Verticale Dom Pérignon -20 décembre 2013
Noté de * à ***** selon la qualité
2003
Bouteille bouchonnée
2002 ****
La bulle est fine, encore légèrement envahissante, les arômes et les senteurs de chardonnay dominent et donnent au vin une grande élégance, on retrouve le beurré, le vanillé, c’est pur et dense.
2000 **
Belle bulle, le vin est jeune, trop jeune, malgré tout il détonne dans la série, le niveau qualitatif est très en dessous de toutes les autres bouteilles, sentiment déjà ressenti de nombreuses fois sur le Dom Pérignon 2000. Le vin est bon mais n’est pas meilleur qu’un simple BSA d’une bonne marque comme Jacquesson ou Ruinart. Très décevant pour un dom Pérignon.
1999 ***(*)
Vin servi à table, sur des huitres, ce champagne est d’un superbe équilibre et nous régale, avec les huitres, il est simplement magique !
1998 **
Léger défaut de bouchon, on sent un beau développement par rapport au 2002, cependant le bouchon légèrement perceptible au nez assèche la finale du vin et ne donne pas une image de ce que devrait être une bouteille parfaite
1996 ****(*)
De la fraicheur, de la minéralité, on a l’impression d’être sur un champagne sans addition de sucre, grande élégance et en même temps, de la rondeur, finale droite
1996 oenothèque ****
Similaire au 1996 classique, on sent que le potentiel est énorme sur ce vin. Il parait plus jeune, on découvre des arômes de foins coupés. Malgré tout à ce jour, il donne moins de plaisir que le classique.
1995
Bouteille bouchonnée
1993 ****(*)
Bulle magnifique, le vin est parfaitement équilibré entre acidité et richesse. Pour moi, il s’agit de la synthèse Dom Pérignon au niveau du style. La bouteille qu’il faut ouvrir si l’on veut faire découvrir le style dom Pérignon.
1992
Bouteille particulièrement bouchonnée, il est rare d’avoir des bouchons aussi présents sur un vin, une horreur
1990 *****
Belle robe dorée, plus riche qu’un Dom Ruinart 90 dégusté il y a peu. Le vin est opulent, noble, gras, on sent la perfection dans ce champagne avec un équilibre magistral. Une bouteille bue au mois d’avril était superbe, mais celle-ci semble légèrement supérieure.
1988 ****(*)
Superbe bouteille très similaire au 1990, dans un style plus vif, bulle présente. Au niveau du plaisir et de la buvabilité, je le préfère presque au 1990.
1985 ****
Nez iodé, très belle intensité, jolie richesse qui n’est pas négative, très gras. Une superbe bouteille.
1983 ****
On bascule sur les arômes tertiaires, la bulle est cependant présente et offre une belle fraicheur. Les arômes de rancios ressortent, le vin est très fondu en bouche, l’équilibre est exceptionnel.
1982**(*)
Nez de pomme à cidre, le vin est rond mais pas du tout dans le style des autres bouteilles.
1982 ****
Une seconde bouteille de 1982 est ouverte et est superbe, comparable au 1983 en moins racé. On peut donc constater que la première bouteille a été mal conservée.
1980 ***
Nez de lie de vin, belle fraicheur en bouche malgré les arômes tertiaires, la bouteille est mal notée par la table, car il est effectivement d’un niveau inférieur au niveau de la puissance et de l’équilibre, mais j’ai adoré le plaisir que cette bouteille a donné.
1978 **
Couleur paille très dense, à voir on dirait plus du sauternes que du champagne ! dans le style des autres vins mais beaucoup trop sucré, est-ce une phase austère pour ce vin, problème ou excès dans la liqueur d’expédition ? vin à oublier
1976 *****
Le plus beau vin de la soirée, une perfection absolue, de la jeunesse, de la finesse, de la race un équilibre d’acidité, SPLENDIDE !
1975
Bouteille bouchonnée. Mince, on sentait un grand potentiel…
1970 ***
Nez de caramel, belle vivacité et belle matière, mais des arômes de fond de cave, des notes déviantes font vraiment penser que la bouteille n’est à nouveau pas parfaite.
1955 *****
La bouteille ne peut plus être considérée comme du champagne en tant que tel, le vin est complètement parti sur des arômes oxydatifs. On pourrait penser à un vin jaune, mais l’acidité typique des champagnes est bien présente. Un vin magique dans un style qu’il faut savoir apprécier. Un fond de bouteille redégusté 48 heures après n’avait absolument pas bougé.
Conclusion
Avec sur 22 bouteilles dégustées, se retrouver avec 6 bouteilles déficientes (2003, 1998, 1995, 1992, 1975 et 1970) uniquement au niveau des bouchons, il est évident que l’assemblée est restée très sceptique quant à la qualité des bouchons utilisés. Il ne s’agissait hélas pas d’une mauvaise série étant donné que plusieurs personnes dans l’assemblée ont reconnu avoir eu régulièrement des bouteilles bouchonnées ; une personne expliquait que pour une dégustation, il avait ouvert 6 bouteilles et que sur les 6, 2 étaient bouchonnées. De mon côté, également, j’ai eu plusieurs fois des bouteilles imparfaites, je pensais alors que c’était un manque de chance. Il est effectivement compréhensible que la conservation des champagnes puisse influencer l’évolution et certes la qualité d’une bouteille, ce que nous comprenons tous, mais les goûts de bouchon viennent du bouchon utilisé et de la mise en bouteille et la conservation n’a rien à voir avec ce problème. Un sommelier m'a confié il y a peu que sur un lot de 60 bouteilles de 1996, 7 bouteilles étaient bouchonnées... de quoi faire peur quant à l'achat !
Ayant rencontré le lendemain (par hasard!) une personne responsable des ventes pour Moët (suisse), je lui ai exposé le problème. La personne a évité la question en parlant de bouteilles mal gardées (ce qui n'a rien à voir avec le goût de bouchon)... elle m'a néanmoins demander de lui transmettre mes notes et qu'elle me tiendrait au courant... jamais eu de nouvelles depuis, à croire que Moët ne se soucie pas de ce genre de chose, dommage ...
Ce problème a un peu éclipsé les grandes bouteilles dégustées et le plaisir qu’elles nous ont donné. Les 2002, 1996, 1993, 1990, 1983 et 1976 étaient des bouteilles fabuleuses et on constate qu’il y a un style Dom Pérignon avec ce petit côté chardonnay qui ressort toujours avec finesse.