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Un déjeuner au Laurent : on est jeunes, on est beaux et on s'aime !

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Un déjeuner au Laurent : on est jeunes, on est beaux et on s'aime !


Quand on atteint un certain âge et même parfois pour les plus chenus d'entre nous un âge qui commence à être certain, on constate avec philosophie que les jours s’accélèrent et qu'il n'est que temps d'en profiter dignement...

Là où certains qu'on qualifiera alors de vieux c..s se mettent à donner des leçons de savoir vivre à la terre entière en remuglant les certitudes de leur grandeur éteinte, le Président Mauss, toujours prêt au bonheur et prompt à la nouveauté, a décidé de sortir Bertha du garage pour nous pousser un de ses cris du coeur légendaires, le genre qui fait se pâmer les biches le soir à l'heure du brame !


"Les enfants, vous me trouvez un midi mais je veux vous voir à table, topettes de sortie et sourire aux lèvres ! Et fissa de chez fissa !"

Ceux qui connaissent le Président savent qu'il a l'autorité d'un Panzer (donc qu'on ne peut rien lui refuser), la bonhommie d'un Grandgousier (donc qu'on ne veut rien lui refuser) et la douceur d'une hawaienne à l'heure du tamure (donc qu'on ne peut, ne veut ni ne doit rien lui refuser !).
Et ça tombe bien, en bon Gunthard docile et toujours partant pour s'hydrater le toboggan, j'y comptais pas vraiment... :D

Donc aujourd'hui, c'est bien accompagné d'amis que je retrouve François pour un moment de vin comme on en fait jamais assez souvent !
Mot d'accueil et d'ordre du Président qui vous en dira plus long sur le moment que mes discours toujours interminables : on est jeunes, on est beaux et on s'aime !

Les chaussettes sont mises ?
Présentez Armes !

Feu !






Champagne Alfred Gratien, Brut Blanc de Blancs, 2007



Robe très claire, jaune paille grisé.
Nez fin, sur un compromis entre senteurs minérales et florales.
L'attaque en bouche est marquée par une bulle un peu virulente qui demande à s'apaiser.
L'équilibre est tout en tension, traçant, sur des goûts citronnés très agréables.
L'ensemble est d'une grande droiture, assez puissant.
Finale fraiche et rafraichissante.
Très bon.



Carpaccio de daurade en vinaigrette citronnée, condiments



Weingut Dönnhoff, Tonschiefer Riesling Trocken, 2011



Robe cristalline, à peine teintée.
Nez ouvert, assez discret dans un premier temps, sur la menthe, de fins hydrocarbures. L'aération révèle un côté végétal (petit pois) assez marqué.
La bouche fine, construite autour d'une acidité élevée propose des goûts un peu végétaux puis d'écorces d'agrumes.
Le volume est de demi corps, le vin s'exprime avec allant mais sans grande réserve pour se relancer.
Finale sur l'acidité, présentant une maturité peut être un peu limite.
C'est bon !


Weingut Dönnhoff, Felsenberg Riesling Großes Gewächs, 2011



Robe peu teintée, sur le jaune paille aux reflets verts.
Joli nez très élégant, compromis de notes de fleurs blanches, de naphte et de peaux d'agrumes.
Une fois le léger perlant en attaque dépassée, la bouche révèle un équilibre remarquable construit autour d'une acidité très élevée et une matière parfaite de constitution.
L'équilibre est superbe, d'un volume bien contenu, très tonique, s'ouvrant sur une finale qui claque sur le palais, pleine de gourmandise.
Accord absolument parfait sur le poisson cru où le citron excite l'acidité du vin dans un ballet d'une élégance gourmande de grande classe.
Superbe ! (tu)


Château Pauqué, Moselle Luxembourgoise, Riesling, L'Amphitéatre du Paradis, 2009



Robe jaune paille.
Nez puissant, langoureux et net, sur des senteurs de guimauve, d'agrumes matinées avec une pointe d'hydrocarbure.
La bouche propose un équilibre de spätlese, sur un beau compromis entre douceur et acidité.
L'ensemble évite tout effet de lourdeur ou d’empâtement, proposant une aromatique pure et une finale pleine de gourmandise.
L'équilibre du vin ne s'accorde toutefois pas bien avec le plat qui renforce sa sucrosité.
Très bon, à boire peut être pour lui même.


Domaine Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg, 2006



Robe sur un doré clair.
Beau nez précis, sur des notes pétrolées assez nettes, des senteurs minérales de pierre frottées et enfin un ensemble plus agrumes.
La bouche est stricte, traçante, offrant une superbe acidité vertébrale et salivante tout à fait à mon goût.
L'aromatique est plutôt sur le minéral (hydrocarbure, pierre à fusil) et participe d'un profil un peu austère qui, à mon goût, est plein d'élégance, de profondeur.
Si le vin ne semble pas très puissant, il est en revanche très présent et persistant en bouche.
La finale est tendue, très salivante et d'une grande droiture.
Très bel accord sur le poisson, dans un registre à peine moins parfait que le Dönnhoff.
Très bon (encore plus dans le contexte de ce millésime difficile) ! (tu)


Stéphane Tissot, Côtes du Jura, Sursis, 2008



Robe dorée.
Le nez est brouillon, commençant à verser du côté obscur de la 5ème de Beethoven passée au four.
La bouche confirme que cette bouteille a mal vieilli, par son aromatique trop évoluée, son équilibre instable à l'acidité dissociée.
Le vin reste buvable mais n'offre que peu de plaisir.
Dommage...



Oeuf de poule façon cocotte, girolles et mousseline d'artichauts



Domaine Diochon, Moulin à Vent, Vieilles Vignes, 2005



Robe sombre, assez jeune.
Nez assez serré, sur les fruits noirs, une petite pointe de volatile et des épices.
Bouche pleine de fond, assez peu causante au niveau aromatique mais d'une belle structure pleine, corpulente et bien équilibrée.
L'acidité est bien intégrée, sans agressivité et les tanins sont de belle qualité quoiqu'encore bien présents.
La finale manque un peu de saveur en l'état.
Bon vin, à attendre car je le pense fermé.


Domaine Jean Marc Burgaud, Morgon, James, 2009



Robe sombre et violacée.
Beau nez compromis de senteurs de fruits noirs et d'épices. Ensemble puissant, classe.
Superbe attaque en bouche grâce à une acidité remarquablement intégrée à un corps volumineux et gras. Goûts purs de cerise burlat, sur un boisé présent mais pas vulgaire.
L'ensemble est énergique, d'une grande présence en bouche, avec beaucoup de jus et toujours cette acidité qui lui donne beaucoup de nerf.
La finale est encore jeune et sur un côté un peu foufou mais mazette, il y a du vin.
Beaucoup de plaisir. Et beau potentiel !


Domaine Taupenot Merme, Morey Premier Cru La Riotte, 2007



Robe rubis.
Très beau nez de pinot, sur les petits fruits rouges, la fraise des bois, la myrtille.
La bouche est délicate, d'un équilibre parfait entre une jolie acidité et une matière fine et douce.
Les goûts sont délicieux, parfaitement purs.
La finale est impeccable de précision et de fraicheur.
Accord d'école sur la chair du pigeon, moins évident sur la sauce qui perturbe son bel équilibre.
Un vin fin, parfaitement à point. (tu)



Pigeon à peine fumé et rôti, pissaladière de jeunes légumes, sauce piquante



Domaine du Bel Air, Bourgueil, Clos Nouveau, 2007



Robe sombre.
Beau nez plein, sur les fruits noirs, un côté épicé.
La bouche est pleine de fond, offrant un bel équilibre plein entre une matière d'une maturité parfaite (pas une once de début de poivronnerie) et une acidité très rafraichissante.
Le vin possède beaucoup de présence, sur des tanins de qualité.
Finale très agréable, pleine de fraicheur.
Un très beau vin !
Et grande surprise pour moi de découvrir à la tombée de la chaussette un cabernet franc !


Domaine de la Grange des Pères, VDP de l'Hérault, 2002



Robe grenat orangé un peu trouble.
Nez complexe, résolument sudiste, sur l'orange sanguine, la fraise, un très beau côté épicé.
La bouche est charnue, d'une grande suavité. Les goûts sont plaisants, sur la fraise (j'ai pensé à un Châteauneuf), d'une douceur certaine.
Les tanins sont parfaitement fondus et de grande qualité.
La finale est longue et très agréable, sans effet de chaleur notable.
L'accord se fait bien sur la chair du pigeon mais c'est la sauce finement pimentée qui crée une passerelle brillante.
Très bon !


Domaine Thierry Allemand, Cornas, Reynard, 1996



Robe évoluée, sur la rouille.
Nez marqué de notes animales qui parasitent un joli côté poivré.
Mes zigomars étaient restés sages jusque là mais ça y est, là, ça hulule aux bretts !
La bouche détone par rapport aux collègues, manquant d'équilibre, sur une acidité un peu rébarbative.
La finale est asséchante et n'apporte que peu de plaisir.



Voiture de fromages
(vous vous doutez que j'ai un peu complété en tapant dans l'assiette des voisins...
B))



Château Léoville Poyferré, Saint Julien, 2001



Robe grenat sombre sans excès.
Beau nez classieux, sur les fruits noirs, une pointe végétale vivifiante matinée d'épices.
La bouche est remarquable d'équilibre, sur une matière parfaite de volume sans rondeur excessive à laquelle une belle acidité donne tonus et fraicheur.
Les goûts sont sur les fruits noirs frais (pas une once de confiture en vue), le tabac.
Finale longue mais surtout parfaitement fraiche, avec un redoutable goût de reviens-y.
Superbe vin de table, le genre de bouteille qu'on a envie de boire et pas de simplement déguster. (tu)



Sablé gourmand aux fraises, espuma au Bugey-Cerdon



Bruichladdich, Octomore 5.1


Robe jaune dorée.
Nez absolument fabuleux pour un amateur de whisky tourbé. L'ensemble est ultra puissant mais sans agressivité ni vulgarité.
Des senteurs médicinales, marines, de fumée, d'algue, de créosote exhalent du verre à deux mètres !
Alors que le brut de fût et ses 60° pourrait laisser craindre la mandale, la bouche attaque sur un feu parfaitement maitrisé, d'une puissance aromatique phénoménale mais sans brutalité tactile.
La finale est absolument monumentale de persistance, je l'avais encore en bouche en rentrant chez moi !
Grand ! (tu)




Les beaux jours sur Paris, du vin pour le boire et pas s'y mirer ou s'en lustrer l'égo, une belle table, des copains heureux d'être ensemble pour partager la rareté des moments simples...
Une certaine idée du plaisir, quoi !

François, les amis... un énorme merci.

A très très vite,
Oliv

09 Juil 2013 22:54 #1

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Ceux qui connaissent le Président savent qu'il a l'autorité d'un Panzer (donc qu'on ne peut rien lui refuser), la bonhommie d'un Grandgousier (donc qu'on ne veut rien lui refuser) et la douceur d'une hawaienne à l'heure du tamure (donc qu'on ne peut, ne veut ni ne doit rien lui refuser !).

Et des amis Siciliens longs manteaux aussi (donc, on évite de lui refuser...)

:D

Merci Oliv, c'est top !


Nicolas Bon - www.vin-terre-net.com
09 Juil 2013 23:43 #2

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Punaise le fameux octomore, le whisky le plus tourbé au monde.. Je ne l'ai pas bu dans sa version 5.1 mais grand souvenir d'une dégustation chez Damiani, fou furieux de whisky à Marseille.. C'était amené ou vous l'avez pris sur place, oliv ?? Parce que sur table .... A part ça le carpaccio (surtout) et le pigeon me parle bigrement....

Arnaud
10 Juil 2013 01:00 #3

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Encore une belle serie.
Et que fut ma surprise de voir Octomore en fin de repas.
Beau choix pour le Whisky le plus tourbé au monde qui n'existe plus (dans cette version 5.1)

Samuel
10 Juil 2013 07:08 #4

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Je viens de lire tout cela avec plaisir.

Merci.

Amitiés,
Thierry
10 Juil 2013 07:24 #5

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Beaucoup de plaisir à lire pour moi aussi.

J'ai partagé les mêmes impressions que toi sur le Felsenberg 2011 de Dönnhoff, j'ai adoré.
Par contre le Tonschiefer 2011 m'a beaucoup déçu. J'ai trouvé aussi un manque de maturité, mais pour moi il était rédhibitoire.

Cordialement,
10 Juil 2013 08:08 #6

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Belle sélection et beaux accords, je commence la journée avec une envie au ventre et au palais(tu)
Je prends bonne de domaines ou cuvées que je ne connais pas;)

Salutations vineuses,

Christophe
10 Juil 2013 08:25 #7

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  • oliv
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> Par contre le Tonschiefer 2011 m'a beaucoup déçu.
> J'ai trouvé aussi un manque de maturité, mais pour
> moi il était rédhibitoire.

C'est exactement le jugement posé par mes spécialistes.
Mais tout le monde connait ma haute et coupable tolérance à la sous-maturité !;)
10 Juil 2013 08:32 #8

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Oui oui, un végétal rédhibitoire pour moi aussi Bertrand. Mais dés que ce n'est pas très mur, il a les machins qui frétillent l'oliv ! :P

En revanche, avec 59,5°, il l'a bu goulûment son Octomore ! Comme quoi, quand il fait un effort... :D

C'était sur table Arnaud. Choix du sommelier sur demande de François qui voulait finir sur quelque chose de costaud.


Nicolas Bon - www.vin-terre-net.com
10 Juil 2013 08:35 #9

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Bonjour,

Belle sélection de vins dont quelques références sortent des sentiers battus...

A l'inverse d'Arnaud, je trouve que le rendu de certain plat assez décevant compte tenu du prix demandé ( hormis l’œuf façon cocotte) pour un tel menu, et je ne parle même pas de la voiture de fromage....

Xavier L.
10 Juil 2013 09:03 #10

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De la plume, du vin, du plaisir... merci pour ce beau et bon CR partagé!

"Damien pour ce soir, va nous chercher une bouteille de précision à la cave."
Ma grand mère, 89 ans.
10 Juil 2013 09:28 #11

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Superbe une fois de plus,Oliv!

C'est vrai que cette voiture de fromages,cela fait plus Smart que limousine... :D

jlj
10 Juil 2013 09:29 #12

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" A l'inverse d'Arnaud, je trouve que le rendu de certain plat assez décevant compte tenu du prix demandé": je ne connais pas le prix xavier, je n'ai pas regardé. ;)
10 Juil 2013 10:13 #13

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Et grande surprise pour moi de découvrir à la tombée de la chaussette un cabernet franc !

Le Clos Nouveau du domaine du Bel Air, je ne connaissais pas mais si c'est un cran au-dessus des Marsaules et du Grand-Mont, alors ça doit être quelque chose.

Frèdè
10 Juil 2013 10:17 #14

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A l'inverse d'Arnaud, je trouve que le rendu de certain plat assez décevant compte tenu du prix demandé ( hormis l’œuf façon cocotte) pour un tel menu, et je ne parle même pas de la voiture de fromage....


Parfois, je me demande si je ne devrais pas me limiter au poids des mots et éviter le choc des photos... :(
Afin de ne pas laisser publiquement circuler une info préjudiciable au Laurent et qui laisserait entendre que sa cuisine serait destinée à des donzelles anorexiques ou à des créatures de ministère aux coups de fourchette chichiteux, je me permets de recadrer ce jugement bien injuste en contextualisant un peu ce moment...

L'un d'entre nous sortant tout juste d'un bon passage entre les mains expertes de la gente à caducée pour une révision des 100 000kms avec changement des filtres, remise à équerre des niveaux, remplacement des essuies-glaces et courroies, pneus neufs et tout l'toutim, un menu pour jeunes hommes sages avait été demandé !
Sachant que le principal concerné n'est pas du genre à se suffire de pommes vapeurs ni à beurrer les sandwiches, nous avons convenu d'un menu unique tout en sveltesse afin de rester solidaire avec notre convalescent.
Merci donc de ne pas tirer de jugements hâtifs à partir de ce moment de vin privé, au contexte qui plus est fort particulier !
Car la générosité de l'accueil de Philippe Bourguignon et la cuisine d'Alain Pégouret, ça donne quelques souvenirs bien ancrés dans ma case à patrimoine comme ceux là :

img151.imageshack.us...
lapassionduvin.com/p...

Bon, on s'dit tout, je vais donc être transparent jusqu'au bout :
La sortie du garage de la voiture de fromages n'était même pas prévue au programme !
Mais certains semblent avoir profité d'une mienne absence pour me repoudrer le nez pour passer des ordres au chef mécanicien...
J'avoue honteusement que quand je suis revenu des stands, j'ai cru que les copains m'avaient fait une blague ! :D
Bon, z'ont moins rigolé quand j'ai fait le marché dans leurs assiettes pour compléter. Mais ceci est une autre histoire. :P

Pour détailler un peu les plats et les accords:
Le carpaccio de daurade a permis des accords absolument remarquables sur les rieslings, en particulier grâce aux petits cubes de citron à vif qui jouaient le rôle d'excitants pour les papilles et de passerelle avec les vins.
Joli plat de transition que l'oeuf cocotte, fin et très agréable notamment par la qualité redoutable des girolles qui l'accompagnaient !
(PS: j'ai juste râlé le petit coup qui va bien sur le zigouigoui de shampoing qui sert à rien à droite de mon oeuf !
Mais ceux qui me connaissent savent que je suis un vieux réac' de la cuisine, toujours prompt à gueuler contre une virgule étique habillant une assiette large comme un terrain de foot, une fleur à brouter juste là pour mettre de la couleur ou autres cloches à azote qui vous font vite ressembler à un cheval de trait par -15° rapport aux naseaux qui fument. J'aime les assiettes qui se saucent, pas celles qu'on prend en photo ou qu'on pose sur un chevalet pour s'extasier devant l'égo du chef.
Ringard je suis mais j'assume ! (:P)
Fermeture de la parenthèse, retour à l'excellent Laurent
10 Juil 2013 18:58 #15

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C'est vrai qu'elle est bien servie ton assiette de boudins!!! B)-

jlj
parti en cuisine...
10 Juil 2013 20:02 #16

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2007, 1er millésime de ce clos repris par les Gauthier, apres qq années de remise en etat..
clos situé en plein milieu du village de Benais, les murs sont tres tres haut et le portail monumental! les vignes sont à l'abri du vent et l'enceinte close fait un peu office de "four"
tres peu de sol, argilo sableux sur calcaire, Pierre en est tres fier!
le vin lui est tres elegant, une bouche fraiche et des tanins tres fins, je dirais qu'il pinote
seul hic, le prix... 25e ou 28e au domaine...
10 Juil 2013 21:22 #17

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J'aime aussi beaucoup les vins du domaine du Bel air ! J'ai fait la route il y a peu de temps pour rencontrer le propriétaire , déguster toutes les cuvées et faire le tour des vignes . C'est un domaine peu médiatisé mais hors concours indiscutablement ......

"Mes goûts sont simples : je me contente de ce qu'il y a de meilleur ". O.Wilde
10 Juil 2013 21:36 #18

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Encore un grand bravo Oliv pour ce CR, que dis-je, ce rapport !

Mais comment fais-tu pour apprécier les accords d'un plat avec 4 rieslings différents, et peut-être même un Côtes du Jura ?

Le carpaccio devait être très copieux, lui ...

Amitiés oenophiles,
Jean-Loup
10 Juil 2013 22:38 #19

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L'avantage du carpaccio, c'est que ça refroidit pas trop vite !
Donc on peut prendre son temps... :D
10 Juil 2013 22:44 #20

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Le récit est passionnant, comme toujours.
Je me demande comment j'aurais réagi sur des vins aussi jeunes.
Les rieslings luxembourgeois sont très bons, mais s'améliorent tellement avec une quinzaine d'années.

La belle surprise dans ce que j'ai lu, c'est le Bourgueil.

Je confirme les précisions qu'oliv a apportées sur le Laurent. C'est un lieu où l'on mange remarquablement et bon marché dans la catégorie dans laquelle il boxe.


Cordialement,
François Audouze
10 Juil 2013 23:32 #21

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Superbe repas et une sélection vinique qui fait envie.

Il y a des jours comme ça où on serait presque tentés de lire l'Oliv dans le texte juste pour la beauté du style. C'est grave doc'-doc' ?

Oli'
12 Juil 2013 07:35 #22

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Un déjeuner au Laurent : on est jeunes, on est beaux et on s'aime !



Weingut Willi Schaefer, Graacher Domprobst Riesling Spätlese, 2011



Robe très claire, à peine teintée d'une léger grisé.
Nez très fin, sur un compromis entre senteurs minérales et d'agrumes, sur la peau d'orange et la menthe.
Attaque délicatement sucrée, sur une jolie acidité et un petit perlant qui amènent de la fraicheur et de la présence.
Milieu de bouche assez simple, sans grande concentration mais empli de tonus et de buvabilité.
Finale déliée très facile, franche et très désaltérante.
Joli vin !



Gnama gnama



Dr Loosen, Ürziger Würzgarten Riesling GG Alte Reben, 2011



Robe cristalline, à peine teintée d'un jaune grisé.
Nez curieux, à la fois presque opulent, sur des notes de fleurs blanches, de guimauve, d'agrumes et quelque chose de moins précis, entre la cave humide et qui pourrait être un très très léger liège. Mais comme les deux détecteurs à TCA en face de moi ne bronchent pas, ça doit pas être ça !
L'attaque en bouche est marquée d'une maturité haute, avec une matière ample et dotée d'une très légère sucrosité.
L'ensemble reste néanmoins sans lourdeur et propose un joli équilibre gourmand et une aromatique très fruitée (fleurs blanches, mirabelle, bergamote).
La finale manque un peu de densité et de nerf à mon goût.
Un bon vin.


Maison Trimbach, Alsace Grand Cru Geisberg, Riesling, 2009



Robe sur un net doré.
Nez immédiat, très causant et complexe, sur le citron vert, la menthe et des notes d'évolution certaines qui tirent sur le cuir et le pétrole.
Bouche concentrée, mobile et dense à la fois, sur un équilibre très réussi entre une matière impactante et une très belle acidité.
Le vin travaille remarquablement la bouche, profond et plein sans céder de terrain au tonus et à la fraicheur.
De très beaux amers lui donnent structure et allonge et ouvre une finale longue et qui claque sur la langue.
Seule l'aromatique étonnamment évoluée (je lui donnais 15 ans) peut constituer un point d'inquiétude pour la garde éventuelle. Mais est-elle nécessaire finalement ?
Un vin absolument délicieux et qui, sur cette bouteille, était parfaitement prêt à boire.
Très bon ! (tu)


Domaine Didier Dagueneau, Pouilly Fumé, Silex, 2003



Robe jaune paille aux reflets verts fluo.
Nez caricatural du sauvignon, sur la feuille de cassis, la groseille, un très fort végétal. C'est beaucoup plus puissant qu'élégant.
Bouche mal construite, à la fois lourde et pas en place, sur une forte acidité dissociée et des amers qui brident tout équilibre.
Aromatique très marquée par le végétal et sans aucune complexité.
Finale presque rébarbative d'âcreté.
Aucun plaisir possible.



Truffes d'été mitonnées à la moelle



Fabio Gea, Barbaresco, Notu Andava Riserva, 2009



Robe grenat très claire.
Premier nez bordélique à souhait et qui va petit à petit s'épurer de notes d'acétate et de volatile pour se placer dans le verre autour de jolies senteurs épicées et de petits fruits rouges. Le réchauffement ramènera un boisé Foire du Trône qui l'alourdit et qu'il faudra revoir à la garde et à température idéale.
Bouche bien née, pleine et juteuse, sur des goûts de prune et d'épices et dotée d'une belle acidité qui lui donne de l'allonge.
La matière est belle, d'une jolie ampleur et les tanins marqués mais pas secs participent de cet équilibre réussi.
Finale trop marquée en l'état par un élevage ambitieux mais qui doit pouvoir se fondre vu la qualité du vin.
A suivre car si le vin semble encore dans ses langes, ils sont de qualité.


Biondi Santi, Brunello di Montalcino, 2006



Robe grenat clair, à peine plus teintée que le Barbaresco.
Beau nez délicat et franc, compromis de notes légères de fruits noirs frais (mûre, myrtille) et de notes balsamiques et épicées très réussies.
Bouche fondue dotée d'un toucher charnu qui offre un beau volume juteux et droit à la fois, sur une acidité nette qui donne une petite impression d'austérité qui n'est pas pour me déplaire.
L'aromatique est délicate et franche à la fois, sur le coulis de fruits noirs toujours très épicé.
La finale aux tanins remarquables de qualité est classieuse par sa puissance parfaitement contenue et se prolonge longuement.
Un très beau vin dans un style assez réservé. (tu)


Château Rayas, Châteauneuf du Pape, 2006



Robe toujours dans le registre de ces prédécesseurs, grenat clair.
Nez généreux, puissant, typique de la maison, sur le pamplemousse rose confit, le coulis de fraise, le poivre vert.
L'attaque en bouche est charnue, sur une légère sucrosité ronde sans lourdeur qui roule sur le palais.
Les goûts sont francs, encore un peu primaires et exubérants, sur la fraise et un joli côté réglissé.
Finale longue mais un peu marquée par la douceur à mon goût.
A attendre encore pour les pdf pour qu'il se patine.
Très beau vin. (tu)



Noix de ris de veau dorée au sautoir, girolles poêlées

Un plat absolument délicieux ! (tu)(tu)



Azienda Agricola Falletto di Bruno Giacosa, Barbareco, Asili, 2007



Robe grenat clair.
Nez délicat, très précis, d'une grande douceur, sur la fraise des bois, la rose ancienne, une pointe épicée qui apporte de la complexité.
Bouche absolument géniale d'équilibre, sur une suavité brillante qui s'étire irrésistiblement grâce à une acidité parfaitement intégrée.
L'ensemble produit est remarquable de justesse, noble et généreux à la fois, sur des goûts francs et complexes de fruits rouges épicés et une texture soyeuse et veloutée aux tanins imperceptibles.
Le vin développe considérablement à l'aération et malgré la canicule du jour conserve une fraicheur incroyable même réchauffé à l'excès dans le verre.
La finale est magnifique de persistance et de buvabilité.
Un grand vin. Le pied ! (tu)(tu)


Domaine Thierry Allemand, Cornas, Reynard, 1998



Robe grenat sombre finement roussie.
Nez un peu brouillon, sur de petites notes animales et de bois mouillé qui masquent des senteurs de fruits rouges et végétales, sur la groseille.
L'attaque en bouche est très acide, à la limite de la morsure (effet de séquence peut être), sur une matière qui semble curieusement usée.
L'aromatique sur le bois vert peu avenante et la finale marquée par des amers secs n'apporte que peu de plaisir.
Problème de bouteille ?
Car curieuse cette impression de sous-maturité sur un millésime comme 1998, non ?


Azienda Agricola Antoniolo, Gattinara, Osso San Grato, 2001



Robe très claire, sur un rubis rouille.
Nez fin, agréable, sur les petits fruits rouges (grenade, groseille), des notes épicées et un trait végétal léger.
Bouche délicate, droite, sur une belle matière qui semble fragile au premier toucher de bouche mais qui tient remarquablement la profondeur par sa franchise aromatique et son équilibre tonique porté par une belle acidité.
Finale longue et élancée, d'une grande fraicheur.
Très joli vin.


Domaine Armand Rousseau, Ruchottes Chambertin, Clos des Ruchottes, 2007



Robe grenat clair.
Superbe nez fin et précis, parfait compromis de senteurs de petits fruits des bois enrobées d'un trait végétal génial. Ça sent le grand pinot à 1km !
Bouche à l'attaque immédiate de plaisir, d'un équilibre absolument parfait, sur une matière douce et juteuse tout en restant nerveuse et fraiche.
Le toucher soyeux est d'une qualité d'extraction et d'élevage absolument redoutables, offrant un ensemble profond au fruit somptueux d'une totale évidence.
Finale délicieuse qui réussit à allier franchise gourmande et noblesse d'expression.
Un grand Bourgogne. Miam ! (tu)



Saint Nectaire, Comté vieux



Domaine Jacques Puffeney, Arbois Vin Jaune, 2000



Robe sur un doré grisé un peu trouble.
Nez très puissant, un peu massif, sur le cuir, le curry et quelques notes lactiques.
Bouche dense, d'un volume important, très concentrée, sur une texture large qui emplit la bouche et la sature un peu.
Aromatique très classique et un peu monolithique en l'état, très épicée mais lourde.
Finale roborative.
A attendre pour gagner en complexité et espérer que le vin s'affine.
Car actuellement, c'est plutôt du brutal.


Domaine Jacques Puffeney, Arbois Vin Jaune, 1997



Robe identique au 2000.
Nez plus fin et complexe, sur la girolle, des notes de fruits secs et presque d'abricot sec.
Bouche tonique, beaucoup plus élancée que son prédécesseur, sur une acidité qui apporte tonus et fraicheur.
L'aromatique reste assez classique, sur le curry jaune, la noix, des notes de cuir.
Finale nerveuse longue et d'une jolie buvabilité.
Joli vin.



Crème brûlée vanillée aux cerises, glace au lait d'orgeat



Joh. Jos. Prüm, Wehlener Sonnenuhr, Auslese, 2007



Robe grisée à peine teintée.
Nez affreusement soufré, totalement bloqué et qui ne laisse passer que de maigres senteurs de fruits jaunes et de menthe.
Bouche fraiche, désaltérante, sur un équilibre sucre acidité délicat et nerveux, sur des goûts mentholés mais là encore très soufrés (allumette).
Force est de constater que le vin refuse de se livrer vraiment et qu'il va falloir attendre pour espérer plus de complexité.
A revoir. Mais quand ?




François, les amis... un énorme merci pour ce moment superbe.

Prenez soin de vous !

A très très vite,

Oliv
04 Juil 2015 21:42 #23

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Superbe degustation oliv !

Les vins Italiens s'en sortent bien apparemment et le terroir de geisberg en Alsace donne une nouvelle fois de belles choses

Frederic
04 Juil 2015 21:59 #24

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Magnifique, une nouvelle fois. Quel plaisir de te lire Oliv. Prüm et le soufre, ça a l'air d'être une grande histoire d'amour...
05 Juil 2015 09:05 #25

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Bravo Oliv, surtout pour le choix des vins.

Les 2009 sont très réussis chez Trimbach. Frédéric Emile (osterberg/geisberg) est superbe et sainte hune (rosacker), bien qu'un peu déséquilibré par des amers trop présents pour l'instant, fera, à mon avis, une immense bouteille. Ce sont des vins mûrs, moins tranchants que d'habitude, mais sans le botrytis de 2006 ou la sucrosité de 2003.

Mais c'est surtout les italiens que j'aime dans ta sélection avec un Giacosa toujours au sommet.

Pour ce qui est de Silex 2003, j'ai bu les miens sur du fromage, souvent du comté d'ailleurs. Ca rééquilibre le vin, gomme la lourdeur et la sucrosité et lui donne plus d'allonge.

Amitiés,

Maher
05 Juil 2015 09:51 #26

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Salut Maher, salut à tous,
Avis à venir très vite (pas tout à fait partagé d'ailleurs) sur les 2009 de Trimbach.
Les vins m'ont tous semblé quasi prêts à boire, hormis peut être Sainte Hune.

Qu'en penses-tu ?

Oliv
05 Juil 2015 10:05 #27

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Pas de doute, lire un tel CR le matin, ça met en appétit ! ;)
Merveilleux de précision et de gourmandise ... comme d'hab' (tu)

Olivier
05 Juil 2015 10:13 #28

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Oliv,

Pour moi, hormis sainte hune, les Trimbach 2009 donnent du plaisir maintenant grâce à une aromatique très ouverte mais se garderont. Ils manquent un petit peu de précision pour l'instant et les amers, plus présents que d'ordinaire puisque 2009 est également un millésime chaud en Alsace, ne sont pas totalement intégrés. De plus, l'acidité qui viendrait rééquilibrer le tout est légèrement dissociée à ce stade. Je pense qu'avec un peu de bouteille, tout ceci devrait s'affiner et donner de très belles choses.

Les 1995 étaient du même acabit et sont aujourd'hui très beau, surtout Frédéric Emile.

Amitiés,

Maher
05 Juil 2015 10:30 #29

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Mahour écrit: les Trimbach 2009 donnent du plaisir maintenant grâce à une aromatique très ouverte mais se garderont.


En dehors de Sainte-Hune, j'ai fini de prendre le risque de faire vieillir ces vins...

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
05 Juil 2015 11:24 #30

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