CARACTERISATION CHIMIQUE DES BOIS DE CHENE A MERRAIN DE DIFFERENTES
FORETS FRANà‡AISES

Leaute 1 Bertrand, Feuillat 2 François, Puech 1 Jean-Louis

1 : Institut National de la Recherche Agronomique, Unité Mixte de Recherches : Sciences Pour l'Oenologie, 2, Place Viala, 34060 Montpellier, France,Tél. : 04 99 61 24 83
2 : ONF, Direction Régionale « Bourgogne », 29 rue de Talant, 21000 Dijon, France.

L'objet de la présente étude vise à  mieux connaître la variabilité chimique des bois de chêne à  merrain français en fonction de leur origine botanique (chêne rouvre ou sessile et chêne pédonculé) et géographique. Ce travail s'inscrit dans l'objectif général du programme « Chêne de tonnellerie 2000 » qui est d'aboutir à  une « typologie des chênes à  merrains français » avec identification des « zones de provenances » reconnues pour la qualité de leur bois. Dans ce but, un échantillon de 288 chênes provenant des espèces rouvres (Quercus petraea Liebl) et de chênes pédonculés (Quercus robur L.) parfaitement identifiés à  l'aide de caractères morphologiques foliaires a été sélectionné dans 9 forêts (ou petites régions ) françaises couvrant les principales zones d'approvisionnement des tonnelleries.

Les différents composés chimiques étudiés au cours de ce travail sont :

· les ellagitanins : vescaline , castaline, roburine A, roburine B, roburine C, roburine D, roburine E, grandinine, castalagine et vescalagine ; composés majeurs des extractibles.
· les cis et trans b-méthyl-g-octalactone : principales molécules odorantes du bois de chêne.

Les résultats obtenus montrent que malgré une grande variabilité interindividuelle, l'espèce et la provenance du bois ont un impact significatif sur sa composition chimique. Il est à  noter que l'espèce de chêne pédonculé ne possède pas de b-méthyl-g-octalactone ou bien seulement à  l'état de traces. On observe une corrélation positive pour chacune des espèces (pédonculée et rouvre) entre la largeur de cerne (ou grain) et la teneur en ellagitanins. L'ensemble de ces résultats a permis de construire un modèle statistique permettant de reclasser les arbres au sein des espèces ou des forêts en fonction de leurs caractéristiques chimiques. Ce modèle s'avère performant pour séparer les deux espèces avec un taux de bon reclassement proche de 97%.
En ce qui concerne la discrimination des arbres selon l'origine géographique , le modèle est beaucoup moins performant et permet seulement de distinguer des grands groupes géographiques :

· Centre-Est-Rouvre (Bertranges, Cîteaux, Darney, Saint-Palais)
· Grand Sud-Ouest Pédonculé (Laurèdes, Limousin, Monlezun)
· Centre-Est-Pédonculé (Cîteaux, Darney, Tronçais)

Pour certains massifs forestiers ce modèle sera amélioré en disposant pour chaque individu de la quantification d'un plus grand nombre de composés volatils. Aussi ces études se poursuivent dans le cadre d'un projet financé par l'ONF en prenant en compte un plus grand nombre de composés volatils afin d'obtenir un modèle plus performant.

De plus des études chimiques se développent sur des vins de Bourgogne élevés sous bois provenant de ces différentes forêts.

Remerciements : Nous remercions le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche , Direction de l'Espace Rural et de la Forêt pour le financement de cette étude.