégust.
S'il y a un juste milieu, alors l'ecrit permet de relativiser aussi.

je n'extrapole pas comme vous

Qui extrapole quoi Laurent?

ce que pense Tomy au lieu de ce qu'il a écrit.

Petite question en passant , je pense ouvrir dans quelques temps un Clos Joliette, Jurançon demi-sec 1979. Avez vous des idees d'accord avec un dessert pour ce vin ? Ananas rotis ? mangue ?

Stephane

Franchement Laurent tu cherches la petite bete pour rien là

Tomy et moi l'avons écrit, c'était un vin sans grosse concentration, une matière fine presque de demi-corps sans être fluet pour autant.
Faut pas chercher à sodomiser les mouches

Stéphane, je t'avoue que pour Clos Joliette je ne sais pas trop, mais en tout cas un dessert pas trop sucré je pense.
Je ne sais pas si Tomy ou Jean-Marc ont des idées.

Julien

FloLevBen écrivait:

---

> Laurent, entre la grosse matière et un vin fluet
> il y a peut être un juste milieu dans lequel se
> situait ce rayas 2004 que tout le monde a trouvé
> très bon a excellent d'après ce que je lis non?

Exactement, pour moi ce Rayas 04 était à mi-chemin entre grosse matière et vin fluet.
Quant à la rondeur, on peut dire qu'il en avait puisque ni tanins ni acidité ni sucrosité ne dépassaient trop à mon goût.

Pour le Joliette je pense qu'ananas rôti et mangue iraient bien, des fromages à pâte persillée aussi. Si ça peut t'aider, je n'ai pas carafé le vin car il était expressif dès l'ouverture, par contre j'ai laissé la bouteille ouverte 3-4h et le côté champignon s'est légèrement amoindri avec le temps alors que le côté fruité (ananas surtout) a lui augmenté avec le temps.

Exactement, pour moi ce Rayas 04 était à mi-chemin entre grosse matière et vin fluet.

Euh par contre Tomy ça fait un grand chemin entre "grosse matière" et "vin fluet", tu ne crois pas?

Ce vin n'avait pas du tout une grosse matière, et n'était pas fluet non plus (comme je l'ai dit dans le message précédent).

Julien

Oui entre grosse matière et vin fluet il y a un grand chemin, mais je vois pas trop où tu veux en venir... J'ai laissé entendre le contraire ?