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Rencontres alsaciennes LPV: domaine Gérard et Bruno Schueller

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Troisième étape du périple alsacien de LPV et retour à  la base, au domaine Gérard Schueller, à  Husseren-les-Châteaux, au pays de l'Eichberg, du Pfersigberg et du Bildstoecklé. Les trois châteaux d'Husseren sont en fait au nombre de cinq, mais on ne les voit pas tous sur la photo!

Nous retrouvons Bruno dans la cave, au milieu d'un joli foutoir savamment organisé. Les 2004 chantonnent encore gaiement dans un coin mais nous attaquons d'emblée avec les 2003.

Pinot blanc 2003
Un vin sans soufre qui possède une rondeur et une vivacité plus que satisfaisantes pour le millésime.

Pinot blanc 2003 3KL
Issu d'une parcelle qui fait 3 kilomètres de long mais je ne suis pas sûr d'avoir bien compris et/ou de tout me rappeler! Il allie grande concentration et très belle acidité pour un 2003!

Riesling Pfersigberg 2003
Sans soufre, visiblement très mûr, il joue sur les agrumes et des notes très originales de banane séchée. Très bien pourvu en acidité.

Le verre est dans le fruit 2000
Minéral, bien typé riesling au nez, à  mon humble avis, il s'est néanmoins vu refuser l'agrément en Grand Cru Pfersigberg. J'avoue honteusement en avoir oublié la raison! Un vin pourtant bien vivant, un régal pour le palais!

Riesling 1983
Une bouteille des débuts de Bruno, qui nous démontre que le potentiel est là  depuis déjà  bien longtemps. Année très mûre, il y a même eu un départ de botrytis. C'est pourtant d'un vin très sec, minéral à  souhait, presque acéré, dont il s'agit. Très beau!

Riesling Eichberg VT 1996
96, une année à  acidité très haute, difficile. Cet Eichberg a pourtant été récolté très mûr, au niveau d'une vendange tardive, puisqu'il le revendique. Il est pourtant bien plus sec que nombre de vins secs, notamment en 2003. Un vin parfait pour la table, à  associer à  un beau sandre d'Alsace.

Zeroo Default 2000
Un Eichberg Grand Cru refusé à  l'agrément également. Son côté surmaturé sec, presque oxydatif, a dû surprendre. Pourtant, c'est très beau et cela ne masque aucunement la minéralité.

Riesling Pfersigberg 2001
Dans un registre également très mûr, riche et sec en même temps, grâce à  sa belle structure acide.

Riesling Bildstoecklé 2001
Le Bildstoecklé, une jolie croupe, légèrement arrondie qui a permis l'accumulation de 20 cm de terre légère sur un sous-sol calcaire.

De la maturité, évidemment, il y en a, sur les agrumes, mais un vin qui reste très sec tout en possédant une certaine rondeur.

Riesling Pfersigberg H 2001
Une parcelle spécifique dans le Pfersigberg. Puissant et riche, dans un registre oxydatif, miel, cire et encaustique, j'aime beaucoup.

Riesling Eichberg 2001
Il possède plus de rondeur que le Pfersigberg, du fait d'une perception plus importante du sucre résiduel. Ample et large.

Gewurtztraminer Bildstoecklé SGN 2000
Changement de style pour ce vin à  la robe jaune flashy et au nez confit et rôti, du botrytis à  l'état pur, ou perce la minéralité de type mine de crayon. L'acidité est très élevée, impressionnante pour un Gewurtz, entretenant une fraîcheur extraordinaire. Un vin miraculeux, pour plein de raisons.

Pinot Gris SGN 1989
Une cuvée 200% de bois neuf, 2 fois 3 ans en fait, de façon un peu involontaire. Le résultat est surprenant! La bouteille a été ouverte la veille et le vin a un peu perdu de son peps, mais quelle richesse! La robe est ambrée, le nez d'abord pharmaceutique, sirop anti-tussif, part dans un registre très sec, moka, café, fruits secs, à  la manière d'un Château Chalon! Et c'est pourtant une sélection de grains nobles! Etonnant!

Riesling Bildstoecklé SGN 1990
Sans filtration et sans SO2 pendant l'élevage (juste à  la mise). Un vin d'une densité exceptionnelle, un régal pour les sens, une des plus grandes, si ce n'est LA plus grande bouteille du week-end.

On ne pouvait pas faire mieux que rester sur cette dernière bouteille! Des vins vivants, en liberté, et un domaine réellement attachant . Où l'on apprend que l'on peut récolter à  un très haut niveau de maturité et faire des vins totalement secs, même en VT. Le paradoxe alsacien poussé à  l'extrême, qui nécessite un apprentissage, mais qu'il est bon d'apprendre en telle compagnie!

Olif
11 Nov 2004 16:34 #1

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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Rencontres alsaciennes LPV: domaine Gérard et Bruno Schueller

Merci pour ce magnifique reportage, digne d'une revue spécialisée(bbb)

Il est aussi riche que les deux premiers. Bravo!

Amitiés,
Thierry
11 Nov 2004 16:37 #2

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Réponse de Olif sur le sujet Zeroo default!

Je lui ai quand même trouvé un défaut, à  cette cuvée! C'est qu'elle se boit trop bien, tellement c'est bon! Elle est parfaite, même, avec des Gillardeau n°3!

Olif
11 Nov 2004 20:25 #3

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Olif,

Quelques petites précisions :

Il s'agit plutôt du Pinot blanc 3KL...
3 km, cela fait tout de même beaucoup pour une seule parcelle, tu ne trouves pas ? (bbb)
En ce qui concerne le vin "miraculeux", il s'agit d'un Gewurztraminer Bildstocklé SGN 2000, du moins s'il en avait obtenu le label ou même l'appellation...

Je reviendrai plus tard sur mes impressions, pas le temps pour le moment.

Luc
11 Nov 2004 20:49 #4

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Je comprends pas tout là 

Olif a bien écrit pinot blanc 3KL et Gewurztraminer Bildstoecklé SGN 2000… mais je vous rappelle que ce vin n'existe pas , vous n'avez donc pas pu le goûter (bbb)
11 Nov 2004 21:06 #5

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C'est parce que j'ai déjà  rectifié mes erreurs, Vincent! Et ce vin, nous ne l'avons effectivement pas goûté, nous l'avons juste imaginé! (aaa)

Olif
11 Nov 2004 21:11 #6

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3KL ce n'est pas 3 KM (ni 3 Kilolitres (bbb)) c'est en relation avec le nom de la parcelle (en Alsacien) mais j'ai oublié ce nom exact.

Alors tous ceux qui avaient des carnets et des stylos …… elles vous servent à  quoi vos notes (eee)(aaa)
12 Nov 2004 15:27 #7

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CR:

Quelques mots sur la visite très intéressante à  plus d'un titre au Domaine Schueller.
Difficile de résister à  la force de conviction et à  la faconde du passionnant Bruno Schueller. Voilà  assurément un homme d'idéaux, qui sait ce qu'il veut et où il va, et qui n'hésite pas à  tenter de nombreuses expériences afin de continuer à  avancer dans la direction qu'il s'est choisi. Le joyeux désordre qui règne dans la caverne d'Ali Baba qui lui sert de cave achève de le rendre sympathique à  mes yeux.
Bien sûr, cela entraîne parfois quelques désagréments à  la vigne (la fameuse parcelle rebaptisée Tchernobyl...) ou à  la cave avec l'une ou l'autre cuvée qui se voit refuser l'agrément voire même l'autorisation de mise sur le marché. Mais l'homme n'en a cure, il produit les vins qu'il aime en se moquant des décisions administratives. J'ai même l'impression que dans le cercle des vignerons un peu atypiques, dont il fait assurément partie, chaque cuvée refusée dans les dégustations d'agrément est brandie comme une sorte de trophée à  la gloire de l'insoumission à  l'autorité selon eux plus garante d'uniformisation du goût que de qualité (mais j'avoue que c'est une interprétation toute personnelle).
Ce qui caractérise le plus le travail de Bruno Schueller me semble être une sorte de minimalisme, tant à  la vigne qu'en cave. Le moins de traitements possible, des vignes qui font parfois peur aux voisins, mais des rendements faibles et de grosses maturités. Une fois encuvé, le vin doit se faire naturellement, avec le moins d'intervention humaine possible, dans un milieu plus oxydatif que réducteur, le plus souvent sans soufre jusqu'avant la mise en bouteille.
Le résultat est des vins qui sortent assurément de l'ordinaire, déroutants, parfois géniaux, parfois beaucoup moins, mais qui dans aucun cas ne "rentrent dans le moule". La haute maturité et le non interventionnisme conduisent souvent à  la production de vins secs, riches en alcool, avec un certain caractère oxydatif, loin des stéréotypes alsaciens classiques. Nous avons goûté près de 15 vins lors de cette visite, et j'ai rarement eu l'impression d'être autant dérouté et de manquer à  ce point de repères. Mais c'est une sensation qui n'est pas forcément désagréable...

Je ne citerai que quelques exemples des vins qui m'ont marqué lors de cette dégustation :

J'ai beaucoup aimé le Riesling 1983, issu de vignes des grands crus Pfersigberg et Eichberg, qui démontre une fois de plus les grandes capacités de ce cépage à  se bonifier sur la durée. Ce vin devrait me rassurer sur le potentiel des Riesling plus jeunes produits par la maison, mais je ne suis pas certain que le style de l'époque soit similaire à  celui recherché actuellement par Bruno Schueller.
Je suis par contre resté nettement plus perplexe devant la plupart des autres Riesling présentés, pour les raisons expliquées plus haut. Des vins pour la plupart secs (voire même très secs), puissants et mûrs, minéraux, souvent un peu oxydatifs, qui ne manquent pas de longueur, mais dans lesquels j'ai du mal à  retrouver les caractéristiques qui d'habitude me plaisent tant dans les meilleurs vins issus de ce cépage, à  savoir la pureté aromatique et un équilibre davantage axé sur l'acidité que sur l'alcool.
Sans être pour autant d'accord, je ne suis pour ma part pas étonné que les 2000 se soient vu refusés l'agrément en Grand Cru, tant ils me sont apparus atypiques. Dans l'absolu bons, voire même très bons, mais résolument différents de ce qui se produit habituellement. Les 2001 sont de la même veine, mais le millésime sans doute plus favorable leur a fait éviter cet écueil. Je les regoûterai à  tête reposée pour me faire une opinion plus objective à  leur sujet.
Les cuvées de SGN n'échappent pas à  la règle, avec un Riesling Bildstoecklé SGN 1990 d'une qualité époustouflante qui côtoie un Pinot Gris SGN 1989 décoiffant d'atypicité qui nous emmène davantage vers le Jura que vers l'Alsace, sans parler du Gewurztraminer Bildstoecklé SGN 2000, grand vin qui ne sera jamais mis en vente pour cause d'acidité volatile légèrement supérieure à  la norme autorisée.

Au final, un domaine qui nous pousse à  nous interroger sur la définition du grand vin, et c'est très bien ainsi !

Luc
12 Nov 2004 16:53 #8

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Non non
je ne crois pas que ça leur fasse plaisir de voir un de leurs vins refusés à  l'agrément … car Bruno comme son père aiment l'Alsace et ses grands terroirs et Gérard a longtemps eu des responsabilités au sein de la viticulture locale. Ils voudraient juste avoir le droit de vendre des vins faits avec amour et respect (pour le terroir, pour le raisin, pour le consommateur …… et son "crane") sans être obligés de se couler dans un moule. Leurs rieslings Grands Crus 2000 n'ont pas eu l'agrément … ils l'ont eu en 2001. Les vins sont vendus au même prix, agrément ou pas, mais Bruno préfèrerait les vendre avec la mention G.C car je crois qu'il a conscience d'appartenir à  un ensemble… ce n'est pas un franc tireur qui ne se préoccupe que de ses vins et qui est persuadé de détenir "la" vérité. J'ai bu chez lui du Clos STe Hune récemment et on n'est pas en face de vins "bizarres" avec les vins de ce domaine !
Je pense qu'il ya la place pour des interprétations diff. des terroirs alsaciens comme on peut produire en Bourgogne des vins noirs issus de vendnges égrappées à  100% et élevés en bois neuf et aussi des vins peu extraits, vinifiés en raisins entiers et élevés avec peu de bois neuf et d'autres encore.
Je ne dis pas cela pour les amateurs qui étaient là  ce week-end et sustout pas pour Luc qui a bien raison d'émettre des doutes et qui a bien le droit de ne pas adhérer aux options de Bruno… mais c'est bien pour les instances représentatives du vignoble qui ne veulent voir qu'une seule tête… rien qui dépasse.
Qu'on donne l'agrément à  tous puisque de toutes façons les liquides abjects que l'on peut acheter en G.D,. avec l'appellation contôlée Alsace, l'ont eu !!!
C'est pour cela aussi que je vous ai emmené voir trois domaines qui produisent desv ins assez différents, avec des options assez radicalement différentes en cave et avec des résultats intéressants voire passionnants dans tous les cas !
12 Nov 2004 17:56 #9

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Quelques commentaires de ma part ici :

Cordialement,
Hamitan
14 Nov 2004 02:03 #10

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Copié-collé d'un message d'Hamitan posté sous la rubrique Rencontre entre passionnés.
Je le replace ici pour y poursuivre la discussion.

Auteur: Hamitan
Date: 14-11-2004 01:38

Il y eut un vendredi soir auquel certains n'ont malheureusement pas assisté.
Quelques vins dégustés avec Bruno Schueller en cave, ce qui a certainement permis de prendre mutuellement la température. Lui sur les gugus qui débarquaient et nous sur lui-même et ses vins. Je crois que l'essentiel de ces vins a été regouté le lendemain cependant.

Hasard du calendrier, je suis ravi d'avoir commencé par quelques vins de Bruno ce soir là . Cela a, pour moi, donné le la du séjour. Et, en fait, même une référence tant le profil (structure et équilibre plus qu'aromatique) m'a plu d'emblée (notamment les riesling 2000 dégustés de ce vendredi soir). Je suis d'une culture faible en Alsace et donc pas d'a priori solide sur les profils arômatiques.
Ces deux grands crus 2000 (Eichberg et Pfersigberg) ont été refusés à  l'agréement ce qui est une sottise, il faut dire que dans cette année un peu exhubérante, les raisins bien murs et, apparemment, pas de sulfitage en vinification ont donné un profil aromatique un peu atypique d'autant que le domaine ne semble pas vraiment agir d'une quelconque manière visant à  "corriger" les millésimes (je n'en dirais pas autant des autres domaines visités ce WE même si tout le monde semble assez sage). Profils qui me plaisent au demeurant surtout sur l'Eichberg-Zéro Défaut, le Pfersigberg étant nommé Le verre est dans fruit avec des étiquettes rigolottes, floraux, fruits très murs, très denses, structure superbe, un peu plus tendu pour Eichberg 2000, un peu plus opulent pour ce Pfersigberg 2000. A attendre quelques petites années je pense. Bel équilibre, mon hypersensibilité au sucre dans ce type de vin n'a pas hurlé à  la mort, c'est dire.
Impressionnant SGN 89 ouvert ce vendredi. Je ne l'ai pas regouté le lendemain. A l'ouverture nez sur des notes de pain d'épice mais surtout grand nez de botrytis. Malgré ses 200 gr/l (ou plus ?) de sucre ca n'est pas bancal, d'ailleurs gustativement le sucre ne se manifeste pas dans les proportions annoncées, on le sent, par contre, nettement plus tactilement par viscosité.
...
En début de soirée, retour chez le charismatique Bruno Schueller.
Là  ca défile, pas de pitié pour de pauvres êtres fatigués d'une journée déjà  honnête question dégustation.
Rattrapage pour Luc et Olif sur quelques vins.
Je découvre un Pinot Blanc 3KL 2003 bien sympa, ca réveille et réactive toutes les fonctions.
On regoute les faux vrais GCs 2000.
Un Riesling 83 épuré, magnifique qui donne une idée de comment les secs de la maison vieillissent (même si les dosages CO2 d'alors ne sont sans doute plus d'actualité).
Pour ne pas être en reste, une VT plus jeune dont l'acidité est un peu trop marquée, dommage.
Arrive ensuite un de mes moments préférés : 4 2001 à  la suite. Et c'est grand. Pfersigberg H et Eichberg notamment sans préférence affirmée.
Vins exempts de ces notes d'agrumes souvent rencontrés dont je ne sais si elle viennent d'un manque de maturité et/ou induite par le sulfitage en vinification. Ici de toutes facons on évite les deux : c'est mûr et sans sulfitage initial.
On peut juger de la trame somptueuse, une certaine puissance, de la longueur, de l'équilibre même si ces vins sont à  oublier quelques temps. Aujourd'hui ils sont arômatiquement sur des fruits blancs bien mûrs et surtout très floraux. Clairement des vins qui m'ont tapé dans les papilles.
Les SGN qui suivent sont(furent) splendides.
Une sorte de lecon sur le Gewurztraminer 2000, Du rôle de l'acidité volatile dans le profil des liquoreux.
A nouveau le Pinot Gris SGN de 89 pour ceux n'étant pas là  hier. J'ai mis un coup de nez dans le verre d'un voisin, plus trop le profil de la veille, bien moins plaisant.
Et enfin une Riesling SGN 90 à  la fois gourmande et pleine de classe, grande !
...
Pour Luc, je peux relayer la réponse de Vincent sur ton mot dans la rubrique Domaine Schueller. Il y a des vignerons qui mettent en avant une certaine singularité dans la région d'où ils sont, de manière permanente.
Chez les Schueller il me semble qu'ils n'ont aucune gloire à  avoir (peu souvent) quelques désagréments avec les diverses instances. Il y a de l'honneur, la volonté de faire mieux, de chercher mais pas d'être atypique. Sur les 2000 non agrées, c'est aussi une question de respect que de les vendre à  tarif (voire apparence) similaire.
Reproche-t-on son coté bio au Domaine de la Romanée Conti ou ses très grandes maturités sur la colline de Montrachet ?
Et je veux bien croire que les Schueller ont parfois mal à  leur Alsace.
Je parie (je le fais en achetant) que ces grandes maturités parfois un peu capiteuses, la densité, la richesse et la vivacité actuelles donneront des vins à  l'équilibre remarquable.
14 Nov 2004 08:15 #11

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Hamitan,

Très intéressant point de vue sur les vins dégustés chez Bruno Schueller, qu'encore une fois je ne dis pas ne pas avoir aimé (bien au contraire), mais plutôt ne pas avoir bien compris.
On peut discuter longtemps sur ce qui est typique ou pas dans un Riesling, mais je ne suis cependant pas convaincu que les notes d'agrumes soient synonymes de manque de maturité (ou même de sulfitage excessif). On retrouve ces notes sur nombre de grands rieslings, même en VT ou SGN qui sont tout de même loin de manquer de maturité. De plus, personnellement, j'aime beaucoup ces notes qui me semblent magnifier la minéralité. Mais elles sont effectivement absentes dans les rieslings du domaine, et je suis tout comme toi très curieux de voir ce que cela donnera au vieillissement (j'ai pris 6 bouteilles panachées de 2001, qui me sont effectivement apparus comme les plus complets).
En ce qui concerne l'équilibre, je ne suis pas certain non plus qu'un vin blanc qui se fait "naturellement" à  14° et sec est forcément plus équilibré qu'un vin, issus de raisins tout aussi matures, que le vinificateur préfèrera laisser (en intervenant) à  13° avec un peu de sucre résiduel. Mais c'est un vaste débat qui demandera beaucoup de travaux pratiques afin d'y voir un peu plus clair.

Cordialement,

Luc
16 Nov 2004 13:17 #12

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maintenant que j'ai eu peu de temps, voici quelques impressions sur les vins de Bruno Schueller. Le personnage, d'abord, extrêmement sympathique et accueillant, sait ce qu'il veut. Il a envie de faire des vins comme il aime les faire et tant pis pour les commissions d'agrément, les questions de typicité et les analyses oenologiques. Cela ne l'empêche pas de savoir où il va et de produire des vins d'une personnalité et d'un caractère rares. A l'heure où tout est technologie, j'ai aimé l'approche vivante de Bruno, sa passion communicative et sa conception du vin. Il nous offre des vins d'une personnalité rare, reconnaissables par leur style et leur caractère particulier.

Je n'ai pas assez d'expérience avec les vins de la région pour juger de l atypicité de ceux de Scueller, mais je dois dire que j'ai été véritablement impressionné par les vins de Bruno Schueller. S'ils n'ont pas le fruit éclatant et pur des vins de Deiss, qui malgré une approche biodynamiste, sont plus polis et plus léchés et me paraissent plus "technologiques". En revanche, nombre de vins de Shueller présentent un caractère et une longueur que je n'ai retrouvé que sur les grands crus de Deiss, et encore pas sur tous. Tant "le verre est dans le fruit" que le "Zéroo Défault" affichent une longueur impressionnante, de plus de 30 secondes pour le deuxième. Les bouquets sont complexe, denses et minéraux, les bouches ont véritablemetn du caractère, et les finales sont longues et explosent de minéralité concentrée. Les VT et les SGN sont de grands à  très grands vins, avec également des finales très minérales et très longues, que ce soit sur les riesling SGN 89 et 90 (un vin immense), ou le pinot gris SGN 89.

Une chose est sûre : je retournerai chez Schueller.

cordialement

Yves

Yves Zermatten
20 Nov 2004 22:59 #13

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Luc,
moi non plus je n'ai pas tout compris, loin s'en faut, c'est pour ca qu'il va falloir beaucoup déguster (aaa) et des vins de Bruno en priorité.
Pour la question des agrumes, va pour le nez seul, mais quand en bouche on a une acidité qui ressemble à  celle d'agrumes (orange par exemple) je ne suis pas fan et au contraire je trouve que cela a tendance à  masquer des nuances plus fines. Et je ne dis pas ca spécialement pour le riesling : pour le chardonnay pareil.
Peut-être que sur des vins avec des sucres, ce type d'acidité plus violente passe mieux voire est voulue, je ne sais pas.
Sur encore un autre registre tout différent, on a eu un exemple d'une haute teneur en acide acétique (violent) qui allait très bien.
Pas de raisonnement à  l'emporte-pièce donc.
Mais sur les secs, j'ai une préférence (gustative) affirmée.
Ah les 2001...
Ils sont ....
Au moins !

(en espérant te voir descendre jusqu'en Provence au printemps prochain).

Cordialement,
Hamitan
23 Nov 2004 20:42 #14

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