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De la primauté du terroir

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Un lieu propice reste un lieu. Un lieu qui possède certaines caractéristiques que l'homme a appris ou pas à connaître et qu'il utilise à plus ou moins bon escient. Mais ça reste un lieu, et rien d'autre.

Il me semble évident que dès qu'on veut partir du postulat que le terroir est au centre de tout, qu'on souhaite lui donner la primauté, il devient quasiment obligatoire d'en élargir la définition pour y faire rentrer toute une série de choses qui dépassent le simple lieu.
Jérôme, par exemple, y fait entrer le cépage. La tannat fait donc pour lui partie du "terroir" de Madiran. Et quand on le lit, on sent bien qu'il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour y faire rentrer l'homme, du moins une série de pratiques qu'on peut qualifier d'usages loyaux et constants.
C'est d'ailleurs la définition de l'INAO : Le terroir est un espace géographique délimité, dans lequel une communauté humaine, construit au cours de son histoire un savoir collectif de production, fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique, et un ensemble de facteurs humains. Les itinéraires socio-techniques ainsi mis en jeu, révèlent une originalité, confèrent une typicité et aboutissent à une réputation, pour un bien originaire de cet espace géographique.
En gros, le terroir serait donc l'ensemble des choses qui confèrent au vin sa typicité.
Bien plus qu'un simple lieu, donc.
Dans ces conditions, bien entendu qu'on peut affirmer la primauté du terroir...
27 Déc 2016 15:59 #31

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Il est par ailleurs intéressant de mettre ceci en perspective avec le message de Patrick Grisard de Cornélie (puisqu'il ne faut désormais plus dire Château Cornélie...), où on voit bien que ce qui compte aux yeux de certaines instances, c'est bien le respect de fameuse typicité, plutôt que le respect du lieu.

www.lapassionduvin.c...
27 Déc 2016 16:19 #32

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Réponse de david84 sur le sujet De la primauté du terroir

Qu'est ce qui te dérange d'associer le paramètre du cépage à la notion de terroir ?
Si tu es d'accord pour dire qu'un terroir est un lieu propice, adapté, etc. tu fais donc de facto le lien avec ce que tu veux y faire pousser (il est adapté à la culture de la vigne et pas à celle de la betterave par exemple) non ?

David
LPV Vaucluse
27 Déc 2016 17:19 #33

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Ça ne me dérange nullement qu'on affirme que tel ou tel terroir soit plus adapté à la culture de tel ou tel cépage (et encore, ce sont des choses qui peuvent évoluer avec le temps, et les changements climatiques), mais nul besoin de dire pour ça que le cépage fait partie du terroir.
27 Déc 2016 17:41 #34

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Réponse de mgtusi sur le sujet De la primauté du terroir

Si on souhaite être capable de déterminer qu'est-ce qui fait la singularité d'un vin, il est indispensable de définir les éléments qui ont concouru à sa production de la manière la plus modulaire qui soit.
Idéalement, il faudrait distinguer :
- la géologie
- l'exposition au soleil,
- l'inclinaison,
- la climatologie locale (vents dominants, températures moyennes, hygrométrie, etc...),
- le cépage
- le porte-greffe,
- la densité de plantation,
- le rendement,
- le process de vinification,
- l'élevage
- ...

On peut attribuer un nom à un ensemble de ces éléments qui pourraient être leterroir.

Michel
27 Déc 2016 18:09 #35

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Certes...
Ce qui voudrait dire que sur une même parcelle bourguignonne, deux vins élevés différemment ne sont pas issus du même terroir.
Que sur une même parcelle en Alsace, deux rangs plantés en riesling et deux rangs plantés en pinot gris, ce n'est pas le même terroir.
Et c'est là qu'on voit que vue comme ça, cette notion ne veut plus rien dire.
27 Déc 2016 20:06 #36

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Réponse de mgtusi sur le sujet De la primauté du terroir

Luc Javaux écrit: Certes...
Ce qui voudrait dire que sur une même parcelle bourguignonne, deux vins élevés différemment ne sont pas issus du même terroir.
Que sur une même parcelle en Alsace, deux rangs plantés en riesling et deux rangs plantés en pinot gris, ce n'est pas le même terroir.
Et c'est là qu'on voit que vue comme ça, cette notion ne veut plus rien dire.


Non, tant que l'ensemble n'est pas précisé, je ne vois pas trop ce qu'on peut dire.

Michel
27 Déc 2016 20:22 #37

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Il me semble tout de même que tu sembles définir le terroir comme l'ensemble des choses qui déterminent la singularité d'un vin.
Je trouve pour ma part que ça fait un peu large et fourre-tout...
27 Déc 2016 23:19 #38

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  • Jérôme Pérez
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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet De la primauté du terroir

Jérôme, par exemple, y fait entrer le cépage. La tannat fait donc pour lui partie du "terroir" de Madiran. Et quand on le lit, on sent bien qu'il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour y faire rentrer l'homme, du moins une série de pratiques qu'on peut qualifier d'usages loyaux et constants.


tu te rappelles ce que tu m'as envoyé dans les dents quand j'ai outrepassé l'interprétation de ce que pouvait vouloir dire Laurent ?
-))

Le cépage est un élément stable, certes, pas un élément du terroir et comme tu le dis , en fonction des évolutions climatiques cela peut changer. Ceci dit : deux remarques : on parle de syrah en Bourgogne de temps à autres : restera à prouver que la Bourgogne puisse être un bon terroir pour ce cépage.
deuxième remarque : des cépages évoluent de façon particulière sur un terroir donné : par exemple, aujourd'hui, les sélections massales montrent que le furmint de Jéruzalem a évolué un peu différemment de celui de Tokaj. Tu en tires la conclusion que tu veux, mais tu ne me prêtes pas des pensées que je n'ai pas.
J'ajouterai une troisième remarque : il n'est pas dit que tous les grands terroirs le restent si des changements importants surviennent, comme d'autres lieux pourront alors devenir plus propices.

Au sujet de la première remarque, cela étaie parfaitement ma thèse : à savoir qu'il n'y a de terroir que lié à un résultat agricole probant, assez constant et dans la plupart du temps remarquable : que ce soit qualitativement ou quantitativement. Il se trouve que dans le cadre de notre passion, nous nous attachons à la qualité exacerbée. Je pense que les betteraviers de l'Aisne aiment leur terroir pour les montagnes de betteraves qu'il leur donne.

Un lieu est un lieu et le restera tant que l'homme ne l'aura pas mis en valeur, c'est à dire qu'il n'aura pas fait émerger des qualités remarquables au regard d'une production.

Donc, l'homme ne fait pas partie du terroir, mais sans son intervention cela reste un lieu, propice, éventuellement, mais non révélé.

Cette définition du terroir, comme lieu avéré / révélé ne me semble pas très compliquée à comprendre et du reste est difficilement contestable. Elle induit en revanche que c'est le début de toute aventure qualitative de laquelle je n'exclue évidemment pas l'habileté humaine (expertise, choix, technique) mais qui doit rester au service de l'expression de ce lieu devenu terroir.
Dans cette façon de voir les choses, il y a des faits et une posture : les premiers s'imposent, la seconde se choisit et c'est bien entendu là que nos divergences s'affirment même si ce choix est dicté par des sensibilités.

Jérôme Pérez
28 Déc 2016 08:49 #39

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Bon, finalement, je vois que nous sommes d'accord, c'est bien l'homme qui est l'élément le plus important de l'équation...:whistle:
C'est lui qui révèle le lieu, qui le met en valeur, qui met en place des usages loyaux et constants afin de garantir une certaine typicité au produit qui en est issu.
Qu'il puisse également effectuer de "mauvais" choix qui gomment ces particularités apportées par le lieu est une chose, mais ça ne donne pas pour autant la primauté au lieu.
28 Déc 2016 11:39 #40

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Réponse de mgtusi sur le sujet De la primauté du terroir

Le firewall a décidé que je ne pourrai pas participer à la discussion

Michel
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28 Déc 2016 14:04 #41

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Réponse de Jean-Marie Cade sur le sujet De la primauté du terroir

et c'est tant mieux...!

:evil:
28 Déc 2016 14:07 #42

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Réponse de mgtusi sur le sujet De la primauté du terroir

et c'est tant mieux...!


????

Michel
28 Déc 2016 14:40 #43

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Bon, finalement, je vois que nous sommes d'accord, c'est bien l'homme qui est l'élément le plus important de l'équation...

Il paraîtrait même qu'il n'est pas pour rien dans le choix des terroirs favorables au départ...

jlj
28 Déc 2016 16:01 #44

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  • Jérôme Pérez
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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet De la primauté du terroir

Luc, nous sommes en effet d'accord si tu peux accepter l'idée que ce terroir ainsi défini donne des constantes organoleptiques caractéristiques ce que l'on peut appeler typicité au terroir. Cela ne veut pas dire que le vin qui respecte ce critère soit excellent, mais je n'ai pas souvent bu de vins non typiques d'un terroir être mauvais. Mais peut-être est-ce que je me satisfait qu'il respecte ce point.

Je pense également qu'il n'y a que de grands terroirs qui peuvent donner de grands vins.
C'est un aspect de cette primauté.
Ma dernière dégustation des 2011 à Disznoko me le confirme : il y a Kapi et le reste (et le reste est excellent !)
Si je prends cet exemple précis : le directeur de Disznoko est capable d'identifier les caisses d'aszu qui proviennent de cette parcelle à la fin de la journée de vendange. Il ne se trompe jamais.
Du reste, toujours dans cet exemple précis, Kapi c'est un grand terroir à raisins aszu, mais pas forcément le meilleur pour les secs.

Je continue mon petit raisonnement : il faut un grand terroir pour engendrer des vins qui se bonifient sur plus de quinze ans. C'est également un critère. Je ne parle pas de vins qui "tiennent", mais de vins qui réellement se bonifient : c'est une nuance de taille.
J'ai des exemples précis en tête, à Jasnières par exemple, Vouvray (le mont est un terroir exceptionnel), Savennières (la Roche aux Moines, (du domaine aux Moines -)) ) mais aussi Clos du Papillon) : j'ai choisi volontairement dans des appellation autres que les grands classiques. Il y en a bien d'autres ...
Bien sûr qu'il faut des mains expertes : mais le maître, c'est bien le terroir.

Je note quand même que tu es à deux doigts de dire que l'homme est le centre du terroir. -))) Tu es finalement plus radical que moi !

Jérôme Pérez
28 Déc 2016 20:35 #45

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

...nous sommes en effet d'accord si tu peux accepter l'idée que ce terroir ainsi défini donne des constantes organoleptiques caractéristiques ce que l'on peut appeler typicité au terroir.

Oui, je suis d'accord avec ça, bien sûr, sauf que ces fameuses constantes sont le plus souvent noyées dans toute une série d'autres caractéristiques liées au millésime, au cépage, à la manière de cultiver, de vinifier, d'élever le vin, les rendant illisibles au commun des mortels.
On peut bien entendu trouver des exemples précis (et tu en as cités), où ces constantes sont perceptibles à un palais averti, mais ce ne sont à mon sens que les exceptions qui confirment la règle.

Je pense également qu'il n'y a que de grands terroirs qui peuvent donner de grands vins.

C'est sans doute vrai, même si on devra une nouvelle fois se mettre d'accord sur la définition de la grandeur d'un vin.
Mais le grand terroir ne suffit pas, il faut aussi un grand vigneron et un grand millésime.
Et la primauté des uns sur les autres se discute, une fois encore... B)

Et oui, bien entendu, tu peux multiplier les exemples à l'infini, chez un même vigneron, c'est effectivement souvent le même terroir qui donne le meilleur vin. Mais ce n'est pas pour ça que son voisin ne fait pas mieux que lui sur un terroir de qualité a priori inférieure.

J'ai des exemples précis en tête

Moi aussi, en Loire, pas loin de certains exemples que tu as cités, je connais certains terroirs a priori plus grands qui donnent pourtant en moyenne des vins de qualité moindre, sans doute parce qu'ils ne sont pas entre les meilleures mains possibles.
Je crains donc qu'on puisse continuer à se balancer des exemples et leurs contraires longtemps, sans qu'on avance beaucoup...
J'ai également bu des vins nés sur des terroirs a priori de niveau moyen (du moins selon la classification bourguignonne), que je qualifierais sans hésiter de grands.
Un artiste est-il capable de nous émouvoir avec un instrument de qualité moyenne ? Je le pense.
Si on me donne un Stradivarius, serai-je capable de te faire pleurer ? Sans doute que oui, mais pas pour les bonnes raisons...:pinch:
28 Déc 2016 22:28 #46

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Réponse de david84 sur le sujet De la primauté du terroir

On peut bien entendu trouver des exemples précis (et tu en as cités), où ces constantes sont perceptibles à un palais averti, mais ce ne sont à mon sens que les exceptions qui confirment la règle

D'accord avec toi sur le principe mais je ne pense pas que ce soit si exceptionnel que ça.
Par contre cela demande en général une connaissance pointue.
Je me souviens des explications données par Jean-Louis Chave sur l'impact du terroir lors de mon passage au domaine avec LPV Vaucluse lorsqu'on lui décrivait la différence dans la structure des barriques d'Hermitage goûtés avant assemblage (Peleat/Meal/Bessard). Il nous avait notamment précisé les constantes données par chaque parcelle (bien sûr, leur prégnance pouvait varier en fonction de la qualité du millésime mais il les retrouvait d'année en année).

Peut-être que cela dépend également de l'interventionnisme plus ou moins poussé du vigneron.

J'ai également bu des vins nés sur des terroirs a priori de niveau moyen (du moins selon la classification bourguignonne), que je qualifierais sans hésiter de grands

D'accord également sur ce point mais je préciserais qu'un vin issu d'un grand terroir mais vinifié par un vigneron "moyen" peut tout de même finir par donner quelque chose d'excellent à condition qu'on lui en laisse le temps (je viens de boire un Echezeaux 1990 de Moillard qui m'a très agréablement surpris alors que je l'avais goûté à plusieurs reprises la fin des années 90-début des années 2000 et qui ne cassait pas trois pattes à un canard) alors que je ne suis pas sûr que l'on puisse obtenir le même résultat avec un vin issu d'un terroir moins qualitatif et vinifié par ce même vigneron.

Pour ma part, j'aurais tendance à penser que la dimension du temps est également à prendre en compte pour juger de la grandeur d'un terroir.

David
LPV Vaucluse
29 Déc 2016 12:48 #47

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

"Je me souviens des explications données par Jean-Louis Chave sur l'impact du terroir lors de mon passage au domaine avec LPV Vaucluse lorsqu'on lui décrivait la différence dans la structure des barriques d'Hermitage goûtés avant assemblage (Peleat/Meal/Bessard). Il nous avait notamment précisé les constantes données par chaque parcelle (bien sûr, leur prégnance pouvait varier en fonction de la qualité du millésime mais il les retrouvait d'année en année)."

En mathématiques, quand on a une équation à une inconnue, il est en général assez facile de trouver la solution...
Bien entendu qu'un producteur qui vinifie tous les ans les mêmes parcelles est capable de les reconnaître. Il ne manquerait plus que ça.
Il serait bien plus intéressant de lui faire goûter une dizaine d'hermitages issus de millésimes et de producteurs divers et voir s'il est toujours capable de retrouver ces fameuses constantes.
29 Déc 2016 12:58 #48

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Réponse de david84 sur le sujet De la primauté du terroir

Il serait bien plus intéressant de lui faire goûter une dizaine d'hermitages issus de millésimes et de producteurs divers et voir s'il est toujours capable de retrouver ces fameuses constantes.

Pourquoi pas mais j'y vois tout de même un intérêt car si tu fais le test sur un seul vigneron, tu stabilises le paramètre de l'homme/process/plantation (type de cépage,densité de plantation, etc.) et tu peux ainsi voir comment les autres paramètres peuvent varier par rapport au paramètre stabilisé et voir s'il y a des constantes qui se dégagent.

Puisque l'homme a un impact évident sur le produit fini il est évident que si tu fais varier le paramètre humain il sera plus difficile (voir impossible) de dégager ces constantes.

Ceci dit l'expérience mériterait d'être tentée mais si j'avais à organiser ce type d'expérimentation je le ferais en deux fois : une première fois avec des vins jeunes issus d'un seul millésime de qualité et une deuxième fois avec des vins d'un millésime de 10-15 ans.

David
LPV Vaucluse
29 Déc 2016 14:11 #49

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet De la primauté du terroir

Bien entendu, mais personne ici ne doute que le terroir influence les caractéristiques organoleptiques du vin.
La question est de savoir s'il a la primauté, à savoir s'il l'influence davantage que les autres paramètres.
N'avoir qu'une seule variante, le terroir, ne permet absolument pas de répondre à cette question.
29 Déc 2016 14:17 #50

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet De la primauté du terroir

Là, c'est toi qui simplifie en parlant d'aromatique du sol. Ce que veut dire Tissot, ce n'est pas que que l'on a le goût du sol dans le vin, mais que la composition du sol influe sur la composition du moût de raisin et donc sur l'aromatique du vin.

j'ai rebondis sur le propos d'arnould, je ne sais ce que dit exactement Tissot.
que la composition du sol ait une influence sur le raisin produit et donc forcément sur le produit fini c'est une évidence et personne n'a jamais nié ça, mais que le sol soit prépondérant pour apporter tel ou tel goût à un vin, ça c'est une vue de l'esprit, elle fait rêver beaucoup de ceux qui boivent du vin et je le comprends, mais cela ne reste qu'une croyance.

sauf peut-être l’affirmation que Reynaud ne faisant pas des vins de process et je me suis demandé si c’était une blague

j'ai bien sûr écrit l'inverse, tu n'as pas saisi mais rien de grave. évidemment de très nombreux autres vignerons font des vins d'un certains styles reconnaissables comme reynaud, et quand je me régale, je me contrefous de savoir si on retrouve le goûts des safres ou de l'argilo calcaire dans le vin (par contre qu'il ressemble à son terroir et ait le gout des vins du sud m'importe plus), qu'il me régale et que j'ai l'impression d'en avoir pour mon argent en terme de plaisir apporté, ça cela m'importe bien plus.

Maintenant, que ceux qui s’en moquent nient l’importance de ce critère tient de la mauvaise foi.

pas mon cas, mais ce critère me semble bien moins important que le cépage (je reviens de déguster des monocépages en languedoc, des vieux cépages oubliés, tous sur schistes, incroyables les différences marquées entre eux), le vigneron ou le millésime.

Mais comme dit plus haut, il est certain que la technique peut aujourd'hui gommer tout effet terroir et que l'on peut faire du très bon déconnecté de toute idée de typicité.

je ne partage pas cela Jérôme non plus. si je reprends l'exemple des vins de reynaud et que tu les goûtes à l'aveugle, il y a une vraie typicité sudiste, perso qu'on les compare à la bourgogne m'amuse car il n'en ont rien à voir (sur des vins de + de 30 ans c'est autre chose car beaucoup de vins ont des ressemblance fortes avec l'âge chez les grands vins), ils sont très typiques des vins de rhone sud même s'ils ont une singularité forte liée à la patte du vigneron. lier terroir et typicité, là aussi ça me semble trop simple.

Luc, nous sommes en effet d'accord si tu peux accepter l'idée que ce terroir ainsi défini donne des constantes organoleptiques caractéristiques ce que l'on peut appeler typicité au terroir

c'est là dessus que nous différons. le terroir donne des caractéristiques organoleptiques constantes, si et seulement si l'assemblage de cépage reste le même tous les ans, et surtout si le vigneron a les mêmes pratiques millésimes après millésimes, bref des choses qui n'arrivent jamais puisque le bon vigneron adapte chaque année ses pratiques au millésime. chez les mauvais, oui le terroir donne des caractéristiques constantes et perçues comme telles, c'est l'apanage des vins dits "industriels" qui sont les mêmes années après années (petite provoc mignonne ;) ).
29 Déc 2016 18:37 #51

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet De la primauté du terroir

Il me semble également que quand on est dans le camp des acheteurs, c'est le producteur qui a souvent le plus d'importance, alors que lorsqu'on est dans le camp des producteurs, c'est toujours le terroir qui est mis en avant.
Sans doute, Jérôme, que tu es maintenant prêt à changer de camp...

Luc

Ces phrases tournent en boucle depuis presque deux mois maintenant. Pas que je sois vexé, ni qu'elles aient fait mouche en me mouchant, parce que bien sûr, ce n'était pas le but.

Et à force d'y réfléchir, cette explication s'impose comme une évidence : c'est peut-être parce que je suis dans cet état d'esprit que sans doute j'envisage de m'essayer à produire du vin. Sans doute aussi parce que j'ai e sentiment d'avoir trouver un très beau terroir. Je crois que je n'aurais jamais pensé faire du vin si je n'étais pas certain d'avoir entre les mains un terroir capable de donner le vin que j'espère. Si j'ai cette espérance, c'est bien que les vins qui sont issus de cette région possède ce fond commun qui donnent l'identité, d'une part et l'espoir d'autre part.

A cinq cents kilomètres de là, au nord de la Hongrie, quand je goûte les parcellaires de furmint de Disznoko sur 2015 : à process identique, c'est le terroir qui s'impose : Illeshazy rayonnant, Lajosok sur la réserve, mais tellement prometteur (il n'y a pas deux cents mètres entre les deux parcelles : comment peut on penser que ce n'est pas le terroir qui a la primauté ?

Jérôme Pérez
19 Fév 2017 20:22 #52

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet De la primauté du terroir

A cinq cents kilomètres de là, au nord de la Hongrie, quand je goûte les parcellaires de furmint de Disznoko sur 2015 : à process identique, c'est le terroir qui s'impose : Illeshazy rayonnant, Lajosok sur la réserve, mais tellement prometteur (il n'y a pas deux cents mètres entre les deux parcelles : comment peut on penser que ce n'est pas le terroir qui a la primauté ?

comment peux-tu conclure à une primauté quand tu figes les autres critères (l'homme, le process). sur ces mêmes terroirs, fait travailler un autre vigneron, et on verra qui a la primauté, non?

sinon, sur tes terroirs et tes futurs vins Jérôme, moi j'dis qu'il faut gouter pour voir B)
20 Fév 2017 17:44 #53

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Réponse de icna sur le sujet De la primauté du terroir

Petite question est ce que vous connaissez un vigneron qui aurait fait deux cuvées à partir d'une seule parcelle? Si le vin est différent ça poserait question non?
J'avais goûté sur fût deux cuvées d'une même climat non mélangées car une des deux avait été cultivé en chimie "traditionnelle" les années précédentes et il y avait une sacrée différence. Est ce seulement du à la viticulture des années précédentes (pour le reste (viticulture et cave) tout était soi disant similaire sauf l'a priori du vigneron bien sûr)?

Quentin
20 Fév 2017 18:50 #54

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Réponse de Eric B sur le sujet De la primauté du terroir

En même temps, même parcelle, ça ne vaut pas dire grand chose. S'il y a du dénivelé sur celle-ci, la haut de la parcelle n'aura pas grand chose à voir avec le bas. Si c'est divisé dans le sens de la hauteur, ce sera normalement moins pire (s'il n'y a pas des arbres à gauche ou à droite de la parcelle qui peuvent aussi changer la donne)

Eric
Mon blog
20 Fév 2017 19:09 #55

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Réponse de oliv sur le sujet De la primauté du terroir

Puisqu'on en parle :

www.wine-blog.org/in...
20 Fév 2017 19:48 #56

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet De la primauté du terroir

icna,

beaucoup ont fait l'expérience de deux barriques du même vin, côte à côte et différentes.
là n'est pas la question.

Si le terroir n'est pas la primauté, pourquoi la vigne ici et pas là ? Pourquoi les grands vins ont ce pouvoir de se répéter ? génération de vigneron après génération

Je le redis : c'est le fondement même de notre culture gastronomique : le lieu qui imprime un goût. Je vis comme décadence culturelle d'autre choix de paradigme. Je sais que j'y vais fort. Je sais aussi que l'on peut faire d'autres choix. Faire un grand vin en prenant des syrahs qui viennent des quatre coins de l'Australie, c'est possible (reste à prouver que l'Australie possède des coins). Mais ce n'est pas ce qui commande notre façon de voir les choses et je trouve cela heureux.
C'est une question de prisme que l'on choisit délibérément pour voir les choses et le vin en particulier.
Mais par cet angle d'attaque, on trouve ses réponses dans le goût. Je préfère goûter des lieux que des techniques. Je ne nie pas pour autant que la technique a son importance.

Je me souviens des mots de Bizeul ici : il y a dans le vin de la petite sibérie une constante de goût qui en fait un cru et qui dépasse totalement le vigneron.
Je pense aussi qu'il faut arrêter de voir les vignerons comme des sorciers capables de transmuer. C'est souvent les mêmes process qui sont appliqués ici ou là. les différences sont globalement ténues. J'entends déjà que l'on me dit que ce sont justement ces différences qui font toute la différence.

Quand j'affirme que cette entrée est le fondement de notre culture gastronomique, voire paysanne, chaque chose que j'avale me le prouve : il se trouve qu'un autre produit fermenté le démontre encore plus facilement : le fromage.

maintenant, il paraît qu'on peut faire du Camembert avec du lait du Brésil ... vous voulez vraiment que je vous dise ce que j'en pense ? à coup sûr la même chose que mes détracteurs dans ce débat.

Jérôme Pérez
20 Fév 2017 21:05 #57

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet De la primauté du terroir

est ce que vous connaissez un vigneron qui aurait fait deux cuvées à partir d'une seule parcelle? Si le vin est différent ça poserait question non?

bah non quelle question, heureusement que deux terroirs différents donnent des vins différents, manquerait plus que ça! là Jérôme parle de primauté, c'est autre chose.

Si le terroir n'est pas la primauté, pourquoi la vigne ici et pas là ? Pourquoi les grands vins ont ce pouvoir de se répéter ? génération de vigneron après génération

d'abord ça n'est pas aussi constant que ce que tu le dis, suffit de voir la traversée du désert de certains vins ou domaines sur de grands terroirs, et quand c'est le cas, surement que la transmission vigneronne y est essentielle. Après, économiquement, il y a bien sûr des terroirs plus adaptés qui permettent d'effectuer des petits rendements et un travail important qui permet d'être valorisé, ce qui n'est pas le cas dans tous les terroirs, même des terroirs putativement grands.
j'viens de boire un magnifique VDP de reynaud 04 à l'aveugle que j'ai pris pour un beau chateauneuf avec 5 ans de plus, je t'assure que ce vin est issu d'un terroir à patate mais y a un grand vigneron derrière.

maintenant, il paraît qu'on peut faire du Camembert avec du lait du Brésil ... vous voulez vraiment que je vous dise ce que j'en pense ? à coup sûr la même chose que mes détracteurs dans ce débat.

exactement, preuve que ce n'est l'importance du lieu qui nous sépare, mais bien sa primauté dans le goût et la qualité finale. mais aucun doute que le terroir a une importance dans le type de vin produit comme dans le type de fromage produit car comme pour le vin, seul un bon fabriquant de fromage fait un grand fromage, il ne suffit pas d'être dans la bonne appellation (même si perso je pense ce sont deux produits bien différents, le vin étant un produit infiniment plus complexe).
21 Fév 2017 15:50 #58

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Réponse de oliv sur le sujet De la primauté du terroir

Un témoignage qui devrait parler à Jérôme. :)

www.winemag.com/2017...
21 Fév 2017 19:33 #59

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet De la primauté du terroir

Laurent,

Franchement, ton argumentaire tourne en rond et prend des formes d’œillères.
Et c'est quand même assez remarquable que pour illustrer la primauté du winemaker (je pense que le mot est bien choisi), c'est toujours le même qu'on prend dans une volonté laudative. Sinon, il y a aussi Michel Rolland si on veut dégommer.

Je maintiens que pour aussi bons qu'ils soient les vins de ce producteur sont avant tout typiques de Reynaud. Tu as peut-être un autre exemple à me proposer ?

Tu as aussi éludé une question : pourquoi de la vigne soudain ici et non là ?
le lieu propice : une connerie ?

Je ne pense aps que le monde du vin soit plus complexe que celui du fromage et du reste, je m'en fiche un peu. Là où je vis, j'ai accès à du très beau Comté : d'ailleurs il se dit que les plus belles meules ne quittent guère la zone. (j'ai bien dit guère).
Mon fromager m'assure que "tu peux faire ce que tu veux, si c'est pas du lait du haut jura de pâturage au dessus de 1200 mètres, ça peut pas être grand."
et j'en suis convaincu.
Dans une vie passée, j'avais accès aux derniers Salers d'estive : un monde avec ce que tu peux trouver ailleurs.
Dernièrement un Abondance sublime et unique : ça avait le goût que ça doit avoir, la grandeur en plus. Le comté c'est pareil : un goût qui te le fait reconnaître entre mille (quand il est bon bien sûr) : ça n'en fait pas un grand. La grandeur, c'est autre chose. Idem pour le Salers.

Je crois vraiment que le terroir doit imprimer un goût et c'est ce goût que l'on doit rechercher en tant que producteur et en tant qu'amateur. La grandeur du vin, je pense que c'est sur un autre registre.

Je le redis une fois de plus, il serait dramatique de perdre ces identités : mais le négationisme le fait de ne pas reconnaître que cela existe ou puisse exister est le début de cette perte.

Personnellement, je milite. (après c'est sûr, il y a bien plus grave dans la vie : quoi que !)

Jérôme Pérez
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21 Fév 2017 20:13 #60

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