Une thématique Chardonnay / Pinot noir
Champagne Pol Roger, Blanc de blancs, 2002
Robe sur un léger doré.
Très beau nez, sur un léger grillé, des notes de fruits secs et de peau d'orange séchée.
Bouche en revanche totalement illisible et qui nous laissera aussi démunis qu'interrogatifs.
Alors que l'attaque en bouche semble belle, sur une acidité haute et une bulle présente, le vin s'effondre littéralement et quasi immédiatement dans un creux abyssal, l'effervescence disparassant intégralement et la finale paraissant totalement plate.
En se resservant, même phénomène, la bulle s'évanouit vite et semble emmener avec elle tout caractère vineux.
Deux d'entre nous évoquent une possibilité de bouchon. Sacrément fourbe, celui-là.
Paul ayant goûté ce vin il y a peu et l'ayant trouvé jeune, on dira donc...
ED
Domaine Antoine Jobard, Meursault 1er cru, Poruzots, 2008
Robe nettement dorée.
Nez assez peu expressif, sur un boisé présent, sur le caramel au lait léger, des notes épicées mais peu de fruit.
Bouche lourde, sur une matière glycérinée qui tapisse le palais mais à laquelle il manque de l'acidité à mon goût pour mobiliser cette masse.
Les goûts sont un peu ternes et manquent de précision et de gourmandise.
Finale avec du corps, un peu riche et sur une petite amertume.
Je n'ai pas aimé. Mais j'étais le seul !
Domaine Vincent Dureuil-Janthial, Rully 1er cru, Grésigny Vieilles Vignes, 2014
Robe très claire, sur un jaune paille peu teintée.
Nez fin, précis, sur une délicatesse sans faiblesse qui concilie des notes florales très agréables à un élevage présent et encore à fondre.
Bouche d'une impeccable construction, à la fois droite et tonique, sur une acidité désaltérante sans morsure et un joli corps franc d'un volume très agréable.
Les goûts sont en pleine phase avec le ressenti du nez, précis mais encore un peu marqués par l'élevage.
Finale pleine de franchise et d'une délicatesse rythmée assez délectable.
A attendre encore mais parfaitement bien né.
Domaine Jean Paul et Benoit Droin, Chablis grand cru, Grenouille, 2011
Robe sur un doré léger.
Nez très classique, sur de délicates notes de croûte de fromage et de fleurs blanches avec une légère touche anisée.
Bouche très agréable, sur une construction fraîche autour d'une acidité haute mais sans dureté et qui lance une matière d'un bon volume dans un ensemble salivant et droit extrêmement facile à boire.
Les goûts sont purs et d'un classicisme d'école, compromis d'anis et de fleurs des champs.
Finale équilibrée, pas énorme de persistance mais au redoutable goût de reviens-y.
Vraiment très bien !
Domaine Leflaive, Puligny-Montrachet 1er cru, Les Folatières, 2004
Bouchon comme neuf.
Robe sans aucune trace d'évolution, sur un jaune gris vert presque cristallin.
Nez serré et qui va nécessiter de l'aération pour se décomprimer et libérer un ensemble agréable, sur une fine réduction grillée (maïs soufflé), la fumée et des notes très minérales (silex frotté). Pas de végétal en vue !
Bouche très tendue, un peu stricte quand le vin est froid mais qui prend doucement sa place sur le palais avec la température, révélant un ensemble froid mais juste, construit autour d'une acidité haute et à l'équilibre apporté par une concentration naturelle évidente.
L'ensemble produit est acéré mais d'une grande capacité de relance et le vin s'ouvre sur une finale longue et d'une grande jeunesse encore.
Il ne lui manque à mon goût qu'un peu de folie et de générosité aromatique (plus de fruit ou de floral) pour être un grand vin.
Excellent. Et avec encore du potentiel !
Domaine Sylvain Pataille, Marsannay, Les Longeroies, 2014
A suivre
Domaine Jean Tardy et Fils, Nuits-Saint-Georges, Au Bas de Combe Vieilles Vignes, 2013
Belle robe profonde, sur un grenat violet bien brillant.
Nez ample, un peu brouillon et chaleureux (volatile ?), quand des notes de grenade bien mûre, de cassis frais répondent à des senteurs plus végétales, sur le foin, dans un ensemble qui m'évoque presque le nebbiolo.
Bouche à la belle attaque veloutée, sur un jus franc et doux mais dont l'acidité bien présente se dissocie à l'excès.
L'ensemble manque en effet de cohérence, oscillant entre une maturité élevée et un côté un peu cisaillant (volatile ?) qui font perdre au vin beaucoup d'élégance.
Dommage car la qualité de jus et de tanins est indéniable.
Trop jeune ?
A revoir car il y a du vin.
Domaine Coche-Dury, Volnay 1er cru, 2008
Robe claire, sur un rubis foncé et marquée d'une évolution tuilée.
Nez très discret, serré et sans véritable charme, sur la grenade et la groseille enrobées d'un peu d'épices.
Bouche stridente d'acidité, manquant de chair et d'enrobage pour compenser un côté mordant et très citrique.
Les goûts sont ceux du nez, un peu faiblards, sur la groseille épicée.
La finale mordante est littéralement aride d'acidité.
Aucun plaisir possible.
Domaine Marquis d'Angerville, Volnay 1er cru, Clos des Ducs, 2004
Bouchon parfait.
Robe présentant une évolution brique assez nette.
Beau nez au bouquet complexe, sur le foin, les herbes sèches, la pivoine, le thé noir et encore du fruit. L'ensemble est très élégant.
Malheureusement, la bouche déçoit, révélant une amertume âcre et une acidité forte absolument rédhibitoires pour apporter un quelconque plaisir.
Finale affreusement amère et aux tanins secs.
Domaine Lécheneaut, Nuits-Saint-Georges 1er cru, Les Cailles, 1996
Belle robe où l'évolution brique répond à de jolies couleurs grenat encore profondes à cœur.
Nez parfait de vieux pinot à l'évolution réussie, où les notes de torréfaction, de malt, de thé, de tabac répondent à un fruit encore présent et pas abîmé par un tertiaire excessif.
Bouche remarquablement bien construite, à l'impeccable équilibre entre une matière charnue à la petite sucrosité croquante et une acidité élevée qui apporte fraicheur et rythme.
La complexité des goûts et la finale d'une grande présence, avec des tanins encore perceptibles, ajoutent au plaisir de ce vin en pleine forme.
Très bon !
Château Rieussec, Sauternes, 1955
Robe acajou.
Nez sur le caramel au lait, la cire, la confiture d'orange amère et des notes de torréfaction.
La bouche est malheureusement décevante, flasque et plate, sans liqueur ni colonne vertébrale acide.
Finale décharnée et amère.
Bouteille fatiguée selon son apporteur qui connait bien ce vin.
Un grand merci à Paul pour son accueil et au carré de cadors autour de la table pour cette excellente soirée.
Amitiés à tous et à très vite,
Oliv