Nous avons 4791 invités et 59 inscrits en ligne

Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

  • Jérôme Pérez
  • Portrait de Jérôme Pérez Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 19618
  • Remerciements reçus 4713

Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux a été créé par Jérôme Pérez

CHÂTEAU DU CHAMP DES TREILLES




Château du Champ des Treilles
Corinne et Jean-Michel COMME
Pibran 33250 Pauillac
Tél. / Fax : +33 (0)5 56 59 15 88
Portable : +33 (0)6 83 45 55 91
Mail : champdestreilles@wanadoo. fr

www.champdestreilles...

* Blog du Champ des Treilles


Un petit domaine de 10 hectares en appellation Sainte-Foy-Bordeaux dont l'encépagement est principalement composé de Merlot auquel sont adjoints des portions congrues de Cabernet Franc, de Cabernet Sauvignon, de Muscadelle, de Sauvignon, de Petit Verdot et de Sémillon.

Le domaine produit 3 cuvées :
* Château du Champ des Treilles Grand Vin (assemblage où le merlot domine, élevé en fûts).
* Château du Champ des Treilles Petit Champ rouge (vin rouge élevé en cuves).
* Château du Champ des Treilles Vin Passion (Bordeaux blanc, assemblage approximativement d'un tiers de Sauvignon, un tiers de Sémillon et un tiers de Muscadelle élevé en cuves).







Un domaine qui appartient à Jean Michel Comme (l'ancien prestigieux régisseur du Château Pontet-Canet), et à sa femme Corinne.

CR: Champ des Treilles - Les Sens du Champ des Treilles 2002

Ce vin, dont le seul défaut est le prix élevé, donne une alternative intéressante aux cuvées bodybuildées.
Un vin haute-couture produit en quantité limitée n'est pas forcément un breuvage, qui cède aux modes. Une très belle bouteille de garde à découvrir, qui fait la part belle au Petit Verdot et qui change quelque peu l'idée que l'on se fait des vins de cette appellation.

C'est la bouteille de la semaine sur LPV et l'article est visible ici: www.lapassionduvin.c...

Jérôme Pérez
18 Déc 2005 16:25 #1
Pièces jointes :

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 3092
  • Remerciements reçus 1
A lire ton compte rendu,Jérôme, j'aurais bien aimé goûter ce vin .
Le prix est ,hélas, assez dissuasif.

Cordialement
Daniel
18 Déc 2005 22:57 #2

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 6148
  • Remerciements reçus 10

Réponse de chinbourg sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

Daniel

Dissuasif, c'est à dire combien?

Merci, cordialement

Laurent L
19 Déc 2005 08:58 #3

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Jérôme Pérez
  • Portrait de Jérôme Pérez Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 19618
  • Remerciements reçus 4713

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

Le prix de cette cuvée est de 50 euros. Il y a beaucoup de vin moins bons et plus chers, mais également pas mal de vins au moins aussi bons et moins chers.
Ce que j'ai aimé, une fois encore, c'est son côté non spectaculaire, volontairement rigoureux et droit: il est effectivement dans l'esprit Grd Cru Classé Médocain classique et à attendre.

Jérôme Pérez
19 Déc 2005 10:32 #4

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Jérôme Pérez
  • Portrait de Jérôme Pérez Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 19618
  • Remerciements reçus 4713

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

Je ne comprends pas. Dans un article du Point, Jacques Dupont le donne (c'est bien le mot) à 15 euros. Je contacte la propriété et je vous tiens au courant.
www.lepoint.fr/vins/...

Jérôme Pérez
19 Déc 2005 20:04 #5

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Jérôme Pérez
  • Portrait de Jérôme Pérez Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 19618
  • Remerciements reçus 4713

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

le prix indiqué initialement est bien le bon.

Jérôme Pérez
19 Déc 2005 20:10 #6

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20692
  • Remerciements reçus 7886
Cela faisait plusieurs années que je pensais rendre visite à Corinne et Jean-Michel Comme. J'avais lu l'article enthousiaste de Jérôme Pérez qui donnait autant envie de connaître les vins du Champ des Treilles que ses propriétaires. Et puis nous étions allés il y a deux ans à Pontet-Canet: la personne qui nous avait fait visiter le domaine nous avait donné envie de rencontrer son régisseur, à savoir ... Jean-Michel Comme!
Entre temps, nous avons déménagé, et atterri à une quinzaine de kilomètres de leur domaine. Ca facilitait les choses, mais pas suffisamment pour que le feu prenne. Pour cela, il fallait une étincelle. Celle-ci s'est faite à la lecture du blog qu'a démarré Corinne depuis peu(voir rubrique blog sur LPV). Une bonne partie des mots qu'elle écrit, j'aurais pu les signer. Il faut dire que j'ai travaillé plusieurs années sur des domaines en bio-dynamie, et fréquenté des chercheurs qui travaillent dans cette direction: ça aide pour comprendre leur démarche. Je lui ai donc envoyé un mail pour lui demander si nous pouvions nous rencontrer. Une heure plus tard, nous nous parlions au téléphone et décidions de nous rencontrer le lendemain vers 17h30.

Samedi, 17h35: nous arrivons au domaine. Il semble n'y avoir personne... Il faut faire le tour des bâtiments pour s'apercevoir qu'il y a de la vie à l'intérieur. Ouf! Je frappe. Une Corinne souriante m'ouvre la porte. Nous nous présentons. Jean-Michel arrive à son tour. Je l'ai déjà rencontré furtivement à Pontet-Canet dans le cadre d'un livre que je co-écris sur les châteaux médocains. Corinne nous propose de nous ballader dans les vignes. Nous acceptons volontiers.

Corinne nous explique que le domaine appartenait au grand-père de Jean-Michel. Il y avait 5 hectares de vignes plantées à 5.000 pieds hectares (dont une bonne partie ont été plantées dans les années 40 et ont résisté à la gelée de 1956). Progressivement, ils sont en train de passer tout le domaine à 10.000 pieds hectares afin d'améliorer la qualité du raisin (et donc des vins). Autre (laborieuse!)opération: ils rabaissent la hauteur des pieds de vigne. Cela prend du temps, car il faut trouver un pampre bien placé pour pouvoir s'en servir comme retour puis couper l'année suivante la partie du pied située au-dessus (voir schémas ci-dessous). Le revers de la médaille est un risque de gelée plus important. C'est ce qu'ils viennent de subir le matin-même...
Corinne et Jean-Michel ont également replanté 5 hectares supplémentaires (essentiellement petit verdot et muscadelle, toujours à 10.000 pieds/hectare) afin de donner à l'entreprise un équilibre économique plus satisfaisant. Etonné par la présence de petit verdot dans cette partie du bordelais (on le trouve en général dans le Médoc, région aux sols plus chauds), Corinne me répond qu'au contraire de ce que l'on pourrait croire, ce cépage affectionne les situations difficiles. Il a certes un cycle végétatif plus long que les autres cépages, mais celui-ci démarre avant-même les merlots, pour finir entre le merlot et les cabernets. Les étés frais comme 2002 ou 2007 ne lui font pas peur. Bien au contraire: il a atteint ces années-là une qualité exceptionnelles (je l'ai effectivement observé avec le petit verdot 2007 de Léoville-Poyferré).

Tout est fait ici pour que les vignes se sentent le mieux possible. Par exemple: le rognage est exclu. Cela consiste à couper tout ce qui dépasse dans la vigne (en hauteur et sur les côtés) avec des couteaux circulaires. Le rognage fait certes des vignes propres, mais stimule la végétation du fait de la disparition du bourgeon terminal (Apex). Ca déclenche du coup l'ouverture des bourgeons axillaires, et donc des rameaux secondaires. Résultat: vous avez beaucoup plus de végétation au détriment du raisin. Vous serez alors obligé de repasser avec la rogneuse, d'effeuiller, etc... Depuis que le domaine est en bio-dynamie, le port de la vigne s'est nettement amélioré. Des rameaux peuvent dépasser le palissage de 1m50 sans plier, et même supporter des vents violents!

Les vignes ci-dessus sont taillées en "cordons" pour limiter les rendements et mieux répartir le raisin: on évite ainsi les entassements de grappes qui pourraient générer de la pourriture. Il n'est pas rare de trouver sur ces vieilles vignes des nids d'oiseaux logés dans un creux du tronc. Et on les comprend, les zoziaux: il se passe quelque chose dans ces vignes. On s'y sent furieusement bien. Il y règne une harmonie rare, et je comprends mieux la relation d'amour qui existe entre Corinne et ses vignes.

Elle nous avouait d'ailleurs qu'il était difficile de quitter celles-ci, car même lorsque le travail est fini, on a envie d'y rester pour ramasser toutes sorte de plantes: fleurs, poireaux sauvages, fraises des bois... Quand on la laisse s'exprimer: la nature est généreuse :o)

Sur le chemin du retour, Corinne nous explique sa vision du travail dans le vignoble. Elle compare celui-ci à un toile d'araignée. Chaque acte accompli risque de le perturber et de casser des fils. Pour le réparer, beaucoup utilisent des filins d'acier qui ne font qu'abimer encore plus la toile. D'autres, plus raisonnés, mettent des fils de nylon, mais ce n'est pas idéal non plus. Le plus simple et le plus respectueux est de faire confiance à la nature, et de laisser l'araignée revenir réparer sa toile ;o)

Lorsque nous rejoignons Jean-Michel aux bâtiments, il nous emmène voir quelques plantes qu'il utilise pour traiter ses vignes. Du thym-citron et du fenouil. Il en fait des infusions qu'il passe ensuite dans un dynamiseur que nous allons voir maintenant.

En fait, on ne voit pas grand chose du dynamiseur car sa cuve de 700 litre est élevée. A l'intérieur de celle-ci, il y a deux grandes barres qui sont actionnées par un moteur. Lorsqu'elles tournent, elles provoquent un tourbillon jusqu'au fond de la cuve. Le moteur alors s'arrête, puis repart dans l'autre sens. Cela provoque un chaos bouillonnant, mais très vite un vortex se recrée, qui est à nouveau anéanti, et ce 120 fois de suite. Cette succession de vortex et de chaos permet d'augmenter l'efficacité de la préparation contenue dans le liquide.

Nous passons ensuite au chai de vinification. Rien de spectaculaire. Cela correspond à la volonté des propriétaires d'être le moins interventionniste possible. Le seul luxe qu'ils se sont offert est une cuve en béton en forme d'oeuf fabriquée par Nomblot (également fournisseur de Pontet-Canet). Créée pour la maison Chapoutier, cette cuve permet grâce à sa forme originale une agitation permanente du vin et de ses lies, provoquant un batonnage naturel (plus d'arômes et plus de gras). Une partie du grand vin blanc y est élevé, avec un résultat apparemment intéressant.

Nos vignerons se sont aperçus que la muscadelle ne faisait pas très bon ménage avec la barrique qui nuit à la subtilité de ses arômes. Aussi le chai d'élevage des vins blancs est de plus en plus vide... Jugez plutôt: tout est là:

Le chai d'élevage des vins rouges est nettement plus occupé. Essentiellement des barriques d'un vin provenant de ... Pontet Canet! Notez l'impressionnant éclairage aux vraies bougies (Jean-Michel a dû les allumer pendant notre escapade dans les vignes...).

Retour à la maison pour une dégustation des différents vins. Nous sommes prévenus qu'ils ne seront pas à la température idéale. Les bouteilles froides au départ se sont réchauffées prés du poêle ... franchement chaud. Mais bon, finalement, elles se sont toutes très bien goûtées.

Nous démarrons par les blancs. D'abord les petits champs (100% sémillon): nez sur les fleurs blanches et le silex. Bouche ronde, désaltérante, avec de la fraîcheur et une finale tonique. C'est un bon vin d'apéro, qui peut aller aussi avec du poisson grillé ou de la volaille.

Puis le grand vin (50% sauvignon, 50% muscadelle): nez plus exotique (ananas) avec un soupçon d'élevage. La bouche a plus d'ampleur et de gras, avec néanmoins de la fraîcheur. Finale de bonne persistance. Un beau vin de gastronomie qui se mariera avec des crustacés, des poissons en sauce ou un ris de veau.

Nous passons aux rouges. D'abord les petits champs (merlot, cabernet franc, cabernet sauvignon et petit verdot à part égales): nez sur le fruit noir épanoui et les épices. On pourrait croire que ce côté épicé provient de l'élevage. En fait, c'est l'effet "petit verdot"! La bouche est elle-même mûre et épicée, mais charnue aussi, sensuelle. La finale est ferme, mais avec un plat solide (confit, cassoulet), ça doit passer tout seul!

Le grand vin 2003 a une couleur plus sombre, un nez balsamique et fruité, souligné par des notes toastées et épicées. La bouche est plus structurée et plus riche, avec la générosité du millésime, mais beaucoup de fraîcheur. La finale est savoureuse et puissante. J'imagine bien une côte de boeuf avec ce vin :o)

Lorsque l'on passe à la cuvée Les Sens 2002 (50% petit verdot, 50% merlot), on est dans un autre monde! Le nez est magique (myrtille, benjoin, cacao, violette) et la bouche somptueuse. C'est profond, dense, vibrant. La grande classe! Le prix (50€) me paraît parfaitement justifié car il me semble dépasser beaucoup de vins plus coûteux.

Jean-Michel regarde sa montre: 20h00! Il nous propose de rester manger, à la bonne franquette. Nous acceptons volontiers. Nous mangerons un velouté d'ortie, une daube de boeuf et des fraises, accompagnés des vins précédemment dégustés, mais aussi d'un grand vin 2005 et d'un Pontet Canet 2004. Mais surtout nous discuterons pendant plus de trois heures de bio-dynamie, de viticulture, d'astronomie, et de plein de choses encore... A un moment, nous nous sommes dit qu'il serait plus raisonnable d'arrêter, mais ce fut presque douloureux de s'arrêter, tellement nous avions encore de choses à se dire. Mais bon, promis, on se reverra ;o)

Eric
Mon blog
15 Avr 2008 07:32 #7

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1585
  • Remerciements reçus 1

Réponse de Winemega - Alain sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

Bravo Eric.. superbe reportage qui me donne bien l'envie d'aller faire un petit tour par là-bas début juillet!

Alain

Alain Bringolf
"Lorsque le vin est tiré, il faut le boire. Et lorsque le vin est bu, il faut se tirer.." - Le Chat
15 Avr 2008 08:17 #8

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Jérôme Pérez
  • Portrait de Jérôme Pérez Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 19618
  • Remerciements reçus 4713

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

D'accord avec la grande qualité de la cuvée les Sens.

très beau reportage Eric.

Jérôme Pérez
18 Avr 2008 13:58 #9

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20692
  • Remerciements reçus 7886
D'accord avec la grande qualité de la cuvée les Sens.

Surtout que maintenant, elle est prête à boire ;o)

Probablement l'un des Bordeaux les plus intéressants qu'il m'ait été donné de boire (y compris dans le haut de gamme). Même si c'est difficile de comparer du fait d'un assemblage très différent, je l'ai préféré de loin à Pontet Canet 2004 bu une bonne heure plus tard. Mais c'est vrai quil faudra attendre au moins une dizaine d'année ce dernier avant de l'apprécier à sa juste valeur...

Eric
Mon blog
19 Avr 2008 13:44 #10

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 598
  • Remerciements reçus 131

Réponse de Jean-Michel Comme sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

Merci d'un côté, et pas merci de l'autre cher Eric. Cela dépend de la casquette que je porte... celle de Pontet-Canet ou celle de Champ des Treilles!

Les deux vins Les Sens 2002 et Pontet-Canet 2004 sont des produits très différents par leurs origines, les quantités produites et l'encépagement.
Les Sens s'est imposé à nous en dégustant séparément le Merlot et Le Petit Verdot des vignes à 10000 pieds par ha. On a mélangé les deux vins tout juste vinifiés. Le résultat était tel que l'on s'est dit qu'il fallait en faire une cuvée. Ce fut le cas et elle n'existe pas tous les ans car le petit-verdot est capricieux, plus que les autres cépages, mais pas les mêmes années.

Pontet-Canet 2004 est un super vin dans son millésime. Je le déguste souvent avec plaisir. Je pense que c'est le premier d'une nouvelle période pour Pontet-Canet, même si l'évolution des idées a commencé avant, bien avant dans ma tête tourmentée...

Je les aime tous les deux comme deux enfants. Ils ont une chose en commun, une partie de mon ame et de mon sang qui coule avec la sève des vignes qui les ont produits.
24 Avr 2008 15:53 #11

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Jérôme Pérez
  • Portrait de Jérôme Pérez Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 19618
  • Remerciements reçus 4713

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

Propriétaire avec sa femme du Château du Champ des Treilles en Ste-Foy-Bordeaux, mais aussi régisseur du célèbre Château Pontet-Canet, Jean Michel Comme nous signe sa carte blanche, sincère, émouvante, passionnée et déterminée.
www.lapassionduvin.c...



Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles, Ste Foy Bordeaux


régisseur du Château Pontet-Canet, Pauillac



Qu’est ce qui peut pousser une personne à prendre tous les risques pour améliorer la qualité des vins dont il a la charge ?
C’est tout simplement l’amour de ce vin et de son métier en général.

Et tout d'abord, je dois signaler que je suis avant tout un fils de paysan et c'est important. De ces origines, j'ai sûrement gardé une certaine proximité affective avec la terre sans le savoir. Puis, j'ai fait des études agricoles et viticoles durant lesquelles on m'a appris les fondements de l'agriculture "moderne".

Pendant des années, j'ai appliqué la viticulture qu'on m'avait apprise et qui donnait de bons résultats malgré tout. Puis un jour, j'ai commencé à changer ; d'abord dans ma tête puis dans mon travail. Qu'est ce qui a engendré cette évolution? Plusieurs choses non décisives lorsqu'elles sont prises individuellement.
J'ai eu le sentiment désagréable que l'on ne maitrise en définitive rien de l'utilisation des pesticides malgré toute la technicité que l'on pense avoir.
Petit à petit, je me suis senti "aspiré" dans une voie dont le « bio » est la partie la plus visible mais pas forcément la plus importante.

C'était une vision effrayante car avec mon poste à Pontet-Canet, je sentais que la route ne serait pas facile ; tout en étant solitaire.
Heureusement, j'ai pu y mettre en œuvre ces idées grâce à la profonde affection que porte la famille Tesseron à cette propriété. Je dois ici rendre hommage à Alfred Tesseron qui depuis que je le connais fait preuve d’une volonté sans faille de faire progresser le cru.
Cette évolution s'est faite pas à pas, mais toujours avec Corinne, mon épouse qui partage ma vie depuis le Lycée de Sainte-Foy la Grande et avec qui nous produisons notre vin au Champ des Treilles.
Après plusieurs années de réflexion sur mon métier et la vie en général, j'ai la conviction que tout est beaucoup plus complexe et plus subtil que ce que l'on nous a appris à l'école.

Notre société et notre système de pensée n'intègrent pas du tout cette dimension là.
C'est l'avantage de la biodynamie qui tente d’appréhender la subtilité du vivant pour essayer de l'orienter dans le sens que nous souhaitons.
Il faut cependant beaucoup de modestie et d’abnégation pour progresser dans cette voie.
Plus on avance, plus on progresse dans la connaissance, plus on voit apparaitre de nouvelles questions.
Je suis passé de la conviction de « maîtriser mon métier » grâce à mes beaux diplômes et à l’aide de l’industrie chimique, à la certitude que tout doit s’appréhender à un niveau très fin, bien plus fin que nous le permettent nos gros doigts.

Je dois réapprendre mon métier tous les jours alors que je suis sorti de l’école…en 1988.
Concernant le vin lui-même, j’ai maintenant le sentiment que nous avions atteint un palier en termes d’évolution qualitative en utilisant les techniques mises en œuvre depuis mon arrivée à Pontet-Canet, telles que la vendange verte et qui ne s’intéressaient qu’au cep de vigne lui-même. Quelques années auparavant, l’amélioration qualitative avait commencé au chai avec un meilleur équipement et une meilleure maitrise technique.
Si l’on veut continuer d’augmenter la qualité de nos vins, il faut changer les recettes utilisées depuis 20 ans.
Sur le pied de vigne lui-même, cela passe par une prise en compte du cep dans sa globalité. On ne peut pas séparer, taille, vigueur, rognage, effeuillage, fertilisation, vendanges vertes,…Chaque fois que l’on agit sur un élément on bouscule les autres. L’idée est donc de recréer un équilibre qui permette au cep de se développer de façon harmonieuse. La viticulture « nature » que je cherche à mettre en place est basée sur l’absence de rognage, d’effeuillage et de vendange verte tout en ayant au bout du compte une petite récolte.

Le chemin n’est pas simple mais quand on y arrive, les ceps respirent la sérénité…et moi aussi.
Mais surtout, j’ai le sentiment que les gains qualitatifs à venir passeront obligatoirement par le terroir, c'est-à-dire une plus grande prise en compte du sol. Cela n’a pas été vraiment fait jusqu’à présent malgré les grandes tirades sur le terroir que nous émettons tous depuis longtemps et qui ne sont bien souvent que des paroles en l’air.
Pour atteindre cet objectif de redonner de la vie dans le sol, il faut d’abord arrêter de le dégrader.

Il n’a pas de «revitalisation » du sol sans arrêt de l’utilisation des pesticides. Le « bio » est donc un passage obligé avant même d’être une philosophie.
Le compactage est plus sournois encore car ses effets néfastes augmentent lentement sans vraiment que l’on s’en rende compte. Par contre, le chemin inverse est au moins aussi long car je ne l’envisage que par des moyens naturels (cycles humidité/sécheresse, hiver/été,…)
L’arrivée des chevaux de trait à Pontet-Canet est à replacer dans ce contexte beaucoup plus global ce qui lui donne une logique et éloigne le spectre de l’opération de communication si souvent associée à ces animaux quand ils s’approchent des vignes. On ne sait pas encore si on arrivera à atteindre les objectifs fixés. Mais on y travaille avec sérieux et lucidité.
Et la biodynamie dans tout ça ?

Elle constitue l’articulation de l’édifice. Elle est un outil majeur pour atteindre les objectifs fixés.
On peut supprimer les pesticides sans pour autant être en biodynamie. On peut aussi penser que le non-rognage n’a rien à voir avec la biodynamie.
Mais ce n’est pas tout à fait vrai car à tous les niveaux la biodynamie intervient sur les ceps et le sol pour nous aider à surmonter les difficultés.
Certes, les « outils » utilisés n’ont rien à voir avec de l’artillerie lourde. Ils agissent dans la finesse et la subtilité de la vie.
C’est très bien ainsi car je ne souhaite pas produire des vins plus tanniques, plus colorés, des vins « plus-plus ». Je souhaite aller vers plus de finesse et de subtilité. Les moyens mis en œuvre sont donc, selon moi, parfaitement adaptés.
Il y a quelques mois dans la période troublée de 2007, alors que je commençais à avoir des doutes sur la pertinence de ma démarche, j’ai découvert une phrase de Michel Bettane qui faisait la distinction entre le « très bon » et le « grand ». Pour moi, ce fut une révélation. J’ai enfin pu mettre des mots sur mon travail. Je ne prétends pas produire des grands vins, mais je pense que les derniers millésimes de Pontet-Canet s’en rapprochent plus que ceux d’avant. La raison en est simple ; espérer produire du grand par rapport au très bon, ne nécessite pas du tout les mêmes moyens, la même technique ni la même philosophie.

C’est peut-être de là que vient l’incompréhension de certains autres viticulteurs vis-à-vis de notre travail. On ne recherche plus la même chose.
C’est ce qui fait la différence entre un moteur de formule 1 et un moteur de voiture de tourisme, même de haut de gamme. La complexité du premier et les réglages qui lui sont nécessaires n’ont rien à voir avec ceux du second. Malheureusement, même avec le meilleur moteur, on n’est jamais assuré de gagner la course. Tous les détails comptent.
Le chemin est encore long. Après 20 années passées au service de Pontet-Canet, j’évalue encore à 15 ans la durée nécessaire pour atteindre les objectifs qualitatifs recherchés. Les vrais gains qualitatifs sont encore devant nous mais il faut aller les chercher par un travail de tous les instants.

Au Champ des Treilles, nous n’avons que 10 années de recul. Les objectifs et les moyens ne sont pas les mêmes, mais le travail à réaliser reste immense.

Y arriverons-nous ? Je ne le sais pas moi-même. La vie nous amène bien de surprises.
Même si la période passée a pu être difficile à vivre pour moi, je ne m’attends pas à ce que le futur soit plus aisé.
J’ai même le sentiment que c’est tout le contraire car les vraies difficultés sont encore devant nous et qu’il y aura encore souvent douleur, peine et larmes.
C’est dans ces moments là qu’il faut que sève et sang soient mêlés « à la vie à la mort » comme le disent les enfants.
Il faut aussi une famille soudée pour pouvoir franchir les moments difficiles. Ce fut le cas l’an dernier et je garderai toujours en mémoire la présence constante de Corinne auprès de moi.
Mais existe-t-il un plaisir plus intense que de ressentir dans le vin les résultats de tous les efforts que l’on a consentis ?

C’est dans tous les cas ce genre de frissons qui me permet de me lever le matin pour aller travailler avec toujours la même motivation qu’au premier jour.

Jean-Michel Comme

Jérôme Pérez
15 Aoû 2008 14:53 #12

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 8462
  • Remerciements reçus 398
Tres bel article, plein de sincerite et de ... bon sens, un terme qui semble ne plus avoir beaucoup de ... sens au XXI siecle.

Je me pose toutefois une question sur les consequences de cette demarche. J'ai remarque dans la vie de tous les jours (cela commencait quand, petit, je devais ranger ma chambre) que pour mettre de l'ordre, il faut d'abord empirer le desordre de base; une sorte de chaos avant de retrouver une nouvel et meilleur equilibre.

Les domaines qui s'engagent dans cette voie peuvent-ils se permettre de cette periode de latence et de desordre dans le contexte du marche actuel ? Une mauvaise note d'un critique avenant, et voila le domaine (et non uniquement le cru ou le vin de ce millesime) remis en question par une grande partie des acheteurs mondiaux. Quel domaine peut se permettre de passer par une periode moyenne afin d'atteindre les sommets ?

Anthony
15 Aoû 2008 15:16 #13

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20404
  • Remerciements reçus 1836

Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

On est bien sur La "Passion du Vin", c'est exactement ce qui transpire de ce texte, sans surprise quand on a déjà lu JM Comme sur les fora, mais toujours avec le même plaisir.
15 Aoû 2008 17:20 #14

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 26208
  • Remerciements reçus 1388

Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

Très beau texte effectivement, qui respire la sincérité, comme chacune des interventions de Jean-Michel Comme sur LPV. Qu'il en soit remercié.

Luc
15 Aoû 2008 19:57 #15

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2451
  • Remerciements reçus 52

Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Re: Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

Merci de montrer et de démontrer que, même à Bordeaux ;), on peut avoir une démarche sincère pour faire du vin.

Philippe

Philippe
15 Aoû 2008 21:53 #16

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 370
  • Remerciements reçus 9

Réponse de patrickG sur le sujet Re: Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

Salut à tous,

je sors quasi juste (mercredi dernier après midi) d'une nouvelle rencontre avec Jean-Michel, et j'avais été les rencontrer avec sa femme Corinne chez eux, aux Champs des Treilles.

Anthony, je peux te garantir de la sincérité de ce couple de passionnés qui recherchent chaque petits points permettant d'améliorer la vie de chaque pieds de vigne tout en respectant son environnement.

Au niveau mise en place, nous ne prennons pas de risques irréfléchis, chaque intervention est toujours bien étudié même si sa mise en place pose quelques soucis d'adaptation ou de pratique. Quand à passer par une période de latence comme tu l'as nomme, ce n'en est pas vraiment une, mais plutôt une qui nous permet de voir si les idées permettent vraiment sur le terrain d'apporter un plus sur la qualité et ce, au détriment de la facilité de mise en oeuvre.

Jean-Michel est passionnant à écouter, comme Corinne d'ailleurs, ils doivent être montés tous les 2 sur pile, car quand ils commencent à parler de leur passion, on ne les arrêtent plus.

En tant que vigneron, le discours de Jean-Michel a été des plus sincères, basé avant tout sur l'échange et al complicité, nous n'avons rien à nous cacher, cherchons à coups de réflexions et d'analyses logiques comment produire des raisins très sains en passant par des méthodes que nous n'apprenons pas à l'école. Les méthodes sont parfois dures à la pratique, mais ne sont pas des freins à la qualité immédiate, il n'y a donc pas pour moi, de période de latence au niveau qualitatif.

Dernier petit point, il est plus facile pour moi de mettre en place des méthodes de recherche, car je suis chez moi, il faut aussi saluer toute la détermination de Jean-Michel qui a su décider les propriétaires de Pontet-Canet à franchir un cap que bien d'autres n'osent même pas parler.

L'avenir démontrera que ceux qui innovent et cherchent constamment le meilleur, sont toujours suivis.

Bien à tous

Patrick

chateau Cornélie
16 Aoû 2008 07:36 #17

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 357
  • Remerciements reçus 0

Réponse de Eric Monné sur le sujet Re: Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

L'espace d'une lecture, ce texte me fait oublier la montagne de poncifs, clichés, caricatures dont sont régulièrement affublés les vignerons ayant renoncé aux pesticides. A la lumière des nuances et de la finesse du texte de Jean Michel j'en arrive à me demander si finalement l'obscurantisme n'est pas aussi (et surtout) du coté des utilisateurs de pesticides qui à force de se chercher des excuses pour ne pas franchir le pas, perdent un temps considérable qui pourrait être mieux utilisé.

Mais ce texte me montre aussi le chemin qui reste encore à parcourir et le travail supplémentaire que cela implique. Même si l'amélioration de l'acidité (diminution du PH), la tenue à la sècheresse,etc. peuvent être constatées entre 5 et 8 ans de travail naturel. Mieux encore la suppression de résidus est, elle, pratiquement immédiate et devrait à elle seule suffire à renoncer à une méthode de travail qui induit des composés n'ayant aucune raison d'être dans le vin. Surtout quand 2% des vignerons de toutes régions montrent tous les jours qu'il est possible de faire autrement.
23 Aoû 2008 12:40 #18

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 14159
  • Remerciements reçus 11

Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

Le texte de Jean Michel Comme fait plaisir à lire. Cette modestie dans l'approche, avec un "doute scientifique" qui est la clef du progrès sont très positifs.

Je pense que la démarche menée à Pontet-Canet et celle menée à Champ des Treilles doivent se féconder mutuellement, ce qui doit permettre plus de progrès.

Ayant eu l'occasion de boire beaucoup de vins anciens, je peux apporter un témoignage qui pourrait intéresser Jean-Michel Comme (j'ai déjà eu l'occasion de raconter cette anecdote à Alfred Tesseron).
J'ai dégusté à l'aveugle avec Eric Beaumard, directeur du Cinq (Geroge V) un Pontet-Canet 1870. Ce vin était superbe, et Eric Beaumard s'est trompé de 90 ans sur son âge en le mettant dans les années 60 (mais 1960 et pas 1860). Eric en a bien ri, car se tromper ainsi n'est pas de l'incompétence.
Ceci indique que Jean-Michel Comme travaille sur un terroir qui, il y a 138 ans, a fait un très grand vin de garde ultime.
Ce doit être assez encourageant de savoir qu'on dispose d'un terroir de première grandeur.

Bravo pour ce texte superbe, humble et motivant.


Cordialement,
François Audouze
23 Aoû 2008 16:35 #19

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 8412
  • Remerciements reçus 1801

Réponse de FGsuperfred sur le sujet Re: Jean Michel Comme, Château du Champ des Treilles

j'ai eu l'honneur et le plaisir de rencontrer jean-michel Comme lors d'une visite à pontet-canet début aout
le plus drôle est que j'ai vraiment l'impression de l'avoir à côté de moi en train de me parler tellement ce magnifique texte est exactement tout ce qu'il nous avait expliqué avec une passion et un côté humble devant lesquels on se sent tout petit
ce texte absolument émouvant tellement il respire la sincérité est d'un équilibre et d'une élégance qui n'est pas sans me rappeler le PC 98 gouté chez patrick (1998 je précise pour françois ;))
un chemin semé d'embûches totalement incompris par certains, et cela n'en donne que plus de mérites à jean-michel
aller à l'encontre de ce qui se fait peut faire passer au mieux pour des originaux et au pire pour des fous, mais quand on voit le résultat, ça ne laisse aucun doute sur le chemin : c'est bel et bien le bon !
ce qui m'est aussi ressorti c'est que jean-michel, tout en sachant que "son" chemin est le bon, semble se remettre en question en permanence, ce qui est loin d'être le cas de beaucoup
encore merci pour ce très beau texte qui fait grand plaisir à lire et aussi pour la très belle visite ;)
PS : ma fille ne me parle plus de chevaux et c'est tant mieux !!!(:D
23 Aoû 2008 17:01 #20

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2451
  • Remerciements reçus 52

Réponse de BARRET Philippe sur le sujet CR: Château du Champ des Treilles, vin passion 2007

CR: Château du Champ des Treilles Vin Passion 2007

1/3 Sémillon, 1/3 Sauvignon, 1/3 Muscadelle, élevé en cuve

Ma première bouteille de ce domaine connu grâce à LPV.
C'est un très joli blanc bâti sur un fruité très pur et très net qui en fait un très beau vin d'apéritif (sans aucune notion péjorative derrière ce qualificatif). C'est aromatique, mais sans aucun excès, très frais, très digeste. Très bel équilibre entre fruité, tension et alcool. Un vin qui se boit tout seul. Aucun excès de gras, mais une belle matière quand même. A 7 euros, un rapport plaisir/prix de premier plan.

Philippe, anti bordelais primaire ;)

Philippe
23 Nov 2008 15:13 #21

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20692
  • Remerciements reçus 7886
Et le 2008, bu il y a quelques semaines, s'annonce superbe!

Eric
Mon blog
23 Nov 2008 15:31 #22

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 465
  • Remerciements reçus 0

Réponse de jpmt sur le sujet Château du Champ des Treilles,

CR: Château du Champ des Treilles - Sainte-Foy Bordeaux - "Le Petit Champ" - Rouge 2005
(6,00 €)

Bouteille ouverte en novembre 2008
Bouchon : synthétique (nomacorc)

Robe : rubis sombre, brillante.
Nez : ouvert et frais, sur les fruits noirs, avec quelques notes de piment.
Bouche : attaque franche, qui ouvre sur une matière sur le fruit mais manquant un peu de densité et fortement dominée à l'ouverture par la verdeur des tannins (par ailleurs un peu asséchants). Trois heures d'aération rendront le vin plus aimable et permettent de mieux goûter le fruit. Acidité moyenne. Belle longueur.

14/20 (+)

Château du Champ des Treilles - Sainte-Foy Bordeaux - "Grand Vin" - Rouge 2003
(12,00 €)

Bouteille ouverte en novembre 2008
Bouchon : correct, très peu imbibé

Robe : sombre, disque vif.
Nez : assez discret, sur les fruits noirs (mûre, cassis), quelques notes de caramel.
Bouche : attaque franche, belle matière sur le fruit avec une bonne acidité et des tannins soyeux, déjà bien fondus mais légèrement asséchants en fin de bouche. Finale moyenne.
Persistance aromatique marquée dans le verre vide.

14,5/20 (+)

J+2 : la matière est plus dense et plus complexe et n'est aucunement fatiguée, les tanins sont à la fois moins fondus et moins asséchants. Tout cela est de bonne augure et je renote à 15/20 (+)

Pour ces deux vins de l'entrée et du milieu de gamme de la propriété (c'est-à-dire hors cuvée "Les Sens", produite quand le petit-verdot s'y prête), on est plus, aux papilles, sur Bergerac que sur Bordeaux, ce qui n'est pas surprenant pour un domaine situé à la frontière du Bergeraçois et qui entend privilégier la pureté de l'expression de son terroir.
En l'état, pour moi, ces vins manquent un peu de gourmandise, mais la droiture de leur constitution et un côté vibrant me laisse penser qu'il faut leur laisser encore un ou deux ans avant d'y revenir, ce que je ferai avec un grand intérêt !

Jean-Pierre

PS : À l'intention de Jean-Michel et Corinne Comme, je signale que l'emploi de bouchons synthétiques (pour le petit champ rouge et les blancs - CR à venir), a surpris désagréablement de la part d'un domaine sympathique revendiquant une recherche du naturel de la terre au verre. Le malaise était accentué cette semaine après la diffusion du documentaire d'Arte de mardi révélant que certains produits synthétiques de conditionnement utilisés dans l'industrie alimentaire et que l'on croyait inoffensifs, étaient en réalité des perturbateurs endocriniens avec de redoutables conséquences induites.
29 Nov 2008 13:52 #23

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 465
  • Remerciements reçus 0
Comme promis, les CR: des mêmes cuvées en blanc :

Château du Champ des Treilles - Sainte-Foy Bordeaux - "Le Petit Champ" - blanc 2005
(dominante de vieux ceps de sémillon - 5,00 €)

Bouteille ouverte en novembre 2008
Bouchon : synthétique (nomacorc)

Robe : or clair, brillant.
Nez : vif, sur les agrumes, citron, pamplemousse.
Bouche : on retrouve la vivacité et la fraîcheur du nez, avec une matière dotée d'une certaine ampleur, un gras léger, une bonne acidité et une touche bienvenue d'amertume en milieu de bouche. Bonne longueur.

Un vin très plaisant, qui sera toujours parfait à J+4.

16/20

Château du Champ des Treilles - Sainte-Foy Bordeaux - "Grand Vin" - blanc 2005
(10,00 €)

Bouteille ouverte en novembre 2008
Bouchon : synthétique (normacorc)

Robe : doré soutenu.
Nez : assez réservé, discrètes notes florales et de fruits blancs.
Bouche : de l'ampleur mais un gras un peu plat et une matière peu complexe, ou dont la complexité ne s'exprime pas. Acidité marquée par une certaine verdeur, bonne finale.

J+6 : pas vraiment d'amélioration, si ce n'est une dominante muscat qui émerge un peu d'une matière qui semble plus riche mais sans trouver une harmonie entre ses différentes composantes.

14/20

Jean-Pierre
06 Déc 2008 21:15 #24

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1475
  • Remerciements reçus 3
CR:
Champ des Treilles - Grand Vin Rouge 2005 - Novembre 2008

Robe rubis profond. A l'ouverture, le nez est très discret et sur l'élevage (vanille). Après 2 heures d'aération, on perçoit des arômes de cerises et de fruits noirs. Pas plus aromatique le lendemain. La bouche est dense avec une présence tannique importante mais sans agressivité ni verdeur. La finale est sur un élevage très bien dosé, élégant; elle est de longueur moyenne. A l'évidence, une vinification de qualité. J'aurais aimé plus de fruit mais ca devrait venir en attendant un peu. Je pense que ce vin était fermé à double tour ce jour-là et est à attendre au moins 1 à 2 ans. Bon rapport qualité/prix et, de plus, un vin bio !

Champ des Treilles - Les Sens 2004 - Novembre 2008

Robe rubis/pourpre. Le nez est sur les fruits rouges et noirs avec un élevage encore présent mais élégant (vanille, fine torréfaction). La bouche est concentrée, de bonne intensité mais douce; les tannins très perceptibles sont serrés avec une note minérale. Vin très equilibré, naturel, qui donne une impression de sincérité. C'est réellement l'image et les mots qui me sont venus en tête. On ressent une élégance et une harmonie confortées par une belle finale sur la vanille, le cassis et les épices. Il bénéficiera certainement, je pense, d'une ou 2 années en bouteille.

Dès que je goûte les blancs, je laisse un CR ;)

Cheers
09 Déc 2008 12:10 #25

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1475
  • Remerciements reçus 3
CR: Champ des Treilles - Grand Vin Blanc 2005 - Décembre 2008

Très joli nez sur les agrumes, mandarine, un peu citron mais surtout ananas. La bouche est percutante, fraiche et fine. Sans trop de gras, elle caresse quand même bien les papilles. Belle finale, longue et pure sur les arômes du nez. Très beau vin, que je préfère aux ténors de cette catégorie de prix comme Clos Floridène ou Chantegrive. Vous avons pris beaucoup de plaisir. C'est pour moi un excellent vin, de plus proposé à un prix plus que raisonnable.
15 Déc 2008 11:10 #26

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4339
  • Remerciements reçus 1
CR: Petit Champ blanc 2005 (100% Sémillon, vignes de 60 ans, élevage cuve inox) : belles notes d'agrumes au nez, fraîcheur gourmande en bouche, léger gras agréable en finale, bonne acidité, vin léger et rafraîchissant.

Laurent
16 Jan 2009 15:26 #27

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4339
  • Remerciements reçus 1
Après le blanc, voici le CR: Petit Champ rouge 2005 : au nez, grande maturité, dominante de fruits noirs, je ne situe pas du tout le bordelais, songeant plutôt au Languedoc, en bouche, le vin s'est très nettement arrondi depuis ma dégustation d'avril 2008, il est très savoureux, bonne longueur, par contre après 18 heures d'aération les tannins deviendront excessivement marqués.

Laurent
02 Fév 2009 18:04 #28

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 163
  • Remerciements reçus 0
CR: Petit Champ Rouge 2005

Couleur pourpre, impression d'avoir un vin du Languedoc dans son verre.
Au nez on trouve des fruits noir (mûre).
En bouche incroyable sensation de croquer des fruits noir, des tannins présents mais pas agressif, un vin confituré, gourmand, vraiment très fruité. J'adore.
Bravo à Mme et Mr Comme pour ce vin que j'ai élu comme vin pour mon mariage (pour moi ça veut dire beaucoup!!! vu le nombre de recherche, j'espère que mon caviste pourra réunir toutes les bouteilles nécessaires!!)

Fernando.

Fernando.
11 Mai 2009 23:40 #29

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4339
  • Remerciements reçus 1

Réponse de teddyteddy sur le sujet Re: Château du Champ des Treilles, Sainte-Foy-Bordeaux

impression d'avoir un vin du Languedoc dans son verre

Comme signalé dans mon CR ci-dessus, j'ai également eu cette impression, qui me semble éloquente quant à la maturité du fruit.

Laurent
12 Mai 2009 09:41 #30

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck