Beaucoup de 2015 de goûter pour arriver à des conclusions alors que les vins ne sont pour la plupart même pas encore en bouteilles ? Laissons un peu de temps avant de dire : rouge 15 ok, blanc 15 pas ok !

2015 Blanc pas OK ? ah bon ?

Les vins se goutaient fort bien en Novembre pourtant..Je m'attendais à un millésime assez pataud, mais l'impression générale (rapide il est vrai, mais sur de nombreux echantillons par contre), m'a plutot fait bonne impression.

Et même très bonne sur le haut de gamme. J'ai l'impression qu'on enterre ce millésime en blanc un peu vite, surtout en Cote de Beaune. Et même sur Chablis j'ai bien gouté certaines bouteille d'ailleurs ( Chablis générique).

Yves

Le millésime 2015 en Côtes de Nuitsintéressant de lire le dernier Meadows à ce sujet

petit résumé: 2015 est le plus grand millésime depuis 2005, mais n'est ni aussi profond ni concentré, les vins ont moins d'énergie que les 2005, ils sont aussi moins purs et transparents que les 2010, mais la qualité est plus homogène. Selon lui les vins ne se refermeront pas en bt mais il ne peut l'exclure, une prédiction de cet ordre étant très aléatoire.

Stratégie d'achat: comme mentionné la qualité est très homogène sur toute la Côte de Nuits et ceci aussi sur l'entrée de gamme. Il dit n'avoir jamais recommandé autant de Bourgogne et Hautes Côtes de Nuits. Il recommande de ne pas payer n'importe quel prix absurde
pour les icônes, d'autres millésimes vont suivre ...

j'y rajoute: et nous avons appris des Bordelais que le plus grand millésime est toujours celui à venir

Bonjour à toutes et a tous,

J’ai lu quelques commentaires sur les blancs 2015 ci-dessus et cela semble contrasté.

Comme mes premières dégustations de mes achats en bourgogne blanc 2015 m’ont laissé un peu perplexe, j’aurais bien voulu avoir votre avis.

Déjà deux bouteilles chez des amis de chablis négoce que j’avais déjà goûté et trouvé strident, là il y avait une certaine rondeur et du coup n’étaient pas franchement mauvaises.

Puis une bouteille de Bourgogne de chez Morey-Coffinet et une bouteille de Chablis de chez Droin.

Dans les deux cas ce sont des vins que j’affectionne particulièrement, aussi pour leur tension (moindre chez Morey-Coffinet mais tout de même présente). Ici j’ai trouvé une rondeur presque désagréable. Quand en plus le vin s’est réchauffé, cette rondeur s’est accentuée. Il n’y avait pas (ou peu plutôt) de tension en finale.

J’ai laissé une partie de la bouteille du Morey-Coffinet et une semaine après (j’avais oublié la bouteille au frigo) une certaine tension était revenue et cette rondeur s’était un peu dissipée. Le vin était vraiment plus à mon goût.

Alors voilà, pensez-vous qu’une certaine forme de tension puisse revenir avec un peu de bouteille ou je dois me faire à l’idée que 2015 est un millésime solaire avec moins de tension et que du coup je devrai faire avec ?

Merci d’avance pour vos retours !

Tony

C'est un des avantages des vins de nos contrés, et plus en ce qui concerne les vignobles comme la bourgogne, ou l'effet millésime joue a plein et moins uniforme que dans les pays du sud.
Oui 2015 est un millésime qui s'est terminé dans la chaleur, parfois excessive, donc les vins peuvent s'en ressentir. Tout dépendra du viticulteur et du lieu d'ou les raisins proviennent.
Est ce que cela donne de mauvais vins ? Bien sur que non ! Tout au plus différent de 8 millésime sur 10.
Vignoble septentrional oblige, nous sommes plus habitués a avoir des vins souvent "strident" avec un ressenti d'acidité générale élevé.
Voila sans doute pourquoi, depuis 2000, ce sont toujours 2005 - 2009 et plus récemment 2015 dont on parle. Notez donc qu'il n'y a eu que 3 années "chaude" en 16 ans.
En attendant 2016 qui va faire lui aussi sont petit effet...
Donc oui, il faut faire avec !

Trois années chaudes... encore faut-il s'entendre sur ce que cette expression signifie. Car 2005 et 2009 par exemples ne sont pas à proprement parler des années chaudes de type caniculaire.
Les années précoces furent 2003,2007,2011 et 2015. Pourtant 2011 est par exemple un millesime où l'on rencontre souvent de la sous-maturité et des notes de pyrazine qui signalent des raisins imparfaitement murs sur le plan physiologique. 2015 sera plus proche de 2011 pour ceux qui ont recolté tôt - et incroyablement...chaptalisés! - et les vins les plus intéressants ont été coupé après les pluies du 3 Septembre. Très nettement.
Mais ce n'est pas tout, si 2003 est vraiment un millésime chaud et précoce issu de la canicule, ce n'est pas le cas des 2006 Blancs et des 2007 rouges...qui pourtant sont assez souvent sirupeux. 2007 étant précoce mais pas chaud, 2006, tardif et victime de la pourriture en raison de coups d'orage. Sans doute le seul sur vingt années où couper tôt fût bénéfique.
Pour le cas de 2016, il fut rentré tardivement après un mois de Septembre caniculaire. Donc année chaude. Une fois de plus ceux qui ont attendu pour récolter sans sur-maturité mais physiologiquement mûr feront les plus Grands vins.
Encore une fois je le répète couper tôt ne donne quasiment jamais plus de fraicheur dans les vins qui supportent de grosses chaleurs dans les six semaines qui précèdent les vendanges. C'est en fait rigoureusement le contraire qui se passe.

Je n'ai pas fait la trilogie de nuits donc des rouges mais comme je le notai sur un Macon Solutre 2015, j'ai dégusté beaucoup de Chablis ( village et PC )Mercurey et Rully Village et PC et donc quelques Macons.
Des disparités très marquées.
Soit très, trop mur et devenant trop chaleureux , tres épicé voir mou et trop boisé.
D'autres pétant de vivacité au nez et très citrique, décapant en bouche, acidification????
Ce sont des extrêmes que j'ai croisé.
Au milieu de tout cela il y en avaient aussi qui étaient équilibrés dont certains Beaunois, je gouterai Morey-Coffinet dans 2 semaines .
Maintenant quels sont les vignerons qui ont su garder cet équilibre.?
Les villages de Droin/Grossot et Cachat-Oquidant ne montraient pas ces caricatures extrêmes.
Pas gouté ceux de Buisson-Charles par contre dommage, je n'ai pas reçu d'échantillons
Stéphane

Notez Patrick que j'ai mis en guillemets le terme "chaude".
2015 a commencé avec un temps, disons pas terrible, en tout cas jusq'au mois de juillet !
Même chose pour 2016. De là a dire que ça va faire des vins mous systématiquement, je ne sais pas ...

J'ai toujours trouvé la fraicheur nécessaire dans les 2009 que je possède en cave.
Dans tout, ça je pense qu'il y a la dessus un peu d'idées préconçus, une analytique "visuelles" de la météo plutôt qu'une véritable analyse des raisins au moment T.
Moi, j'attends de gouter afin de me faire une idée plus précise sur les 2015.
ce qui est sûr c'est que ce ne sera pas 2008

Merci pour ces premiers retours.

Je ne veux et je n'ai pas fait de généralités sur tout un millésime avec juste quelques bouteilles bues.

Et me bouteilles n'étaient pas dans les extrêmes décrits par Vaudésir.

C'est jsute que ces deux bouteilles de domaines que je suis depuis un certain nombre d'années m'ont laissé un peu perplexe et je les ai trouvées tout de même relativement différentes des autres millésimes (même si oui, chaque millésime est différent, là je trouve que c'était bien plus marqué).

Je me demandais juste si vu la maturité et la matière - sur le Morey-Coffinet je l'ai trouvée pas mal au-dessus de son niveau d'appellation - il ne valait pas mieux attendre ces bouteilles, y compris pour les appellations régionales que d'habitude je bois plus rapidement.

Il me semble que beaucoup de domaines de Meursault ont vendangé avant le 3 septembre y compris chez ceux qui font très bon tout le temps.

Il y avait eu me semble-t-il à l'époque un article dans un journal ( bien public ?) dans lequel Patrick Essa était assez critique avec ceux qui avaient déjà vendangé.
Je n'arrive pas à retrouver cet article mais il pourrait être intéressant de le relire maintenant puis de voir au fil du temps et des dégustations comment évoluent les bouteilles selon la politique de vendange des domaines.

Si je prends par exemple le Puligny 1er cru "les chalumeaux" du domaine Matrot, 2007 et 2011 ne manquent pas de maturité et 2015 ne présente pas d'excès alors que si mes souvenirs sont bons ils ont vendangé cette parcelle en 2015 avant la pluie.

2007 et 2011 ne manquent pas de maturité et 2015 ne présente pas d'excès alors que si mes souvenirs sont bons ils ont vendangé cette parcelle en 2015 avant la pluie.

Le tout est de savoir si il y a eu usage de correcteurs !?
Il y en a parfois même les bonnes années

L'histoire a tendance à se réécrire et si vous retrouvez votre article vous observerez que je ne parle que de mes Vignes. Pas de celles des autres. En revanche j'ai écrit un article sur mon site qui s'appelle "pourquoi le Domaine Buisson-Charles ne coupera pas avant le 8 Septembre ". Celui la à fait beaucoup parler par ici, y compris ceux qui ne l'ont jamais lu. Je n'en retirerais pas une virgule aujourd'hui. Mais encore une fois il n'évoquait que mes choix.
Depuis j'ai dégusté nombre de vins et la différence n'est pas flagrante, elle est énorme. En fait depuis 1996 seuls les 2006 ont vu les coupe-tôt s'en sortir mieux que ceux qui avaient attendus.
Le problème sera le même dans les Vignes gelées de 2016.
Quant à ceux qui imaginent encore que couper tôt est bénéfique pour la fraicheur - chaptaliser des raisins cueillis en Août! - je les laisse à leurs certitudes.
Notre appellation souffre depuis quelques temps de ces dérives et cela me rend au fond assez triste.
Pour corriger cela il faudrait interdire purement et simplement la chaptalisation sur les appellations villages et Crus. Idem pour les acidifications. Je rappelle à tout le monde que pour corriger un vin de 1 degré il faut ajouter un peu moins de 4 kg de sucre dans une pièce de 228 litres. Hors nous avons le droit de corriger jusqu'à 1,5 degrés...vous avez envie de boire des quilles de Crus vendues entre 50 et 500 euros qui possèdent jusqu'à 2% de sucre exogène? Et je ne parlerai ici que de cela...
Vive les climats unescesques ou les cochons de payants!?

Je voudrais revenir sur l'incidence de la date de coupure des raisins. La différence évoquée comme énorme pour ceux qui ont coupé après les pluies de début septembre est t-elle identique pour les rouges et pour les blancs ? Ou bien est-ce seulement pour les blancs ?

Les rouges de Pommard, Volnay,Corton et du Nuiton ont quasiment tous été coupés au mois de Septembre.

Dans le même ordre d'idée, nous pourrions évoquer ici le choix de l'ODG de Puligny qui en 2016 n'était quasiment pas gelée en dehors du secteur du Montrachet et qui a demandé et obtenu de descendre le degré minimal obtenu pour son appellation "village" de 11,5 à 11 degrés...
La commune produira pourtant les vins les plus aboutis du millesime Chez ceux - et ils sont heureusement assez nombreux - qui ont été raisonnables sur les rendements.

Cela voudrait dire de la chaptalisation pour 2016 et acidification chez certains en 2015.....?

Le temps n'est plus très loin où la nouvelle génération généralisera un travail bio efficient et non ésotérique, le tri, la non chaptalisation/acidification, les densités de plantation serrées, les rendements inférieurs à 45 hl/ ha tous les ans dans les Grands terroirs, la non trituration par foulage, le travail par gravité, le débourbage fractionné statique sans enzyme, l'usage de fûts d'élite.... et tant de choses essentielles encore.
Sans cela notre appellation n'est Rien.

Les parcelles de premiers crus blancs de Meursault / Puligny / Chassagne situées au dessus de 280/300 mètres d'altitude ont-elle été nettement favorisées par rapport à celles qui sont 50/100 m plus bas ou est-ce un raccourci hâtif (même si je me doute qu'il peut y avoir des variations entre producteurs liées à des choix de dates de vendanges différentes)?

Je loue ici, sans intérêt vu la conjecture, la clairvoyance de Patrick sur ce que doit/peut devenir la bourgogne. J'aurai dit pareil , la verve technique en moins.Et puis tout ça coûte pas si cher, hein, foi de financier.

C'est rigolo de le retrouver ici, moi qui le lit sur dégustateurs.com depuis le début. je me demande même si nous n'avons pas échangé, non pas nos épouses (car je ne sais s'il est d'accord), mais nos points de vue sur Iacchos au début de l'air internet.
Salut à lui, longue vie.

Bourgogne
Pourquoi 2015 est un millésime à part en Bourgogne.

www.winemag.com/2017...

"" He is based in the Bordeaux region "

Et notre ami Patrick ..il en pense quoi de cette analyse !!

Le peu que j'ai gouté - Givry et Meursault- étaient vraiment très beau. Aromatique et concentré, lié à une finesse exemplaire pour le rouge et un bel équilibre matière/acide pour le blanc; même si j'ai trouvé le blanc un peu brouillon encore, dû a sa jeunesse, mais la richesse était bien présente.
Je crois qu'on tient un grand millésime globalement !
A suivre..

J'aurai plus d'opinions la semaine prochaine car je descends en Bourgogne mais pour l'heure les vignerons que j'ai vu tiennent 2015 rouge en haute estime mais pensent que les blancs n'iront pas loin mais qu'ils sont très bons aujourd'hui (ce qui est vrai)

Sur ce que j'ai gouté je préfère 2016 à 2015 ... mails il n'y en a que très peu

Claude,

Rouge ou blanc ?

François, rouge ...

en blanc 2015 n'est pas ma tasse de thé, 2016 je n'ai pas gouté

Bonne soirée

Pour ce que j ai dégusté je préfère 2016 qui pour moi est comparable à 2010.

cozzano écrit: Pour ce que j ai dégusté je préfère 2016 qui pour moi est comparable à 2010.

+1
2016 effectivement comparable à 2010 du moins sur le peu que j'ai gouté.

Les quelques vignerons que j'ai eu au téléphone m'ont dit également que 2016 est supérieur à 2015 pour les rouges, mais peut être en deçà de 2010.. J'aurai un avis objectif dans quelques semaines...
Olivier

Pins écrit: +1
2016 effectivement comparable à 2010 du moins sur le peu que j'ai gouté.

Je connais aussi un vigneron qui dit ça mais il précède l'assertion d'un peut-être