Michel
tu as raison , je me suis mal expliqué auprès des passionnés , j ai rectifié le titre de mon post , j étais assez loin d E mmanuel pour tout entendre , j étais très concentré sur ma dégustation , j échangeais mon ressenti avec d autres passionnés . Je pense comme toi Simone aura certainement quelques magnums , quand à l assemblage , cela devrais donner un magnifique vin, J ai volontairement séparé ma dégustation dans le CR, pour vous donner une idée de chaque parcelle

didier

De grands travaux engagés au château :

www.bienpublic.com/e...


Philippe

Château de Pommard Nuits Saint Georges 2010

Pas mal de déconvenues avec les rouges ce week-end (le temps n'aide pas je pense) aussi je décide donc d'ouvrir cette bouteille achetée sur Idealwine que j'avais goûté en fût au domaine.
Dans ce vin, il y a beaucoup de profondeur (un peu la patte d'Emmanuel), l'élevage est parfaitement intégré. l'aromatique est plutôt animale, un chouÏa foxée mais ça reste net et gourmand (comme peut l'être un NSG, attention).

Une belle bouteille de vrai bourgogne du "terroir"

Château de Pommard Ladoix 1er cru Les Gréchons 2010

Bouteille bue vendredi avec des langoustines et une dorade grillée. Superbe nez net (...) sur une note grilléee. En bouche le vin est volumineux, précis et droit. Finale très longue. Largement au niveau d'un Puligny 1er cru et sans un brin d'oxydation.

Grande bouteille.

Le château de Pommard se voit comme une marque de luxe
www.terredevins.com/...
didier

Bonne idée d'abandonner la bouteille "traditionnelle" de Laplanche !

C'est une vision du luxe qui m'échappe un peu...
C'est le contenu qui va surtout compter, le verre ça fini au recyclage !
La bouteille franchement, on s'en tape; en France en tout cas, en Californie, je sais pas ...
Manque plus que la tête a Britney Spears sur l'étiquette

Château de Pommard Chassagne-Montrachet 1er cru Les Chaumées 2008

Bouteille ouverte pour un déjeuner mer : langoustines, coques et saint-pierre.
Nez explosif sur la pierre à fusil, bouche très large virevoltant entre fleurs blanches et ftuits blancs ; c'est pur, droit et traçant. Superbe persistance en bouche.

Grand vin !

Michael Baum, propriétaire du château de Pommard : « En Bourgogne, j’ai appris la patience » :

www.dijonbeaunemag.f...


Philippe

Dégustée ICI


Château de Pommard – Pommard 2004
Nez un peu trop austère pour moi (un Bourgogne ? ) Fumée, suie, goudronnée, et cassis froid.
En bouche, jolie fraicheur mais je n’accroche pas, c’est trop classique, froid et assez austère et les tannins accrochent en finale, j’ai du mal avec ce type d’astringence.
Bien

Le Chateau de Pommard certifié bio en 2019 :


www.bourgogneaujourd...


Philippe

Château de Pommard Chassagne-Montrachet 1er cru Les Chaumées 2008

Bouteille engloutie samedi soir sur de la lotte au four ; nez parfait de chardonnay très mûr. Bouche parfaite sans l'ombre d'une trace de début d'oxydation. Le vin est gras, opulent, très riche. Malgré cette richesse, la buvabilité est extrême.

Superbe !

Superbe découverte au Château de Pommard. Le clos Marey-Monge (monopole) en 2012 marqué par le noyau de cerise et la prunelle, des tanins salivants et un boisé bien intégré. Epuré, vigoureux, un vin qui ne pourra que s'améliorer avec le temps. Déjà un pur plaisir.

Concernant leurs blancs : gros coup de coeur pour le Ladoix 1er cru "les Gréchons" en 2013 bichonné par Emmanuel Sala et on comprend pourquoi. "Son petit bébé", un modèle de précision et de distinction pour ce Ladoix qui combine tension et volume de bouche. Une intensité et une persistance sidérante. Complet et racé, un vin qui n'a rien à envier aux grands.

Bonjour Charles.

J'ai remis en forme ton message, ajouté le fameux et mis en gras le vin que tu as bu. Ton message est donc désormais parfaitement lisible.

Pour me remercier, un passage par la case PRESENTATION suffira !

Merci et bienvenue sur LPV.

En Bourgogne, le château de Pommard, c’est un peu la caverne d’Ali baba. Dès le parking, tu sens que tout est mis en œuvre pour que l’accueil t’impressionne. Architecture, décoration, réception, personnes de service, locaux, tu te trouves face à une vitrine d’une rare qualité visuelle...et donc forcément cela t’intrigue!
Je connais pourtant les lieux par cœur pour y avoir travailler l’Eté dès mes 17 ans et pour avoir observer de loin en loin toutes les « évolutions » qui y ont eu cours. Et puis Manu est un ami de plus de dix ans à qui j’ai même vendu des moûts et dont je connais la faconde, le caractère bouillant et surtout... le talent.
L’homme ne le dit pas - car sa pudeur et son sens du travail d'équipe sont admirables - mais il est à l'étroit dans ce costume de grand winemaker qui évolue dans un monde situé en Bourgogne mais si peu bourguignon...lui est juste un type qui aime le vin et qui est né pour en faire comme personne ne sait le faire.
Las, vendre un Cru d'élite dans une appellation village générique, cela ne se fait pas en nos contrées! Tu as beau claironner aux médias, aux radios, à la Tv que ton vin est immense et que son prix se doit d'être celui d’un grand cru, si tu n’as pas compris où tu es...tu souffres!
Pourtant Manu, je veux te dire que les 2016 que tu as accouché avec ton équipe sont vraiment uniques en ces contrées. Qu'importe Les références, les caractères du terroir, les analyses grandiloquentes d’un bœuf tandem, les excès de cette vie de Diva bling bling qui caractérisent parfois le château, les achats pas toujours aisés de vins de négoce, les vendeurs qui font sourire dans leurs costumes serrés, laissons ces scories de côté pour que je puisse te dire que tu es LE maestro de cette entreprise et que dans chacun de tes bras tu as plus de talent que 99% des types qui confectionnent des grands crus.
Les 2016 m’ont laissé sans voix et il est urgent de dire que c’est ta manière de les vinifier qui surpasse le terroir et qu’au fond tu n’as pas la notoriété que tu devrais avoir même si je sais que chez les professionnels du vin cela n’est pas le cas.
J’ai pris une leçon de maîtrise Pommardoise et je te remercie Emanuel Sala pour ces instants de grâce,si rares au fond, car eux seuls ont le don de dynamiser nos actes et pensées...

Patrick, Emmanuel Sala n'y est sans doute pour rien mais suite à ton message je suis retourné voir les tarifs donnés au Lyon Tasting : Simone 2013 275€, Marey Monge 2009 225€, 110€ le 2014.

Sur certaines cuvées, on est au delà du prix domaine de cuvées phares de domaines dits spéculatifs. Même en admettant que ce soit au niveau d'un GC, faudrait pas pousser mémé...

Marc

Marc tu as évidemment raison mais :

* Simone est une cuvée issue d'une des parcelles les plus qualitatives du château avec notamment ces fameuses argiles à surface interne de l'ordre de 750 m2/g. Je serais curieux d'ailleurs d'en boire une bouteille d'un âge raisonnable à table mais de ce que j'ai bu au château (une demi-douzaine de fois), on est effectivement au niveau d'un grand cru.
* Le prix délirant de Marey Monge 2009 (en fait château de pommard à l'époque) est lié à sa rareté (il ne doit en rester que quelques centaines de bouteilles) ; j'ai eu la grande chance d'en acheter 24 bouteilles aux enchères pour 42 € le col !

mgtusi écrit: Marc tu as évidemment raison mais :

Je serai d'ailleurs d'en boire une bouteille d'un âge raisonnable à table mais de ce que j'ai bu au château (une demi-douzaine de fois), on est effectivement au niveau d'un grand cru.

Je serai d'ailleurs d'en boire une bouteille ?
Relisez-vous, mon vieux !

Je reste absolument convaincu que ce qui fait la grandeur de ce vin c’est sa vinification. Les sols sont de bon niveau mais il est évident qu’en l'état La patte de l’homme est essentielle.
Les prix sont ceux décidés par une personne qui hélas a bien du mal à intégrer pleinement c’est qu’est la Bourgogne avec ses codes.

On pourrait même dire qu'il nous prend pour des américains

La politique tarifaire en vigueur au domaine ne date pas de Michael Baum.

Vougeot écrit:
Je serai d'ailleurs d'en boire une bouteille ?
Relisez-vous, mon vieux !

Tu le sais bien que je suis d'ailleurs !

Bourgogne
Labour à cheval, bouse de corne et orties: le château de Pommard passe en biodynamie !

www.capital.fr/econo...

Le calendrier lunaire et les forces astrales rythment aussi les traitements de la vigne, la mise en bouteille et même les périodes idéales pour déguster le vin. De quoi basculer dans un registre trop ésotérique pour certains esprits cartésiens.

Passe encore pour le calendrier lunaire mais comment un magazine un tant soit peu sérieux peut écrire forces astrales sans les guillemets. C'est triste...

Un esprit cartésien

C'est pire ! Car c'est un article AFP donc relayé un peu partout.

Effectivement c'est encore plus désespérant

Marc

Personnellement, les farces astrales, ça ne choque pas mon esprit cartésien...


Luc

Je suis à la recherche des coordonnées d'Emmanuel Sala. Je les avais dans mon ancienne boite mp mais j'ai oublié de les copier avant le crash/migration de décembre

Si d'aucuns les a, mon email est dispo en profil (pas de mp, please, je ne peux pas y accéder )

mgtusi écrit: Marc tu as évidemment raison mais :

* Simone est une cuvée issue d'une des parcelles les plus qualitatives du château avec notamment ces fameuses argiles à surface interne de l'ordre de 750 m2/g. Je serais curieux d'ailleurs d'en boire une bouteille d'un âge raisonnable à table mais de ce que j'ai bu au château (une demi-douzaine de fois), on est effectivement au niveau d'un grand cru.
* Le prix délirant de Marey Monge 2009 (en fait château de pommard à l'époque) est lié à sa rareté (il ne doit en rester que quelques centaines de bouteilles) ; j'ai eu la grande chance d'en acheter 24 bouteilles aux enchères pour 42 € le col !

Je viens d'y passer le week-end dernier. Long overdue !! Ca faisait dix ans presque que j'en avais parlé avec Emmanuel Sala. On a fait le tour des parcellaires sur fûts en 2017 et je dirais que le niveau grand cru peut être discuté avec des parcelles comme 33 rangs, 75 rangs, Paules 1947, Chantrerie Vieilles et Simone. Après, ces différentes parcelles n'étant pas embouteillées indépendamment, on ne peut en effet que juger de Simone au final. Et j'abonde dans le sens. Je dois dire que d'une manière générale, les vins du Château (du Clos, donc), sont d'une qualité étonnante. A l'évidence le classement actuel sous estime la valeur des vins. Et je ne suis pas certain que ce soit juste une affaire d'homme, même s'il est évident qu'Emmanuel travaille remarquablement.

Le tasting et la découverte.

Le texte est long, mais j'espère qu'il aura quelque intérêt pour certain d'entre vous. Vous remarquerez que je manque d'illustration... c'est pas faute d'avoir eu l'appareil sous la main toute la dégustation, mais ce fut tellement passionnant que prendre quelques notes était déjà une discipline compliquée à tenir

Il y a des années, j’avais échangé avec Emmanuel Sala sur le forum sans pouvoir donner suite… 10 ans plus tard, pratiquement, je peux placer un passage au domaine dans mon emploi du temps. Et je dois dire que je n’ai pas été déçu du voyage.

Le(s) Château(x).

Je passerai vite dessus vu que beaucoup de choses vont changer dans les années qui viennent. Le Château est divisé en deux ensembles. Le plus visible est une belle bâtisse XVIIIème, en travaux en ce moment. Une cour intérieur puis une deuxième. Puis plus loin au milieu du vignoble se trouve le château historique, celui qui porte le nom des Marey-Monge. C’est immense et un très bel ensemble architectural. Il existe un beau potentiel oenotouristique et il n’est pas étonnant que les deux derniers propriétaires aient mis l’accent sur ce développement. D’ailleurs j’ai été étonné de voir combien le château recevait de visiteurs. Toutefois, je ne suis pas là pour parler architecture…

Autour du Château, on commence par faire un tour des vignes. C’est la première fois que je visite donc les parcelles sont difficiles à recadrer. Aidé d’une carte, c’est cependant assez facile. Je vous la case ici.

NB : la carte est copiée du site internet du Château. Je pense que ça ne pose pas de problème, mais je vous signale qu'elle est leur propriété.

Ce qui est intéressant, c’est que sous l’ère Emmanuel Sala et des deux derniers propriétaires, une étude de terroir a été entreprise. Ce qu’il faut savoir, c’est que le Clos, repéré dans les classifications historiques, n’a pas été classé par la suite (la faute certainement au « cône de déjection », qui a aussi frappé de sa malédiction certains terroirs à Gevrey Chambertin ainsi qu’aux calculs pas très inspirés des producteurs de côte de Beaune). Toutefois, la question se pose et est d’importance pour le domaine, d’autant que la parcelle de 20ha d’un seul tenant est tout de même sacrément exceptionnelle pour la région. Pour moi, l’analogie évidente dans la région quant à la nature de cet ensemble et sa localisation, c’est le Clos de Vougeot, qui lui aussi descend jusqu’à la route et constitue un ensemble d’une cinquantaine d’hectares, auparavant en monopole…

Quoi qu’il en soit, suite au rachat du domaine, au moins deux grandes études ont été conduites. Les résultats ont été assez étonnants, bien qu’ils confirment des observations qui deviendront évidentes en dégustation. D’abord, le terroir est très hétérogène, avec des proportions argile/sable/calcaire, qui varient considérablement. Ce qui détonne particulièrement quand on regarde les cartes géologiques de l’appellation, qui paraissent d’un coup bien simplistes. En particulier, quelques ensembles se révèlent potentiellement très qualitatifs, Simone et Chanterive par exemple. Leur composition en terme d’argile et la qualité de ces argiles est similaire à celle relevée dans des parcelles de grand cru, or la qualité des argiles du sol est souvent considérée comme un marqueur de capacité du terroir à engendrer de grands vins rouges. Ceci étant, ce n’est qu’un point, il est évident que c’est la qualité des raisins obtenus, qui ne peut que confirmer ce statut.

Autre point intéressant, le fait que le vignoble soit un seul ensemble, fermé d’un mur, rend le travail en biodynamie beaucoup plus pertinent que lorsqu’on le réalise sur quelques rangs. Emmanuel n’en est toutefois pas un ayatollah. Il juge par contre que la vigne a réagi de manière très forte à cette inflexion, sachant que la culture de la vigne y est depuis longtemps très raisonnée.

Pour finir, on notera l’âge élevé des vignes. Presque toutes les parcelles ont plus de 30 ans. Une, de « jeunes » vignes a déjà 15 ans. Le matériel végétal semble donc de ce point de vue, plutôt idéal. Nota bene : nous n’avons pas parlé des clones et porte-greffe utilisés.

Le tour des vignes étant fait, nous partons à la cuverie.



Les fûts de 2017.

Presque tous les vins ont été volontairement dégustés sur fûts neufs, afin d’éliminer ce paramètre et de se rendre compte également de la capacité des vins à supporter l’élevage. En effet, à mon sens, on comprends bien la structure et la qualité d’un jus à sa prise de bois. C’est donc aussi une préférence personnelle de goûter de la sorte. Un jus faiblard dans une barrique neuve va être écrasé par l’élevage, c’est aussi une manière d’évaluer la qualité respective des barriques car tous les bois ne marquent pas de manière identique les vins. D’ailleurs dans notre dégustation, un vin, issu du négoce marque bien l’élevage de manière excessive (chose qui sera compensée à l’assemblage par les vins élevés en barrique différentes) et c’est clairement lié à l’origine du fût lui-même, puisque le même jus d’une barrique neuve différente ne marque pas de la même façon.

Puisque issues de dégustation sur fût, mes notes sont synthétiques et indicatives. Nous avons utilisé des verres Schott Zwiesel Pure, qui étaient bien adaptés, je trouve, à l’exercice, tout en assurant d’une immense réserve de complexité par rapport à une dégustation posée, sur table et à bonne température, dans des verres plus épanouis.

Nuits-Saint-Georges 2017
On attaque déjà sur un très beau vin. D’une structure impeccable. Le fruit est noir et expressif… la longueur est belle… équilibre impeccable. Bois imperceptible. Diantre ! On est juste sur un village. Emmanuel n’a pas menti, 2017, c’est beau ! Très bien.

Volnay 2017
Le changement de profil est flagrant. On part sur un vin beaucoup plus charmeur, avec une architecture moins cistercienne. Beaucoup de souplesse ici. Niveau équivalent en terme qualitatif. Très bien.

Volnay Roncerais 1er Cru 2017
On passe donc sur un 1er Cru du même coin. Le gain est indiscutable. Il se fait sentir particulièrement dans la matière en bouche. On développe beaucoup plus les épices, particulièrement en finale. Maturité parfaite. Longueur impressionnante. C’est sacrément bon. Très bien-Excellent

Grand Cru Echezaux 2017
Droit, dur et fin. C’est un vin acceptable, mais en l’état, il est à peine au niveau du NSG. Je trouve la dégustation très intéressante car elle montre bien que si doué soit Emmanuel, même sur des vins de grand cru, il ne peut pas faire de miracle quand les raisins ne sont pas au niveau. Et c’était le cas ici. Moyen.

On enchaîne sur
Chambolle 2017 (1er fût).
Le vins est vraiment magique mais il est complètement écrasé par l’empyreumatique d’un fût qui a trop marqué. D’après Emmanuel, c’est spécifique à ce facteur. Il n’empêche que ce vin, c’est le grand pied… Chambolle, y’a pas à dire, ça envoie. Très Bien-Excellent, quand même.

Chambolle 2017 (2eme fût).
On ne se laisse pas abattre et on teste un autre fût. Bon, là, c’est la claque, même si clairement le nez a besoin de temps. C’est d’une finesse, complexité et structure à tomber. Tout en restant vraiment sur le côté délicat, aérien de la structure. Excellent

On termine sur un
Maranges 1er cru les Loyères 2017
On repart sur quelque chose de plus simple, plus craquant. Ca a moins de profondeur mais plus d’immédiateté. C’est très complémentaire du reste, si on se place dans l’esprit gamme et si on veut différent niveau de potentiel. Très bien.

On en a fini du négoce en rouge, on passe au château de Pommard.

Les vins du Château (ceux du clos Marey-Monge)



Bourgogne rouge 2017
Je ne sais pas comment dire les choses. Une onomatopée ? Un adjectif dithyrambique ? Une interjection peu raffinée ? Tout à la fois. C’est très simple, ce vin claque tous les autres sauf à la rigueur le Chambolle qui lui tient tête. Il est simplement ahurissant. C’est monstrueusement bon, tout en étant absolument élégant. Rien d’un vin poussé ou extrait, juste une qualité de fruit hyperbolique. L’élevage, pourtant 100% neuf est insensible. C’est tout simplement délicieux. En terme de qualité, je serais content de trouver ça d’un lieu dit sur un village, c’est dire le niveau. Voilà, c’est juste le Bourgogne. Dans le bas du clos, au bord de la route, la parcelle soit-disant pas qualitative du domaine. Excellent.

Pour moi, rien que ce vin (je juge souvent la qualité d’un domaine sur son premier vin), lève toutes les interrogations sur la capacité du Château à produire des vins d’un niveau équivalent à un premier cru. On va bientôt en avoir confirmation.

Paules Jeunes 2017 (il s’agit de vignes plantées en 2001, donc déjà 16 ans… pas si jeunes )
On commence par la version « vignes rognées » Un vin plus sérieux que le Bourgogne. Nez encore un poil marqué par le bois. La bouche est ronde, riche et souple. Tannins imperceptibles. Excellent.

Puis « vignes tressées » (donc non rognées, à la Lalou). Les différences sont infimes (au point de ne pas avoir de pertinence à mon sens). Si on cherche vraiment les différences, c’est une perception sensiblement plus acide, on dirait, un peu moins mûr. Peut-être un chouia plus dynamique… mais aussi moins flatteur. Clairement, sur la base de cette expérience, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Sauf à vouloir ralentir un poil la maturité. Excellent.

Chanteries Jeunes (jeunes vignes) 2017
On est sur des vignes d’un âge similaire mais sur un terroir portés par les argiles (smectites). Le nez d’un coup gagne en densité et en complexité. La bouche frappe par sa matière et la longueur magnifique. Un toucher de bouche irresistible. Là, je trouve qu’on a déjà atteint un niveau de 1er Cru. Excellent.

33 Rangs 2017 une parcelle de 33 rangs… logique
Là, je prends un niveau de claque supplémentaire. On commence à toucher au sublime (je ne sais pas ce qui m’attends encore ). Par rapport aux autres cuvées, on gagne la puissance. Tout en conservant toutes les autres qualités. Pour moi, ce vin est énorme autant de potentiel que de buvabilité. Excellent-Exceptionnel

Grands Champs 2017 SO2 à l’entonnage. L’idée est ici de comparer avec et sans SO2 à ce moment de la vinif. Excellent-Exceptionnel

Le fruit est bien expressif et rond, la bouche est puissante avec un fruit éclatant et une énergie importante. C’est vertical mais en même temps bien plein. La longueur est très impressionnante et très intense. Quelle matière !! On continue dans l’immense.

Grands Champs 2017 sans SO2 à l’entonnage.
Autant la différence entre tressage et rognage était insignifiante, autant là, la différence est gigantesque. Avec SO2, on a un vin très analytique, expressif mais où l’on perçoit bien les différents éléments. Avec un fruit net. Ici, on est sur un profil beaucoup plus intégré, come si le vin était plus mature. Ce qui est frappant en même temps, c’est le côté suave du vin. Une douceur assez incroyable comparé à l’énergie brute du premier. En terme aromatique, je préfère la version 1 mais en terme de matière en bouche, la version 2… choix difficile Excellent-Exceptionnel

75 Rangs 2017, il s’agit d’une parcelle au milieu de Grands Champs, emplacement d’une ancienne source.
On retrouve bien la puissance et la finesse propre à un excellent 1er Cru… a minima. Ce vin est réellement impressionnant. Autant au plan aromatique que la matière immense qui se conclue sur une longueur impressionnante. A la fois aérien et puissant. Le vin développe une grande fraîcheur, presque saline. On imagine bien l’impact que ce type de jus peut avoir sur l’assemblage. Exceptionnel.

Paules Vieilles 2017 (parcelle plantée en 1947).
Un nez simplement grand et classique. D’une densité énorme. La matière fait encore un pas en avant. La longueur est exceptionnelle. Et en même temps on a une richesse aromatique et de fruit magique. Un vin présent, intense, complexe et en même temps parfaitement structuré… Magnifique. Pour moi, on est clairement au niveau des meilleurs Grands Crus. Exceptionnel.

Chantrerie Vieille 2017 (planté en 1902)
Je rajouterai qu’on a un gain en énergie. C’est encore plus impressionnant que les cuvées précédentes, pourtant déjà parfaites. Pour moi, je dirais la puissance d’un Clos de Bèze mais l’élégance du Musigny. Ce vin, je l’adore, littéralement. Je comprends tout à fait ce qu’il peut apporter dans l’assemblage… mais j’aimerais tellement le boire pour lui même avec une mise séparée ! 100 ! Exceptionnel.

Simone 2017
Dernière parcelle goûtée. Vin entonné sans SO2. Que dire de plus. La puissance, la matière, la longueur, un fruit presque noir. Et en même temps beaucoup d’épices. C’est également proche de la perfection. Exceptionnel.

Ce millesime 2017… ici, quelle immensité !

Mais on ne va pas trop perdre la main, car maintenant, on a les blancs qui nous attendent. A priori, les blancs sont tous issus d’achats puisque le domaine ne possède que des terres sur Pommard, plantées en rouge.

Les Blancs, en fût.

On attaque par :
Meursault Village 2017
On n’est plus à une claque près ! whaa… quelle puissance et pureté de jus. C’est le type même de vin qui me fait penser que 90% des « grands » bourgognes sont trop boisés (je repense encore sans nostalgie à un Puligny Montrachet de F. Carillon, bel exemple du cas). Là, on a vraiment tout d’un grand vin. Du coup, je me demande d’où viennent les jus , il est clair que la matière première est splendide. MAGNIFIQUE. Excellent-Exceptionnel

Chassagne Village 2017
Au contraire du Meursault qui est d’une pureté rare, le Chassagne me semble un peu marqué à ce stade. Beaucoup plus droit que le Meursault… ça reste de la belle came. Très bien.

Ladoix 1er Cru Les Gréchons 2017
Honte à moi qui ne connaissait pas ce climat. On commence par un fût neuf. Forcément, c’est plus marqué. L’aromatique est assez retenue. La bouche en revanche est énorme. D’une complexité impressionnante et longueur sublime. C’est un vin XXL en terme de matière autant que d’équilibre. Grand. Excellent-Exceptionnel

Mais la baffe arrive sur le fût ancien
Là, le vin est proprement énorme dans toutes les dimensions, au nez comme en bouche. Explosif, ultra complexe et une longueur à se pâmer. Quel vins, mais quel vin ! Exceptionnel

Corton Charlemagne 2017
Je vais me répéter tant on nage dans l’exceptionnel. Encore frappant de complexité et de longueur. Avec sur ce vin, une aromatique peut-être plus rare, portée par les agrumes en plus des fruits exotiques. Pour le coup, je connais l’origine du vin et je dois dire que comparé à ce que le producteur en fait pour lui… c’est proprement incroyable. On prend la mesure du gâchis quand la vinification n’est pas au niveau de la viticulture et du terroir. Excellent-Exceptionnel

Les cuves de 2018

Vu qu’on n’est bien chaud et que l’emploi du temps n’est pas une contrainte particulière, nous faisons un tour sur les cuves de rouge 2018 (en fermentation pour beaucoup). Vous imaginez que la dégustation prend un tour différent car ça ce niveau, il s’agit plus de surveiller le déroulement purement analytique : disparition des sucres, levures actives… Ce qui est intéressant pour 2018, c’est qu’on est sur un millésime très, très solaire. Les profils aromatiques des vins sont vraiment sudistes, pas tant en terme d’acidité ou d’alcool que d’arômes. J’ai l’impression de goûter des vins plus californiens ou australiens. Naturellement, à ce stade de la vinification, il est difficile de se faire une réelle idée du résultat final. Ce qui est certain, c’est que ce sera extrêmement différent des 2017.

Au Château, les bouteilles.



Retour à la case Château. Il est tard mais on prend encore quelques minutes pour visiter des vins en bouteille. Il va falloir faire vite et la fatigue est là


Ladoix les Gréchons 2014
Un nez tout en finesse, aérien. Un fruit extrêmement présent, élevage insensible (que c’est plaisant !) mais matière pas pour autant absente. Acidité très intégrée. Longueur très importante, salivante et fruitée. Bon… c’est clairement superbe et pourtant c’est une bouteille déjà ouverte depuis un certain temps… C’est un vin exceptionnel ce Gréchons. Excellent.

On termine sur trois Château de Pommard Clos Marey-Monge. C’est la cuvée coeur du domaine. Je précise qu’on continue sur les mêmes verres, donc même pas spécialement adaptés pour mettre en valeur le pinot noir… il faut donc penser que les vins ont encore une sérieuse réserve de plaisir !

Château de Pommard Clos Marey Monge 2016, 2012, 2011
Je ne ferai pas de notes détaillées car après ce long séjour en cave, j’ai juste apprécié ces vins.

Le 2016 est d’une grande énergie. Très présent, d’un équilibre parfait avec un fruit magnifique. La bouche est sur les petits fruits rouges avec un développement épicé. La matière est superbe avec une tannicité fine. C’est jeune et pourtant délicieux. Excellent

Le 2012 est le plus ferme des trois. Notamment sensible au nez. Pourtant la bouche démontre bien la qualité du millésime. C’est clairement du même acabit que 2016. A attendre quelques année que le vin se libère. Excellent

Enfin 2011… étonnamment épanoui. Juste un fantastique moment. Finesse, expression, richesse avec ce caractère particulier du Pinot qui s’est ouvert. Sans pour autant marqué aucune évolution. Je note les mêmes touches de fruit noir (myrtille) que j’avais ressenti sur Simone. L’idée que ce vin est classé en village est purement et simplement absurde. C’est au minimum un premier cru exceptionnel, mais de mes précédente dégustation, je n’ai rencontré telle plénitude que sur des grands crus. Le rapport avec un Echezeaux, par exemple, me semble évident. Excellent-Exceptionnel

Pour finir.

Voilà donc la conclusion de cinq heures de dégustation. Ainsi se sont conclues 10 années d’attente avant de pouvoir honorer l’invitation d’Emmanuel Sala. Les vins du clos sont absolument superbes, tous. Du Bourgogne au Simone, c’est au minimum excellent. Compte tenu de la comparaison, certes limitée, que j’ai pu faire avec les vins issus du négoce, donc vinifié par Emmanuel mais de terroirs différents et de qualité d’origine différente, il me semble clair que ce n’est pas juste du génie de sa part. Le terroir du Château est réellement très qualitatif et met bien en évidence certaines limites du classement des climats. Un dossier est en cours pour réévaluer le cru… sur les bases des analyses géologiques et des dégustations, il me semble qu’il ne devrait y avoir aucune discussion. Les jalousies sont autre chose… mais de toute façon, que 20ha de l’appellation soient réévalués ne peut que bénéficier à l’ensemble des domaines.


C’est tout le mal que je souhaite au Château, où un travail remarquable est conduit. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à le visiter, les équipes sont très compétentes et les vins superbes. Alors, oui, les prix sont élevés, mais je pense que de toute façon, la Bourgogne ne fait plus partie depuis bien longtemps des bonnes affaires A défaut, il faut bien reconnaître qu’on y peut trouver des vins et des vinificateurs absolument exceptionnels.