Etant très amateur de Beaujolais bien fait, j'avais sauté sur l'occasion d'acheter pas mal de trucs de Frédéric Berne lorsqu'en plus ça permettait de soutenir un projet vidéo sur YouTube que je trouve super chouette (la chaîne Vin Stache de Loïc Geoffray en l'occurrence).
Du coup je me retrouve notamment avec 6 Chiroubles 2018 dont la description, plutôt sur la légèreté, donnée par Frédéric Berne en interview m'avait bien parlé, plus une autre caisse avec toutes les autres cuvées 2018 du domaine en un exemplaire, donc je vais pouvoir faire un joli tour d'horizon de ce qu'il propose.
Donc vu que pour les Chiroubles j'en ai plusieurs, je me suis dit que j'allais déjà prendre la température maintenant pour voir où ça en est et que faire des bouteilles suivantes.
Frédéric Berne, Chiroubles "Les Terrasses" 2018
La couleur est d'un violet soutenu, intense, plus coloré que ce que j'aurais imaginé. Ça laisse entrevoir de la matière !
Le nez reste relativement fermé pendant un bon moment et c'est d'ailleurs ce qui m'amène à ma conclusion principale sur cette bouteille : mine de rien, ça a besoin d'air. Une fois aéré on se retrouve avec un profil minimaliste, encore timide, mais qui clairement ne manque pas de complexité. On a un coté sanguin, légèrement jus de viande, qui vient équilibrer les fruits acidulés que seraient la pèche jaune, l'orange sanguine, un peu de framboise. Un peu de violette aussi, mais nettement moins que ce que j'en ai déjà rencontré sur d'autres terroirs qui ont ma préférence, notamment Fleurie bien sûr. Il y a par contre aussi un coté sel, voire même sel fumé/suie qui se devine au nez et qui est très classe, en réalité une certaine minéralité, définitivement.
La bouche est très équilibrée, c'est ça le truc principal qui saute aux yeux. Il y a vraiment de la matière mais la fluidité et la buvabilité sont au rendez-vous également, donc on a vraiment un équilibre textural extrêmement réussi : c'est plein sans être alcooleux, c'est fluide sans être flotteux, c'est charnu sans être accrocheur. L'acidité est on ne peut mieux maitrisée, elle souligne la fraicheur mais ne se fait jamais ressentir en tant que telle. Niveau tanin c'est fin, il y en a peu mais ceux qui sont là sont délicats, plutôt révélés en fin de bouche, et portent la finale sur une certaine longueur. Donc au niveau textural c'est assez parfait, mais au niveau gustatif, à nouveau ce n'est pas encore tout à fait ouvert à mon sens, il y a du fruit, un peu de violette et à nouveau cette légère minéralité saline qui se devinent, mais ça pourrait être plus expressif.
C'est pour cette raison que, pour l'heure, je vais rester sur
Bien + / 14.5/20, mais je n'ai aucun doute que d'ici un an ou deux et/ou en m'aidant d'une bonne carafe à l'avenir, l'aromatique sera plus évidente et son plein potentiel s'exprimera. Jolie bouteille donc, plutôt axée sur la finesse, dont je suis curieux de suivre l'évolution.