Résultat, après 25-30 vins bus, le jugement est faussé

tu plaisantes? après 5/6 verres le jugement est faussé si l'on ne crache pas.

kilgore1776 écrivait:

> En dehors de la pure dégustation ça me semble
> plutôt bizarre voire antisocial.

Tout cela dépend de la quantité de bouteille a ta disposition, et donc du nombre de vins a gouter, en mangeant ou pas.
Si tu as 3 vins a ta disposition, le choix est vite fait, par contre si tu en as 10 je crois que le "gobelet" de François s avèreras bien utile...

enzo d'aviolo écrivait:

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> Résultat, après 25-30 vins bus, le jugement
> est faussé
>
> tu plaisantes? après 5/6 verres le jugement est
> faussé si l'on ne crache pas.

Même constat pour moi, en dégustation chez les vignerons je recrache toujours, même par terre si il n y a pas de crachoir !
Le peu de fois ou j ai pas recraché, c est au 5 eme verres, et a jeun c est encore plus rapide.

pour ma part rien que la rétro-olfaction m'embrume le cerveau !!

michel

La méthode de Francois Audouze est très intéressante mais ce n'est pas toujours facile de sortir son gobelet face au regard des autres.De plus, lors de dégustations avec de multiples bouteilles, même en partant dans de bonnes dispositions, il peut m'arriver d'oublier de cracher à la fin.Il est important de boire beaucoup d'eau ( idéalement de l'eau entre chaque vin).

Cordialement.

Gilles

Je pense que l'eau n'a aucun effet sur le taux d'alcoolémie... Mais en effet il est important de boire beaucoup d'eau en règle générale.

Effectivement, boire de l'eau de façon régulière et relativement abondante permet de lutter contre la déshydratation provoquée par l'alcool et diminuer, par voie de conséquence, l'incidence et l'importance des éventuelles céphalées (maux de tête).

Boire de l'eau permet aussi d'éliminer plus d'alcool par les urines (même si ce n'est pas le chemin principal d'évacuation de l'alcool dans le corps).
JD

Effectivement comme le dit Florian, cela permet de lutter contre la deshydratation liée à l'alcool et de sentir mieux le lendemain; ce n'est pas un remède miracle.

Cordialement

Gilles

jd-krasaki écrit: Boire de l'eau permet aussi d'éliminer plus d'alcool par les urines (même si ce n'est pas le chemin principal d'évacuation de l'alcool dans le corps).

Voilà qui me semble plus que douteux...
Tout d'abord, cette voie d'élimination est négligeable, ensuite, ce n'est pas parce que la diurèse augmente que l'alcool éliminé par les voies urinaires augmente (les urines sont simplement plus diluées).

Luc

RémiL,
Dans les repas de l'académie des vins anciens que j'organise, chacun va boire de l'ordre de 15 à 17 vins différents. Comme ça pose des problème de verres, on dispose sur la table des seaux à champagne pour vider les verres avant de se faire servir d'un nouveau vin.
Et certains profitent du seau pour cracher.
Et c'est assez laid.

Pour ma part, j'ai une timbale argentée que j'utilise de la façon suivante :
quand on boit d'un verre, le verre s'appuie sur le dessus de la lèvre inférieure
quand j'utilise la timbale, je fais strictement le même geste que lorsque je bois mais la timbale s'appuie sur le bas de ma lèvre inférieure, ce qui fait que je laisse couler ce que j'ai dans la bouche sans le moindre bruit.
Et personne ne peut voir ce que je suis en train de faire puisque la timbale est inclinée comme lorsque je bois au verre.
De plus comme ma timbale est personnelle, c'est le bord de la timbale qui "essuie" la goutte éventuelle de ma lèvre.
Il y a même eu des convives qui m'ont demandé pourquoi je buvais mes vins en utilisant la même timbale pour tous les vins.
C'est donc discret.
Les sommeliers vident et nettoient le gobelet deux ou trois fois pendant le repas pour que mes voisins de table ne voient pas le liquide assez disgracieux.

Sur l'aspect inamical ou irrespectueux, il suffit d'expliquer : "mon mode de vie me donne l'occasion de participer à énormément d'événements où l'on partage du vin. Si je n'utilisais pas le gobelet, je serais mort. Et sachez que l'utiliser n'altère en rien le goût, au contraire puisque lorsqu'on crache, on aère le palais, ce qui rend le finale beaucoup plus expressif".

A ce jour, même avec les vignerons, je n'ai pas eu de remarque négative (il faut dire que mon âge canonique aide aussi).

Et si on me dit : "est-ce que la délicieuse sensation grisante attachée au vin ne vous manque pas ?", je réponds : "à partir du moment où j'ai l'entièreté du goût, je ne ressens aucun manque".

Et j'ajoute : "il n'y a que les champagnes que je ne recrache pas, car on perd en recrachant le plaisir d'avaler le pétillant".

Je recommande donc absolument l'extension du domaine du gobelet, car on a tous les avantages sans les inconvénients.

Là où c'est le plus spectaculaire, c'est au déjeuner du midi au restaurant. Je ressors frais comme un gardon. Et donc je ne refuse pas de boire du vin en disant :"ah, il faut travailler cet après-midi". C'est tout bénéfice pour les restaurants, car on prend du vin

C'est très clair, merci !

Bon, il faut sans doute "éduquer" les serveurs des restaurants j'imagine car la démarche ne doit pas être si fréquente...

Fifi écrivait:

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> Suis-je déjà  un alcoolo ?

Oui.

> Et vous?

Aussi

monlogin qui aime les développements argumentés.

Merci monsieur Audouze pour cette description,

Technique effectivement très intéressante et à développer sachant que l'ivresse n'est pas ce qui m'intéresse dans le vin.

Cordialement.

Gilles

A part le personnel qui vient vider le gobelet quand il est plein je vois pas ce qu'il y a de novateur là dedans.

Ai-je à un moment quelconque cherché à être novateur ?
Chaque fois qu'on va chez un vigneron, on crache. C'est vieux comme le monde.
Si RémiL demande des explications, j'explique.
ça te gêne tant que ça ?

Nota pour les autres que Jean-bernard qui sait tout, lorsque dans un restaurant il n'y a pas de sommelier, je vais moi-même laver mon gobelet en cours de repas.
mais souvent les serveurs m'arrêtent et le font pour moi.

Jean-Bernard écrivait:

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> A part le personnel qui vient vider le gobelet
> quand il est plein je vois pas ce qu'il y a de
> novateur là dedans.

C'est quand même, pour reprendre les termes de François Audouze, une extension du domaine de la dégustation par rapport à celui de la consommation.

Autant pouvoir recracher est indispensable et accepté chez les vignerons, dans les salons et les repas œnologiques entre amateurs. Autant, socialement, je me vois mal le faire dans un repas d'affaire ou une soirée amicale avec des non-passionnés.

Nicolas

Dans un repas d'affaire, je ne vois pas bien l'intérêt de boire tout court.

J'ai déjà écrit maintes fois que je crachais une majeure partie de ce que je buvais (si je ne le faisais pas, j'aurais déjà probablement eu une cirrhose). Toutefois, dans les restaurants, je n'ai pas encore osé le faire, sauf lorsque c'est planifié avec un groupe (comme ce fut le cas à l'Air du temps l'été dernier ou dans les dégustations que j'organise). Mais sinon, je ne me sens pas assez "intime" avec le personnel pour le déranger avec ce genre de choses. Du coup, je fais très attention à ma consommation.

On parle technique de surface ou métaphysique de la déglutition ?
Le monde se divise en deux catégories : ceux qui avalent et ceux qui n'avalent pas.
je vous laisse méditer là-dessus.

très bon hannibal

Ben, tu vois, entre une vie d'abstinence et déguster 1000-1500 vins par an, j'ai choisi.

Je pense qu'il y a heureusement des voies médianes.

Merci François.
Je blague, Eric, je suis pas un pro

Bonjour, merci pour vos retours à mon témoignage posté dimanche dernier.

La remarque d'ols "Mais je reste toujours (mais un peu) stupéfait qu on arrive pas a SE retenir. " me semble en effet très intéressante et révélatrice du phénomène de l'alcoolisme.
Même si les opinions peuvent diverger, beaucoup s'accordent à dire que l'alcoolisme est une maladie, on est donc alcoolique ou on ne l'est pas.
On peut dire que certains ont une prédisposition très jeune à développer l'alcoolisme (qui est une maladie progressive), d'autres non.
Certains ne peuvent plus s'arrêter de boire quand ils commencent une soirée et finissent aux alcools forts "torchés", d'autres savent s'arrêter sans problème même après plusieurs verres.
Déjà ado, je terminais très mal les soirées beuveries....c'est un signe qui ne trompe pas.
Pour ceux qui n'ont pas cette prédisposition à ne pas pouvoir s'arrêter, les autres paraissent faibles et, comme dit ols, incapable de SE retenir.
Le fait est qu'il est judicieux de savoir repérer si on a cette prédisposition pour pouvoir limiter à temps la progression de la maladie,
et cela avant de perdre la maîtrise de sa consommation, de sa santé et plus largement de l'équilibre de sa vie.
D'autant que le prédisposé alcoolique étant attiré par le produit, on peut supposer que parmi nous les passionnés de vin, on en trouve une proportion plus forte que dans le reste de la population.

Bonne journée à toutes et à tous, Cole K

OUff, me voila rassuré, enfin presque ...
Plus sérieusement, une question ma taraude, l alcoolisme est il une maladie ou addiction ?
Pour moi une maladie est une chose que l on attrape involontairement, une addiction est une chose que l on attrape par surconsommation de quelque chose ?!

Je pense que tu as raison Cole. On ne peut pas tirer de règle générale de la consommation, le corps et l'esprit vont réagir de manière individualisée et c'est là qu'apparaît ou non, le problème. D'ailleurs c'est la même chose avec le tabac. Pourquoi certains fumeurs sont dépendants, pourquoi d'autres pas. Pourquoi certains s'arrêtent sans problème alors qu'ils fumaient comme des pompiers et d'autres pas avec un usage plus modéré...

ols écrivait:

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> OUff, me voila rassuré, enfin presque ...
> Plus sérieusement, une question ma taraude, l
> alcoolisme est il une maladie ou addiction ?
> Pour moi une maladie est une chose que l on
> attrape involontairement, une addiction est une
> chose que l on attrape par surconsommation de
> quelque chose ?!

L'addiction est une maladie cérébrale chronique, selon le consensus médical actuel.

www.inserm.fr/themat...

Merci !

Il est bien évident qu'il faut savoir séparer dégustation et consommation lors d'un repas.

Je voudrais répondre à Cole Kern qui apparemment fait une erreur d'interprétation ; en effet, les amateurs éclairés dans le principe même recherchent les plaisirs organoleptiques apportés par les vins de qualité et non pas la quantité . Ce serait faire beaucoup de dépenses pour pas grand chose.
Qu'il y ait malgré tout des dérives au sein de ce milieu, c'est tout à fait probable mais je pense assez marginal.

Je rappelle quand même que les dégustations prolongées entraînent une faible mais constante alcoolémie (car on avale toujours un peu de vin) source de réelle fatigue physique, et que ce faible taux s'il ne vous empêchera pas de conduire en termes réglementaires est quand même susceptible de perturber vos réflexes.

Enfin toutes les études montrent que la région de France la plus touchée par l'alcoolisme est la Bretagne.

Et en passant, un test sanguin comme la Gamma GT (enzyme hépatique) vous permet de savoir assez simplement si votre foie souffre, tout en sachant qu'un taux élevé se retrouve dans d'autres pathologies.

Puisque je cesse toute activité clinique le 10 juin (Congés Annuels puis 1 an de compte épargne temps puis retraite, avec poursuite de mes expertises), je pense pouvoir intervenir dans cette discussion.
C'est un problème que je ne connais pas trop mal.
En 1981, un guide a été publié: "les Mille de l'Alcoologie".
J'étais dedans, je cherche en vain mon exemplaire ce soir.

En 1975, le buveur excessif était celui qui buvait plus de 2 litres de vin par jour.
Quand j'étais plus jeune, on disait "jamais plus d'un litre de vin par jour". Il y avait plein de pubs pour obtenir ce résultat
Dès la classe de 6ème , j'ai eu droit à de la bière à volonté, le midi à la cantine, dans mon collège privé du Nord.

Et puis, il a été dit qu'avec 2 verres de vin par jour, on était à la limite de sombrer dans l'alcoolisme
Je suis donc alcoolique.

Je ne suis donc pas devenu addictologue, mais psychiatre des hôpitaux, chef de service et de pôle.
Mais j'ai quand même mis en place une unité d'addictologie niveau 2.

Si vous cherchez sur internet, vous verrez:
1- les bienfaits du vin bu avec modération pour prévenir certaines pathologies.
2- la dose à partir de laquelle le risque statistique de maladie dépasse celui du sujet qui ne boit pas.