Quand le maître décide de prendre du bon temps en Alsace avant de repasser par sa Bourgogne, parce que le Bordeaux est indigne de sa qualité, on en profite dans son dos pour se caler une bonne petite soirée Pessac-Léognan. Inutile de te rappeler le proverbe Stéphane… Quand le chat n’est pas là... bref, tu connais la suite !!!
Un joyeux turon s’est glissé dans cette affaire de Bordeaux, du coup on en a profité pour se taper quelques petits before d’ici et d’ailleurs.





L’apéro !!!

Vin n°-2 :
La robe est or pâle. Le nez est intense, sur la poire, la minéralité, les fruits blancs, on sent déjà l’acidité. Après avoir secoué un peu le verre pour évacuer un peu d’une bulle initialement bien présente, la bouche est juteuse, salivante, acidulée, minérale, avec un joli fruit et une belle acidité. C’est super pour se mettre en bouche !!! Très bien –
Il s’agit de : Domaine de la Taille aux Loups – Montlouis sur Loire – Brut Tradition 2014 Lot A

Vin n°-1 :
La robe est or pâle. Le nez est puissant, avec des notes de chèvrefeuille, de fruits jaunes, de mirabelle, c’est aussi floral et intense. La bouche est large, pleine, juteuse, calcaire, acidulée, caillouteuse, avec un beau volume et une superbe acidité, des épices. Un vin très long et très beau qui aurait fait grand plaisir à notre absent du soir... Très bien +(+)
Il s’agit de : Domaine Droin – Chablis 1er Cru Vaillons 2010

Vin n°0 :
La robe est or pâle. Le nez est d’abord exotique, puis évolue sur la poire, le gingembre, la cannelle, évoluant totalement poire William. La bouche est assez large, étoffée, sur une belle déclinaison de poire, avec une belle acidité, de beaux amers et une grande longueur. Un vin d’un p’tit jeune qui monte moi j’vous l’dis mon bon Monsieur… Très bien (+) en l’état.
Il s’agit de : Domaine Julien Vedel – Vouvray – Le Compte Marc 2016


Bon attaquons le vif du sujet : Pessac-Léognan, blancs puis rouges !!!






Pessac-Léognan blancs


Vin n°1 :
La robe est or brillant soutenu. Le nez est exubérant, avec des notes intenses de fruits blancs, des notes toastées, une sensation de gras et un élevage luxueux. La bouche est riche, très puissante, avec une belle déclinaison de fruits blancs. Un vin tout en largeur, avec de belles notes salines. Un vin de très belle facture pour commencer, avec peut-être une infinitésimale touche oxydative sur la finale. Un vin qui appelle la table !!! Très bien +
Il s’agit de : Clémentin du Château Pape-Clément – Pessac-Léognan 2006

Paire n°1 :

Vin n°2 :
La robe est très colorée, très dorée. Le nez présente des notes de pommes au four, de caramel, de noix, qui deviennent vraiment oxydatives à l’aération. En bouche, le vin est neutre, l’EEG apparaît plat, avec même des notes oxydatives. ED

Vin n°3 :
La robe est d’un bel or brillant. Le nez est subtil, avec de profondes notes florales (+++), de la précision aromatique et beaucoup de fruits. La bouche là encore fait preuve de grande précision, elle de grande justesse, d’une digestibilité redoutable, accompagnée d’une superbe aromatique. Le vin se montre à la fois large et long, avec une belle acidité, du gras contrebalancé par ces intenses notes fruitées, du jus, de la rondeur. Un vin de grande rémanence. Superbe vin, de la vraie belle ouvrage. Excellent

Il s’agit de :
Château Latour-Martillac – Pessac Léognan 2005 (grand cru classé)
Château Malartic-Lagravière – Pessac-Léognan 2007 (grand cru classé)

Pessac-Léognan rouges


Paire n°2 :

Vin n°4 :
La robe est grenat. Le nez est axé sur des notes de fruits rouges, de cassis, mais m’apparaît quelque peu dilué. La bouche est marquée par une forte acidité, les tanins sont asséchants, la matière est fluide, simpliste et manque de maturité. L’archétype du vin de Bordeaux que je n’aime pas. Pas bon

Vin n°5 :
La robe est sombre. Un nez de tabac blond, de fruits sombres, de cèdre. La bouche est douce, sapide, digeste, avec des tanins bien intégrés et mûrs. C’est un vin facile à boire, bien fait, juteux. Une jolie bouteille très accessible. Très bien

Il s’agit de :
Château La Louvière – Pessac-Léognan 2011
Les Hauts de Smith – Pessac-Léognan 2005

J'ai oublié de faire des photos...


Paire n°3 :

Vin n°6 :
La robe est sombre, assez dense. Un nez de fruits sombres, de cigare, de graphite, de cheminée (sensation de bois reposant dans une cheminée ayant précédemment servie), de fumée. La bouche est sapide, digeste, de très belle maturité. Un vin de bel équilibre, juteux, présentant beaucoup de fruits, de gourmandise, de rondeur, avec une belle acidité qui relance l’ensemble. Un vin abouti, qui peut encore largement attendre mais qui présente aujourd’hui une superbe accessibilité. C’est très bon !!! Très bien +

Vin n°7 :
La robe est noire. Le nez est très complexe, des fruits noirs, âtre de cheminée, mûre, tabac brun, grande profondeur. C’est très aristocratique. La bouche est très compacte, très renfermée, d’immense concentration, à la fois sèveux et austère, très dense mais avec l’absolue certitude que le vin ne se livre pas dans sa pleine mesure encore. C’est un vin très jeune, possédant déjà beaucoup de fruits, un superbe jus, mais cette aromatique et cette profondeur de texture ne se révèlent pas encore pleinement. C’est déjà délicieux mais il serait raisonnable de l’attendre car tout est là pour faire un grand vin. Très bien + en l’état avec un potentiel certain de grand vin !!!

Il s’agit de :
Château de Fieuzal – Pessac-Léognan 2006 (grand cru classé)
Château Haut-Bailly – Pessac-Léognan 2001 (grand cru classé)

Paire n°4 :

Vin n°8 :
La robe est sombre et largement brunie. Le nez est évolué, avec des notes de sous-bois, de cheminée, de truffe et de fruits noirs. La bouche est de belle fraîcheur, le jus est beau, avec un petit côté métallique terrien. C’est un vin de belle austérité noble, de grande droiture. Très beau pour qui aime les vins dotés d’une belle strictitude aristocratique comme moi. Très bien (+)

Vin n°9 :
La robe est très sombre, très soutenue. Le nez est d’une absolue profondeur en termes de perceptions (aromatique, toucher, sensation) : des notes graphitées, de fumée, de fruits, grandes finesse et précision, somptueux !!! La bouche est très riche en arômes j’y retouve même de la tomate séchée), elle est subtile, intense, de grande densité, alliant souplesse et rondeur, avec un jus d’une absolue délectation. Une structure impressionnante de précision, d’intensité, d’aromatique, de longueur, avec une parfaite maturité. Un vin d’immense plaisir de dégustation qui possède du punch. Somptueux en tout point. Grand vin

Il s’agit de :
Château Malartic-Lagravière – Pessac-Léognan 1988 (grand cru classé)
Château Haut-Bailly – Pessac-Léognan 1988 (grand cru classé)

Paire n°5 :

Vin n°10 :
La robe est sombre, brunie. Un nez de poivron cuit, de poivron rouge séché, de paprika, de sous-bois, de tomate séchée. La bouche est veloutée, de belle densité, avec de la profondeur, de la mâche, du jus, de la matière, beaucoup de fruits, une belle structure avec toujours ces notes de paprika et de tomate séchée, le tout porté par une belle acidité. Grande longueur, superbe définition. Autant le vin précédant (Haut-Bailly 88) me semblait en avoir encore sous la pédale, j’ai l’impression que sur ce vin, on est au maximum de ce que l’on peut en attendre et qu’une attente supplémentaire serait susceptible de le voir décliner. Cela reste une superbe bouteille à mon goût. Très bien + / excellent

Vin n°11 :
La robe est véritablement sombre, de grande densité (opaque pour ne pas le dire). Le nez est comme la robe, d’immense densité. Quelle aromatique de dingue, complexe à souhait, hyper complexe devrais-je dire. La bouche est phénoménale de complexité elle aussi, dotée d’une matière superlative, très droite, très juste, très précise, mais avec un suave velouté, un immense volume, un jus savoureux qui apporte l’extase plus que le plaisir. C’est un vin d’immense jeunesse, où la matière, la densité et l’aromatique, déjà tellement énormes, n’ont pas à mon humble avis encore livré tous leurs secrets. La longueur est superlative. Grand vin déjà, très grand vin dans un avenir plus ou moins proche et pour trèèèèèèèèèèèès longtemps.

Il s’agit de :
Château de Fieuzal – Pessac-Léognan 1990 (grand cru classé)
Château Haut-Bailly – Pessac-Léognan 1990 (grand cru classé)
Ce Haut-Bailly 1990 est très proche de l’immense Haut-Brion 1990 goûté chez mon très cher ami Didier. Je ne doute pas qu’à terme, il puisse peut-être un jour l’égaler.

Extra ball susucre

Vin n°12 :
La robe est or pale. Le nez est exotique, avec des notes d’agrumes, de kumquat, révélant de la fraîcheur. En bouche, on retrouve cette fraîcheur, avec un vin présentant une liqueur délicate et pas du tout écrasante, portée par une jolie acidité et une belle aromatique de fruits confits acidulés, d’agrumes et de fruits exotiques. Un très joli vin assez aérien pour le Sauternais pour terminer. Très bien +
Il s’agit de : Château Doisy-Daëne – Sauternes 2008 (grand cru classé)



Le débrief


Dans mes souvenirs, j’avais déjà été enthousiasmé par Haut-Bailly 2003 et puis je n’avais jamais plus recroisé la route de ce grand château (peut-être aussi parce qu’entre un bailli et un chevalier, mon état m’avait peut-être plus rapproché du second…). Mais je rêvais de pouvoir goûter un jour ce fameux Haut-Bailly 1990. Je ne doute pas que cette merveille devienne un jour un vin de légende à Bordeaux. Alors quand l’occasion s’est présentée d’avoir 3 Haut-Bailly pour cette magnifique soirée, je n’ai pas hésité un seul instant (un immense merci aux généreux donateurs qui se reconnaîtront).
En l’état c’est le 1988 qui remporte mon adhésion, peut-être aussi parce qu’il est aujourd’hui totalement abouti au contraire du 1990 qui va encore grandir et largement le surpasser. Quant au 2001, c’est encore un gamin (certes absolument divinement bien né !!!).
Je n’en occulte pas le reste. Fieuzal est toujours aussi sérieux (et d’un rapport qualité/prix remarquable à mon humble avis). Je ne connaissais pas les blancs de Malartic mais ai toujours beaucoup apprécié les rouges du château, je pense que je vais devoir me pencher sérieusement sur leur cas…


Portez-vous bien +++
et au plaisir de vous retrouver bien vite!!!



Vivien

Vous avez bien fait, quelques regrets le Vaillons certainement vu le Mont de Milieu qui m'avait déçu, Les Haut Bailly, François nous avait fait gouter le 2001 qui était déjà très, très beau, oui 88 et 90 m'auraient plus, ne t'en fais pas je me suis amplement rattrapé en dégustation avec les Schoelhammer d'Hugel , les Wineck et Schlossberg de Bernard, les Chablis de Droin et Schaller, plus une ribambelle à la fete des vins.
Ma préférence ira quand meme aux Riesling de jeudi dernier.
Stéphane