L'AOC n'a pas pour principal rôle de défendre le consommateur, mais plutôt de défendre le producteur.

Luc

Luc Javaux écrivait:

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> L'AOC n'a pas pour principal rôle de défendre le
> consommateur, mais plutôt de défendre le
> producteur.
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>
> Luc

Pas à l'origine, il me semble. Elle visait à garantir au consommateur que son vin contenait bien ce qu'il était censé contenir et éviter les fraudes (le producteur s'en fout un peu de la fraude, certes certains s'enrichissent sur son dos, mais celui qui trinque au bout du compte, c'est celui qui achète la piquette d'ailleurs vendue pour du Chambertin). D'ailleurs je lis beaucoup plus l'AOC et ses contraintes dans le sens de la transparence pour le consommateur... mais c'est vrai que chacun peut interpréter la chose.

Lorsque l'on voit l'impact de 2-3 % de Carmenère ou de Petit verdot dans un assemblage, on imagine que 15 % modifie totalement le profil du vin de départ.

il y a un mélange là car les 15% ne signifient pas obligatoirement changement de cépages et pour les producteurs consciencieux (je rappelle que ça existe), le but n'est justement pas de changer le profil des vins mais bien de maintenir une gamme cohérente année après année. Pour ce faire, vaut mieux garder un encépagement proche.
exemple: en 2013 dans le sud, le grenache a fortement coulé si bien que des appellations où habituellement les vins d'AOP sortent avec 90% de grenache se sont retrouvés avec 70% voire moins de ce cépages sur cette année, rendant les vins atypiques par rapport à d'habitude et souvent plus marqués syrah.
La règle des 15% permetra ainsi d'ajouter des grenache de 14 (bien plus qualitatifs d'ailleurs) et d'homogénéiser la gamme.
Vous préferez quoi, un vin moins qualitatif et atypique de sa région ou un vin meilleur et représentatif de son AOP. Perso j'ai choisi.

Il suffit de savoir qui fixe les règles pour comprendre qui elles sont censées défendre en priorité.
La communication, c'est bien entendu autre chose...

Luc

Enzo, J'ai un peu de mal à comprendre que tu acceptes la coupe et pas l'irrigation... Les deux ont un effet qualitatif si utilisés à bon escient et les deux faussent la notion de terroir.

Enzo, J'ai un peu de mal à comprendre que tu acceptes la coupe et pas l'irrigation...

où as-tu lu ça? je ne me suis pas prononcé sur l'irrigation. Je ne suis pas contre lors de certaines périodes et années en cas de fort déficit dans les régions du sud.

Les deux ont un effet qualitatif si utilisés à bon escient et les deux faussent la notion de terroir.

toi tu parles de la notion de sol et non de terroir, et tu sais ce que j'en pense. C'est le vigneron qui fait le vin et perso ce qui m'importe avant tout, c'est la qualité du produit final.

Luc Javaux écrivait:

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> Il suffit de savoir qui fixe les règles pour
> comprendre qui elles sont censées défendre en
> priorité.
> La communication, c'est bien entendu autre
> chose...
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>
> Luc

Si je comprends bien, les règles édictées par le conseil de l'ordre des médecins, par exemple, sont des règles protectrices de la profession et non des gages du respect de la déontologie qui, in fine, auraient profité aux patients ? C'est bien cela ?

Je confirme les propos de Luc : à l'origine (1905 pour la première loi), le concept d'AOC avait pour objectif de valoriser les producteurs qui faisaient bien contre ceux qui avaient tendance à faire du volume avec, notamment, des vins venant de l'autre côté de la Méditerranée.

espelette écrivait:

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> Luc Javaux écrivait:
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> Si je comprends bien, les règles édictées par le
> conseil de l'ordre des médecins, par exemple,
> sont des règles protectrices de la profession et
> non des gages du respect de la déontologie qui, in
> fine, auraient profité aux patients ? C'est bien
> cela ?

Je pense qu'on s'éloigne grandement du sujet, mais ce n'est effectivement pas très éloigné de la réalité.
La non publicité des débats en est l'indice principal. L'Ordre des Médecins n'est pas là pour défendre les patients mais pour défendre la profession. Parfois, ces deux intérêts convergent, parfois non. La justice est là pour défendre les patients lésés, au besoin.

Luc