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Ce micro domaine (2ha et demi) propose des vins fidèles aux attentes d'un terroir d'exception comme Ambonnay. Une gamme réduite au départ (blanc de blancs, blancs de noirs, assemblage BSA) mais qui progresse...nous en reparlerons.

Une viticulture classique mais un vignoble travaillé, pas de replantation mais le simple remplacement des pieds défaillants (un vignoble où la plus"jeune" vigne a plus 25 ans...).

Ce soir, je vous présente le grand classique "Blanc de noirs", cuvée aussi nommée Prestige.

Une robe pale, un nez très vineux brioché, pointe vanillée, qui annonce une bouche assez fluide, au dosage mesuré. C'est un très beau vin apéritif pour un tarif proche de 20 € au domaine.

Je n'y retrouve pas la puissance des grands domaine du terroir de la montagne de Reims mais cela reste en finesse et l'équilibre se fait sur de très fins amers, signe aussi d'une adhésion potentielle du plus grand nombre d'amateurs, qui sont parfois désarçonnés par l'exclusivité des belles cuvées 100% pinot noir. Voici une belle porte d'entrée de cette région, un vin d'artisan bien sûr vu l'extrèmement faible quantité de chaque cuvée...d'ailleurs il n'y a pas grand chose à vendre chez Thierry Houry...

Champagne Thierry HOURY, Ambonnay, La Baronette 2011

Commentaire de mon ami Vincent :

Voici donc le parcellaire 100% chardonnay extra-brut de cette toute petite exploitation. Une version calcaire de ce cépage dans ce terroir tellement dominé par le pinot noir.
L'entrée en matière se fait par une belle droiture au nez, une signature minérale rare sur cette commune plutôt solaire dans l'expression des chardonnays. La base 2011, comme souvent, révèle un demi-corps en une version apéritive peu adaptée au repas.
Une fine amertume vient clore la dégustation d'une cuvée qui devrait donner une belle personnalité avec un peu plus de cave. Nous attendons avec impatience le même travail sur un millésime plus solaire...2012 sera t'elle produite ?
15.5/20 en l'état.
Notons le prix qui défie tout concurrence : 22 € au domaine pour un parcellaire grand cru...

Je sais, un blanc de Blancs à Ambonnay, c'est pas ce qu'on attend. Vous signez pour de la fraicheur, de la finesse et une tension marquée ? Ben non.
Cette base 2010 a été dégorgée fin 2013. Ce vigneron ayant peu de stocks, il se dit qu'il utilise une proportion de vins de réserve assez importante. Un dosage vers les 7gr est aujourd'hui totalement intégré.

Dès le nez, une belle vinosité sans note d'élevage (100% cuve sans doute) et les fruits secs ouvrent la voie à de fins amers. C'est plutôt puissant même si la matière ne signe pas une haute maturité du raisin. En tous cas cela a très bien vieillit (5 ans après dégorgement tout de même...) et l'accord sur un jambon aux herbes coupé très fin et à peine fumé est parfait. Un Bollinger de 10 ans de bouteilles ouvert hier soir n'a pas fait meilleur effet.
Autour de 20 euros la bouteille, une belle opportunité de goûter un beau pur Chardonnay hors des sentier battu de la côte des blancs ou du sézannais. 15.5/20.

Champagne Thierry HOURY, Ambonnay, Blanc de Blancs Grand Cru

Vinozzy me prête son accès LPV pour chroniquer la même bouteille que précédemment, à priori dégorgée en 2020 (base 2017 ?). Je suis moins conquis. Le beau patrimoine de vigne que possède cette famille (2 petits hectares, mais tout en plein coeur de terroir d'ambonnay) est ici sans grande expression. C'est peu cher, voir très bon marché, mais il manque du fond, du relief. je préfère mettre 5 euros de plus et avoir plus d'identité. Mérite un bon 13/20 tout de même mais comme souvent en champagne, la mention grand cru n'a ici pas grand signification.

Jérôme.
ps : le lendemain, le vin est plus en place, s'il manque de vinosité, son équilibre le rend plus gourmand. Moralité : vendu sans doute assez jeune, voire très, à garder en cave 3 ans après achat minimum.

Bonsoir, après une série de Champagnes Michez/La Villesenière (voir là : www.lapassionduvin.c...  ) éblouissante, nous retrouvons la côte des noirs avec ce

Champagne Thierry HOURY, Ambonnay, La Baronette 2013

100% chardonnay. Dosage sans doute 5/6 gr. Dégorgement 05/2017.
Très grand classicisme au niveau nez : un poil brioché, notes citronnées diaphanes, quelques notes végétales (verveine, asperge). La bouche est équilibrée mais manquant pour mon voisin de matière, pour moi juste de maturité dans un millésime frais (le plus frais des 25 dernières excepté 2023...?). Longueur plutôt décevante, signe d'une viticulture aux rendements sans doute un peu généreux.

L'effet série après les Michez/Villesenière est frappant : pour lui même nous l'aurions trouvé pas si mal, ici... ce parcellaire certes très bon marché n'est "que"  du niveau de la Grande Réserve de Michez dans notre petit comparatif mémoriel...

L'apporteur de ce vin (habitant lui-même ambonnay) signale que ce domaine artisanal (de garage : tout juste 2 hectares) aurait arrêté son activité de vinification en 2022, étant "désormais lié à un négociant". Dommage, le terroir était là, ne restait qu'à le faire causer un poil plus...