Antoine, oui, c'est toi que je nomme petit rigolo et dans ton message où tu nous expliques le fonctionnement des responsabilités, tu confirmes que je ne me suis pas trompé de nom.
ma réponse en MP.

> Pour le reste, mettre 1,5, 150, 15000 ou 15000000
> de dollars dans du vin ou quoi que ce soit d'autre
> n'est pas indécent mais totalement insignifiant.
> Ce qui l'est davantage, c'est ce que les gens ont
> à dire et la façon dont ils le disent.

La bouteille la plus chère du monde n'est pas si chère que cela et n'est pas un très bon placement....

Juste pour rire : je mentionnais il y a quelques jours que la transaction publique la plus chère concernant une bouteille de 75 cl était un Lafite 1787, apparemment commandé par Jefferson dont les initiales figurent sur la bouteille avec la mention Lafite avec deux t, ce qui a un moment jeté un doute sur l'authenticité de la bouteille. Toujours est-il que ce présumé Lafite 1787 a été vendu chez Christie's en 1985 pour la somme de 105 000 £, soit à l'époque 156 450$. A ma connaissance c'est toujours le record de la bouteille de 75cl la plus chère du monde. La bouteille, comme d'autres avait été découverte par Harry Rodenstock, un fanatique de vielles bouteilles qui organise une fois par an des dégustations de crus du XIXème siècle chez lui en conviant ses nombreux amis.

Cette somme, une fois pris en compte l'inflation intervenue depuis 1985 et le taux de change £/€, correspond à 221 322 € aujourd'hui.

Cela parait effectivement cher.

Mais est ce si cher que cela et est ce que cette bouteille s'est révélée être un bon placement ?

Pas sûr : si l'on suppose que Jefferson a acquis cette bouteille (avec bien d'autres) trois ans plus tard, en 1790 (il a passé une grosse commande cette année là en demandant que ses initiales soient gravées sur la bouteille), au prix ou est sorti le Lafite 2015 cette année, soit 480 € HT (et l'on peut oublier la TVA qui n'existait pas à l'époque), cette bouteille ne s'est revalorisée, sur 226 ans, en supposant qu'elle vaille toujours aujourd'hui le prix réel payé en 1985, que de 2,74% par an. Ce n'est pas un rendement faramineux, même sur longue période. Il est très inférieur à celui des actions américaines sur la même période par exemple.

Mais pouvez vous répondre que rien ne prouve que le Lafite à sa sortie en 1790 le même prix que le Lafite 2015 aujourd'hui. Certes, mais même en supposant que Jefferson n'a payé son Lafite que le dixième du prix actuel, soit 48€, et bien le rendement sur la période n'atteint qu'un point de plus, soit 3,75%. Pas de quoi en faire un plat....

La morale de cette petite histoire est qu'il vaut mieux boire le vin plutôt que d'en escompter un profit faramineux parce que même la bouteille la plus chère du monde ne se révèle pas être un placement qui justifie qu'on l'enterre pendant plus de deux siècles.

Cette bouteille de Jefferson n'est pas l'unique bouteille trouvée à Paris. D'autre ont également été vendu et le patron du département vins de Christies a pu boire une bouteille d'Yquem 1784 qu'il a jugé parfaite. Sur les bouteilles de Jefferson et les extravagances d'Harry Rodenstock qui a convié une fois Parker (qui a décliné poliment les invitations suivantes tout en notant les vins qu'il avait bu au cours de ces trois jours) il existe pour ceux que cela amuse un excellent article du New Yorker : www.newyorker.com/ma...

A titre d'indication les bouteilles Jefferson sont des faux créés par Hardy Rodenstock et cela a fait un pataquès car Robert Parker et Michael Broadbent se sont fait duper par ce faussaire, pourtant à la tête d'une immense collection de grands vins. mais l'appât du gain a été le plus fort.
Affaire malheureuse.

Il n'y a pas d'entente
car le marché est oligopolistique sur les grands crus de toutes régions du monde car le marché est mondial et l'offre est restreinte. On est sur un marché de luxe qui est un poil différent d'un marché CPP.
Cordialement

Sylvain

L'article du New Yorker date de 2007 et ne parle pas du résultat du procès : Michael Broadbent a gagné en diffamation contre Random House qui a du présenter ses excuses :

www.decanter.com/win...

Mais le personnage de Rodenstock est lui beaucoup plus sujet à caution, et pas seulement à propos de bouteilles de Jefferson :

en.wikipedia.org/wik...

Vins les plus chers au monde
L’Allemagne taille des croupières à la Bourgogne !

www.vitisphere.com/a...

Les cuvées d’Henri Jayer mises hors-jeu

Si on change les lois du jeu...
La Bourgogne ne va sûrement pas se laisser faire.

jlj

comme le mentionne François ces bt sont des faux.

savez-vous pourquoi ?

les initiales ont été gravées avec une fraiseuse de dentiste ...
machine pas encore inventée à l'époque de Jefferson

comme quoi une fraiseuse de dentiste peut avoir plus d'importance que le contenu de la bt (

Palmarès
Les 50 bouteilles de vin les plus chères au monde !

www.vitisphere.com/a...

Bourgogne
Une bouteille de Romanée-Conti 1945 vendue 482 000 euros pulvérise tous les records !

france3-regions.fran...

Ce qui, en supposant que le niveau était parfait, mais j'ai des doutes, place le centilitre à un peu plus de 6426€.
Qui a dit indécent? Un pisse-froid sans aucun doute...

Un petit EDIT, parce que je viens de réaliser que ce n'est sans doute pas un achat, mais un investissement.
Ce qui change évidemment tout côté indécence...

Cela dit, merci Oliv, je n'avais pas lu ce fil.
Je sens que ma misanthropie sélective va adorer.

Je me suis arrêté là:

Je viens de boire ce mercredi Penfolds Grange BIN 95 de 2005.
J'adore ce vin puissant, envahissant, mais doté d'une fraîcheur anisée exceptionnelle.
ça vaut le prix que j'ai payé, et sachant que ce que je peux boire est si bon, ça ne me tente pas de succomber aux sirènes du marketing.

Aaaaaaaah, ces problèmes de riches...


www.liv-ex.com/2018/...

Tout ce cirque autour des DrC devient franchement écœurant.
De la place la plus admirée de la Bourgogne et des bourguignons, ce vin et ces vins deviennent ceux que chaque palais de producteur n’a plus envie de boire.
Cette insupportable cupidité - comme pour les Leroy - devient un frein à une saine possibilité de découvrir des terroirs qui par bien des aspects ne pourront jamais offrir ce que ceux qui aiment et connaissent le vin ont envie un jour de découvrir.
La Romanee Conti est morte avec cette enchère inique qui est une insulte à nos anciens, à cette terre, à nos pairs, à la Bourgogne de ceux qui considèrent qu’une partie de leur sang coule dans ces vins.
De la même manière que les héritiers Jayer vendent leurs héritage sans même considérer que leur père les avait gardées pour eux... ces bouteilles, et la DRC se vautrent dans les pires stratégies commerciales pour encore et toujours affirmer le nom d’une marque.
Ce n’est pas cela le terroir et la Bourgogne. J’ai honte. Et je maudis ces pauvres héritiers incapables de comprendre ce que leurs ancêtres leur ont laissé.

La Bourgogne est décidément gérée par des gens sans envergure qui la mènent à sa perte. Pour des tas de raison c’est une véritable pitié que d’observer cela de l’interieur.

Avec cette enchère on est simplement monté d'un cran dans l'iniquité.
20.000 ou 480.000 ça ne fait paradoxalement pas tellement de différence !

Patrick Essa écrit: Tout ce cirque autour des DrC devient franchement écœurant.
De la place la plus admirée de la Bourgogne et des bourguignons, ce vin et ces vins deviennent ceux que chaque palais de producteur n’a plus envie de boire.
Cette insupportable cupidité - comme pour les Leroy - devient un frein à une saine possibilité de découvrir des terroirs qui par bien des aspects ne pourront jamais offrir ce que ceux qui aiment et connaissent le vin ont envie un jour de découvrir.
La Romanee Conti est morte avec cette enchère inique qui est une insulte à nos anciens, à cette terre, à nos pairs, à la Bourgogne de ceux qui considèrent qu’une partie de leur sang coule dans ces vins.
De la même manière que les héritiers Jayer vendent leurs héritage sans même considérer que leur père les avait gardées pour eux... ces bouteilles, et la DRC se vautrent dans les pires stratégies commerciales pour encore et toujours affirmer le nom d’une marque.
Ce n’est pas cela le terroir et la Bourgogne. J’ai honte. Et je maudis ces pauvres héritiers incapables de comprendre ce que leurs ancêtres leur ont laissé.

La Bourgogne est décidément gérée par des gens sans envergure qui la mènent à sa perte. Pour des tas de raison c’est une véritable pitié que d’observer cela de l’interieur.

Tu aurais pu me faire rire, Patrick, si ce n'était si tragique. Car ce que tu dénonces, tu en es - vous en êtes, vous, vignerons bourguignons - parfaitement responsables. Qu'une Romanée Conti soit achetée très cher par un super riche n'a rien d'infâme. Peu nombreux sont ceux qui peuvent s'offrir un Picasso. Mais augmenter les tarifs comme les bourguignons l'ont fait ces dernières années, se coupant de leur clientèle traditionnelle au bénéfice des nouveaux riches a quelque chose d'infâme.
Quand, avec un salaire moyen, on n'arrive plus à toucher un bourgogne de qualité moyenne, ce n'est pas le DRC que l'on maudit.

Vincent,
Je suis assez d'accord avec Patrick et moins avec toi. Un vigneron est aussi (et surtout peut-être) un chef d'entreprise qui doit conduire son activité avec bon sens et responsabilité. Quel chef d'entreprise refuserait de vendre plus cher ses produits/services quand le marché est haussier ? au nom de quel prétexte héroïque? Il se doit en revanche de s'engager pleinement dans une démarche de très haute qualité pour servir au mieux ses clients. Bien sur je suis aussi navré que toi de ne plus pouvoir - ou vouloir pour être plus précis - m'acheter de grands crus nuitons par exemple, mais la clientèle est la pour ces grands crus. Je préfère que les profits atterrissent dans les poches de Patrick, Nicolas G, Maxime C. etc... que dans celles de sombres intermédiaires (professionnels ou particulier vendant leurs allocations) qui dans la chaine de valeur ne créent (quasiment) aucune valeur.
Oui le prix de cette Conti est "insane" comme diraient nos amis anglo-saxons, car le vin n'est pas un tableau, il doit être bu et partagé. Donc oui, comme dit Michel, 20k Eur ou 500k Eur c'est pareil.
Max

Je ne partage pas votre point de vue. Nombre de bouteilles bourguignonnes se vendent encore à des prix raisonnables qui correspondent la plupart du temps à leurs qualités. Car des rosés ou blancs qui valent 20 euros et qui ne sont que des boissons sucro -gazeuses j’en ai croisé pleins cet Été! Et de ce fait entre 12 et 40 euros il y a de très bons crus dans chaque région de Bourgogne.
Ce qui est très cher est souvent très recherché et correspond la plupart du temps à des prix revendeurs. Dans les domaines il y’a souvent - pour ne pas dire toujours - plus des 2/3 de la gamme qui se vend entre 10 et 45 euros et ces tarifs restent accessibles. Je ne parle pas du mâconnais, du Chablisien ou du châlonnais...bien moins chers encore.
Par ailleurs il est parfaitement faux de croire - et je ne dis pas cela par contradiction - que nous nous sommes coupés de la clientèle française, elle n’a chez moi jamais été aussi nombreuse au niveau des demandes. Et toujours sur les flacons les plus chers. Comprenne qui pourra!
Le rapport que vous semblez faire avec la DRC est, de fait, très éloigné de la réalité du terrain.
Et en l’occurence Ce qui me chagrine n’est pas le prix du vin c’est au contraire que celui-ci n’est plus un vin, c’est un tableau de maître...une absurdité.

De la même manière que les héritiers Jayer vendent leurs héritage sans même considérer que leur père les avait gardées pour eux... ces bouteilles,

Tu vois Patrick, mon arriere grand pere m'a legué un album de timbre. Il s'est surement fait cette reflexion.
Mais comme je me fous completement des timbres, je les ai vendu.

francois999 écrit: Tu vois Patrick, mon arriere grand pere m'a legué un album de timbre. Il s'est surement fait cette reflexion.
Mais comme je me fous completement des timbres, je les ai vendu.

En plus tu les as sûrement vendu pour boire !

francois999 écrit:

De la même manière que les héritiers Jayer vendent leurs héritage sans même considérer que leur père les avait gardées pour eux... ces bouteilles,

Tu vois Patrick, mon arriere grand pere m'a legué un album de timbre. Il s'est surement fait cette reflexion.
Mais comme je me fous completement des timbres, je les ai vendu.

Avec la différence, malheureusement pour toi, que l' inflation sur les prix des vieux timbres n'est pas vraiment la même que sur les vieux Jayer...

jlj

A ce qu'il paraît, l'inflation sur les Jayer est provoquée par des gens complètement timbrés!!!

Je te rejoins totalement Vougeot. Le prix moyen d'une bouteille issue de la Côte de Nuits ou de Beaune d'une production de bonne qualité est devenue, à mes yeux, prohibitif.

Le salaire médian d'un français tourne autour de 1800€ net/mois. Le salaire moyen environ 2300€ net/mois.
Je souhaiterais aller chez M. Essa déguster les Meursault qu'il produit avec passion. En effet, M. Essa est reconnu par la critique professionnelle et les amateurs sur le fil de son domaine sur ce forum.
Mais... Avec des niveaux de rémunération d'un ordre de grandeur correspondant à ceux mentionnés ci-dessus, le carton de bouteilles "milieu/haut de gamme" me reviendrait à environ 350€ (sur la base des prix domaine 2015). Malgré ma réelle passion, la dépense devient déraisonnable. Je n'irai donc probablement pas chez M. Essa. Ou chez un autre producteur de ce niveau de prix/qualité. Quand en plus, on s'aperçoit de progression de prix d'une année sur l'autre de 3 ou 4 € (pas forcément chez tous, mais en moyenne), on se demande s'il existe un gradient d'inflation lorsqu'on se rapproche des vignes bourguignonnes.

Je me retrouve donc dans les mots de Vougeot, moi, bourguignon, presque élevé au Meursault et au Chambolle, je n'achèterai bientôt plus que des Chablis à forts rendements...
Aussi, ce qui me révolte le plus est de ne pas pouvoir boire de temps en temps de bons Meursault premier cru, plus que de ne jamais pouvoir boire de Romanée Conti.

Constantin écrit: Je te rejoins totalement Vougeot. Le prix moyen d'une bouteille issue de la Côte de Nuits ou de Beaune d'une production de bonne qualité est devenue, à mes yeux, prohibitif.

Le salaire médian d'un français tourne autour de 1800€ net/mois. Le salaire moyen environ 2300€ net/mois.
Je souhaiterais aller chez M. Essa déguster les Meursault qu'il produit avec passion. En effet, M. Essa est reconnu par la critique professionnelle et les amateurs sur le fil de son domaine sur ce forum.
Mais... Avec des niveaux de rémunération d'un ordre de grandeur correspondant à ceux mentionnés ci-dessus, le carton de bouteilles "milieu/haut de gamme" me reviendrait à environ 350€ (sur la base des prix domaine 2015). Malgré ma réelle passion, la dépense devient déraisonnable. Je n'irai donc probablement pas chez M. Essa. Ou chez un autre producteur de ce niveau de prix/qualité. Quand en plus, on s'aperçoit de progression de prix d'une année sur l'autre de 3 ou 4 € (pas forcément chez tous, mais en moyenne), on se demande s'il existe un gradient d'inflation lorsqu'on se rapproche des vignes bourguignonnes.

Je me retrouve donc dans les mots de Vougeot, moi, bourguignon, presque élevé au Meursault et au Chambolle, je n'achèterai bientôt plus que des Chablis à forts rendements...
Aussi, ce qui me révolte le plus est de ne pas pouvoir boire de temps en temps de bons Meursault premier cru, plus que de ne jamais pouvoir boire de Romanée Conti.

Arrêtez de vous fabriquer des problèmes. Les vins blancs de la côte de Beaune sont devenus inabordables ? Alors, outre les évidents chablis :
1) Il y a encore des producteurs qui pratiquent des prix décents dans cette région (Moingeon, Borgeot,...)
2) Il y a pléthore d'excellents vins en Côte chalonnaise et dans le Maconnais. Il faut être maso pour acheter du meursault !
3) Pour les rouges, le beaujolais est une mine d'or en choisissant les producteurs. Sinon, encore une fois la côte chalonnaise propose d'excellents pinots noir.

S'apercevoir qu'on ne peut plus acheter certaines appellations est se créer un problème au motif qu'on peut acheter d'autres appellations ?


Merci pour tes conseils avisés, je n'avais bien sûr que des Bourgognes de Côte d'Or dans ma cave.

Tu crois encore à la vérité des appellations Constantin ?

Michel, tu considères que les Saint-Aubin 1er Cru de Moingeon (que je n'ai jamais goûtés) sont à la hauteur des Meursault 1er Cru de Buisson Charles ? Si oui alors tu as raison, sinon et que l'objet est de dire qu'on a des Q/P meilleurs en dehors de Meursault on est tous d'accord mais bon... étant donné que les 5 meilleurs vins blancs dans ma vie étaient précisément les 5 seuls Meursault que j'ai goûtés dans ma vie, l'argument du meilleur Q/P ailleurs ne me convainc qu'à moitié

(edit : rectification, j'ai goûté 6 Meursault et le 6ème n'est clairement pas dans mon top6)

Soit on continue à acheter ces vins à ces prix ridicules mais il y a peu de chances que ça baisse, soit on va voir ailleurs et on regarde si vraiment il y a quelque chose à regretter. mais ces pleurnicheries continuelles, moi ça me gonfle, c'est leur donner trop d'importance.