Bonjour,
Pour illustrer ma confiance dans ces Bordeaux 2003 quelques CR parcellaires >
Aucune exhaustivité dans mes rencontres qui ne peuvent donc donner qu'un aperçu avec ses limites et ses subjectivités.
Mais elles ont le mérite d'être récentes
(la plus ancienne ayant 2 mois).
Ainsi 6 flacons du millésime se sont montrés sous un jour très avenant:
* Un
Domaine de Chevalier Rouge 2003 que j'appréhendais déjà à totale maturité, voire un peu trop uniforme, c'est certes révélé tout à fait à point et d'une grande gourmandise, mais sans que je ne détecte la moindre urgence à le boire. Il a même bénéficié de son aération.
* Je confirme la beauté du
Pichon Comtesse de Lalande 2003 pourtant l'une des 2 étiquettes "maudites" à mon humble palais avec Léoville Barton.
Sans jugement de valeur, je devais me résoudre depuis longtemps à considérer que ces 2 vins n'étaient pas pour moi.
Certains des membres historiques du tout 1er Cercle LPV Paris se rappellent peut-être mon absence d'émoi, et même mon incrédulité, face au
Léoville Barton 1990 dégusté à l'aveugle et pourtant apprécié par les LPViens qui m'entouraient. Il en est allé à chaque fois de même, avec d'autres millésimes réputés réussis de ces 2 crus
(mis à part le Pichon Comtesse de Lalande1995 trop atypique dans sa composition pour que le contentement ressenti avec lui à diverses reprises, ne me permette de briser ma défiance).
Ici rien de tout cela. Un vin alliant la gourmandise du 1995 tout en s'étirant sans faille de tension vers un fruité subtilement épicé. Irrésistible en cours du repas, avec un beau potentiel à résorber quelques notes d'élevage pas déplaisantes par ailleurs.
* Quant au
Pichon Baron 2003, domaine qui depuis des années a ma préférence face à celui de Comtesse, il ne démérite pas plus exprimant même une bouche plus élancée qu'enrobée lors de ma dernière rencontre. Effet surprise du Comtesse ou critères objectivement gustatifs me voilà à préférer soudain le Pichon Comtesse 2003. Le Baron aurait été servi seul, je dois avouer qu'il ne me serait pas venu à l'idée d'en faire une hiérarchie.
*
Clos du Marquis 2003, plein d'une sève fruitée et épicée d'une grande tenue.
*
Pavillon Rouge 2003, sans richesse superfétatoire. Certes sensiblement moins séduisant que le Clos du Marquis, mais ample, avec de la réserve demandant encore un peu de temps pour s'exprimer sans retenue.
*
Château Margaux 2003, ouvert trop tôt évidemment, même si dûment préparé, mais offrant pourtant une large palette aromatique. Une tension dûment enrobée qui n'a pas à rougir d'illustres aînés et qui comme les 4 précédents n'inspire que confiance dans son avenir avec ici le supplément de finesse veloutée qu'il recèle.
Enfin sur un tout autre registre
D'Yquem 2003.
J'aime les liquoreux, pas forcément bordelais d'ailleurs, et sans être plus que cela en pâmoison lorsqu'il s'agit de l'illustre 1er GCC ayant mes propres marottes
(dont Château Gilette et quelques production de Doisy Daene par exemple). Dès lors, c'était avec une petite circonspection que j'avais abordé les 1ère gorgées de cette version en l'imaginant ne pas pouvoir échapper à une richesse pas aussi équilibrée que souhaitée, fruit de ses spécificités et des conditions climatiques extrêmes de sa naissance.
Outre des arômes ciselés dès l'ouverture, les très longues heures de carafe avant le service ont révélé toute la finesse attendue.
Je ne pense pas qu'il atteindra les redoutables subtilités d'un 1975 ni d'un 1988 par exemple, et après tout qui sait.
Mais un signe ne trompe pas: ceux qui autour de la table se servaient de nouveau avec envie sans avoir la moindre idée de ce que la carafe pouvait contenir, les 2 tiers des convives n'ayant aucun attrait envers le vin autre que de le boire lorsqu'ils le trouvent bon et sont en bonne compagnie, mais sans aucun de nos plaisirs coupables d'en débattre affreux passionnés que nous sommes.
Cordialement,
dfried