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L'art du compte-rendu

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C'est quoi une amertume liégeuse ?
Et des tannins sombres ?

Luc
24 Avr 2007 20:56 #1

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: Château du Hureau.

L'amertume liégeuse ne nécessite aucune explication : le liège a un goût ou plutôt une odeur amère, ici l'amertume tend à avoir des accents de liège.

Les tannins sombres au contraire sont ma façon de dire quelque chose que je n'ai jamais encore réussi à décrire mais puisque tu m'y forces tout à fait légitimement, je m'y mets :

Il s'agit pour moi de dire que leur substance, leur texture, mais peut être aussi leur continuité de goût avec des saveurs de terre de couleur noire (humus) peut-être par leur toucher "humus humide" les rapprochent symboliquement pour moi à la fois de la terre noire et du sous bois. Alors me vient le terme de "sombre" vu que je ne sais pas exprimer autrement en peu de mots cette association d'idées.

J'espère avoir éclairci cette insuffisance dans mon commentaire.

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
24 Avr 2007 22:11 #2

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Re: Château du Hureau.

Si j'osais, je dirais que tu nous a fait une Ganeshade :D

J'signe pô
24 Avr 2007 22:24 #3

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Château du Hureau.

"L'amertume liégeuse ne nécessite aucune explication : le liège a un goût ou plutôt une odeur amère, ici l'amertume tend à avoir des accents de liège. "

Je ne comprends toujours pas... L'amertume est un goût, pas une odeur. Un vin liégeux, pour moi, c'est un vin à défaut, que j'assimile à légèrement bouchonné.
L'amertume, quand elle est prononcée, est également pour moi un défaut, que j'attribue le plus souvent à un manque de maturité des tannins ou à une extraction poussée.
Alors quand tu écris "Les tanins sont "sombres", élégants, en continuité fondue avec l'amertume un peu liégeuse", j'ai un peu de mal à y voir une qualité, or ta conclusion semble positive, d'où mon interrogation.

Luc
24 Avr 2007 22:28 #4

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: Château du Hureau.

L'odeur du liège est amère pour moi, je réalise que ce n'est pas une évidence et j'avoue être surpris.

Je comprends donc mieux ta question.

L'amertume est en effet un défaut lorsqu'elle est très prononcée, encore que j'apprécie souvent les petites pointes d'amertume sauvage (type le blanc des oranges) qui n'envahissent pas le palais.

Le liège est une odeur assez courante dans les vins, elle peut parfois être due au bouchon, mais généralement elle vient plutôt du vin lui même.
L'odeur de liège sain est très éloignée, Luc, du goût de bouchon et de l'odeur (ou de la rétro) associée. C'est une odeur d'écorce "amère" (Comment dire ça autrement? je te propose de prendre un beau morceau de liège frais et en bon état!) Le goût de bouchon est du à la pourriture du liège. Il a deux composantes dans mon analyse :
- La pourriture proprement dite du liège qui donne une odeur et un goût à peu près sans rapport avec le liège (le goût est a peu près similaire à celui de l'ail trop vieux lorsqu'il commence à pourrir et à devenir amer).
- Des odeurs de liège qui affectent le goût (par la rétro) peut être parce que des particules de liège sont entrée dans le vin suite à la pourriture.

Même si je n'ai pas bu des milliers de bouteilles bouchonnées dans ma vie, j'ai constaté qu'une bouchonnée peut avoir plus de l'une ou plus de l'autre de ces deux composantes, et que les dégustateurs sont plus sensibles à l'une ou à l'autre. A mon sens c'est le pourrit qui gâche le vin, la composante "odeur de liège" étant isolée, à moins qu'elle soit très violente, on peut en faire abstraction et ne ressentir que peu ou pas de gène. Elle disparaît aussi assez bien avec l'aération. Le pourrit ("ail pourrit") par contre affecte profondément le vin le rendant répugnant.

Quand j'écris "Les tanins sont "sombres", élégants, en continuité fondue avec l'amertume un peu liégeuse"
la qualité est dans la "continuité fondue".
L'amertume lorsqu'elle offre une continuité de sensation avec la structure tannique renforce l'impression d'un vin bien structuré doté d'une colonne vertébrale forte et régulière.
Par contre l'amertume liégeuse seule n'a rien d'une qualité : si on la sentait isolée dans le palais, elle serait même un défaut caractérisé.

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
24 Avr 2007 23:11 #5

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: Château du Hureau.

N'hésites pas à demander des précisions, par contre, ça pourrait être sympa de déplacer ça dans "art de la dégustation" afin que chacun puisse y mettre son grain de sel sans que cela tourne au gros "hors sujet"?

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
24 Avr 2007 23:14 #6

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Château du Hureau.

Je peux dire un mot sans que tu te sentes agressé ?

Merci...

L'odeur du liège est amère pour moi ça ne veut rien dire, l'amertume n'est pas une odeur.
L'odeur de liège, je connais, j'ai déjà eu suffisament de bouchons sains en main pour m'en rendre compte. Un vin bouchonné je connais aussi.
Par contre, un vin qui présente en finale une amertume un peu liégeuse, je ne comprends toujours pas.

Tu peux prendre cela comme une analyse de texte qui cherche à te mettre en difficulté si tu veux, mais moi ce qui m'intéresse, c'est qu'en lisant ton CR, je ne parviens pas à me faire une idée du style du vin que tu as dégusté. Or c'est que je cherche en lisant un CR. Est-ce que j'ai une chance d'aimer ce vin ? Est-ce que ça vaut la peine que je le recherche ? En te lisant, je n'ai pas la réponse à cette question que chaque lecteur pourrait se poser.
Donc, encore une fois, pas de volonté de polémique (même s'il est vrai que nos petites discussions ont peut-être attiré mon regard plus particulièrement vers tes messages), mais une volonté de faire prendre conscience aux auteurs de CR qu'il est important qu'ils soient compris, pour donner une utilité à leur CR.

Luc
24 Avr 2007 23:26 #7

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: Château du Hureau.

Luc Javaux écrivait:
> (même s'il est vrai que nos petites discussions
> ont peut-être attiré mon regard plus
> particulièrement vers tes messages)

C'est très aimable de ta part de l'admettre et cela montre qu'entre les lignes de nos débats nous avons su communiquer.
J'ai promis qu'en dehors de nos petites engueulades il n'existerait aucune rancune et que tu aurais toute ma considération, ce n'était pas une promesse en l'air, tu peux me croire.

Alors pour l'odeur de liège qui est "amère" je suis embarrassé car cela était pour moi évident et je n'avais pas imaginé qu'il puisse en être autrement. C'est un peu pour cela que j'aurais aimé appeler d'autres intervenants à la rescousse dans la rubrique "art de la dégustation". Je ne sais pas expliquer cela, et cette difficulté est évidemment très intéressante. On doit démêler cette fausse évidence faute de quoi je ne posterais mes CR que pour moi-même.

Quelques pistes : Les relations goûts/odeurs sont extrêmement délicates à manier, parce que nous appelons tous "goût" des choses qui sont en fait des odeurs. Ce qui est un goût pur et dur c'est : le sucré, le salé, l'amer, l'acide. C'est tout ce que la langue peut percevoir, et elle est incapable de faire des nuances la dedans, à part dans leur intensité, car ce sont là les 4 seuls types de récepteurs qu'elle a. Du moins selon l'état actuel des recherches et ce que j'en sais (qui est certainement une vulgarisation avec des simplifications, sans oublier qu'au fond on ne sait pas grand chose à ce sujet).
C'est très déstabilisant, car là on se dit : mais comment donc je peux sentir le goût de la cerise ou de la noix de muscade? Cela ne peut pas se résumer à des proportions entre ces 4 éléments! Et en effet c'est plus complexe car cela rejoint l'odeur. Toutes les autres sensations gustatives que nous appelons goûts sont produites par les capteurs d'odeur qui sont plus haut, en diverses zones de la complexe cavité nasale, lors de la rétro-olfaction. Si le goût de la cerise n'est pas exactement la même chose que l'odeur de la cerise, c'est seulement pour trois raisons : d'abord il s'ajoute la sensation sucrée et acide, (et notre cerveau semble bien déterminé à donner une "vue d'ensemble" plus qu'une cartographie détaillée!) ; ensuite parce que la bouche est à 37 degrés, ce qui rend volatiles (ou plus volatiles) des substances qui ne l'étaient pas avant qu'on se mette à mâcher la cerise ; pour finir parce que dans la bouche a lieu une réaction chimique avec la salive qui crée de nouvelles odeurs qu'on ne peut pas avoir sans passer par la mastication et qui donc resteront à jamais, dans notre référenciel, des "goûts".
Dès lors qu'on appelle "goût" toute une catégorie d'odeurs qui sont perçues en rétro-olfaction et qu'on ne parvient pas à les séparer et les isoler des véritables goûts donnés par la langue, il devient très difficile de faire une séparation nette entre le domaine du goût et celui de l'odeur.
Ainsi nous parlons fréquemment du "goût de l'odeur" de quelque chose.
Manifestement cela se traduit pour moi par un lien de vécu (éducation des neurones?) qui m'empêche de considérer que l'odeur de liège puisse ne pas être amère (alors même que l'amertume tu as parfaitement raison est rationnellement un simple goût.)

Alors comme je l'ai dit ailleurs, il me semble pas qu'on puisse arriver a tout séparer dans un but d'objectivité absolue (objectivité dont l'intérêt d'ailleurs ne me semble pas si évident). Par contre il est évidemment dans le soucis des LPViens qui postent des CR de parvenir à transmettre le plus clairement possible leur expérience d'un vin, sinon on parle dans le vide. Je fais en permanence un effort pour aller dans se sens sans me contenter de faire une liste d'arômes qui ne suffit jamais à décrire ce que le vin m'a procuré. Et je serai toujours ravi lorsque tu me poussera à perfectionner ma façon.

Lorsque j'imagine un terme comme "tanins sombres" je le fais en espérant que des LPViens capteront un peu cette image, mais je sais très bien que majoritairement ils ne pourront pas l'interpréter. D'un autre côté je ne renonce pas a essayer d'imager mon ressenti et je ne peux pas non plus détailler chaque image que j'emploie sans quoi mes CR ressembleront tous à des pavés indigestes.

J'essaye donc de faire un compromis, bien souvent en ignorant si mes images sont perçues ou non. C'est un mystère comment une image ou une allégorie sera comprise : "un CR qui ressemble à un pavé indigeste", cette image est facile à capter, peut-être par habitude. "Des tannins sombres", voilà une image que peut-être des LPViens vont partager, ou peut-être pas. "Une amertume liégeuse", là, je pensais sincèrement que ça ne poserait aucun problème!

J'espère que mes pistes auront donné un peu de grain à moudre à notre réflexion (image facile là non?) et j'approfondirai avec plaisir en ta compagnie.

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
25 Avr 2007 00:18 #8

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet L'art du compte-rendu

Une petite discussion avec Bebert m'amène (à sa demande) a la transférer sur un nouveau sujet pour que nous discutions de la manière de rédiger un CR et surtout de sa lisibilité.
En effet, à quoi sert de rédiger un CR si le lecteur ne le comprend pas, ou du moins s'il ne peut pas assez facilement s'imaginer le style du vin commenté en le lisant ?

Voici l'exemple en question et la discussion qui en a suivi :

Envoyé par: Bebert
Date: mardi 24 avril 2007 20:15:48

Château du Hureau
Saumur-Champigny
Philippe et Georges Vatan
1997
Cuvée de la Hure.

Au nez comme en bouche, un cassis puissant et sec assez impressionnant. Les tanins sont "sombres", élégants, en continuité fondue avec l'amertume un peu liégeuse.

Joli vin.
25 Avr 2007 16:10 #9

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Réponse de Guest sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Je pense qu’il y a des odeurs qui nous préviennent, qui nous informent, que la dégustation va présenter une amertume. J’illustre mon propos par exemple en citant l’odeur que peut avoir la bogue d’une noix verte.
On peut, par expérience et donc suivant notre vécu, associer une odeur au goût qui va suivre... Je m’explique ; le sucre n’a pas d’odeur, pourtant, quand l’on sent un Sauterne ou un paquet de fraises Tagadas, l’on sait que la bouche va accueillir des notes sucrées. Par extrapolation on peut donc pourquoi pas dire que l’odeur est sucrée (ou amère dans un autre exemple).

Dans le sujet : « Ce que l'on hume dans le vin; il exhale oui! mais quoi? », vous m’avez tous (Bebert, Luc, Bertrand, Eric) affirmé que l’odeur était subjective et dépendante de notre vécu. Dans ce sens, je pense que vous admettrez ce qui précède.

Je trouve ce sujet intéressant car il relance pour moi la question d’objectivité des senteurs (peut-être pas pour vous), et la nécessité d’avoir un vocabulaire précis et universel autant que faire ce peut.
Je comprends très bien Luc, disant qu’il veut pouvoir se faire une idée d’un vin, à la lecture d’un commentaire... Pour moi c’est pareil !

Aussi, Bebert, je pense que les comparaisons, les images, comme « terre sombre » sont un peu trop ambiguës pour nous permettre de comprendre sans faire de mauvaises interprétation, de contre sens.
Ainsi, je pense que pour exprimer une idée clairement, il faut acquérir un vocabulaire, et pour l’acquérir, faire exactement ce que tu fais, c'est-à-dire en parler, développer.

Cordialement,
JU
25 Avr 2007 16:38 #10

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

JU,

Certes, tout à fait d'accord avec toi, mais combien de fois nous laissons nous piéger par le nez et ce qu'il nous fait supposer de la bouche alors qu'elle est toute autre. L'exemple du sucre est le plus courant, avec certains nez surmaturés évoquant irrésistiblement quelque chose de sucré, alors que la bouche est totalement sèche...
C'est pourquoi je suis partisant dans les CR d'un minimum de systématique, même si on y perd en peu en poésie, car l'essentiel quand on communique est d'être compris.
Pour moi, un nez n'est ni acide, ni amer, ni sucré, mais fruité, floral ou animal ; les tannins ne sont ni sombres ni clairs, mais souples, secs ou soyeux,...

Luc
25 Avr 2007 16:49 #11

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Réponse de Guest sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Luc,

Nous sommes d'accord (c'est pas souvent ;) ).
Peut-être que notre vision mutuelle n’apparaît pas évidente pour tous... d’où l’intérêt d’en discuter et de permettre à chacun d’acquérir un vocabulaire adéquat.

Bien à toi Luc,
Cordialement,
JU
25 Avr 2007 17:09 #12

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Réponse de SOCRATO sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Luc : "Pour moi, un nez n'est ni acide, ni amer, ni sucré"]

Perso, quand j'hume des liquoreux (valaisans !) ça me fait penser parfois à la confiture d'abricots, au gâteau à la rhubarbe, aux fruits confits, au caramel ... donc au sucre
!

crirau "my nose knows
"
25 Avr 2007 20:37 #13

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Il est évident que beaucoup de liquoreux ont un nez "sucré". Le problème est qu'il y a des secs qui ont un nez sur des notes identiques.

=> un nez "sucré" n'est donc pas un indice sur les sucres résiduels du vin

Ca n'empêche pas de trouver des termes qui transcrive cette sensation. ¨Perso, je parle régulièrement de nez "confit" même si je parle de vins secs.

Eric

Eric
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25 Avr 2007 20:48 #14

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Merci pour vos apports à cette discussion qui relance aussi la question de l'objectivité.

Pour résumer ma philosophie je dirais que je refuse tout à fait de croire que l'objectivité est possible dans le domaine des odeurs, mais que malgré tout paradoxalement j'essaye de la trouver.

Les odeurs associées au sucre sont parfois trompeuses, et j'avais déjà développé ce thème à propos des arômes d'apparence sucrants tels que banane, fraise, vanille... N'avons nous pas tous eut d'étranges surprises sur des vins dotn le nez promet la douceur tagada mais dont la bouche est sèche?

Il suffit de sentir un extrait de vanille (non sucré) puis de le goûter pour s'en convaincre. Alors que le sucre raffiné n'a pas une odeur très sucrée, non plus que les édulcorants, pour prévenir que la bouche, elle, le sera.

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
26 Avr 2007 17:46 #15

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Alors pour ceux qui ont suivi le thème de mes "tanins sombres"... Est-ce que tannins "humides" serait plus approprié? Le terme me semble un peu péjoratif et insuffisant pour décrire cette consistance qui me rappelle terre et humus pour des tanins qui restent astringents mais plus modérément et sans sensation asséchante...

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
26 Avr 2007 18:09 #16

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Réponse de Guest sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

En fait Bébert, je crois que tu fais fausse route, je pense que ce dont tu parles, ce n’est pas des tanins...

L’idée de la terre humide, du sous-bois, de la fumée, de champignons, de truffes etc n’est pas liée aux tanins selon moi mais au fruit et au terroir (certes parfois à l’élevage) !
Les tanins peuvent être soyeux, carrés, verts, astringents, serrés, asséchants voire rugueux pourquoi pas ! Ils donnent des informations sur le « touché de bouche », sur la structure, mais ils n’apportent pas de caractère goûteux aromatique proprement dit...

Cordialement,
JU
26 Avr 2007 19:01 #17

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Réponse de Winemega - Alain sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Hello Bebert,
Sur certains vins, les tannins sont croquants, soyeux.. C'est un véritable plaisir de les faire rouler en bouche, leur grain mettant bien en relief les autres composants du vin.

Donc quand j'ai lu ton expression "tanins sombres", j'ai plutôt associé cette image à leurs contraires, à savoir des tannins austères, carrés, voire rêches.. plutôt qu'à une image d'humus..

Concernant l'amertume du liège, il faudra probablement que je suce quelques bouchons pour mieux comprendre ce que tu ressens.. :D

Ciao
Alain

Alain Bringolf
"Lorsque le vin est tiré, il faut le boire. Et lorsque le vin est bu, il faut se tirer.." - Le Chat
26 Avr 2007 19:35 #18

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Réponse de Guest sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Tannins sombres :

poétiquement, j'imagine un vin dans les graves (terme musical, pas géographique), de l'austérité, ...

Amertume liégeuse : presque un zeugme ?
Je vois assez bien une association entre les 2 termes, qu'il y ait un lien de causalité ou non !

Ganesh est mort (et ressuscité depuis longtemps, j'espère, la métempsycose n'étant pas un problème) !:)
27 Avr 2007 17:51 #19

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Réponse de ffaure32 sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

je ne vois pas vraiment le rapport avec le zeugme.

Je prends donc un air contrit et la porte B)-

Fred
27 Avr 2007 17:58 #20

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

J'ai quelques fois parle d'un nez "noir" dans mes CR. Difficile de donner un eclaircissement (cela serait le comble) sur ce terme car intuitivement le nez me fait penser a un encrier, meme si l'encre, cela ne sent pas autant que cela tache.

Anthony
27 Avr 2007 19:09 #21

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Réponse de Guest sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Austère peut-être Anthony, ou est-ce différent ?

JU
28 Avr 2007 00:21 #22

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Non, au contraire, un nez assez puissant, mais me rappelant une odeur profonde, sur extraite, tel un condense de bouillon de boeuf, le sang ou ...l'encre d'un encrier. Un nez noir, quoi 8-)

Anthony
28 Avr 2007 04:49 #23

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

J'ai déjà décrit des nez que j'ai pu qualifié de "ténébreux". Cela concerne plutôt les médocs. C'est un nez ou le fruit est peu présent à part éventuellement une pointe de cassis. Il est plutôt dominé par l'encre, le graphite, le cèdre, la terre humide. Je trouve ce genre de nez assez fascinant car porteur d'une vraie atmosphère, sombre mais d'une grande classe ;)

Eric

Eric
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28 Avr 2007 07:48 #24

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Sombre, noir, nez puissant, porteur, encre ... je crois que l'evoque la meme impression.

Anthony
28 Avr 2007 11:24 #25

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Au fait, Anthony, l'encre a une odeur. Mets ton nez sur un récipient d'encre de chine. On retrouve d'ailleurs ce côté "sombre", un peu minéral.

Eric

Eric
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28 Avr 2007 11:39 #26

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Pour mon terme de "tanins sombres", le côté austère est plus proche que les concepts de "truffe" et "humus" qui sont des arômes. Je parle bien de consistance et non de goûts, et le vin décrit à l'origine n'avais pas de goût de truffe ni de sous bois, et je n'ai pas appellé "tannin" un arôme, mais bien une texture.

Imaginez des tannins plutôt épais, qui, avec l'âge auraient perdu en "rapeux" et en assèchement du palais, pour devenir un peu plus mou en tant que tannin, mais sans que la bouche devienne molle pour autant.

Ce n'est ni un défaut ni une bonne qualité :
Le moins : Ces tannins perdent en puissance par rapport a de solides tannins fins des bourgognes taillés pour la garde et qui assèchent toujours 30 ans plus tard.... Ils ne sauront pas faire face à un plat très gras aussi aisément.
Le plus : Ils sont plus en continuité avec la texture générale du vin, ils participent de manière plus ronde à la texture d'ensemble de la bouche et peuvent même lui donner de la profondeur.

LaurentG emploie le terme de "grave" (ton grave) et il me semble qu'on se rejoint peut-être, à moins que mon imaginaire me joue des tours...

L'autérité, justement, voilà aussi une image qui sonne à mes oreilles d'une façon très différente du sens que lui donnent les oenologues:

Austère :
Un vin "austère" est rude, chargé en tanins et ne présente aucun interêt en dégustation.


Pour moi un vin austère serait un vin qui peut avoir grand charme et profondeur, mais dont la générosité ne s'exprimerait jamais de façon explosive et passionnelle, mais au contraire dans le "zen", par exemple pour un vin qui dégage une forte harmonie temporelle plutôt qu'une explosion en attaque. Un vin austère n'étalerait pas sa richesse car elle serait plus profonde. Je dois bien me retenir d'utiliser cette image car pour le vigneron elle est plutôt vexante, le consensus voulant que "austère" soit un défaut.

Depuis Babel, la communication reste un processus qui accouche dans l'effort :P

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
28 Avr 2007 12:31 #27

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Réponse de Bertrand Le Guern sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Au fait, Anthony, l'encre a une odeur. Mets ton nez sur un récipient d'encre de chine

C'est sûr, mais:

1) Anthony est trop jeune pour avoir connu ça
2) tu ne me parais guère plus vieux ... mais je parle de l'odeur des encriers à l'école, qui a marqué les gens de la génération précédente.

Ça ne veut pas dire que "tannins sombres" ait le moindre sens pour des tanins dont chacun sait(???) qu'ils sont aussi inodores qu' incolores.

blg
28 Avr 2007 12:42 #28

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Réponse de Bebert sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

L'image des médocs "ténébreux", moi me parle.
Mais il me vient l'idée qu'à force de dégustations, on aurait pu faire un rapprochement entre des vins dont la robe est généralement très sombre et les goûts qui leurs sont souvent communs au point de pouvoir qualifier ce même goût de "sombre" pour un vin dont la robe ne l'est pas.

Bertrand -> le fait que les tannins soient aussi inodores qu'incolores comme en effet tout le monde le sait (pourquoi mettre ici de sarcastiques points d'interrogation?) n'empêche pas qu'ils ont des nuances et des caractères propres qui les différencient, que ces différences sont importantes dans l'appréciation d'un vin et que parvenir à les exprimer est à priori l'un des intérêts de faire un CR...

Alors permets moi (quitte à faire parfois des images approximatives) d'au moins essayer. Parce que si tu imagines que 15/20 ou 89/100 ou *** me parle à moi, ben tu te goures et pas qu'un peu :)

L'épouvantable suffisant. (c) PatrickEssa
28 Avr 2007 15:38 #29

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: L'art du compte-rendu

Bebert,

Il y a des vins aux robes sombres qui ont des nez exubérants sur la crème de mûre, la violette ou les épices (voire les 3 en même temps)... Donc robe sombre n'implique pas nez sombre (comme précedemment avec les nez "sucré").

A force de dégustation, comme tu dis, on devient surtout ... prudent et modeste ;)

Eric

Eric
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28 Avr 2007 16:05 #30

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