Après avoir visité Cos d'Estournel, Pontet canet, Poujeaux, Léoville Poyferré, Mouton Rothschild et Marojallia les 2 premiers jours, nous attaquons notre troisième et dernière journée de visite du médoc par le château Haut Marbuzet.
Nous sommes acceuillis par Bruno Duboscq, l’un des 2 fils de d’Henri Duboscq, actuel propriétaire du château.
Le domaine est né en 1952 quand Hervé Duboscq (père d’Henri) acquiert en rente viagère un lot de vignes en friche de sept hectares, issu du morcellement du domaine MacCarthy. Au fil des ans, Hervé Dubsocq reconstitue le domaine avec l’aide de son fils qui le rejoint au domaine en 1962 et prend sa succession en 1974.
Le domaine, situé sur le plateau de marbuzet, entre les château Cos d’Estournel et Montrose, possède un terroir de graves gunziennes avec des argiles bleues. Sa superficie est de 70 ha, dont 66 de vignes.
L’encépagement, atypique pour le médoc par sa proportion dominante de merlot, est le suivant: 55% merlot, 35% cabernet sauvignon, 5% petit verdot et 5% de cabernet franc.
L’âge moyen des vignes est de 30-35 ans, la densité de plantation est de 8500 pieds/ha et le rendement moyen est de 45 hL/ha.
Les vendanges sont manuelles. Les baies sont ensuite éraflées et mises en cuves pour les fermentations. Le domaine possède 25 cuves béton parallélépipédiques et 5 cuves en chêne (de 112 à 162 hL, utilisées pour les meilleures parcelles).
La fermentation malolactique se fait à température régulée.
Une fois les fermentations réalisées, l’assemblage est réalisé par Henri Duboscq (pas d’œnologue consultant au domaine) avant mise en barrique pour l’élevage. L’élevage se fait à 100% en barriques neuves. 2 fournisseurs de barriques sont utilisés, avec des chauffes moyennes / moyennes +. Les 1200 barriques sont soutirées tous les 3 mois pour supprimer les lies. L’élevage dure 15 à 18 mois et aucun collage ni filtration ne sont effectués avant la mise en bouteille.
Le chai a été agrandi ces dernières années car il était devenu trop petit pour gérer les volumes de production du domaine.
Après la visite de la partie technique, nous nous rendons en salle de dégustation pour une magnifique verticale des meilleurs millésimes récents.
Nous allons déguster les millésimes 2005-2009-2010-2015-2016 et finir par un échantillon de primeur 2017.
Haut Marbuzet 2005
La robe est pourpre.
Le nez est magnifique, sur les fruits noirs murs, la cerise kirschée, le jus de viande et le cacao.
L’attaque est ample, souple et fraiche. La bouche est caressante, fraiche, puissante et élégante. C’est gourmand, riche et fin à la fois. En retro, on retrouve le bouquet, qui est complété par quelques épices et la vanille. La final est tramée par des tanins assez fins mais qui pourraient encore se fondre. Très belle longueur.
C’est excellent en l’état et ça a de l’avenir.
Note 5/5.
Haut Marbuzet 2009
La robe est pourpre.
Le nez est ouvert, sur une dominante de fruits compotés, avec aussi des épices, du café et du tabac brun.
La bouche est ample, puissante, structurée par des tanins encore un peu granuleux. Une légère chaleur alcooleuse se fait sentir ainsi qu’une très légère amertume Mais l’ensemble se caractérise par sa belle rondeur et ses arômes mûrs de fruits compotés. La finale est solaire et de belle longueur.
C’est très bon, dans un style mûr, encore un peu jeune. Au début d’une phase de fermeture selon Bruno Duboscq.
Note 4+/5.
Haut Marbuzet 2010
La robe est pourpre.
Le nez est élégant et expressif, sur les fruits rouges et noirs, le poivron rouge, le cuir et la vanille.
La bouche est ample, avec une grosse mâche, mais présente de la fraicheur et de l’élégance. La retro est complexe, avec une belle composition entre un fruité primaire et des notes d’élevage (vanille, grillé), avec une pointe d’épices et de cuir sur la finale. La finale fraiche et aromatique, très longue, avec une légère raideur des tanins.
C’est très bon à excellent, plus élégant et équilibré que le 2009.
Note 4,5/5.
Haut Marbuzet 2015
La robe est bordeaux.
Le nez est ouvert, très expressif, sur la vanille, le café, le poivre, les fruits noirs (notamment mûre) et la réglisse.
La bouche est ample, puissante, fraiche et ronde, déjà affable malgré sa jeunesse. Les tanins sont présents mais pas agressifs. La retro est poivrée, très fruitée, un peu lardé, puis l’élevage s’impose (café, vanille, cacao). Le tout est de belle longueur.
C’est très bon à excellent, rond et frais à la fois et déjà gourmand.
Note 4,5-/5.
Haut Marbuzet 2016
D’après Bruno Duboscq, c’est probablement le plus grand Haut Marbuzet jamais produit. Nous le goûtons 2 jour seulement après sa mise en bouteille.
Le nez est ouvert, sur la mûre, la cerise et le fumé.
L’attaque est ample et caressante. La matière est puissante mais très suave, avec un très bel équilibre et de l’élégance. C’est puissant aussi au niveau aromatique, avec un milieu de bouche fondu sur les fruits noirs, la grillé et la vanille, complété en finale par du chocolat.
C’est très très long en bouche, persistant et pas agressif.
C’est excellent, mais ça manque un peu de complexité à ce stade à cause de son jeune âge.
Note 5-/5.
Haut Marbuzet 2017, échantillon
L’échantillon a été prélevé après 7 mois de barrique.
La robe est violacée.
Le nez est exhubérant, très cassis avec un peu de café.
L’attaque est souple et fraiche. C’est une bouche ample, très élégante, fraiche, avec un fond tannique bien présent mais pas grossier. La retro est d’abord dominée par les fruits noirs puis un léger élevage se fait sentir avec des notes de café , grillé et vanille.
La finale est longue, avec une petite sensation de chaleur.
C’est déjà très bon, la fraicheur et l’élégance sont là, il y a du potentiel.
Ce fut un beau moment d'échange, doublé d'une très belle dégustation. (Dommage qu'on n'ait pas pu goûté le 1990 qui était en balance avec l'échantillon primeur
).
Bibi