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Quelques notes prises à la volée (beaucoup de discussions à bâtons rompus, donc mes notes ne sont pas toujours ultra précises) sur les vins goûtés lors d'une visite au domaine cet été. Nous dégustons avec Alain Jeanniard, qui nous fait gouter les 2011 sur fût (je me hasarderai pas à les commenter de manière détaillée, étant donné la difficulté et le caractère aléatoire de l’exercice). Nous goûtons les vins ci-dessous en bouteille.
Hautes Côtes de Nuits blanc 2010
Nez sur les agrumes, la pêche, les fruits exotiques.
Bouche grasse, gourmande, très riche, mais équilibrée.
J’aime bien, mais c’est un style assez extraverti, très riche.
Le 2011 goûté sur fût a le même caractère généreux, exotique, mûr, rond.
Côtes de Nuits-Villages blanc 2010
Nez plus fin, moins sur le fruit, amande, notes grillées, beurre frais, poire, agrumes.
Bouche riche, mais qui parait moins grasse, plus caillouteuse, saline. Longue, salivante. C’est déjà très bon, avec un bel équilibre, un élevage qui demande un peu à se fondre.
Là encore, on retrouve complètement le style sur 2011, qui semble également parti pour faire une belle bouteille.
Gevrey-Chambertin 2008
Nez sur une dominante fruitée (cassis, fruits rouges), fruit frais.
Acidité assez en avant, petite touche d’amertume, belle structure tannique.
C’est bon, assez vif. A attendre un peu (le 2005 bu il y a quelque temps était très joli).
Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2008
Nez frais, peut-être un peu plus fermé.
Bouche stricte, un peu plus raide. Là aussi, trame acide marquée, matière qui demande un peu plus à se fondre que le précédent.
Fixin « En combe roy » 2009
Robe plus claire.
On change de registre au nez avec un fruit très mûr, friand, sur la cerise, des notes grillées. Semble plus ouvert que les vins précédents.
Bouche souple, réglissée, tannins discrets.
C’est bon, gourmand, très abordable aujourd’hui.
Pommard « Les Saussilles » 2009
Nez sur un fruit plus confit, moins immédiat.
En bouche, c’est du solide, avec une trame tannique beaucoup plus affirmée, grosse matière, grosse maturité, mais contrebalancé par une belle acidité, finale épicée.
Très bon, beau potentiel.
Morey-Saint-Denis Vieilles Vignes 2010
Nez sur le fruit croquant, frais, élégant.
Bouche acide, saline, fraîche, très équilibrée. Miam.
J’aime beaucoup, dans un style plus fin que les 2009.
Morey-Saint-Denis 1er cru « Chenevery » 2010
Nez sur un beau fruit frais (cerise), épices, notes grillées, élégant.
Bouche à la très belle matière, dense, tannins très fins, notes de fruits frais et notes grillées/réglissées. Grande longueur.
Superbe !
La bouteille du même climat dans le millésime 2001 confirme par ailleurs le potentiel de garde, avec la même finesse de tannins, et une aromatique entre deux âges, beau compromis entre fruit et notes secondaires/tertiaires.
Un petit verre de ratafia issu du petit tonneau au fond de la cave, dont on se demandait à quoi il servait, conclut en beauté la dégustation.
Au final, de très beaux vins, qui respectent les caractéristiques des terroirs et des millésimes. Le style des blancs m’a semblé assez marqué, riche, à l’élevage plutôt appuyé. Concernant les rouges, l’élevage est moins sensible. La constante, ce sont des maturités justes et des matières assez denses, quel que soit le millésime. Ce qui frappe est la différence de structure tannique entre les vins, parfois un peu virile, parfois d’une très grande finesse (comme sur les deux Morey 2010 goûtés). Coup de cœur pour le Morey 1er cru « Chenevery » 2010, c’est un vin qui a tout pour lui.
Un grand merci à Alain Jeanniard pour son accueil. L'homme est d’une grande modestie dans son approche du métier, et d’une très grande gentillesse. C’est un domaine qui gagne vraiment à être connu.
Mathieu